jeudi 23 août 2007

• Une grande énergie qui baigne toute chose - Yamada Mumon Rôshi


Une grande énergie qui baigne toute chose



Yamada Mumon Rôshi
(1900-1988)

Mumon Rôshi nait en 1900 dans un petit village de montagne du Japon.
Enfant sensible doué d’un précoce talent littéraire il compte devenir homme de loi afin de répondre aux espoirs de ses parents et à sa propre soif de justice.
Mais, profondément travaillé par des interrogations sur le sens de la vie, il délaisse ses études. C’est alors qu’Ekai Kawaguchi Rôshi, premier maître zen a être entré au Tibet, donne une conférence sur le thème du bodhisattva qui impressionne fortement Mumon Rôshi.
Il décide de se consacrer à la pratique sous la férule d’Ekai Kawaguchi Rôshi, mais sa constitution fragile supporte mal la frugalité de la nourriture et l’extrême rigueur de la discipline. Aussi contracte-t-il la tuberculose. Décrété incurable par les médecins de l’époque, il vit reclus pendant deux ans, attendant la mort. Il arrive qu’un matin il se sent suffisamment bien pour ouvrir la fenêtre de sa chambre afin de laisser entrer la fraîcheur de la brise. Il prend soudainement conscience de la présence d’une grande énergie qui baigne toute chose et qui ne l’a jamais laissé seul. Il traduit cette expérience bouleversante dans un poème :

Toutes choses sont embrassées
Par l'Esprit Universel
Ceci raconté par le vent frais ce matin

Cette expérience marque le début de sa guérison puisque peu de temps après il rencontre un prêtre qui le guérit en trois mois en lui prescrivant l'utilisation de feuilles de néflier. Ayant recouvré la santé il se consacre à nouveau à la pratique du Zen au monastère de Myôshin-ji et de Tenryu-ji sous la direction de Seisetsu Genjo Rôshi, ceci jusqu’à l’âge de cinquante ans. Il dirige ensuite le monastère de Shôfuku-ji à Kobé puis assume la fonction de Supérieur de quelque trois mille temples et monastères. Consacrant chaque parcelle de son énergie, délivré de la maladie, à son enseignement intransigeant, à l’aide d’autrui, aux conférences et aux livres qu’il écrit, il consume sa vie dans la réalisation de sa vocation avec la simplicité et l’intensité d’un saint et est surnommé le Hakuin des temps modernes. Les dernières années de sa vie sont assombries par une maladie qui le diminue gravement, bien qu’il continue à dispenser son enseignement à travers ses calligraphies. C’est ainsi qu’il s’éteint à l’âge de quatre vingt huit ans, après avoir calligraphié son "poème d’avant la mort" :

Pour la libération des êtres,
Au bout du compte, il ne reste rien à dire.
Pas de mots (jap. Mu-Mon), pas de forme.
Il n'y a que l'abandon de toutes choses qui emplit ciel et terre

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