samedi 31 décembre 2022

vendredi 9 décembre 2022

• C'est très simple, mais cela doit être fait - Nisargadatta Maharaj

 

Vous pouvez observer l'observation mais pas l'observateur.

Vous vous savez être l'ultime observateur par une intuition directe

et non par un raisonnement logique fondé sur l'observation.

Tout ce qui arrive pointe, comme l'aiguille aimantée vers le nord, sur votre existence en tant que centre de perception.

Négligez l'aiguille et prenez conscience de ce vers quoi elle pointe.

C'est très simple, mais cela doit être fait.

C'est la persistance avec laquelle

vous maintenez le retour vers vous qui est importante.


Nisargadatta Maharaj

mardi 6 décembre 2022

Merci Jean pour toutes ces perles diffusées sur ta page FB.

 

vendredi 18 novembre 2022

• Éveil froid et éveil chaud - Christine Morency


Ici sur terre, nous sommes une personne..., du moins le croyons-nous. Nous le croyons jusqu’à ce qu’un beau jour surgisse un événement hors du commun, parfois banal, souvent un réel tsunami intérieur.
L’événement appelé l’éveil ne provient pas de la personne, car cet événement est précisément la disparition de la personne.

Et quand la construction identitaire intime se brise, arrive une constatation vécue qui restera à jamais impossible à défaire, « je suis Conscience » !
Mais l'éveil, ce n'est pas QUE le recul impersonnel de ce regard non identifié. Cela ne peut pas être une coupure d'avec le monde parce que la conscience est le monde. Totalement et entièrement !

Une seconde expérience ultime peut donc survenir qui apporte la conviction inverse, totalement sidérante Je suis tout ! La conscience se reconnait alors en tant que TOUT et RIEN à la fois ! Bien avant l’éveil, Christine croyait qu’une sorte d’illumination qui la sortirait enfin de ce monde était possible. Quelle surprise de constater que c’est tout le contraire, l’éveil c’est le retour à la Conscience Soi et la Conscience Soi n’est pas différente du tout de la matière, de ce monde ! Elle en est le tissu. Vivre cela dans le chemin, c’est être replongé au cœur de la matière, être et exister par et avec. Et dans le vécu, cela se transpose par une intégration dans le monde même, c’est une fusion entre l’impersonnel et le personnel, le relatif tout simple !

Une contribution importante de Christine Morency à la spiritualité contemporaine est qu’il faut obligatoirement assumer pleinement son incarnation et son apparence relative corps/mental/conscience et non pas tenter de s’en évader !
Ces pages chamboulent toutes les idées préconçues sur ce qu’est l’éveil. 

© Extrait publié avec l'aimable accord des Éditions Accarias-l'Originel

Je nomme l’éveil froid et l’éveil chaud ces deux facettes, ces deux façons différentes de vivre l’expérience de l’éveil. En réalité, il n’y a pas deux éveils, mais en apparence et dans les effets, il semblerait que oui.

Une première étape est souvent commune à tous ceux qui expérimentent cela. Le centre d’ego/moi possesseur de ma vie avec mes histoires propres, éclate. Cet éclatement, ce bris (plus ou moins important selon) de moi, laisse un bien- heureux vide pur, rempli de conscience pure, totalement détachée de ce centre d’ego/moi vu tout à coup comme n’ayant jamais réellement existé, n’étant qu’histoires aux- quelles moi/conscience pure, je m’identifiais. La majorité des expériences que les gens partagent avec moi sont de cet ordre. C’est le fameux « je ne suis pas le corps », « je suis rien », « il n’y a personne », et tous ces slogans spirituels rat- tachés à cette expérience première d’éveil. Elle est bienfaitrice, libre et apporte un bien-être indéniable. Détachée du monde, du corps, des expériences qui semblent passer loin de soi, reculée dans son propre espace pur inattaquable, la conscience pure EST... et c’est expérimenté comme une vastitude et une liberté sans limites.

J’appelle cette étape l’éveil froid. Non pas que ce soit péjoratif, mais froid, car il est vu que je ne suis rien. Je ne suis pas la personne, je ne suis pas le corps, je ne suis pas les expériences, je ne suis pas le matériel, je ne suis pas la souffrance, je ne suis pas les émotions, etc. Je ne sais pas ce que je suis, mais c’est génial ! Ce détachement conscient, pur regard impersonnel sur tout, absolument tout, y compris ce qu’il se passe là, dans ce corps... les différentes techniques qui suggèrent et apportent ce détachement du corps et ce regard impersonnel se situent à cette étape.

Froid je dis, parce que dans ce nouveau regard impersonnel, en tant que conscience pure, il n’est pas vu qu’il y a une séparation qui persiste, celle d’avec ce qu’il se passe en avant, dans le monde, dans le corps et parfois en soi. À la longue, un doute peut s’installer, notamment lorsque sur- git une situation particulièrement difficile qui tout à coup relance la conscience personnelle en avant et ainsi démontre qu’elle n’était pas si reculée que ça, que face à la force de la vie qui se joue l’impersonnel peut tout à coup se transformer en quelque chose de personnel et souffrant et qu’il va falloir user de droiture et de force, voire de violence envers soi pour se convaincre que non, il n’y a personne, je ne suis pas le corps, je ne souffre pas véritablement, y a un espace non attaqué, etc.

L’éveil froid est une séparation : conscience pure et monde/corps, de l’autre côté, qui est vu avec le regard impersonnel de la conscience sans attachement. Mais la conscience sans attachement n’est pas la réalisation ! Ce n’est pas le je suis tout, c’est le je suis rien. Le UN, ce sont les deux vivants en soi en même temps, telle une danse intime. L’éveil froid devient, pour la plupart des expériences qui m’ont été racontées et pour ce que j’ai vécu aussi en 2010, difficile à maintenir, car quelque chose n’est pas complet. C’est un éveil détaché de tout, distant de moi, du corps, des autres... c’est au point où souvent, il n’est même pas vu, ni même aperçu, qu’il y a nécessairement quelque chose de l’ordre d’un sujet, un sujet qui vit tout de même au cœur de ce regard impersonnel !

C’est parfait... une très belle étape essentielle, vitale pour la grande reconnaissance de l’éveil chaud qui suivra... ou pas.

L’éveil, ce n’est pas QUE le recul impersonnel de ce regard non identifié. Cela ne peut pas être une coupure d’avec le monde. Pourquoi? Parce que la conscience EST LE MONDE. Totalement et entièrement! Comment son propre éveil pourrait-il alors l’en sortir? Elle s’identifie à un corps qui n’a pas été placé là par quelque chose en dehors d’elle, mais par elle-même ! Une seconde expérience ultime peut donc survenir, à force d’être restée immobile au cœur, reculée d’elle- même, dans ce regard impersonnel-froid. Cette expérience ultime apporte la conviction inverse, totalement sidérante : Je suis tout ! Là où, dans la première expérience, le centre-ego a éclaté, quelque chose de fondamental prend la place, Soi-JE-Moi totalement intime, présent et personnel. Non pas historique, mais personnel ! La conscience se reconnait alors en tant que TOUT et RIEN à la fois! 

Comment vivre TOUT sans alors replonger au cœur du monde, du corps, des histoires qui passent, si besoin est, de la vie, des expériences sentimentales et émotives! Tout est inclus, rien n’est mis de côté, une incroyable réalisation intense de l’ordre de « Je ne peux plus rien mettre en dehors de moi » a lieu. 

Et ça, c’est chaud ! Incroyablement chaud, bienheureux, vivant, pétillant. La conscience-regard impersonnel se fond dans son propre monde et devient en même temps personnelle, totalement impliquée dans ce qui se déroule, car c’est elle-même en action ! 

Et la vie se déroule, sans choix volontaire – si ce sera froid ou chaud, personnel ou impersonnel – dans un mélange devenu impossible à définir, naturel, vivant et parfait.  

Paru également chez Accarias l'Originel, du même auteur : 






jeudi 20 octobre 2022

Le centre du regard a disparu - Marigal


Le numérique s’est immiscé en force dans le vivant. En convertissant le réel en système virtuel « 0 et 1 » c’est mis en place un monde binaire amputé de notre sensibilité corporelle, le ressenti de l’intelligence corporelle du vivant.
C’est là - ici et maintenant - qu’il nous est possible de retrouver le « réel de la réalité », le « ressenti de la réalité ».
Il est nécessaire d’aller vers le dedans de l’intérieur des sens, de diriger l’attention au lieu de la perception, à la racine de la sensation. C’est une observation sans observateur que l’auteur nomme l’Attention Perceptive.
Comment s’y prendre pour qu’il n’y ait plus « moi » aux commandes de cette globalité que je suis ? Il ne s’agit pas d’introspection, ou d’examen de conscience, mais simplement d’être conscient de ce qui est perçu sans interprétation.
Cette pratique n’est pas destinée à rajouter quelque chose à ce que nous sommes, mais à dé-faire, dé-nouer des conditionnements installés de longue date.
C’est par l’Attention localisée au lieu de la perception que nous pouvons prendre conscience concrètement de la présence de la Réalité primordiale qui est en nous – notre essence intime fondamentale, la même qui est l’essence intime de tous les êtres
Ce livre répond à l’impérative nécessité pour l’actuel homo sapiens de se reconnecter à la « Conscience Sensitive » face à un monde de plus en plus virtuel. Avec les nombreux exercices proposés ici il s’agit avant tout de retrouver le ressenti, le vécu des moments de félicité, d’amour et de joie, dès lors que l’identification à l’ego-pensée a disparu.

© Extrait publié avec l'aimable accord des Éditions Accarias-L'Originel :

Pour l’illustrer concrètement, nous allons prendre un exemple, et comme on ne connaît vraiment que ce que l’on expérimente soi-même, nous allons essayer de voir et de dire ce qui a été perçu à l’occasion de notre propre expérience, laquelle d’ailleurs n’était pas nommément considérée comme « Éveil », étant donné qu’à ce moment-là j’en ignorais l’existence et la signification, mais comme un moment de grâce ou un moment d’ouverture.

Je n’étais alors dans aucune démarche particulière de recherche spirituelle et c’est arrivé d’une façon totalement imprévue et inattendue, dans un moment habituel de la vie coutumière. C’était un dimanche à la campagne, en début d’après-midi, après un agréable repas avec des amis. Je faisais quelques rangements dans la cuisine, lorsque... soudain, sans que rien de particulier ne se soit produit, je prends conscience que quelque chose est changé, différent. Tout est net, clair, limpide, immédiat, comme si un voile avait été enlevé, comme si une vitre avait disparu. Je n’ai plus l’impression de regarder autour de moi, le centre du regard a disparu, « je » ne suis plus dans le regard... Les autres, le monde qui m’entoure, le personnage que je suis, participent d’une même vie, d’une même substance, sans séparation, sans rupture, dans un même mouvement fluide et harmonieux. Les gestes coutumiers se déroulent d’eux-mêmes, simples, faciles, portés par un silence intérieur intensément présent. Silence – amour infini – qui émane de sa propre nature, irradie de lui-même et de toute chose.

L’ apparence du monde n’a pas changé, mais le monde vit autrement, habité par ce silence et cet amour qui sont le cœur de toute chose et de toute vie. Le personnage que je suis n’a pas changé, mais « je » n’est plus dans le personnage, remplacé par ce silence et cet amour qui rayonne et chante à l’infini.

Je continuais mes occupations et apparemment tout se passait comme si de rien n’était. Le soir c’était toujours là. Le lendemain matin je me retrouvais dans l’état habituel. Pendant deux ou trois jours, rien de particulier ne se produit, tout va comme à l’accoutumée. Je ne suis ni déçue, ni au regret que « ce moment » ait disparu, cela me rappelle d’autres rares « moments » de l’enfance qui ressemblaient à celui-ci, qui étaient venus puis repartis, me laissant le souvenir pendant quelques instants d’avoir été « au paradis ».

Mais cette fois, j’ai nettement conscience que cette expérience de quelques heures contient la réponse aux questions que j’ai pu me poser et que tout un chacun se pose un jour ou l’autre concernant la relation entre l’être individuel et l’univers, moi et les autres, Dieu et le monde. Tout était clair, lumineux, résolu, réconcilié, dans une totale liberté. Il fallait donc que je retrouve cet état, mais comment ?

Les quelques phrases ci-dessus qui expriment le vécu de cette expérience d’éveil vont orienter très nettement ce qu’allait être la recherche qui allait s’ensuivre. Comme la graine contient l’arbre, ce « moment d’ouverture » contenait à la fois le matériau de départ, la modalité du parcours et l’épanouissement.

Mon attention ayant été vivement interpellée, j’avais pu noter certaines observations qui me semblaient essentielles et que je devrais pouvoir retrouver : «je» ne suis plus dans le regard et « je » n’est plus dans le personnage. Et l’interrogation corollaire : quand « je » n’est plus là, qu’est-ce qui a disparu ? Simplement et de toute évidence, c’est « moi » qui n’est plus là – « l’entité-moi » a disparu.

C’est donc l’absence de « moi » qui est apparu comme le phénomène déterminant. À partir de là s’en est suivi le « comment ? » Comment s’y prendre pour qu’il n’y ait plus « moi » dans le regard ? Comment s’y prendre pour qu’il n’y ait plus « moi » aux commandes de ce « personnage-globalité» que je suis?

Dans le contexte de l’expérience, « personne » dans le regard voulait dire : aller à l’origine du regard, au-delà ou en deçà du regard, à l’avant-regard, qui devait se situer vers le dedans du cerveau, à la racine du mental. C’est ce que j’appelais « méditer », aller vers le dedans, qui sera le lieu d’étonnantes découvertes. 

En effet, cette remontée à la source nous conduit à la rencontre du « monde mental ». Une véritable pelote de nœuds faits d’émotions, de sentiments, de pensées, qui se mêlent, interfèrent, s’interpénètrent, s’embrouillent et prolongent leurs antennes dans toute la personne. C’est l’identification à ce conglomérat de phénomènes mentaux qui constitue l’artefact qu’est l’ego qui se prend pour une entité. L’entité-moi, un tel ou une telle qui, lorsqu’il s’ex- prime dit «je»... «Je» fais ceci ou cela, «je» ressens ceci ou cela, « je » pense ceci ou cela. C’est ce conglomérat de « choses-pensées » qui, au sein même de l’Un, crée une frontière mentale entre la conscience apparemment individuelle et la Conscience Une – l’Un qui inclut tout – CELA qui Est. Notons au passage que la « pensée » étant une vibration issue de l’Un et en même temps incluse au sein de l’Un, l’ego – étant un conglomérat de pensées – est aussi inclus dans l’Un et partie constituante de l’Un. 

Et l’Éveil ?

C’est l’instant subit, intemporel, hors du temps, où notre carapace égotique est transcendée. « Comme si » une brèche s’était produite et que la Conscience infinie, « comme » venue de l’extérieur, pénètre et envahit notre espace intérieur, nous inondant de joie et de félicité – ce que nous appelons « l’éveil en nous de la Réalité essentielle ». Ou à l’inverse, par ce « passage », notre conscience intime a «comme» traversé et débouché dans l’espace sans limite de la Conscience infinie et s’est fondue en Elle – ce que nous appelons « l’éveil à la Réalité infinie ».

En fait ce n’est ni l’un ni l’autre, plutôt les deux à la fois. La Réalité individuelle n’étant pas différente de la Réalité infinie, c’est la «Conscience Une» qui se rejoint elle-même, en elle-même. Cette rencontre de la conscience avec elle-même, amorce l’éveil de la Conscience... la Conscience s’éveille... l’Éveil apparaît, se manifeste, se déploie : l’Éveil EST. 

(Ce témoignage n'est pas sans rappeler celui de Virgil, publié dans Éveil Impersonnel).

 

mercredi 19 octobre 2022

Habités par une Conscience qui emplissait tout - Sri Aurobindo


Des ateliers à l’étable, de l’étable aux ateliers, je récitais tout en marchant les immortels mantras des Upanishads et découvrais dans leur profondeur une source de lumière et de force ; ou bien j’observais les allées et venues, les ac­tivités des prisonniers, et j’essayais alors de réaliser cette vérité essentielle : 'sarvaghate nârâyana', Nârâyana est dans toutes les choses – dans les arbres, les bâtiments, les murs, les hommes, les animaux, les oiseaux, les métaux et la terre ; 'sarvam khalvidam brahma', tout ceci est en vérité le Brahman.

Je répétais ce mantra, cherchant à me pénétrer de cette réalité à la vue de toute chose. Peu à peu, mon état d’esprit devint tel que la prison cessa d’être une pri­son. Ce haut mur, ces barreaux de fer, cette paroi blanche, cet arbre aux feuilles bleutées qu’illuminaient les rayons du soleil, tous ces objets ordinaires ne me semblaient plus inanimés ou insensibles, mais au contraire doués de vie, habités par une Conscience qui emplissait tout, et j’avais l’impression que toutes ces choses m’aimaient et voulaient m’étreindre. Hommes, vaches, fourmis, oiseaux, pas­saient, volaient, chantaient, en somme jouaient le jeu de la Nature ; mais au-dedans, immergée dans une béatitude pleine de paix, se tenait une Âme, pure, vaste, détachée.
Il me semblait parfois que le Seigneur se tenait debout sous l’arbre et jouait de la flûte, de Sa flûte de Joie, et mon cœur se sentait irrésistiblement attiré par la douceur de ses notes.
J'avais toujours le sentiment que quelqu’un m’entourait de ses bras, me pressait contre son sein et, à mesure que cet état d’âme se développait en moi, une paix immense, indicible, une paix immaculée m’envahissait et prenait possession de moi. L’écorce qui recouvrait mon cœur se détacha, laissant couler un flot d’amour vers toutes les créatures. En même temps, bonté, compassion, non-violence, toutes ces qualités sâttviques se mirent à fleu­rir en moi, dominant ma nature plutôt râjasique. Et plus elles s’épanouissaient, plus ma joie grandissait, et plus cet état de paix inaltérable s’approfondissait.
L’inquiétude que pouvait me causer le procès s’était dissipée dès le début, mais à présent j’éprouvais au contraire le sentiment que c’était Dieu, dans Sa toute-bonté, qui m’avait, pour mon bien, amené en prison. Je serais acquitté, libéré, j’en avais la ferme conviction. Et à partir de ce jour, je ne souffris plus de mon emprisonnement.

mardi 4 octobre 2022

• Ce qui est important, c’est cette conscience elle-même ! - Charles Coutarel


Ce qui est important, ce n’est pas ce dont nous
sommes conscient.
Ni les pensées ni les émotions ni les sensations, ni
les situations, ni les apparitions, rêves ou chimères.
Ce qui est important, c’est ce qui en nous est la
conscience de toutes ces perceptions, et notre
expérience et connaissance directe de celle-ci.
Ce qui est important, c’est cette conscience elle-même !
C’est ce que nous sommes et non ce que nous percevons.
Ce percevant est primordial, absolu ;
le perçu est secondaire et relatif.
C’est la fine pointe de la conscience où tout
apparaît et disparaît.
Et c’est, ultimement, ce qui demeure.
C’est l’amour et la paix réelle.

Vu sur la page FaceBook de Charles Coutarel Sattoji (une mine d'extraits journalière !)

jeudi 22 septembre 2022

dimanche 4 septembre 2022

mardi 16 août 2022

• Cela s'appelle Éveil - Ringu Tulku Rinpoché

Merci à Jean pour ses nombreuses publications sur sa page FB.


 

vendredi 12 août 2022

• Mirra

 

mardi 9 août 2022

vendredi 5 août 2022

• Inverser notre focalisation - Denis Marie

 Illusionnés, nous regardons les cinémas éphémères, mais nous ignorons la Lumière éternelle d’où ils surgissent.

Contempler, revient à inverser notre focalisation. Ainsi, en regardant la Source nous voyons aussi le jeu des projections qui émanent d’elle. En contemplant l’absolu, nous découvrons l’ensemble des formes relatives depuis leur nature commune.

Être Source

mardi 2 août 2022

• "Digitus impudicus" : le mûdra ultime de Chögyam Trungpa !

 

"Appelé "digitus impudicus" qui signifie "doigt insolent", ce geste obscène était utilisé pour insulter son homologue, mais également pour éloigner le mauvais œil ou mauvais esprit."

Doigt insolent... ou mûdra de subjugation... ? À vous de choisir ! 

lundi 1 août 2022

dimanche 31 juillet 2022

jeudi 28 juillet 2022

mardi 26 juillet 2022

• Me contacter en mp pour plus d'informations !


PS : Vous avez jusqu'au 31 juillet pour profiter de cette offre.
À partir du 1er août, il y aura une augmentation de 20 %.
Paiement par chèque, Carte Bancaire, PayPal, ou espèces (de préférence) acceptés.

jeudi 21 juillet 2022

• Et Ça aime partout et tout le temps, en même temps - Mère


Puis, immédiatement, sans transition, j'ai été comme plongée dans le bain de l'Amour du Suprême... avec la sensation de quelque chose qui est sans limite; c'est-à-dire, quand on a la perception de l'espace, que c'est partout (c'est au-delà de la perception de l'espace, mais dans la perception de l'espace, c'est partout). Et c'est une sorte de masse vibratoire homogène, IMMOBILE, et pourtant avec une intensité de vibration sans pareil, qui peut se traduire par une lumière chaude, dorée (mais ce n'est pas ça, c'est beaucoup plus merveilleux que cela!).

Et alors, c'est partout à la fois, partout identique à soi-même, sans alternances de haut et de bas, sans changement, dans une intensité de sensation qui est invariable. Et ce «quelque chose» qui est propre à la nature divine (qu'il est très difficile d'exprimer en des mots) est à la fois immobilité absolue et intensité vibratoire absolue. Et Ça... ça aime. Il n'y a pas de «Seigneur» et il n'y a pas de «choses»; il n'y a pas de sujet, il n'y a pas d’objet. Et Ça aime. Et comment dire ce que c'est que Ça?... C'est impossible. Et Ça aime partout et tout, tout le temps, en même temps.
Et toutes ces histoires que tous ces soi-disant saints et sages ont racontées, que l'Amour de Dieu «va et vient», oh! c'est d'une stupidité sans nom! – C'est LÀ, éternellement; Ça a toujours été là, éternellement; Ce sera toujours là, éternellement, toujours semblable à soi-même et au maximum de sa possibilité.
Agenda de Mère, 22 juillet 1964.

mardi 12 juillet 2022

• Une lucidité silencieuse - Jean

© D.R.

Laissez fleurir cette conviction profonde que vous êtes déjà le Tout. Abordez la pratique qui vous semble la meilleure. C’est vous le chef d’orchestre, avant que vous ne disparaissiez totalement de la scène. Et n’oubliez pas ! Ce n’est pas le moi qui médite, il y a juste méditation, écoute sans choix ni jugement, lucidité silencieuse dans laquelle toutes les inhibitions s’évanouissent.

Jean

samedi 9 juillet 2022

• Le silence du sage - Ramana Maharshi

Q : Pourquoi ne prêchez-vous pas pour mettre les gens sur le droit chemin ?

M : Vous avez décidé de vous-même que je ne prêchais pas. Savez-vous qui JE SUIS et ce que prêcher veut dire ?
Comment savez-vous que je ne le fais pas ?
Est-ce que prêcher veut dire monter sur une estrade et haranguer la foule ?
Prêcher est simplement la communication de la connaissance.
Que pensez-vous de quelqu’un qui écoute un exposé (discours) pendant une heure et qui s’en va sans que cela n’ait laissé d’impression sur lui ?
Comparé à cela, quelqu’un d’autre qui s’assoit à proximité d’une présence Sainte (d’un Saint ou d’un Sage, les deux étant identiques, on utilise plus le terme de Sage en Orient et de Saint en Occident) et qui s’en retourne après un moment avec son point de vue sur la vie complètement changé, avec une transformation intérieure profonde.
Qu’est-ce qui est le mieux : prêcher à voix haute sans effet ou rester assis en Silence en émanant des forces intuitives qui agissent sur les autres et les influencent ?
De plus, comment le langage prend-il naissance ? Il y a une connaissance abstraite non manifestée et de là, l’ego s’élève sous formes de pensées et des pensées viennent les mots. Dans cet ordre chronologique, les mots deviennent les petits-enfants de leur source d’origine.
Si les mots peuvent avoir quelque effet, combien plus puissant sera la communication par le Silence ? Jugez par vous-même !

mercredi 15 juin 2022

• Toutes les expériences qui émergent sont reliées à la clarté - Michael Katz


Le yoga tibétain du Rêve s'appuie sur les fondements du livre original de Chögyal Namkhai Norbu "Le Yoga du Rêve" (publié ici même) en clarifiant la distinction entre les rêves ordinaires, et une classe spéciale de rêves "les rêves de clarté" ou rêve lucide au moyen d’exemples extraordinaires.

L’auteur a voulu rassembler en un seul livre l’ensemble des enseignements portant sur le Yoga du Rêve. Il décrit avec précision l’importance des rêves en tant que vecteur de sagesse qu’on retrouve dans la Grèce antique, dans la bible hébraïque, dans le chamanisme ou dans l’Inde classique et, de façon particulièrement documentée dans le bouddhisme tibétain.

Il développe ici les informations relatives à la fonction et au sens des rêves et aux possibilités qu'ils représentent. Il donne de nombreux exemples de rêves de clarté, communs ou non, et les opportunités spirituelles qu'ils constituent. Il présente les méthodes traditionnelles pour diriger et transformer les rêves.

Ce livre est également remarquable parce qu'il résume les conseils essentiels de nombreux grands maîtres contemporains du Yoga du Rêve, offrant des exercices spécifiques pour développer la conscience dans les états de rêve et du sommeil. Il plaira à tous ceux qui s'intéressent à leur vie onirique, en particulier à ceux qui souhaitent appliquer le travail sur le rêve lucide à des fins de transformation personnelle.

© Extrait publié avec l'aimable accord des Éditions Accarias L'Originel :

Alors que j’interrogeais Chögyal Namkhai Norbu dans le cadre du projet du livre sur le Yoga du rêve, je lui ai demandé : « Si une personne reçoit un enseignement ou une transmission pendant un rêve, cela a-t-il la même valeur que si elle était éveillée ? » Il répondit : « Si vous êtes vraiment conscient dans l’état du rêve, alors cela a la même valeur. » 

Si, après une introduction directe à la Conscience rigpa, nous comprenons ce que nous avons reçu, nos maîtres nous encouragent à approfondir ultérieurement notre compréhension en maintenant cette Présence et Conscience dans notre vie quotidienne. 

La voie du Dzogchen fait référence à cette Conscience et cette Présence instantanée, sans effort et à tout moment. Cette pratique de la Présence, aussi appelée trekchöd, est souvent traduite par l’expression « couper à travers » ou encore par « relaxation totale » et non-méditation. 

À l’instar du maintien de la Conscience pendant la journée, la pratique de la claire lumière, durant laquelle le pratiquant maintient la Conscience pendant l’état de sommeil, ne nécessite aucun effort. À tout moment, la Présence instantanée ou Conscience est au-delà des concepts, non née et indestructible. Il ne faut pas confondre « sans effort » et « facile ». Seul le plus accompli des yogis de la voie Dzogchen est capable de se reposer dans une Conscience continue, depuis l’endormissement jusqu’au réveil. 

Selon les maîtres du yoga tibétain du rêve, un yogi avancé du Dzogchen est capable de développer l’expérience du repos dans la lumière naturelle. Quand on se repose dans cet état de Conscience méditative et de lumière, on a besoin de peu de sommeil. Il est dit que, quand on se repose dans cet état, les rêves tels que nous les connaissons sont minimes et toutes les expériences qui émergent sont reliées à la clarté. 

Une métaphore traditionnelle compare l’indicible Conscience rigpa à l’effet du soleil sur la rosée du matin. Cette métaphore est exprimée à travers le court rêve suivant : 

Les rayons du soleil levant commençaient à peine à frapper une pellicule de rosée qui s’était condensée sur le pare-brise de la voiture. Au contact du soleil, la rosée disparut instantanément. 

Cette métaphore fait le parallèle entre notre Présence instantanée/Conscience et les rayons du soleil. Nos pensées et émotions sont comme la rosée : elles disparaissent aussitôt que nous appliquons la Conscience du trekchöd. 

La transmission ou introduction directe, plus formellement appelée rigpai tsel wong, est également liée à la pratique du Guru Yoga. Dans cette pratique, nous nous intégrons avec l’esprit de nos enseignants et nous nous relions à la transmission de la lignée des maîtres éclairés. Le grand maître du Dzogchen Kyentse Rinpoché enseignait qu’il n’y avait aucune différence entre trekchöd et le Guru Yoga le plus essentiel. 

En développant une Conscience extraordinaire, de jour comme de nuit, pendant ce que l’on appelle traditionnellement les quatre temps, nous reconnaissons que toutes les pensées et perceptions naissent de la vacuité. En prenant confiance en cette vue, nous comprenons par l’expérience la vacuité à la fois du sujet et de l’objet. 

…/…

L’un des points essentiels du livre Dream Yoga and the Practice of Natural Light consistait à faire la distinction entre la Conscience Dzogchen ou rigpa associée à la claire lumière et l’expérience plus relative mais néanmoins importante de la lucidité associée au Yoga du rêve. Nous devons constamment nous rappeler que Conscience et lucidité ne sont pas synonymes, et que la lucidité du rêve est en permanence dépendante de causes et d’effets, alors que la Conscience est au-delà de la causalité. 

Norbu Rinpoché rapporte : 

Au début, on développe sa capacité à devenir lucide pendant le rêve. Dans la phase intermédiaire, on développe sa capacité à transformer des rêves en rêves à tendance karmique positive. Plus tard, le pratiquant cesse de rêver car le sommeil devient indissociable de la claire lumière et tous les rêves se dissolvent en elle. Cette étape nommée « les rêves se dissolvent dans la claire lumière » est un état qui ne peut être atteint qu’en développant notre Conscience rigpa comme nous l’avons mentionné. 

Le Dalaï-Lama développe ce point dans l’un de ses livres Sleeping, Dreaming and Dying. « Au fur et à mesure que vous progressez dans votre pratique du Yoga du rêve, se produit la première expérience de la claire lumière qui résulte de la focalisation de votre attention sur le cœur du corps de rêve. Bien que de claire lumière pendant le sommeil ne soit pas très subtil, par votre pratique cela le deviendra et vous pourrez aussi en prolonger la durée. » 

Comme nous l’avons mentionné, les pratiques du Yoga du rêve et tout particulièrement la pratique Dzogchen de la lumière naturelle ouvrent la voie à la réalisation, alors que nous maintenons la Conscience, lors de la transition de la mort à la renaissance. Le pratiquant accompli peut réaliser le but ultime consistant à utiliser la Conscience rigpa et la reconnaissance des rêves comme illusion pour se libérer lors des bardos de la mort et de son processus. L’intérêt d’imprégner le sommeil de la Conscience n’est pas anecdotique. En raison des opportunités que nous offre la maîtrise des pratiques de la lumière naturelle et du Yoga du rêve au moment de la mort, nous veillerons à nous préparer avec la plus grande attention. 

mardi 7 juin 2022

• Un pas en arrière dans sa conscience - Satprem


On s'aperçoit qu'il suffit de faire un pas en arrière dans sa conscience, juste un petit mouvement de retrait, et l'on entre dans une étendue de silence par-derrière. Comme s'il y avait un coin de notre être qui avait les yeux à jamais fixés sur un grand Nord tout blanc.
Le vacarme est là, dehors, la souffrance, les problèmes, et on fait un léger mouvement intérieur, comme pour franchir un seuil, et, tout d'un coup, on est en dehors (ou en dedans ?) à mille lieues et plus rien n'a d'importance, on est sur des neiges de velours.
L'expérience finit par acquérir tant d'agilité, si l'on peut dire, qu'en plein milieu des activités les plus absorbantes, dans la rue, quand on discute, quand on travaille, on plonge au-dedans (ou en dehors ?) et plus rien n'existe, qu'un sourire — il suffit d'une fraction de seconde.
Alors on commence à connaître la Paix ; on a un Refuge inexpugnable partout, en toutes circonstances.
Et on perçoit de plus en plus tangiblement que ce Silence n'est pas seulement au-dedans, en soi ; il est partout, il est comme la substance profonde de l'univers, comme si toute chose se détachait sur ce fond, venait de là, retournait là.
C'est comme un creux de douceur au fond des choses, comme un manteau de velours qui enveloppe.
Et ce Silence n'est pas vide, c'est un Plein absolu, mais un Plein sans rien dedans, ou un Plein qui contient comme l'essence de tout ce qui peut être, juste avant la seconde où les choses vont naître — elles ne sont pas là, et pourtant elles sont toutes là, comme une chanson pas encore chantée.

dimanche 22 mai 2022

• Vous êtes éternellement le Soi - Annamalai Swami

Voici ce que m’a enseigné Bhagavan : « Si vous voulez comprendre le Soi aucune sadhana traditionnelle n’est requise. Vous êtes éternellement le Soi. Soyez présent au Soi en travaillant. Soyez convaincu d’être le Soi et non le corps ou le mental, et fuyez toujours la pensée : « Je ne suis pas le Soi ». »

Un jour, j’ai imploré Bhagavan : « Vous avez atteint les hauteurs de la vie spirituelle, vous êtes au sommet de la colline tandis que moi, je suis encore au pied. Je vous en prie, aidez-moi à atteindre le sommet. »


Il m’a rétorqué : « Si vous renoncez à la pensée « je suis en bas de la colline », cela suffit. Si vous y parvenez, il n’y aura aucune différence entre nous. Il n’y a que vos pensées pour vous persuader que je suis au sommet et vous, en bas. Si vous pouvez abandonner cette différence, tout ira bien. »


jeudi 19 mai 2022

• Le joyau du cœur du chanceux - Dudjom Rinpoché

 
Conseils personnels sur la pratique du Dzogchen

Hommage à mon professeur !

Le Grand Maître d'Oddiyana a dit un jour :

N'investiguez pas la racine des choses,
Enquêtez sur la racine de l'Esprit !
Une fois que la racine de l'esprit a été trouvée,
Vous saurez une chose, mais tout est ainsi libéré.
Mais si vous ne parvenez pas à trouver la racine de l'esprit,
Vous saurez tout mais rien ne sera compris.

Lorsque vous commencez à méditer sur votre esprit, asseyez-vous avec votre corps droit, permettant à votre respiration d'aller et venir naturellement. Regardez dans l'espace devant vous avec les yeux ni fermés ni grands ouverts. Pensez que pour le bien de tous les êtres qui ont été vos mères, vous observerez la conscience, le visage de Samantabhadra. Priez fortement votre enseignant racine, qui est inséparable de Padmasambhava, le gourou d'Oddiyana, puis mêlez votre esprit au sien. Installez-vous dans un état méditatif équilibré.

Une fois installé, cependant, vous ne resterez pas longtemps dans cet état de conscience vide et clair. Votre esprit commencera à bouger et à s'agiter. Il s'agitera et courra ici, là et partout, comme un singe. Ce que vous vivez à ce stade n'est pas la nature de l'esprit mais seulement des pensées. Si vous restez avec elles et les suivez, vous vous retrouverez à vous rappeler toutes sortes de choses, à penser à toutes sortes de besoins, à planifier toutes sortes d'activités. C'est précisément ce type d'activité mentale qui vous a projeté dans l'océan obscur du samsara dans le passé, et il ne fait aucun doute qu'il en sera de même à l'avenir.

Et si vous pouviez sortir de votre chaîne de pensées ? À quoi ressemble la prise de conscience ? C'est vide, limpide, étourdissant, léger, libre, joyeux ! Ce n'est pas quelque chose de délimité ou délimité par son propre ensemble d'attributs. Il n'y a rien dans l'ensemble du samsara et du nirvana qu'il n'embrasse pas. Du temps sans commencement, il est en nous, inné. Nous n'avons jamais été sans lui, pourtant il est totalement hors de portée de l'action, de l'effort et de l'imagination.

Mais quoi, me direz-vous, c'est comme reconnaître la conscience, le visage de rigpa ? Bien que vous en fassiez l'expérience, vous ne pouvez tout simplement pas le décrire – ce serait comme un idiot essayant de décrire ses rêves ! Il est impossible de faire la distinction entre vous qui reposez dans la conscience et la conscience dont vous faites l'expérience. Lorsque vous vous reposez tout naturellement, nu, dans l'état de conscience illimité, toutes ces pensées rapides et harcelantes qui ne resteraient pas silencieuses même un instant - tous ces souvenirs, tous ces plans qui vous causent tant de problèmes - perdent leur pouvoir. Ils disparaissent dans le ciel spacieux et sans nuage de la conscience. Ils éclatent, s'effondrent, disparaissent. Toute leur force se perd dans la conscience.

Vous avez réellement cette conscience en vous. C'est la sagesse claire et nue du dharmakaya. Mais qui peut vous le présenter ? Sur quoi devez-vous vous positionner ? De quoi devez-vous être certain ? Pour commencer, c'est votre professeur qui vous montre l'état de votre conscience. Et lorsque vous le reconnaissez par vous-même, c'est alors que vous êtes introduit à votre propre nature. Toutes les apparitions du samsara et du nirvana ne sont que la manifestation de votre propre conscience ; prenez position sur la seule conscience. Tout comme les vagues qui s'élèvent de la mer et s'y replongent, toutes les pensées qui apparaissent retombent dans la conscience. Soyez certain de leur dissolution, et en conséquence vous vous retrouverez dans un état totalement dépourvu à la fois de méditant et de quelque chose sur lequel méditer - complètement au-delà de l'esprit méditant.

"Oh, dans ce cas", vous pourriez penser, "il n'y a pas besoin de méditation." Eh bien, je peux vous assurer qu'il y a un besoin ! La simple reconnaissance de la conscience ne vous libérera pas. Tout au long de votre vie, depuis des temps sans commencement, vous avez été enveloppés de fausses croyances et d'habitudes illusoires. Depuis lors jusqu'à maintenant, vous avez passé chaque instant comme un esclave misérable et pathétique de vos pensées ! Et quand vous mourrez, il n'est pas du tout certain où vous irez. Vous suivrez votre karma et vous devrez souffrir. C'est la raison pour laquelle vous devez méditer, en préservant continuellement l'état de conscience qui vous a été présenté. L'omniscient Longchenpa a dit : « Vous pouvez reconnaître votre propre nature, mais si vous ne méditez pas et ne vous y habituez pas, vous serez comme un bébé laissé sur un champ de bataille : vous serez emporté par l'ennemi, l'armée hostile de vos propres pensées !" En termes généraux, la méditation signifie se familiariser avec l'état de repos dans la nature primordiale non artificielle, en étant spontanément, naturellement, constamment attentif. Cela signifie s'habituer à laisser l'état de conscience seul, dépouillé de toute distraction et de tout attachement.

Comment s'habitue-t-on à rester dans la nature de l'esprit ? Lorsque des pensées viennent pendant que vous méditez, laissez-les venir ; il n'est pas nécessaire de les considérer comme vos ennemis. Quand ils surviennent, détendez-vous dans leur apparition. D'un autre côté, s'ils ne surviennent pas, ne vous demandez pas nerveusement s'ils le feront ou non. Reposez-vous simplement en leur absence. Si de grandes pensées bien définies apparaissent soudainement pendant votre méditation, il est facile de les reconnaître. Mais lorsque des mouvements légers et subtils se produisent, il est difficile de réaliser qu'ils sont là bien plus tard. C'est ce que nous appelons namtok wogyu, le courant sous-jacent de l'errance mentale. C'est le voleur de votre méditation, il est donc important que vous surveilliez de près. Si vous pouvez être constamment attentif, à la fois pendant la méditation et après, lorsque vous mangez, dormez, marchez ou êtes assis, c'est tout - vous avez raison !

Le grand maître Gourou Rinpoché a dit :

Cent choses peuvent être expliquées,
mille fois racontées,
mais une seule chose doit être saisie.
Sachez une chose et tout est libéré -
Demeurez dans votre nature intérieure,
votre conscience !

On dit aussi que si vous ne méditez pas, vous n'obtiendrez pas de certitude : si vous le faites, vous l'obtiendrez. Mais quelle sorte de certitude ? Si vous méditez avec un effort puissant et joyeux, des signes apparaîtront montrant que vous vous êtes habitué à rester dans votre nature. L'attachement féroce et serré que vous avez aux phénomènes vécus de manière dualiste se relâchera progressivement, et votre obsession du bonheur et de la souffrance, des espoirs et des peurs, etc., s'affaiblira lentement. Votre dévotion à l'enseignant et votre confiance sincère dans ses instructions grandiront. Au bout d'un moment, vos attitudes dualistes et tendues s’évaporeront et vous arriverez au point où l’or et les cailloux, la nourriture et la saleté, les dieux et les démons, la vertu et la non-vertu, seront tous pareils pour vous - vous n'aurez plus à choisir entre le paradis et l'enfer ! 

Mais jusqu'à ce que vous atteigniez ce point (alors que vous êtes encore pris dans les expériences de la perception dualiste), la vertu et la non-vertu, les champs de bouddha et les enfers, le bonheur et la douleur, les actions et leurs résultats - tout cela est une réalité pour vous. Comme l'a dit le Grand Guru, "Ma vue est plus haute que le ciel, mais mon attention aux actions et à leurs résultats est plus fine que la farine."

Alors n'allez pas prétendre être un grand méditant Dzogchen alors qu'en fait vous n'êtes rien d'autre qu'un voyou qui pète, qui pue l'alcool et qui s'enorgueillit de la luxure !

Il est essentiel pour vous d'avoir une base stable de pure dévotion et de samaya, ainsi qu'un effort fort et joyeux qui soit bien équilibré, ni trop tendu ni trop lâche. Si vous êtes capable de méditer en vous détournant complètement des activités et des soucis de cette vie, il est certain que vous acquerrez les qualités extraordinaires de la voie profonde du Dzogchen. Pourquoi attendre les vies futures ? Vous pouvez capturer la citadelle primordiale dès maintenant, dans le présent.

Ce conseil est le sang même de mon cœur. Tenez-le près de vous et ne le lâchez jamais !