vendredi 23 septembre 2011

• La vue suprême


Une fois que tout est réalisé comme Bouddha 
La méditation et la vue n'existent plus séparément 
Adopter ce chemin est la vue suprême

En méditant, nul ne peut trouver Bouddha 
En l'absence de méditation, on ne le perd pas davantage 
Demeurez dans la non-distraction de l'état naturel


jeudi 22 septembre 2011

• Ça vient et ça s'en va ! - Jim Carrey


Je ne suis pas mes pensées, je suis le rêveur du rêve.. tout entier.

Le mental ou la pensée de séparation n'est pas ce que je suis.

Quand j'arrête d'écouter le mental et cela ne peux venir que d'une pratique quotidienne, je fais l'expérience de qui je suis vraiment. 

Et oh mon Dieu merci, je ne suis pas ce mental étriqué, ego, corps, petit personnage auquel je n'arrête pas de m'identifier pour avoir raison sur la Vérité qui est en moi et qui attend patiemment que je me retourne vers elle.

Je ne suis pas le Mask, je suis au-delà du masque dans une paix et une joie parfaite, je suis cet "expansive amazing feeling" ou aucun problème ne peut même être envisagé, la paix de Dieu qui dépasse toute intelligence.

Et là, je peux m'apercevoir que ce que Jésus me dit dans le Cours en miracles est vrai, je suis tel que Dieu m'a créé. 

La minuscule et folle idée de séparation n'a jamais pu se produire en Vérité, ce n'est que de mon délire dont je dois demander à m'éveiller.


jeudi 15 septembre 2011

• Ouverture à la grâce - Jean-Marc Mantel



Voici le nouveau livre de Jean-Marc Mantel. Vous y trouverez de nouveaux dialogues sur la quête de vérité et la nature de la réalité, classifiés par thèmes. Préface de Nicole Montinéri..

Extrait : La conscience


Face à ce vieux Tcheng qui essaie d'aider les têtes chauves à reprendre contact avec l'esprit originel, des questionnements me sont venus concernant la pertinence de garder et vivre avec cette mémoire retrouvée de l'origine qui est rien et tout à la fois. Une fois retrouvé ce qui, en Moi (en Soi), ni ne varie, ni ne meurt, que puis-je en faire ?

Est-ce cela qui ni ne varie, ni ne meurt, qui pose la question ? Ou bien est-ce la personnalité qui cherche une sécurité dans un savoir stable, dans un objet auquel elle puisse s'accrocher ?

Si je suppose que ce que le vieux Tcheng appelle "l'esprit originel" est aussi appelé "le plérôme" par C.G. Jung ou "le néant" par Maître Eckhart, le premier dit : " réfléchir à l'esprit originel est votre poison ", le second dit dans les sept sermons aux morts : "il est inutile de réfléchir au plérôme", et le troisième dit dans son sermon n°11 : "tout ce qui est néant doit être enlevé et si caché qu'on ne doit même jamais y penser", la cervelle boiteuse que je suis a beau ne plus penser à l'esprit originel, c'est l'esprit
18originel qui s'immisce en moi avec tout le vide qui prend toute la place dans mon esprit. Que puis-je faire de ce vide que je suis ?

Le vide n'est connu que par le plein. Comment pourriez-vous parler du vide sans vous référer à votre nature pleine ? Voyez donc le vide en tant qu'objet. Vous ne pouvez être objet de votre propre observation, mais ne pouvez observer que ce que vous n'êtes pas.

Qui puis-je être ici avec cette mémoire retrouvée ?

Être est sans mémoire. Il est la source de toute idéation, n'étant pas une idée par lui-même. C'est de lui que jaillit la pensée, c'est en lui qu'elle meurt. Contemplez donc ce ballet qui se déroule en vous. Si vous étiez le danseur, vous ne pourriez le voir danser. Si vous étiez le spectateur du danseur, vous ne pourriez non plus vous voir. N'étant ni le danseur, ni le spectateur du danseur, ce que vous êtes brille comme la lumière du soleil, sans que nul ne puisse vous saisir.

Rien à atteindre, rien à posséder... Que devient alors ma conscience ?

Le devenir concerne l'objet. Le connaisseur du devenir est sans devenir. La conscience, connaisseur du monde, est libre du monde. Elle n'est ni ceci, ni cela. N'étant ni ceci, ni cela, que pourrait-elle bien devenir ? Ne peut devenir que ce qui a une forme. Que peut bien devenir ce qui n'a pas de forme ?

Quel est le but de ce fonctionnement conscient qui caractérise ma condition d'être humain réflexif ?

Si on voulait chercher un but, on pourrait dire que le but est d'être vous-même votre propre but, comme l'archer qui chercherait à atteindre ce qu'il est, renonçant à atteindre ce qu'il n'est pas. L'arc et sa flèche lui tombent alors des mains, et la grâce le saisit dans ce mouvement d'abandon.

Si rien ne peut être dit sur l'esprit originel, que signifie cette barrière ?

Lorsqu'on parle d'une chose, on ne parle pas de la chose elle- même mais de sa représentation que notre mental a construit.
Ainsi, rien ne peut être dit concernant le silence que vous êtes. Le nommer, c'est s'en éloigner. L’habiter, c’est ne pas en être séparé.

Qu'y a-t-il au-delà ?

L'ici est sans au-delà. Vous et vous êtes une seule et même réalité. Il n'y a pas deux vous. Bien que le même acteur puisse prendre des visages différents, il reste toujours identique à lui-même.

Oui, l'esprit originel est constamment avec moi, sans que je sois toujours conscient de sa présence. Sans l'avoir cherché, il s'est manifesté et s'est rappelé à moi dès mes 12-13 ans. Ce vide impénétrable faisait entrer l'adolescent que j'étais dans une terreur indescriptible. Avec un peu plus de connaissance, j'ai pu me rappeler qu'il était question de l'origine de l'être incarné que je suis. Puisque j'ai en conscience cette origine innommable, que peut devenir l'homme qui vit dans/avec l'esprit originel ?

Ne dénaturez pas cette expérience primordiale en la conceptualisant. Restez immergé dans la fraîcheur de l'incréé. La mémoire de l'expérience n'est pas l'expérience elle-même. Laissez la mémoire vous quitter. Le neuf ne peut habiter l'ancien.

Que devient l'esprit originel dans/avec l'homme que je suis aussi ?

Lorsque le marionnettiste ne se confond pas avec la marionnette qu'il anime, il n'est pas esclave de ses apparences. Il se sait être, avant toute apparition. Acceptez donc votre corps, votre mental et votre personnalité comme des émanations de ce que vous êtes, mais non pas comme la réalité elle-même. La mère ne peut jamais aussi bien accomplir sa fonction que lorsqu'elle en est libre, qu'elle ne se réduit pas à la fonction mais se sait être globalité.

Si la seule signification de l'existence, c'est d'être clairement dans l'esprit originel, où cela peut-il mener ? Il n'y a pas de secret concernant l'esprit originel, seulement de l'oubli.

Il n’y a nulle part où aller. Pour que vous puissiez aller quelque part, il faudrait que vous soyez divisé. Or, vous n’êtes qu’unité. Où que vous alliez, vous restez toujours vous-même. Dans le sommeil profond, dans le sommeil de rêve et dans l’état de veille, 
vous êtes toujours unique réalité. Rien ne peut perturber ce que vous êtes. Les états se succèdent en vous. Comment pourriez-vous vous succéder à vous-même ?


Peut-on qualifier la conscience d'énergie ? Nous-mêmes, une fois sortis du contexte corps mental, serons-nous énergie ?


Tout dépend ce qu'on entend par énergie. Mais, en principe, ce terme est utilisé pour décrire des phénomènes observables, directement comme la lumière de l'ampoule, ou indirectement, comme l'électricité qui permet à la lumière de se manifester.

La conscience, regard qui contient le monde phénoménal, échappe à toute description. On peut décrire ce qui a une forme, mais non ce qui n'en a pas.

Cherchez ce que désigne le "nous-mêmes" dont vous parlez. Remontez à la source du je. Voyez, dans votre propre esprit, ce qui précède la naissance de la pensée je, et immergez-vous en cela. Rien ne peut remplacer l'expérience directe. L'on-dit nourrit le mental conceptuel, mais ne peut vous transmettre la saveur de ce vers quoi pointe le concept.

Je ressens bien cela, en effet, c'est innommable, impalpable... Je souhaiterais véritablement m'immerger dans Cela, car, pour le moment, ce n'est que furtif... Le temps de ressentir et c'est déjà parti. Y a-t-il des techniques, une marche à suivre, un chemin ? "Se fondre dans la conscience", est-ce une notion qui pourrait traduire cette recherche ?

Votre désir d'immersion en Cela vient de Cela que vous êtes déjà. Vous ne faites que chercher ce que vous êtes. Tout effort pour atteindre Cela ne fait que vous en éloigner. Portez attention à ce que vous n'êtes pas : projection, idée, pensée, croyance, opinion. "Ce que vous êtes" se révèle lorsque "ce que vous n'êtes pas" vous quitte. Être est l'ultime résidu, cela qui ne peut être enlevé alors que tout vous a quitté, y compris le vous qui est lui-même quitté. Sans vous, vous êtes. Vous ne pouvez même pas vous fondre avec ce que vous êtes. L'or fondu n'est-il pas toujours de l'or ?

Vous dites : "par mégarde, on localise la conscience dans le corps". C'est un point clé, n'est-ce pas ? Comment prouver aux rationalistes cette méprise ? Pour eux, la conscience n'est qu'un produit du fonctionnement cérébral. Doit-on chercher du côté des OOBES (Out Of Body Experiences) pour prouver la chose ? Ou bien, à un certain niveau de fusion dans la source, des preuves, du type de la clairvoyance, se présentent-elles spontanément ?

C'est en effet un point clé. La conscience elle-même, libre de projection, se réfléchit dans le corps. Le corps donne alors l'impression d'être le dépositaire de la conscience, alors qu'il n'en est que sa réflexion. Cruelle erreur qui entraîne toutes les conséquences que chacun connaît.

Le désir de prouver peut aussi être abandonné. La rose a-t-elle besoin de demander à tous de humer son parfum ?

Ceci dit, et c'est ce qu'on peut constater à l'heure actuelle, les témoignages innombrables finissent par ébranler les convictions les plus ancrées.

Puisque vous évoquez le sujet, au récent congrès de Martigues sur les NDE (near death experiences = expériences de mort imminente), un professeur de cardiologie, hollandais je crois, a montré comment des êtres enfoncés dans un coma avec un tracé EEG (électro-encéphalogramme) plat, signe de mort clinique pour la médecine actuelle, non seulement sont sortis du coma, mais ont pu raconter la totalité de ce qui s'est passé quand ils étaient comateux, y compris dans la période avec EEG plat. L'effrayant constat qui s'est alors imposé à eux est : "la conscience n'est donc pas localisée dans le cerveau"...

Les meilleures preuves sont finalement votre vécu, votre aptitude à vivre les circonstances changeantes et imprévues dans une tranquillité stable et une joie saine.

La vie est l'instructeur. Elle met en place les circonstances parfaites pour réveiller les endormis, que ce soit par un chant mélodieux ou par des piques douloureuses. Elle œuvre à sa manière et avec sa propre intelligence. Toutes les illusions
résiduelles seront donc tôt ou tard nettoyées par ce grand "Kärcher" qu'est la vie, qui brise les mirages et ramène à elle les brebis égarées.

Si j'ai bien compris, nous sommes conscience et sommes tous reliés entre nous, avec la nature, les animaux, etc. Cependant, quelque chose me gêne : il ne me plaît pas d'être reliée avec un criminel, par exemple... Vous allez peut-être me dire qu'il faudrait ressentir son "essence", son "je". Mais justement, qu'en est-il des personnes criminelles, défiant la Vie de cette façon ? Peut-on dire que c'est un cheminement comme un autre ?

Qui est gêné ? N'est-ce pas le moi, avec son système conditionné de préférences, qui fait obstacle à l'évidence de la réalité ?

Un seul vent pousse les deux bateaux vers l'est et l'ouest, une seule vie anime le corps et la tumeur qu'il héberge, une seule eau constitue le fond silencieux de la mer et ses vagues agitées, une seule lumière habite l'ampoule poussiéreuse et l'ampoule transparente, une seule présence anime l'assassin et l'assassiné.

Du point de vue de la vie, tout est vie. Accueillez cette possibilité et voyez ce qu'elle évoque en vous. Laissez-la agir comme le ferait un sachet de thé plongé dans l'eau bouillante.

Ma question porte sur ce qui ne change pas. D'aussi loin que je remonte dans mon histoire, il y a une "sensation" d'être qui a toujours été là, identique. Mais avant le "aussi loin que je remonte", était-ce le même vécu, non mémorisé alors (juste vécu) ou bien y a-t-il eu "chute" ?

C'est en fait l'histoire du je qu'il convient de remonter. Ce je émerge dans la vacuité de la conscience. La vacuité de la conscience précède donc la naissance du je. Parler de vacuité est parler d'une qualité. Mais quelle qualité peut bien avoir cela qui est sans qualité ? Les mots arrivent là à leur limite. Ils pointent vers une réalité, mais ne servent qu'à orienter le regard. Le regard orienté vers lui-même est comme suspendu. Il ne peut aller nulle part, ni devant, ni derrière, ni dehors, ni dedans, ni en haut, ni en
bas. Pour lui, il n'est point de chute, puisque aucun lieu ne le contient.



Qu'est-ce que la conscience-sujet ? Quelle est sa relation au vide ?

La conscience-sujet est cela que vous êtes, à chaque instant.

C'est de ce point de vision que vous percevez le corps, le mental et la personnalité.

C'est parce que la conscience-sujet n'est ni le corps, ni le mental, ni la personnalité, qu'elle peut les percevoir.

Le vide lui-même est perçu par elle. De ce fait, la conscience ne peut être assimilée au vide.

mercredi 14 septembre 2011

• Rencontre avec Unmani au Petit Mas, 10 & 11 septembre 2011


10 septembre 2011

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11 septembre 2011

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La fin de cet entretien n'a pas été enregistré.

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Merci au site L'éveil.org d'avoir effectué cet enregistrement et de l'avoir rendu disponible.

mardi 13 septembre 2011

• La méditation est notre état naturel - Nicole Montineri


Recto Verseau : Pouvons-nous améliorer la santé physique grâce à la méditation ?

Nicole Montineri : Dès que la maladie se présente, l'activité mentale génère autour de cet évènement toute une chaîne de réactions émotionnelles basées sur l'idée que nous nous faisons de la bonne santé du corps. Notre esprit, qui ne sait pas voir le mouvement éternel de la vie qui transcende les limites de l'humaine condition, est incapable de poser sur l'évènement une attention profonde et aimante, un regard vers sa source, vers ce point qui vibre en nous et se connaît immortel. Tout émerge de ce lieu.
Ce que nous appelons méditation est une vision non partielle, non fragmentée, de la réalité. Elle est dans l'absence de lutte contre ce qui nous est proposé, dans l'accueil sans condition, sans marchandage intellectuel, de chaque nouvelle situation. Seuls le plein consentement à ce qui se présente, l'acceptation – qui n'est pas résignation - et la perception globale de l'évènement permettent de donner à la maladie un sens autre que celui de fatalité, d'épreuve génératrice de souffrance.La méditation est cette perception de la totalité, au sein de laquelle l'esprit discriminant cesse de fonctionner. Les manifestations corporelles douloureuses sont alors vues dans cette perspective d'unité, celle d'une vaste conscience silencieuse. L'esprit apaisé, notre respiration se ralentit naturellement, notre souffle prend une tout autre puissance, le flot d'énergie capté pénètre en profondeur nos cellules, traverse librement nos canaux, élargit notre espace intérieur. Nous ressentons cette paix qui imprègne notre être depuis l'origine et qui est sa véritable nature. L'énergie que nous captons ainsi en conscience n'est autre que l'énergie cosmique de l'amour, qui régénère tout ce qu'elle touche.

Recto Verseau : La méditation ne risque t-elle pas de nous éloigner de la réalité quotidienne ?

Nicole Montineri : La méditation n'est pas autre chose que l'observation, dans notre quotidien, sans a priori, sans jugement, de la vie qui se vit à travers nous, à travers nos petites et grandes joies, nos petites et grandes misères. En son sein opère la prise de conscience de la force d'expression de l'énergie qui s'exprime dans toutes les dimensions de la vie.
Nous avons tous la capacité de demeurer dans une tranquille observation où est ressenti seulement le mouvement harmonieux de la vie. Malgré notre quotidien souvent agité et bruyant, malgré nos contraintes de toutes sortes, nous pouvons vivre sereinement, où que nous nous trouvions, regarder, écouter, agir avec un cœur humble, un esprit simple. La méditation, c'est rester absorbé dans la paix intérieure, quel que soit l'environnement, dans un silence recueilli qui n'exclut pas mais englobe tout. C'est aussi aimer ce que l'on fait chaque jour, peu importe si ce sont de petites choses à nos yeux : il n'y a pas de petites et de grandes choses pour la vie qui est don permanent.La méditation est ce regard élargi, ouvert, qui permet de nous voir dans tout et de voir tout en nous-mêmes, sans l'interférence de pensées qui parasitent la perception pure et créent une illusion de distance avec ce qui est. Voir ainsi nous conduit au cœur du mystère de la vie. Loin de nous extraire de la réalité, la méditation nous y plonge.

Recto Verseau : La méditation n'est-elle pas tout simplement une forme de relaxation ?

Nicole Montineri : La méditation peut être ressentie comme un bien-être au départ, par le calme qu'elle apporte. Au fur et à mesure que nous nous ménageons des moments de silence, l'esprit se dégage de ses projections, de ses attentes, de ses identifications, de tout ce tumulte qu'il génère. Il se met en repos et laisse ainsi l'énergie s'écouler sans obstacle dans l'espace qu'il laisse se dévoiler. Notre attitude détendue lui permet de nous traverser sans résistance et la vie peut alors commencer à œuvrer puissamment.
Nous avons tellement l'habitude de diriger notre esprit vers l'extérieur, vers des objets qui le retiennent et le distraient, que nous avons oublié sa source, cet espace vide et lumineux d'où toutes les formes d'énergie émergent. La méditation sans intention, non dirigée, nous permet de toucher cet espace de silence. Elle nous invite à demeurer dans un état d'attention recueillie, sans aucune prière, sans aucune parole intérieure, sans aucun désir, même de paix. La méditation est notre état naturel, dès que nous ne sommes plus encombrés d'innombrables pensées toutes issues d'un cerveau en constante effervescence, dès que nous accomplissons chaque geste en pleine conscience. Nous entrevoyons alors ce que nous sommes et que nous avions oublié au milieu des distractions multiples.Plus qu'un simple exercice de relaxation, la méditation nous dévoile notre véritable nature, toujours au repos, silencieuse au sein du grand silence. Elle élargit sans fin notre espace, qui déborde de sagesse et de bonté. C'est dans cet espace qu'est perçue la réalité.

Recto Verseau : La méditation est-elle une pratique spirituelle ?

Nicole Montineri : Toute pratique spirituelle tend à la réalisation de notre véritable nature, qui est l'énergie consciente de la vie.
Il s'agit de laisser émerger ce fond permanent et immuable, que notre esprit, harcelé par une multitude de désirs qui le dispersent en tous sens, recouvre. Plutôt que de tenter dans l'effort de supprimer les pensées ou de diriger volontairement le mental sur un objet de concentration, il s'agit de réaliser la nature éphémère de la pensée qui émerge, de la voir comme un déploiement naturel et transitoire d'énergie. Elle perd ainsi sa capacité d'attrait ou de répulsion. L'esprit, libre dès lors de toute saisie, se calme peu à peu. Seul un esprit limpide, qui se repose en lui-même, peut laisser se dévoiler ce quelque chose qui existe par-delà son champ. L'attention fine qu'il libère, dégagée de toute attente, fait alors accueillir spontanément chaque perception, chaque fait, sans passer par la pensée qui trie, juge, sépare, prolonge ou rejette. Voici ce qu'est notre vraie nature : cet accueil libre, joyeux. La paix ressentie en est sa substance. Nous pouvons la sentir affleurer lorsque le choc de la beauté d'un paysage ou d'une musique suspend l'activité mentale. En cet instant immobile entre deux pensées, nous sommes en contact direct avec ce qui est. Plus rien n'est alors perçu comme extérieur à soi. Le penseur s'est effacé : il n'avait plus rien à faire en ce lieu hors du temps.La méditation n'est pas dans le temps. Elle n'est pas le produit d'expériences, ne peut être créée, prolongée, car elle n'est pas une pensée. En ce sens, on ne peut parler de méditation comme pratique spirituelle, car la méditation est justement l'absence du penseur, du méditant.Elle est simplement accueil du mouvement de la vie et de sa liberté, d'instant en instant. Elle est ouverture à cet espace où la vie circule puissamment et œuvre à travers nous, avec amour et compassion.

Vu sur le site de Nicole Montineri : La Conscience Espace

vendredi 9 septembre 2011

• Eternellement tranquille et lumineux - Nagarjuna



Les vingt versets du Mahayana


Hommage à Manjusrikumarabhuta!


1. Je m'incline devant le Bouddha tout puissant
Dont l'esprit est dénué d'attachement
Et qui dans sa compassion et sagesse
A enseigné l'inexprimable.

2. En vérité, il n'y a pas de naissance -
Et donc pas de cessation ni de libération ;
Le Bouddha est comme le ciel
Et tous les êtres sont de même nature.

3. Ni le Samsara ni le Nirvana n'existent,
Mais tout est un enchevêtrement complexe
A l'aspect intrinsèque de la vacuité,
L'objet de la conscience ultime.

4. La nature de toutes les choses
Apparaît comme un reflet,
Pur et naturellement calme,
Avec une nature non-duelle identique.

5. L'esprit commun imagine
Un soi là où il n'y a rien,
Et conçoit des états émotionnels -
Felicité, souffrance et équanimité.

6. Les six états du samsara,
La félicité celeste,
Les souffrances infernales,
Sont toutes de fausses créations, des inventions de l'esprit.

7. De même, les idées de l'action mauvaise qui causent la souffrance -
Vieillesse, maladie et mort,
Et l'idée que la vertu mène à la félicité,
Sont de pures idées, des notions irréelles.

8. Comme un artiste épouvanté
Par le démon qu'il peint,
Celui qui souffre dans le samsara
Est épouvanté par sa propre imagination.

9. Comme un homme tombé dans les sables mouvants
Se démène et lutte
Ainsi les êtres [pensants] se noient
Dans le chaos de leurs propres pensées.

10. Prendre la fantaisie pour la réalité
Cause l'expérience de la souffrance ;
L'esprit est empoisonné par l'interprétation
De la conscience de la forme.

11. Dissolvant l'illusion et la fantaisie
D'un esprit compassionné et pénétrant,
Demeure dans la conscience 
imparfaite
Pour aider tous les êtres.

12. Ayant ainsi acquis la vertu conventionnelle
Libérée du filet de la pensée interprétative
On obtient une compréhension insurpassable
Comme celle du Bouddha, ami du monde.

13. Connaissant la relativité de toute chose,
La vérité définitive est toujours visible;
Laissant tomber l'idée de commencement, de milieu et de fin
Le flux [cosmique] est vu comme Vacuité.

14. Ainsi, tout le samsara et le nirvana est vu tel quel :
Vide et insubstanciel,
Nu et immuable
Eternellement tranquille et lumineux.

15. Comme les images d'un rêve
S'évanouissent au réveil,
De même la confusion du Samsara
S'évanouit dans l'Eveil.

16. Concevoir des choses dépourvues de substance
Comme éternelles, substantielles et satisfaisantes,
En les enrobant du brouillard du désir
Fait surgir le cycle des existences.

17. La nature des êtres est non-née
Et pourtant on croit communément qu'ils existent ;
Mais autant les êtres que leurs représentations mentales
Sont de fausses croyances.

18. Ce n'est rien qu'un artifice de l'esprit
Cette naissance dans un devenir 
illusoire,
Dans un monde de bonnes et mauvaises actions
Avec une bonne ou une mauvaise renaissance future.

19. Quand la roue de l'esprit cesse de tourner
Tout arrive à sa fin.
Ainsi, rien n'est intrinsèquement substantiel
Et toutes choses sont complètement pures.

20. Ce grand océan du Samsara,
Plein de pensées trompeuses,
Peut être traversé sur la barque de l'Approche Universelle.
Qui peut atteindre l'autre rive sans elle ?


Vu sur l'excellent site déjà mentionné Sangharimé.

jeudi 8 septembre 2011

• La transmission spirituelle - Nicole Montineri


Le cheminement est une illusion mentale. 
En réalité, il n'y a pas de progression, 
pas de trajet graduel à effectuer.

Par commodité de langage, nous emploierons les mots de « maître » et de « disciple ». Cependant, ce mot de « maître », ou de guru, qui nous vient d'Orient, est abusivement employé en Occident. Bien souvent, ce sont de simples psychothérapeutes qui sont pris pour des gurus par des faux disciples en mal de réconfort égotique.
Les maîtres de sagesse font partie de cette lignée fraternelle qui se perpétue sur la terre depuis des millénaires et qui, dans son immense compassion, éclaire la voie de ceux qui cherchent avec sincérité et audace. Remercions tous ces éclaireurs que nous aimons, qui sont comme des balises tout au long de cette distance mentale que nous nous créons. Avec la tendresse, avec la patience de ceux qui « savent », ils montrent la direction. Ils coupent net toute croyance en des étapes pour atteindre une réalité qui serait hors de soi. Ils sont souvent économes de mots, afin de faire prendre conscience aux disciples qu'ils sont encore dans le mental et peu dans le cœur…. Ce qui est dit l'est avec sensibilité, bonté et fermeté, dans la simplicité et le dénuement nécessaires.

Tout individu qui se met en quête de découvrir le sens de son passage sur la terre ressent le besoin, à un moment donné, de se mettre en situation d'être aidé. Lire les enseignements de sages, savoir que « cela » existe, ou simplement s'asseoir auprès d'êtres unifiés, participe de la mise en marche indispensable qui ouvrira les vannes de la compréhension profonde, qui dissoudra la pensée ignorante, discriminante, et préparera à la pénétration dans la pure conscience par-delà toute chose.
Il ne s'agit pas ici de progression spirituelle que favoriserait un individu qui se pose en maître et présente des étapes marquées par des techniques, par des discours habiles qui ne satisfont que l'intellect ou par des récitations de prières présentées comme sacrées mais qui ne font qu'endormir le mental. L'esprit du chercheur doit rester libre, souple, vif, efficient pour l'entrée en vigilance et la juste perception de ce qui est dans l'instant. Le cheminement est une illusion mentale. En réalité, il n'y a pas de progression, pas de trajet graduel à effectuer.

Le véritable maître ne « fait » rien. Il sait que chacun est à la fois le maître, le disciple et l'éveil tant recherché. L'essence lumineuse ne cesse d'être, par-delà tous les moyens, toutes les disciplines qui ne relèvent que du domaine temporel de l'expérience.
Les différentes modalités de transmission spirituelle encadrées par des règles définies appartiennent aux cultures des différentes traditions, et souvent se perdent dans des spéculations mentales. La Réalité est liberté absolue et ne peut entrer dans nos règles humaines codifiées et rattachées au passé. Lorsque la Lumière transperce le cœur et brûle tous les résidus, ce n'est pas une expérience reliée à une tradition, car cet évènement cosmique ne s'inscrit pas dans le temps. Le véritable maître n'est pas un simple enseignant qui propose à ceux qui le suivent des exercices en vue de se libérer, exercices qui provoquent des efforts chez le disciple qui, s'appuyant sur son passé, se projette dans un avenir qu'il veut conforme à ses désirs. Cette tension étire le temps et entretient l'illusion inhérente à cette zone temporelle. En outre, les méthodes rattachées à des cultures précises, propres à telle religion ou à tel système philosophique, ne peuvent jamais être parfaitement adaptées à ce qu'est le disciple, exactement là où il se trouve, dans un présent renouvelé à chaque instant. Aussi, la voie est-elle unique pour chacun d'entre nous. Le vrai maître se tient dans ce présent renouvelé. Discret, il ne dit jamais ce qu'il donne, qui est fonction de l'ouverture offerte en retour par le disciple. Loin de méthodes imposées, la transmission se fait dans le secret des cœurs. Le véritable maître n'est pas non plus celui qui, ayant eu un aperçu de la réalité lumineuse, a simplement vu le rideau de ses propres illusions tomber. Fort de cette « gloire », il se sert de cette expérience inscrite dans un moment donné de son existence pour enseigner. Incapable d'approfondissement, il ne fait que répéter, souvent en des termes approximatifs, ce que la mémoire lui restitue. Son discours n'est jamais neuf, frais, innocent… Il s'enferme dans une impasse tragique et y entraine ceux qui, attirés par son habileté intellectuelle ou sa forte personnalité, le suivent dans ce processus stérile. Il y en a même qui n'ont rien aperçu, mais ont entendu parler… Ils n'ont rien vécu de cette lumineuse réalité, mais s'arrogent le droit de discourir. Ce sont des imposteurs au cœur sec. Leurs propos habiles ne correspondront jamais à la vérité qui surgit soudainement dans le cœur ouvert de celui qui s'avance nu.

C'est notre propre voyage, et non celui suivi par un autre, qui nous permettra de développer le discernement indispensable à la reconnaissance de la Réalité lorsque celle-ci sera vue. Sur cette voie intérieure, intime, le véritable maître - celui qui nous aura trouvé -, dissoudra, en les portant à notre observation, les peurs enfouies, les constructions imaginaires, les convictions erronées.
Il faut avoir entrepris soi-même le voyage pour pouvoir en connaître les multiples tours et détours, ses enthousiasmes et ses désespérances qui nous métamorphosent et nous donnent la certitude que la réalisation jaillissante n'est pas une illusion de plus. Certains enseignent aujourd'hui, à contre-courant de la longue lignée des maîtres, que nous sommes déjà arrivés avant même de nous être mis en marche. Ils se situent d'emblée à la fin du voyage, lorsqu'est réalisé le saut ultime… Leurs propos fascinent intellectuellement, mais dessèchent, voire désespèrent, les chercheurs sincères. Ces enseignants développent une pensée mortifère, un rejet de l'engagement dans l'existence, encourageant une apathie qui est la maladie de nos sociétés, une indifférence à la vie, dernier refuge protecteur d'un ego qui se croit éveillé… Leurs disciples tombent dans un vide stérile qui s'apparente au néant et flirte avec le nihilisme cher à l'Occident.

La proximité du maître peut provoquer une prise de conscience des discriminations qui font écran à la connaissance directe, des nombreuses différenciations accumulées qui entravent la vision claire, préalable au surgissement de la Conscience en Elle-même, dans Sa pureté vide.
Le maître apprend à demeurer tranquille. Peu à peu, le silence se déploie, dans un espace totalement libre et ouvert. Tout est vu avec un regard neuf, frais, émerveillé. Prés du maître, le disciple se sent soulevé à sa juste mesure, allégé par la grâce qui se dégage de lui de façon discrète, presque timide. Le véritable maître n'a pas de comportement ostentatoire, n'offre aucune apparence distinctive, n'étale pas de faux pouvoirs magiques, ne cherche pas de publicité. Seul le disciple qui aspire à l'essentiel est capable de le reconnaître, de l'intérieur. Parfois, il suffit de s'asseoir prés de cet être unifié pour que la Réalité soulève un coin du voile, et que, dans cet aperçu éphémère, le caractère illusoire de la souffrance apparaisse. On y voit alors ses propres énergies renouvelées, dans le sillage de sa bonté, de son amour, de son humanité. D'autres fois, les mots sont nécessaires, tous les mots, ceux qui réconfortent et ceux qui décapent. Le maître sait que ni l'éloquence ni même le silence ne peuvent exprimer le mystère. Mais il a une grande joie à témoigner de la Réalité qui l'habite.

Ici, il n'est pas question de réponse du maître à des attentes, ni même de demande du disciple. Il s'agit d'imprégnation subtile d'une vibration unique, qui englobe émetteur et réceptacle, dans une totalité qui est Conscience. Le maître sourit parce qu'il a la paix inébranlable et la liberté souveraine de celui qui sait que c'est la grâce, suprême énergie qui rayonne dans l'espace rendu à sa vacuité originelle, qui toujours saisit soudainement. L'éveil est la reconnaissance instantanée par la Conscience de Son essence lumineuse. Il ne dépend que de la grâce, qui agit comme un foudroiement. Il surgit comme un appel de l'intérieur, du cœur du disciple, qui entre en résonance avec la vibration neutre, dénuée de toute subjectivité et vide d'objet, du maître. Celui-ci est l'expression extérieure et visible de la Réalité. Cette Réalité étant l'Invisible de l'univers. Or, l'essentiel se déroule dans l'Invisible… C'est là qu'a lieu le saut dans le vide.

Le véritable maître ramène le disciple à son intériorité, à sa présence. S'il indique une voie, c'est celle de la vie vécue en conscience, exactement là où elle nous place, nous invitant à chaque instant à creuser au plus profond de son sens. Il n'y a pas d'autre « pratique » que celle de vivre intensément ce voyage dans les profondeurs, sans nous égarer vers l'extérieur, l'éphémère, le reflet. Le maître, à la lumière de son propre vécu, rappelle sans cesse au disciple de vivre pleinement, c'est-à-dire de ne pas oublier qui il est en vérité.
Son message est simple, trop pour ceux qui préfèrent se remplir de méthodes et de concepts, effrayés par le vide qu'ils pressentent.
Le véritable maître, imprégné de la grâce et la vivant intensément, sait que le jeu qui se joue dans le rapport maître/disciple est celui d'une seule et même Conscience… Mêlant sa pure énergie à celle, morcelée, du disciple, il revivifie le courant qui portera celui-ci vers la source. Les liens sont tranchés, les doutes brûlés, les désirs brisés... Seule demeure, dans le cœur du disciple, la confiance, qui est l'amour exprimé.
Le disciple authentique ne cherche pas une autorité qui lui fournira son dernier refuge d'illusions, un paradis conforme à ses désirs, mais celui qui sera capable de l'ébranler au point qu'il ne saura plus qui il est. La perte complète de tout repère égotique est la condition indispensable à la découverte de la liberté. Le vrai disciple est celui qui est prêt à traverser la nuit la plus obscure, sans douter. Il se laisse aller à ce qui l'entraîne vers le cœur du maître sans certitude, sans rien demander, sans vouloir enlever ou ajouter quoi que ce soit. Il n'a plus de mouvement propre, il se laisse disposer, oublieux de lui-même, au point de ne plus se voir, de ne plus se connaître, au point de se fondre dans un espace infini… Il n'y a pas de véritable quête qui ne tende vers cette absorption totale. Ce n'est pas une entrée dans un lieu indépendant. C'est alors que l'on comprend que le maître peut être visible ou invisible, incarné ou non… Il s'agit, pour le chercheur sincère, d'être très vigilant et de voir clairement lorsque la dualité s'immisce dans sa quête et lui fait croire que la transmission doit se faire obligatoirement ici, par l'intermédiaire d'un maître incarné.

Pour le chercheur authentique, vient un moment où il ne peut plus se contenter de discours et de conférences. L'esprit et le cœur silencieux, il a besoin d'une transmission directe de l'Energie, de cette intelligence créatrice qui œuvre en Son sein.
Cette transmission directe est rare. Elle n'a pas de rapport avec ce qui se passe lors de réunions publiques organisées avec un enseignant, où trop de questions fusent, bien souvent inutiles… Loin d'alléger le mental, ces rencontres entravent toute imprégnation par-delà la pensée et attisent les revendications égotiques à « l'éveil ». Le véritable maître sait ne prononcer que les paroles qui peuvent toucher le centre intime du disciple, être comprises, supportées par lui, accueillies à la mesure de son propre discernement, de sa capacité de pénétration et d'absorption dans le feu du souffle partagé.

C'est le maître qui trouve le disciple, celui qui est digne de la transmission, qui possède en lui la force de supporter la Lumière, et qui n'a besoin ni d'explications, ni de conseils, ni de techniques pour reconnaître la Réalité.
Un même souffle, qui brûle et éclaire, circule entre les deux cœurs. La grâce agit librement et opère d'espace à espace, de l'espace vide et intensément vivant du maître qui demeure dans l'illimité, à celui, recueilli et confiant, du disciple qui se tient prêt à se fondre dans le courant cosmique. C'est un flot d'énergie d'amour qui coule d'un être totalement absorbé dans la réalité sans fond - et cependant rempli de compassion pour l'obscurité souffrante - vers un être nostalgique qui entend l'appel et y répond… Le silence vibrant, actif, créatif, du maître, qui est celui, infini, de la Présence, rejoint l'espace en repos, accueillant et attentif, du disciple. En réalité, un même espace indifférencié, qui est Conscience unique… Silence et Amour de l'Essence en sa plénitude. La véritable transmission se fait par réfléchissement de l'Energie lumineuse en Elle-même.

Le seul trésor que transmet réellement le maître, qui en est le témoin éveillé, est celui du Vivant au sein de la Présence, Vivant que l'être humain exprime par ses pensées, ses émotions, ses sentiments, qu'il rend manifeste à travers les expériences qui le traversent. Vivant qui jamais ne s'arrête. L'être humain participe de Son éternelle danse dans le vide.
Tel est le sens du voyage – essentiellement intérieur – entrepris ici par le pèlerin, qui demeure un « passant ».

Article paru dans la revue 3éme Millénaire n° 100 été 2011
Site de Nicole Montineri : La Conscience Espace