« Très jeune, je fus frappée par les paradoxes invraisemblables que je découvrais en moi.
Par exemple : J’ouvrais la porte à un ami qui venait me voir. Et plus aucune pensée dans la tête... je ne pensais plus. Nous nous parlions souvent 1/4 d’heure, 1/2 heure... aucune pensée. Lui ne s’apercevait de rien... C’était extraordinaire. Je le reconduisais... Et tout redevenait comme avant.
Le penser n’existait plus, et cependant, jamais je n’avais été aussi présente.
Seul mon âge aujourd’hui, m’autorise à vous en faire la confidence. Car je suis certaine qu’il s’agit là d’un immense progrès pour la condition humaine.
Il est impossible de donner à quelqu’un l’expérience qu’il n’a pas eu lui-même. Au Moyen-âge, qui aurait pu penser que l’homme fabriquerait des avions, des fusées ?
Depuis très longtemps, une idée vivait en moi : la VIE ne cesse jamais, seules naissent et meurent les formes qui la contiennent.
Je suis certaine que l’expérience “sans penser” peut donner l’orientation des découvertes pour la guérison. J’ai découvert la dimension quantique, c’est à dire le champ quantique. Et toujours la dimension du miracle, la phrase de Saint Augustin : AIME, et fais ce que tu veux. »
Les opinions sont un fardeau inutile, la peur de la mort aussi. "Tu ne peux pas mourir, tu es la Vie qui se transforme" a-t-elle entendu. Il faut saisir la réalité de la vie dans l'intervalle entre deux pensées. La Vie est trop immense pour se laisser enfermer dans des concepts. La vie est la fulguration de Dieu dans la matière. Et comme le disait Teilhard de Chardin : "Tout ce qui monte converge".
Là aussi la sagesse de Jeanne Guesné est de comprendre que nous avons assez des problèmes de notre vie sans avoir besoin de nous encombrer de nos anciens problèmes. Elle a sans cesse mis en garde contre les « régressions » dans les vies antérieures et les sorties hors du corps qui ne sont pas des sorties hors de l’ego.
Dans ses nouveaux livres "Le septième sens", "La conscience d'être", "Le troisième souffle", elle préconise une culture de l'attention, selon les enseignements de Gurdjeff et du Zen : "Soyez attentif à tout". D'une attention sans intention. Une attention extrême à chaque instant. Vivre ce que l'on fait. C'est cela qui mène à l'Eveil. Avoir la conscience d'être ici et maintenant donne la Joie d'Etre. L'instant présent contient tout et donne la sensation de Présence d'être là. Dans une lucidité immobile être un avec le monde dans un regard conscient. Chaque matin le silence de l'aube nouvelle nous rend notre virginité.
Jeanne Guesné est née en 1909 à Vichy. Venue au Congrès européen du Transpersonnel de Strasbourg 1990, elle a fondé « L’homme et la connaissance » et nous avons tenu des Congrès commun du Transpersonnel à Vichy pendant 12 ans.
Références :
Le grand passage, éd. l'Espace bleu.
La conscience d'être, éd. L'espace bleu.
Le septième sens ou le corps spirituel, Albin Michel.
Le troisième souffle ou l'agir universel, Albin Michel.
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Prêter attention - L’énergie-conscience
Notre corps recèle une masse d’énergie qui réclame notre participation consciente pour se libérer. Lorsque nous sommes totalement à l’écoute - corps, sentiment, pensée -, cette énergie devient « dynamique » et le corps vivant. Goûtez-en la saveur une seule fois et vous en retrouverez le goût dans la vie quotidienne. Elle est le goût de l’Être immortel en nous. Le goût de l’énergie qui maintient l’unité du corps, mais en demeure indépendante. Cette énergie est en réalité un second corps.
Lorsque je m’oublie, elle se dissout... Lorsque je suis présente au présent, elle s’identifie, s’amplifie...
La croissance de ce second corps d’énergie-conscience-connaissance est le sens même de la vie.
Par mon travail intérieur, je ne connais pas seulement un accroissement de ma faculté d’analyser, de calculer, de conclure ; c’est une amplitude de mon « espace d’investigation » de ma sensation corporelle profonde. Elle conduit à un accroissement de mon discernement, qui peu à peu me libère de mes contraintes sociales et culturelles. Si je ne suis pas identifiée à mon corps, je peux le gérer. Si je ne suis pas identifiée à mon émotion, je peux la contrôler. Si je ne suis pas identifiée à mes pensées, je peux servir ma conscience d’être. Le vouloir de l’ego est toujours une barrière. Avoir faim et soif d’être, c’est l’aimant qui nous relie en nous-même et aux autres. La force est toujours donnée dans le présent de l’instant.
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