dimanche 12 juillet 2009

• Venez de la Paix, n’y allez pas ! - Denis Marie


Vincent a ajouté un nouveau commentaire sur votre message "• Histoires Zen" :

Je me permet Patrice de citer un texte qui touche l’ensemble des vidéos que tu nous as offert, et qui se rapporte aux échanges entre les participants concernant ce fameux : faire, ne pas faire, et maintenant que fait-on ? (sourire)… Voici un texte de Denis Marie d’une extrême clarté et simplicité !

"Ce qui est révolutionnaire, c’est de réaliser que la « solution» ou le « but» est avant tout questionnement, toute recherche. Cela a pour effet de squeezer en nous toute velléité, tout espoir et toute crainte. La Vérité est déjà ici, et s’adonner encore à une quelconque recherche, c’est tout simplement la nier, l’éviter.
Ici, laissez toute lutte, laissez tout combat.
« Soyez» simplement.
Accueillez-vous, tout comme la vie vous accueille, maintenant, sans condition, dans cet espace, dans le souffle nouveau qui vous respire.
Venez de la Paix, n’y allez pas !
Détendez-vous…
Connaissez votre Paix…
Laissez-la vous trouver…
Prenez appui sur « ce» qui reste et demeure,
« ce» qui est vrai et qui vous porte depuis toujours.
Ne pas tenter de maintenir la présence à Soi, mais réaliser la présence inconditionnelle de Soi. Celui ou celle qui maintient quelque chose par une « pratique» se détourne de « ce» qui tient de lui-même, se détourne de la Vie.
Le retour à la distraction est notre justification à la discipline du « maintien» . Nous ne voulons pas voir comment la distraction est notre choix, qu’elle n’a rien d’une fatalité. Le vivant, lui, n’est pas distrait, car le propre de la vie, c’est la Vie.
Toute tentative, toute stratégie de « pratique» est un acte de reniement à l’égard de Soi, de notre nature. C’est vouloir en faire une chose optionnelle, plus ou moins présente et sur laquelle on peut intervenir, alors qu’elle est absolue, qu’elle est le fondement inhérent à toute entreprise.
Le « non-effort» , cela ne signifie pas adopter une attitude oisive et minimaliste, mais ne pas se réfugier dans la compensation et le « faire» .
Il ne s’agit pas de « ne pas faire» pour « ne rien faire» , mais décider de nous relier à « celui» que nous sommes « avant» , indépendamment de toute activité.
Si nous comprenons la gratuité de l’existence, nous recevons naturellement l’autorisation, la permission d’être ici, simplement, sans besoin de justification, sans éprouver de culpabilité.
Nous pouvons « Être» en toute simplicité et goûter la paix, le repos, la quiétude de celui qui se sent chez lui."


Publier ce commentaire : Oui, avec plaisir ! Merci Vincent.

• L'illumination, c'est quoi ? - Adyashanti

J'ai la joie de vous faire connaître un nouveau site en Français et d'y découvrir, pour certains qui ne le connaissent pas, Adyashanti, un enseignant contemporain.

Je partage avec vous deux vidéos mis en ligne sur ce blog, et j'en profite pour remercier chaleureusement Laya pour cette nouvelle initiative et son travail de traduction admirable (c'est elle qui, à plusieurs reprises, à traduit en Français certains ouvrages publiés aux Éditions Charles Antoni-l'Originel, dont le savoureux "J'espère que vous allez mourir bientôt", de Richard Sylvester).






vendredi 3 juillet 2009

• Histoires Zen


Un moine zen vivait avec son frère borgne et idiot. Un jour, alors qu'il devait s'entretenir avec un théologien fameux, venu de loin pour le rencontrer, il se trouva dans l'obligation de s'absenter. Il dit alors à son frère :
"Reçois et traite bien cet érudit ! Surtout ne lui dit pas un mot et tout ira bien !"
Le moine quitta alors le monastère. Dès son retour, il alla promptement retrouver son visiteur
"Mon frère vous a-t-il bien reçu ?" s'enquit-il. Plein d'enthousiasme, le théologien s'exclama :
"Votre frère est absolument remarquable. C'est un grand théologien."
Le moine surpris bégaya :
"Comment ?... mon frère... un théologien ?...

- Nous avons eu une conversation passionnante, reprit l'érudit, uniquement en nous exprimant par geste. je lui ai montré un doigt, il a répliqué en m'en montrant deux. je lui ai alors répondu, comme c'est logique, en lui montrant trois doigts, et lui m'a stupéfait en arborant un poing fermé qui concluait le débat...
Avec un doigt, je professais l'unité de Bouddha. De deux doigts il a élargit mon point de vue en me rappelant que Bouddha était inséparable de sa doctrine. Enchanté par la réplique, avec trois doigts je lui signifiait : Bouddha et sa doctrine dans le monde. Il eut alors cette sublime réplique, en me montrant son poing : Bouddha, sa doctrine, le monde, tout cela fait un. La boucle était bouclée."

Quelque temps plus tard, le moine alla retrouver son borgne de frère :
"Raconte moi ce qui c'est passé avec le théologien !
- C'est très simple, dit le frère. Il m'a nargué en me montrant un doigt pour me faire remarquer que je n'avais qu'un oeil. Ne voulant pas céder à la provocation, je lui retournai qu'il avait la chance, lui, d'en avoir deux. Il s'obstina, sarcastique : "de toute façon, à nous deux cela fait trois yeux." Ce fut la goutte qui fit déborder le vase. En lui montrant mon poing fermé, je le menaçais de l'étendre sur-le-champ, s'il ne cessait ses insinuations malveillantes."

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Le maître se promène dans le potager en compagnie de trois disciples après une longue séance de méditation, quand tout à coup, le plus jeune se dirige vers les salades, et écrase sous sa semelle une limace. Le deuxième disciple, sourcils froncés lui dit :

"Tu as eu tord d'écraser cette limace, car quand bien même il s'agit d'un animal trés primaire, c'est néanmoins une forme de vie, et la vie est sacrée et doit donc être respectée. "

et se tournant vers le maître : " N'est-ce pas maître ? "

et le maître lui répond : " Oui, tu as raison. "

Le premier disciple, réagissant avec verdeur, lui rétorque :

" Sans doute cette limace est respectable, mais elle mange nos salades, et ces salades sont notre seule source d'alimentation en cette saison. J'ai donc bien agit en défendant une vie plus évoluée que celle de cette limace : la notre. "

et se tournant vers le maître : " N'est-ce pas maître ? "

et le maître lui répond : " Oui, tu as raison. "

Intervient alors le troisième disciple, plus mûr et plus avancé dans l'étude des processus mentaux :

"Mais maître, le deuxième disciple vous a dit une chose, et vous lui avez répondu qu'il avait raison. Puis le premier disciple vous a dit le contraire, et vous lui avez aussi dit qu'il avait raison. Or on ne peut pas donner raison à une chose et en même temps à son contraire !?"

et le maître lui répondit : " Oui, tu as raison. "