Il faut oublier des mots comme Dieu, la Mort, la Souffrance, l'Éternité. Il faut devenir aussi simple et aussi muet que le blé qui pousse ou la pluie qui tombe. Il faut se contenter d'être.
jeudi 30 novembre 2017
mercredi 29 novembre 2017
mardi 28 novembre 2017
• Nous ne choisissons pas consciemment nos pensées ou nos sentiments
Tout le monde sait ce que c’est que d’avoir une conscience : ce sens évident de la conscience personnelle qui nous donne un sentiment de propriété et de contrôle sur les pensées, les émotions et les expériences que nous expérimentons tous les jours.
La plupart des experts dans le domaine, pensent que la conscience peut être divisée en deux parties : l’expérience de la conscience (ou la conscience personnelle) et le contenu de la conscience, incluant des éléments tels que les pensées, les croyances, les sensations, les perceptions, les intentions, les souvenirs et les émotions. Il est facile de supposer que les contenus de la conscience soient en quelque sorte choisis, provoqués ou contrôlés par notre conscience personnelle : après tout, nos pensées concernant un sujet n’existent pas tant que nous n’y pensons pas.
Mais une nouvelle recherche publiée dans Frontiers of Psychology soutient qu’il s’agit d’une erreur. L’étude suggère en effet que notre conscience personnelle ne crée pas réellement, qu’elle ne cause pas ou ne choisit pas nos croyances, nos sentiments ou nos perceptions. Au lieu de cela, les contenus de la conscience sont générés par des systèmes rapides, efficaces et non conscients de notre cerveau. Tout cela se passe sans aucune interférence de notre conscience personnelle, qui reste passive lors de ces processus.
En gros, nous ne choisissons pas consciemment nos pensées ou nos sentiments, nous en prenons conscience.
Si cela vous semble étrange, considérez comment nous nous réveillons chaque matin : nous reprenons conscience sans aucun effort chaque matin après l’avoir perdu la nuit précédente. Considérez également comment nos pensées et nos émotions (qu’elles soient bienvenues ou non) arrivent déjà formées dans notre esprit, comment les couleurs et les formes que nous voyons représentent des objets significatifs ou des visages mémorables, et tout cela sans aucun effort ou apport de notre esprit conscient.
Il faut également prendre en compte le fait que tous les processus neuropsychologiques responsables du déplacement de notre corps ou de l’utilisation des mots pour formuler des phrases ont lieu sans impliquer la conscience personnelle. Les chercheurs de l’étude suggèrent que les processus responsables de la génération du contenu de la conscience, font de même.
Notre réflexion dans le domaine a été influencée par la recherche sur les troubles neuropsychologiques et neuropsychiatriques, ainsi que par certaines études plus récentes sur les neurosciences cognitives, utilisant l’hypnose. En effet, les études exploitant l’hypnose démontrent que l’humeur, les pensées et les perceptions d’une personne, peuvent être profondément altérées par la suggestion. Lors de ces études, les participants passent par une procédure d’induction de l’hypnose, pour les aider à entrer dans un état mental concentré. Puis, des suggestions sont faites pour changer leurs perceptions et leurs expériences.
Par exemple, lors d’une étude, les chercheurs ont enregistré l’activité cérébrale des participants lorsqu’ils levaient leur bras de manière intentionnelle, quand il était soulevé par une poulie, ainsi que lorsqu’il bougeait en réponse à une suggestion hypnotique (qui suggérait qu’il était soulevé par une poulie).
Des zones similaires du cerveau étaient actives pendant le mouvement involontaire et le mouvement « étranger » suggéré, tandis que l’activité cérébrale était différente lors de l’action intentionnelle. Ainsi, la suggestion hypnotique peut être considérée comme un moyen de communiquer une idée ou une croyance qui, lorsqu’elle est acceptée, a le pouvoir de modifier les perceptions ou le comportement d’une personne.
Nous pouvons donc nous demander d’où proviennent nos pensées, nos émotions et nos perceptions. Les chercheurs soutiennent que le contenu de la conscience est un sous-ensemble des expériences, des émotions, des pensées et des croyances qui sont générées par des processus non-conscients dans le cerveau. Ce sous-ensemble prend la forme d’un récit personnel, qui est constamment mis à jour. En effet, le récit personnel existe parallèlement à notre conscience personnelle, mais celle-ci n’a aucune influence sur le premier.
Le récit personnel est important car il fournit des informations à stocker dans la mémoire autobiographique (l’histoire que nous nous racontons, à propos de nous) et nous donne à nous, êtres humains, un moyen de communiquer aux autres les choses que nous avons perçues et expérimentées. Puis ceci, à son tour, permet de générer des stratégies de survie : par exemple, en apprenant à analyser et à prédire le comportement des autres. Les compétences interpersonnelles comme celle-ci soutiennent le développement des structures sociales et culturelles, qui ont favorisé la survie du genre humain depuis des millénaires.
Ainsi, l’étude soutient le fait que c’est la capacité de communiquer le contenu de son récit personnel (et non la conscience personnelle) qui donne aux humains leur avantage évolutif unique.
Mais à quoi ça sert ?
Si l’expérience de la conscience ne confère aucun avantage particulier, son but n’est pas clair pour les scientifiques. Mais en tant qu’accompagnement passif des processus non conscients, les chercheurs ne pensent pas que les phénomènes de la conscience personnelle aient forcément un but. C’est un peu comme un arc-en-ciel : ils résultent simplement de la réflexion, de la réfraction et de la dispersion de la lumière du Soleil à travers les gouttelettes d’eau, mais aucune d’entre elles ne sert à quelque chose de particulier.
Les conclusions de l’étude soulèvent également des questions sur les notions de libre arbitre et de responsabilité personnelle. Car si notre conscience personnelle ne contrôle pas le contenu du récit personnel qui reflète nos pensées, nos sentiments, nos émotions, nos actions et nos décisions, alors à quel point sommes-nous réellement responsables de ces éléments ?
En réponse à cela, les chercheurs suggèrent que le libre arbitre et la responsabilité personnelle sont des notions qui ont été construites par la société. En tant que tels, ces éléments sont construits dans la manière dont nous voyons et nous nous comprenons nous-mêmes en tant qu’individus, et en tant qu’espèce. C’est pour cette raison qu’ils sont représentés dans les processus non-conscients qui donnent naissance à nos récits personnels, et dans la manière dont nous communiquons ces récits aux autres.
Mais ce n’est pas pour autant que nous devons nous passer des notions quotidiennes importantes telles que le libre arbitre et la responsabilité personnelle. En fait, ils sont intégrés dans le fonctionnement de nos systèmes cérébraux non conscients, gardent un but puissant dans la société et ont un impact profond sur la façon dont nous nous comprenons nous-mêmes.
Source : Frontiers of Psychology
Source de la traduction Française
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Le libre-arbitre n'existe pas et c'est la meilleur chose qui puisse nous arriver : Podcast Spotify
lundi 27 novembre 2017
• Il est vu que le rêve d’être quelqu’un est comme brume au soleil - Christine Morency
Un autre livre sur l'éveil ? Oui, sauf que celui-ci n'a rien de commun. Il ne propose aucune technique, ne présente aucune théorie ou analyse sur ce particulier non-événement qu'est l'éveil, le retournement sur soi.
Il n'y a pas l'Absolu et quelque chose en plus qui serait à part. La seule place où il est possible de se connaitre c'est ici, au coeur de soi. Il n' y a rien à chercher en dehors, nous sommes cette conscience de soi lumineuse.
« L'absolu est ici » est une véritable plongée au cour d'un témoignage vivant de l'éveil.
Nous sommes beaucoup plus vaste qu'il n'en a l'air... Cette découverte enraye l'idée d'être une personne, défait les croyances saugrenues acquises, remet en question la totalité des concepts crus.
Christine nous montre la bonne direction : ne rien refuser de ce qui est là, même pas l'ego, mais voir au-delà.
Portée par un élan inné de justesse et d'authenticité pour elle-même, Christine Morency livre son vécu avec une audace hors du commun. Cette façon naturelle et vraie lorsqu'elle parle de son vécu de l'éveil nous porte à oser regarder en nous ce qui fait véritablement ombrage à notre réelle paix.
L'humour dynamise son témoignage et ce livre n'en manque assurément pas, véhiculant ainsi un extraordinaire sentiment de permission inconditionnelle, celui d'être là, tel que nous sommes, authentiquement Soi.
Christine Morency est québécoise. En 2015, suite à un parcours semé d’expériences spirituelles de toutes sortes, une expérience ultime de conscience absolue surgit. La recherche spirituelle qui avait débuté 45 ans auparavant prend alors fin car une profonde reconnaissance s'installe, celle que tout a lieu ici et maintenant, qu’il n’y a nulle part à chercher, que nous sommes Cela.
En mars 2015, une ultime et dernière expérience surgit. Elle demeure indescriptible pour mon mental qui doit pourtant être utilisé dans cette tentative de description. Ma fondation intérieure depuis 2010 avait changé : mon mode de fonctionnement était axé sur le Voir, un genre de geste intérieur désagrégeant la plupart des saisies que la conscience serait tentée de faire. Cette seconde expérience débuta par une banale constatation que je n’éprouvais plus ni sentiment, ni émotion, ni sensation, rien. Complètement vide. En place et lieu, il n’y avait que la conscience. En contraste avec le vide intérieur, celle-ci me paraissait immense. Si totale, entière et englobant tout, y compris la totalité de tout ce qu’il restait de moi : Le corps était un automate rempli d’énergie et réagissait comme il le pouvait. Manger-marcher-manger-marcher constituèrent les deux seules activités pendant trois jours. Le corps était souvent envahi de grandes secousses qui semblaient prendre source dans le bassin. La nuit, je restais totalement consciente bien que le corps fût en sommeil profond. Les pensées avaient totalement cessé ; il n’y avait que l’immensité de la conscience. Puis, je ne sais comment expliquer ce mystère, la conscience remonta à sa source et se noya dans l’Absolu non manifesté. Un « endroit » sans lieu, sans temps, matériellement indescriptible, un lieu inexistant d’où tout surgit, le monde, les expériences et le fait même d’être sur terre.
Je découvris que ma véritable nature est à jamais non manifestée, non concrétisée, non existante et que la seule façon de tenter de se connaître en tant qu’Absolu que nous sommes était de créer un mode de perception, une conscience/monde, un monde impossible puisque naissant de la non-manifestation même, un monde pourtant tout à fait concret du fait de l’immensité et du pouvoir totalement créateur de l’Absolu. Une immense évidence remplit tout mon champ de perception : Dieu est l’Absolu non manifesté, il n’est ni quelque chose, ni quelqu’un !
Cela mit fin à la recherche du bonheur éternel, qui durait depuis quarante ans. Voyant profondément qu’il me serait à jamais impossible de trouver quelque chose d’ultime puisque la nature de toutes choses est d’être non manifeste, dans l’évidence joyeuse que tout est donné là, dans ce monde même qui est la représentation illusoirement réelle de l’Absolu.
Je suis ce que je cherchais et il est absolument impossible de trouver quoi que ce soit de nature éternelle en dehors du monde. Cela n’existe pas et n’existera jamais ! L’Absolu n’est pas ailleurs qu’ici et c’est seulement ici qu’il peut se dévoiler, se connaître, « s’exister ». La vie est totale, complète.
Le monde est ce que je suis, totalement à l’intérieur de moi. La séparation ne peut plus exister lorsqu’il est vu que « nous » sommes l’Absolu non manifesté, englobant toutes les potentialités. Nous sommes la vie dans sa totalité, parce
que « nous » sommes l’Absolu d’où tout surgit.
Une expérience pour personne
L’expérience d’éveil surgit. Par nature totalement impersonnelle, l’expérience n’arrive pas pour la personne. C’est le mystère. L’éveil surgit en tant qu’expérience mais n’est pas une expérience au sens où nous l’entendons normalement, avec quelqu’un pour qui ça arrive. SVP, relisez cette phrase lentement jusqu’à ressentir vraiment ce qu’elle raconte.
L’expérience d’éveil surgit. Par nature totalement impersonnelle, l’expérience n’arrive pas pour la personne. C’est le mystère. L’éveil surgit en tant qu’expérience mais n’est pas une expérience au sens où nous l’entendons normalement, avec quelqu’un pour qui ça arrive.
Comment dès lors ce quelqu’un qui se croyait exister pourrait bien devenir parfait suite à l’expérience d’éveil surgie sans lui, non causée par lui ? Et naît le mythe selon lequel les « éveillés » sont parfaits parce qu’ils ont découvert quelque chose que les chercheurs, eux, cherchent toujours. Et c’est très, très difficile à comprendre, parce que le mental n’a pas ce qu’il faut pour viscéralement vivre ce mystère. L’expérience d’éveil reste innommable, indéfinissable, hors du temps et de l’espace et surtout, surtout, n’est pas quelque chose qui arrive à la personne. Et c’est cela qui est mal compris et qui engendre toutes les croyances que « les éveillés » sont parfaits, devenus des espèces de saints, n’éprouvant plus rien du haut de leur perchoir extatique.
Croire que l’éveil s’adresse à des personnes apporte automatiquement la croyance que ces mêmes personnes en sont transformées, n’agissent plus et ne vivent plus de la même manière qu’avant. C’est la plus grande méprise que je rencontre depuis que je témoigne. Je me permets, pour la justesse, d’apporter une nuance importante. Bien sûr que l’éveil change tout. Bien sûr qu’un tas de conditionnements et de croyances tombent mais ce n’est pas parce que la personne vit l’éveil, c’est simplement parce que la nature de la conscience éveillée est d’éclairer tout : les rêves, les chimères, les croyances qui sont là, incluant celle d’être quelqu’un ! Comme la conscience éclaire sans cesse le rêve d’être une personne simplement parce que sa nature est d’être éclairante, il est vu que le rêve d’être quelqu’un est comme brume au soleil… et le rêve d’être quelqu’un peut être vu encore et encore et encore. (Êtes-vous, chers chercheurs, en train de penser ! «Combien de temps cela prendra, quand est-ce que je verrai le fond du personnage une fois pour toutes et que je vais m’en débarrasser ? »). Pourquoi et pour qui serait-il souhaitable d’avoir une fin à ça ? La conscience claire, verticale, qui voit, va-t-elle faire en sorte de mettre fin complètement au rêve d’être quelqu’un ? Qui s’en soucierait ? Sûrement pas la conscience, elle ne se soucie de rien, elle éclaire de façon totalement neutre. C’est encore le rêveur, la personne qui s’accapare la nature éclairante de la conscience pour penser « je vais devenir parfait ». Mais si vous avez bien lu et senti profondément ce que je viens d’écrire plus haut, il peut naître en vous une évidence de l’ordre de « ce que je pense être comme personne ne change rien à tout ça, l’éveil n’est pas le changement ou la transformation d’une personne ».
Et lorsque les effets de l’éveil apportent une sagesse de plus en plus profonde dans l’expérience d’être quelqu’un en déconditionnant tous les aspects de la personne, c’est un mystère totalement inexplicable puisqu’il est vu en même temps qu’être une personne n’existe pas… comment pourrait-elle être dé-conditionnée ? Les enseignants qui témoignent ont, à mon sens, un rôle capital dans l’entretien de ces fausses croyances auprès de ceux qui viennent à eux. L’éveil ne peut être compris par personne, ni même par les enseignants, parce que cela n’arrive pas à une personne – c’est disons, anti-matière, anti-rêve. Et dès lors que l’enseignant ne montre qu’un côté de lui parfait, toujours à la hauteur de tout, sans plus rien éprouver, il est dans la saisie d’une croyance qu’il n’a pas encore vue en lui, celle d’être quelqu’un de spécial… Hélas, trop d’enseignants vivent cela sans même s’en rendre compte. Cette méprise arrive inévitablement ! Je n’ai vu aucun cas où l’expérience d’éveil n’a pas été saisie involontairement et inconsciemment par le personnage pour se faire croire qu’il est devenu quelque chose de génial et qu’il doit le dire et l’enseigner aux autres. Voir ce jeu de reprise du personnage est capital pour l’approfondissement de la clarté et de l’honnêteté et pour le processus de l’éveil.
De mon côté, je ne me demande plus s’il y aura une fin totale, si les conditionnements personnels et universels vont tous disparaître. Ce qui demande à être vu est vu. La conscience regarde consciemment dans toute cette humanité y compris la personne, et en même temps que ce regard change tout, cela ne change rien.
dimanche 26 novembre 2017
samedi 25 novembre 2017
vendredi 24 novembre 2017
• L’individu ne peut pas comprendre, il peut juste s’agenouiller devant l’évidence - Lorène Vergne
Lorsque j’ai rencontré Douglas j’étais encore une teenager, j’avais juste 19 ans et la chose la plus extraordinaire est que je n’avais pas vraiment de recherche spirituelle ; Je n’avais jamais fait de Yoga, de taï Chi et encore moins de méditation. Bien sûr comme tous les adolescents j’avais quelques questions existentielles, je me posais des questions sur ma place dans la vie et je n’étais pas satisfaite par le jeu du masque. Mais je n’avais jamais clairement défini ma recherche..
En tout cas je n’étais en aucun cas une chercheuse spirituelle.
C’est donc un peu par hasard (je peux quand même mettre un nom sur ce hasard, il s’appelle José Le Roy) que je me suis retrouvée dans une petite librairie du centre de Paris , dans le Marais, à écouter les propositions de Douglas Harding. Ce jour là j’ai rencontré 2 personnes qui ont été essentielles pour moi par la suite, Douglas et Catherine Harding.
Donc j’arrive dans cette petite salle en sous sol je m’assois et douglas me demande de fermer les yeux ; Je ferme les yeux et là, pour la 1ere fois de ma vie, je perçois clairement que la nature de mon esprit est un espace ouvert, et infini. C’est pour moi un grand choc.
Et cela était présenté d’une manière si simple et si directe.
Deuxième exercice : le tube.
2eme choc : aujourd’hui encore je me souviens parfaitement de visage de la femme avec qui je suis rentrée dans le tube. A nouveau je fais une incroyable découverte absolument stupéfiante : je suis dans le visage de l’autre côté du tube. Je deviens ce visage.
En l’espace d'1/2 heure je découvre le cœur de la vie spirituelle : je suis pur espace et j’ai la possibilité de m’identifier à ce que je vois.
La grande spécificité de cette voie est qu’elle offre dès le départ une remise en cause totale de notre identité. Dès le départ elle nous fait plonger au cœur du mystère de la vie. Dès le départ j’ai gouté au mystère le plus profond décrit par la mystique. En l’espace d’une heure ; et sans préparation particulière. En étant simplement ouverte aux propositions des exercieces
Le message est incroyablement radical : il s’agit d’une remise en cause totale de notre identité mais en même temps l’expérience est très très simple. C’est le 1er paradoxe. Si je devais utiliser un adjectif pour qualifier l’expérience j’utiliserais le mot paradoxe ;
Evidemment lorsque je sors de l’atelier je suis interpellée et je m’inscris au stage d’été en Ardèche au Taillé.
Là aussi l’ambiance est d’une incroyable simplicité. Nous sommes tous assis en cerle, Douglas et catherine sont au milieu de nous. Et sur la cinquantaine de personnes présentes, il y en a peut être 30 qui vivent l’ouverture au quotidien.
Donc je passe 5 jours à pratiquer les exercices. Je suis incroyablement touchée. Alain Bayod hier racontait que sa femme l’avait vu pleurer dans sa cuisine après avoir découvert l'ouverture grâce à Douglas Harding ; moi j'ai pleuré pendant le stage. Mais je ne savais pas exactement pourquoi je pleurais, j'étais juste touchée et tellement heureuse de découvrir ce message .
Ce que j'ai remarqué c’est que la part de moi qui est touchée est une part qui m’échappe. Et c’est un deuxième paradoxe de l’expérience, dans un certain sens c’est moi qui fais les expériences mais dans un autre sens je pense c’est une part presque inconsciente de moi qui est appellée.
J’exprimerais cela en disant que les exercices ne s’adressent pas à l’individualité. L’individu ne peut pas comprendre, il peut juste s’agenouiller devant l’évidence. Les exercices s’adressent directement à la conscience universelle comme une sorte d’écho. Cela échappe au langage.
Mais bien sûr en dépit de cette intuition, pendant cette semaine au Taillé, j’avis l’impression que je n’étais pas allée au bout de l’expérience, que je n’ai pas vraiment été au bout. La semaine se termine. Je pars du Taillé avec José en voiture.
Et l’Ardèche est une région montagneuse ce qui signifie que les routes tournent dans tous les sens, montent et descendent. Je commence à avoir très mal au cœur. Nous nous arrêtons à Privas pour faire une pose. Et là au moment ou je m’assoies à la terrasse d’un café je sens quelque chose de très étrange. Sur le moment je ne reconnais pas directement l’expérience. Avec nous pendant la semaine de stage il y avait un garçon qui avait l’habitude de faire toutes sortes d’expérienes psychédéliques.
Sur le moment je me dis : ce garçon a mis du LSD dans ma boisson avant que je parte. Qu’est ce qui se passe ? Et tout à coup je réalise que je n'ai plus de tête ; elle a tout simplement disparu. L’expérience est tellement concrète, tellement kinestesique que je ne l’ai pas reconnue tout de suite !
Tout ça pour dire que le début du chemin dans la Vision Sans Tête est également la fin du chemin.
Bien sûr il y a par la suite tout un processus d’intégration.
Pour ma part cela a consisté dans un 1er temps à me détacher des effets premiers de cette découverte, à me détacher de l’étonnement et du choc du début. J’ai même associé au début les virages de l’Ardèche et le mal de cœur en voiture avec la vision de ma vraie nature !
Comme je suis un peu lente il m’a fallu au moins deux ans pour lacher cette idée Ce genre d’idée est en fait une défense de l’ego face à l’évidence. Les premières années j’avais la volonté de retrouver les sensations et les émotions liées à l’intensité de l’expérience ; et c’est vrai que cette vision peut être extraordinaire, c’est possible ;
Voir la beauté du monde, ressentir la présence vibrante de la conscience. Tout cela en regardant un verre d’eau. Ce sont les expériences de pic. Très souvent la littérature spirituelle présente cela comme l’aboutissement de la vie sprituelle ;
Nous connaissons tous les histoires Zen avec les descriptions de satori, mais souvent les descriptions s’arrêtent là.
Mais ce n’est que le début du chemin ;
Avant l’ouverture il y avait la vie et après l’ouverture il y a la vie.
Douglas avait l’habitude de dire que c’est essentiellement une expérience de vallée et la pratique de la voie m’a fait comprendre cela. L’ouverture est là tout le temps, avec des experiences intenses ou pas. Par contre ce qui est extraordinaire dans cette voie c’est que cette experience est donnée dès le début. Dès le début nous avons la chance immense de voir que le monde est perçu à partir d’une ouverture vide de nous-même. Et nous rentrons directement dans le mystere de la présence
Après toutes ces années de pratique je sens des changements profonds dans ma vie.
Ma relation à l’ouverture a changé. Elle est beaucoup plus sereine.
Petit à petit différentes dimensions de la psyché se rendent à l’évidence de la présence. Le "je suis" infuse sur les expériences de la vie.
Tout d’abord je peux parler de liberté. C’est ce qui m’apparait en 1er. L’espace de la conscience est physiquement infiniment plus grand que n’importe quel autre objet du monde. Et cela débouche sur une liberté dans l’expérience
Une liberté dans la relation. Nous sommes face à espace et non pas face à face.
Vivre à partir de ma vraie nature m’a apporté beaucoup plus de liberté.
Parce que cet espace est libre.
Beaucoup plus de sérénité. Parce que cet espace sur lequel je suis construite est serein.
Plus de créativité parce que apprendre à être à l’écoute de ses pensées c’est s’ouvrir à des solutions inédites face aux difficultés de la vie. Vivre en étant attentif à l’instant présent c’est s’ouvrir à son intuition et c’est utiliser la pensée autrement en étant plus ouvert
Beaucoup plus de simplicité car vivre à partir de cette ouverture c’est avoir un support pour échapper au mental.
La simplicité ça c’est vraiment quelque chose vers lequel j’aspire à aller.
Il y a un poème qui me touche énormément c’est la huitième élégie de Rilke. Il décrit cette vision comme étant un regard animal.
Rilke nous dit :
« De tous ses yeux la créature
voit l'Ouvert. Ce qui est au-dehors nous ne le connaissons
que par les yeux de l'animal.
Mais dès l'enfance
on nous retourne et nous contraint à voir l'envers,
les apparences, non l'ouvert, qui dans la vue
de l'animal est si profond.
L’animal
libre est toujours au-delà de sa fin:
il va vers Dieu; et quand il marche,
c'est dans l'éternité, comme coule une source. »
Mon objectif dans la vie est de retrouver cette simplicité animale et je sais où la trouver. Elle se trouve au dessus de nos épaules à 0 cm.
La dernière chose que je voulais partager porte encore sur le paradoxe de l’expérience : on parle souvent de désidentification.
Désidentification par rapport aux pensées, désidentification par rapport aux émotions. Dans un sens c’est vrai il y a une désidentification. Mais revenir au regard animal pour moi cela signifie également identification. L’identification je ne la perçois pas comme un obstacle. Lorsque nous sommes arrivés sur cette terre, avec notre regard de nouveau né, au contraire nous nous sommes identifiés à ce que nous voyions. A notre mère. A notre père. A ce que nous voyions autour de nous. Puis nous avons limité cette identification au petit dans le miroir. L’identification est un mouvement naturel de l’esprit humain et je pense que c’est une opportunité d’amour. Peut être que c’est finalement un mode de de relation très naturel et très ancien en nous. Quand je suis dans le tube je vois que je suis le visage de l’autre, je me reconnais en l’autre de la même façon que je me reconnais dans le miroir.
lundi 13 novembre 2017
• J’étais entré dans la réalité centrale de toute chose - Jurgen Ziewe
Récit dune retraite de pleine conscience dans la nature
Une puissante expérience de pleine conscience. Jurgen Ziewe a passé une semaine dans un chalet isolé d'une région sauvage d'Ecosse. A l'abri des distractions du monde moderne, il a fait l'expérience de première main de ce qui se produit lorsque l'attention est focalisée sur la source même de l'attention.
Ce récit nous fait voyager dans le vécu intime de son auteur qui expose ici les aspects les plus profonds de sa vie intérieure. Il a pris note, avec autant de précision et d'authenticité que possible, des processus mentaux à l'œuvre dans ses profondes méditations. Il vécut là une de ses plus puissantes expériences d'expansion de conscience de sa vie ; une expérience qui le laisse dans un rapport nouveau et inédit au monde.
Cette proximité avec le phénomène de l'attention l'a conduit à transcender le point de vue individuel et a débouché sur une expérience de Conscience Cosmique.
Cette aventure intime est agrémentée de photos prises par l'auteur qui nous mettent aussi en contact avec la beauté du monde animal, prenant parfois des accents chamaniques.
Un témoignage simple et profond. A notre époque moderne riche en sollicitations, cette lecture fait l'effet d'un rafraîchissement et est une invitation à la simplification et à la paix.
Un livre profondément inspirant qui fournit des indices à tous ceux qui voudraient sortir du confinement des identifications personnelles.
© Extrait publié avec l'aimable accord des Éditions Accarias-L'Originel :
Qu’importe ce que je faisais ou les pensées que je pouvais avoir, je ne pouvais me situer que dans ce seul lieu qui n’était ni ne pouvait être séparé de rien. Quel que soit l’endroit où se portait mon regard, l’endroit où mon attention était captée, tout faisait partie de moi dans la même mesure que mon corps faisait partie de moi. Il n’y avait pas de retour en arrière possible. J’étais entré dans la réalité centrale de toute chose, et j’avais levé le voile de l’illusion d’être une entité séparée d’un monde qui serait extérieur. Je ne me tenais désormais plus à part et je ne pouvais plus agir comme si j’en étais séparé. J’avais cessé de me situer dans un temps et dans un lieu, et j’étais devenu un champ sans horizon ni limite.
Ce champ n’avait ni début ni fin, et il était créé et recréé tout neuf à chaque instant. Je me sentais attiré de manière identique par tous les objets qui entraient dans ce champ quelles que soient leur valeur dans le monde. Je vis une fleur comme la fleur essentielle – et ce quel que soit son état : en graine, naissante, épanouie, fanée, retombant sur sa tige. Sa nature essentielle de fleur était toujours visible, même lorsqu’elle gisait dans la boue.
Je ne devais plus me soucier de la manière de fonctionner de ce vaste champ toujours à nouveau neuf d’unité qui déployait des milliards de milliards de formes avec des opportunités infinies de croissance et d’exploration. Je pouvais agir, parler et penser en accord avec ce qui est sans avoir à me préoccuper d’effectuer ou non ce qui est juste. Je pouvais faire fond sur l’authenticité de mes pensées – non filtrées et libres de jugements – car elles émergeaient d’une source profonde, pure et non contaminée qui connaissait et comprenait toutes les choses. Une nouvelle autorité émergeait, affirmant gentiment mais fermement son contrôle, légitimée par sa connexion directe à ce qui est vrai et authentique. Elle ne nécessitait aucune persuasion et agissait comme source de sagesse intrinsèque. Elle accomplissait simplement ce qui était nécessaire pour faire évoluer sa propre nature sans avoir besoin de poser des questions ou de chercher des réponses. La tranquillité et la claire lumière de la conscience étaient tout autour de moi et j’y avais un accès direct.
Il n’y avait plus ni bien ni mal, juste l’essence impartiale de toutes choses. Je n’avais plus besoin de séparer les choses les unes des autres pour les hiérarchiser dans un système de valeurs et de décider quelles étaient les bonnes et quelles étaient les meilleures, celles qui avaient de la valeur et celles qui n’en avaient pas. J’acceptais tout simplement les rôles, les attributions et les fonctions dans le monde comme une part intrinsèque de son existence. Partout où mon regard se portait, je ne voyais qu’existence en développement, manifestation légitime enracinée dans un être et présente dans un but précis qui avait sa place dans le monde pour évoluer, apprendre et se déployer.
Cela durerait-il ou n’était-ce qu’une provisoire demeure, une échappée temporaire des fers de la condition des êtres mortels ? Une telle réalisation peut-elle se maintenir ? Est-il possible de survivre dans un monde privé de ses valeurs traditionnelles et du sens qu’on lui a affecté ? Comment un tel monde pourrait-il être maintenu dans un environnement humain où l’on juge tout selon les apparences ? Maintenir nécessiterait quelqu’un qui maintient, mais une telle personne avait déjà disparu avec tout le reste. Je réalisai que la maintenance prenait soin d’elle-même et que ma vie désormais serait un processus continuel de lâcher-prise et de réjouissance face au fait qu’il n’y a rien dont je ne fasse pas déjà intégralement partie.
Quelque chose s’était définitivement brisé, comme une cage de verre dépoli pulvérisée en des millions de morceaux et qui me laisserait désormais respirer l’air frais et voir le monde clairement comme si c’était la première fois. Il faudrait un miracle et un effort surhumain pour recoller tous ces petits morceaux de verre et reconstituer la cage à nouveau.
Oui, j’avais connu la tranquillité dans le passé, une bénédiction quotidienne octroyée par mon compagnon silencieux qui me rappelait à lui au moment où j’ouvrais les yeux. Où était-il donc maintenant ? Il était ici, en moi, tout à côté de moi et devant moi. Il était dans mes mains et dans mon corps et je pouvais voir le monde à travers ses yeux. En devenant son égal, j’étais devenu lui. J’étais le compagnon silencieux.
Il était dans mon cœur, mon sang et ma perception. Je vis tout ce qu’il avait vu toute ma vie lorsque je n’étais qu’à moitié éveillé, prenant mon rêve pour la réalité. Désormais je pouvais voir ce qu’il n’avait pas cessé de voir. Je compris pourquoi il était silencieux et en repos dans la connaissance profonde qui désormais s’étalait devant moi. Dans le passé, il m’avait pointé du doigt la vérité lorsque je l’avais demandé et maintenant je partageais la vérité de sa position et de son point de vue ; la seule chose que j’avais à faire désormais était de simplement ouvrir les yeux, voir, et regarder. Alors que je voyais et regardais, un frisson chaud et une bénédiction me parcoururent – me confirmant que tout cela était vrai.
dimanche 12 novembre 2017
vendredi 10 novembre 2017
• Il est toujours l'heure d'être - Charles Coutarel
"L'ego meurt-il?"
Comment ce qui n'a pas d'existence en soi peut-il mourir?...
L'ego est le développement hypnotique et la répétition compulsive de la pensée "Je". Ego signifie 'je'. C'est la pensée racine. C'est un jeu d'identité se déployant dans la conscience. Rien d'autre. Et ce "je-ego" est complètement imaginaire et imaginé. Le "je" est une fonction d'identité fantasque jouant au coeur de soi. Pure invention. Le 'je' se croit, l'être est.
Seul le sens d'être est réel, le reste ne l'est pas. Simple apparition.
L'identification avec la pensée 'Je', c'est l'illusion.
L'ego meurt-il? Une illusion meurt-elle? C'est l'histoire de l'obscurité et de la lumière. Quand la lumière apparaît, où l'obscurité va-t-elle? Nulle part. Est-elle morte? Non. Simplement la lumière est là. L'obscurité n'est plus visible. Et d'où vient cette lumière? C'est le pur sens d'être lui-même, il est toujours là, dans l'obscurité de lui-même. Le 'Je' est l'obscurcissement, le recouvrement du sens de l'évidence d'être. Le sens d'être, la nature d'être est toujours.
Le recouvrement va et vient, comme l'obscurité et la lumière, c'est une partie de cache-cache imaginée. Lumière, obscurité, qui est conscient de cela? Quelle est la source, l'origine?... Il n'y a qu'être. Ni 'je', ni 'non-je'. Ni lumière ni ombre. Nous savons tous ce que les avals valent et plus ou moins ce qu'une vie vaut, mais 'être', connaissons-nous la valeur d'être?...
Comment ce 'je' qui n'est pas réel peut-il mourir? Comment ce qui ne dort pas peut-il s'éveiller? C'est le 'je' qui soudainement s'interroge et demande; "Finalement qui suis-je?"... C'est ce 'je' de rêve, ce 'je' fantôme qui "s'éveille" à lui-même 'non-je' et se réalise Conscience Absolue.
Y a t-il mort d'homme? Non. L'identité est-elle criminelle? Ni oui ni non. Elle n'est simplement pas réelle. Faux et usage de faux. Qui reste pour combattre ou juger quoi? Personne!.. Est-ce la fin? Ça n'a jamais commencé! L'ego meurt-il? Qui demande?... Y a t-il jamais eu quelqu'un?... (silence)... Que se passe-t-il?.. Rien. Quelle heure est-il?... Il est toujours l'heure d'être.
C'est toujours 'Maintenant & Ici'. C'est la seule 'bonne heure', le seul bonheur et la seule "Bonne Nouvelle" ou Evangile qui soit. Quoi?... Rien. C'est très joueur!... Sans ce 'je' où se mirer et se réfléchir, comment être se manifesterait-il?... D'ailleurs il ne se manifeste pas. C'est Cela qui Est.
Qui ou quoi reste là pour témoigner?...
jeudi 9 novembre 2017
• "Je Suis" est à vendre ?!
Comment est-ce possible ???
Ne répondez pas à cette annonce,
c'est une arnaque.
"Je Suis" est déjà ce que vous êtes,
de toute étreternité !
mardi 7 novembre 2017
• L'ego, une construction qui n'est plus nécessaire
Par Suyin Lamour
La dissolution de l'identification à une entité aux commandes de sa vie met fin à toute quête, à tout mouvement de fuite vers l'avant, et au désir compulsif de contrôler les situations. Bien sûr, le conditionnement ne disparaît pas pour autant, et des réactions de défense ou de tentative de diriger les choses continuent de se produire. Mais elles ne se cristallisent pas. Elles sont très rapidement conscientisées et regardées avec amusement ou tendresse.
La dissolution de l'identification à une entité aux commandes de sa vie met fin à toute quête, à tout mouvement de fuite vers l'avant, et au désir compulsif de contrôler les situations. Bien sûr, le conditionnement ne disparaît pas pour autant, et des réactions de défense ou de tentative de diriger les choses continuent de se produire. Mais elles ne se cristallisent pas. Elles sont très rapidement conscientisées et regardées avec amusement ou tendresse.
Les multiples aspects du psychisme ont une volonté propre et s'opposent souvent les uns aux autres, formant un système qui est sans cesse en quête d'équilibre. Ces aspects, tour à tour, se font passer pour le « moi », pour le centre de l'organisme corps-mental, afin de tirer à eux la couverture. Un combat se livre en permanence en nous entre diverses instances pour gagner la première place, et ce sont des énergies si puissantes qu'elles attrapent la conscience dans leurs filets. C'est ainsi que le simple sentiment d'être devient ce que l'on appelle « l'ego » et se pare d'attributs, de désirs et de besoins, alors qu'en soi il est la plénitude même. Le pur « Je suis » n'a besoin de rien, il est plein de lui-même. Paradoxalement, plus on lui ajoute quelque chose, plus cela crée un sentiment de manque.
Mais l'ego est un mécanisme, ce n'est pas une entité qui serait au centre du psychisme. Une telle entité n'existe que dans notre imagination. L'individu est un système, un ensemble de parties, une somme de conditionnements. Une fois que ce mécanisme a été vu et compris, il ne peut plus y avoir de lutte contre lui. On ne combat pas un ordinateur. On supprime certains programmes ou bien on effectue des mises à jours, mais on n'essaie pas de le soumettre, de lui faire lâcher prise, de lui faire réaliser qu'il n'est qu'un ordinateur et qu'il n'a pas de pouvoir personnel. Cela n'aurait aucun sens. Il en va de même pour l'ego, le « moi ». Quand sa nature est profondément reconnue comme illusoire, tout combat contre lui s'arrête. Il ne reste que la Vue. Voir est la fonction de la Conscience. Et la Conscience est pur accueil de ce qui est, sans jugement et sans préférence, car sans concept.
Les aspects du psychisme peuvent toujours entrer en action pour tenter de gagner la première place, mais cela ne fonctionne plus. C'est comme un mouvement qui s'élève et qui retombe, penaud. Car il repose sur la croyance en l'existence d'un centre de pilotage, et cette croyance, depuis la Vue, s'effondre. Alors ces instances intérieures sont invitées, avec beaucoup de compassion et de gratitude pour leurs tentatives de prendre soin de l'organisme ou de le protéger, à s'en remettre en confiance à l'Intelligence et à l'Amour infinis de la Vie qui sait parfaitement répondre aux besoins du corps-mental. Dans cette perspective, il est reconnu que c'est en réalité au sein de cette Présence aimante qui Voit, de ce « Je suis » rempli de lui-même, de cette plénitude intrinsèque et sans condition de l'Etre, que se trouvent la satisfaction et la sécurité recherchées par l'ego.
Voir aussi en complément cet ancien post : "Le même "je" que tout le monde"
Voir aussi en complément cet ancien post : "Le même "je" que tout le monde"
lundi 6 novembre 2017
• Il n'y a pas d'erreur dans le Soi - Poonja-Ji
Les objets qui émergent du Soi sont tous comme ils doivent être. Le samsâra que nous voyons autour de nous est, dans sa totalité, une manifestation du Soi. Tout ce qui se voit, se sent, se goûte est magnifique. Il n'y a pas d'erreurs dans le Soi. Tout est comme cela doit être, un déploiement merveilleux de la perfection même... Tout se déroule comme cela doit se dérouler.
Ce que je dis, c'est : "Restez tranquille"... Si vous laissez le mental pendant une seconde, juste une seconde, la sainteté se révélera elle-même et vous fusionnerez avec elle.
Ne faites pas d'efforts, n'observez aucune pratique et gardez le silence juste pendant une seconde. C'est tout ce que vous avez à faire... Durant cette seule seconde écartez tout ce qui appartient au passé et ne pensez pas au futur... Dans ce moment de silence, celui qui voulait goûter la vérité disparaît. A cet instant, il devient ce qui est goûté.
mercredi 1 novembre 2017
• Nous l'appellerons la Présence - Poumi Lescaut
Le corps est un univers à rencontrer d’urgence et qui peut nourrir la pratique de tout art, y compris celui de soigner ou d’enseigner. « Dansez ! » s’adresse donc autant aux danseurs qu’aux acteurs, psys et thérapeutes de tous horizons, philosophes, poètes et à tous ceux pour qui le corps est le point de départ de la connaissance. Art, spiritualité et thérapie sont ici indissociables.
La danse y est vécue comme outil de transformation en englobant l'être entier, physique, subtil et spirituel, vers l’expérience de l’unité. . La danse vue par Poumi Lescaut nous invite à poser un regard neuf sur soi, sur l’autre, sur la vie de tous les jours en déshabituant le regard, qui alors s'élargi. Nous sommes invités à explorer tous les étages de l'être, dense et subtils qui s'unifient pour accoucher de notre propre mystère…
« Ce livre est un puzzle merveilleux. Une combinaison inclassable. On y trouve des cosmogonies, des envolées esthétiques et des considérations scientifiques, des témoignages spirituels et beaucoup de souvenirs extraordinaires, notamment rapportés d’Inde… Dans ce livre, on trouve aussi de très intéressantes considérations sur le mouvement, sur le corps, le rythme, la respiration, l’énergie, l’espace-temps, le vide… »
Extrait de la préface de Patrice van Eersel.
Le travail de recherche de Poumi, chorégraphe, danseuse, art thérapeute relie les savoirs d’Orient et d’Occident au travers d’une étude expérimentale de terrain sur une cinquantaine d’années.
© Extrait publié avec l'aimable accord des Éditions Accarias-L'Originel :
S’oublier, s'abandonner
En anglais « surrender », se livrer totalement à la volonté de l'univers, est un terme explicite qui exprime en un mot toute une façon d'être. En fait s'oublier c'est quand l'égo s'efface en laissant toute la place à l'Etre.
S’oublier est ce qui peut nous arriver de mieux et c’est sans doute au cœur de cet abandon, de cette confiance, que l'on peut rencontrer qui l'on est réellement. Sans ces peurs conscientes et inconscientes que le corps matérialise par des tensions négatives, l'oubli de soi libère l'énergie et ouvre pleinement la voie à l'inspiration. Là on n'est plus encombré de soi. En allant jusqu’au bout de cet abandon dans le geste, tu crées un mouvement et en même temps tu t’abandonnes dedans.
La beauté naît du contraste de cet abandon par une liquidité de la danse avec un mouvement très contrôlé, tenu, ténu ou tranchant. Quand l'abandon se refuse, la magie du geste se refuse également. Si l'on veut tout contrôler il sera difficile de trouver le dosage subtil qui s'équilibre avec l'abandon. Par ailleurs, juger ce que l'on fait empêche le plaisir de danser et sûrement d'en tirer un bénéfice quelconque, en s'oubliant tout cela disparaît comme un mirage. En oubliant la peur de mal faire, en étant dans le plaisir de danser, la beauté et la plénitude du geste se révèlent.
Oser et s'oublier.
Oser s'oublier. S'oublier c'est lâcher l'attachement au résultat. C'est laisser tomber quelque chose qui ressemble à un vieux vêtement. Un vieil attachement. Ici encore, on voit pourquoi le danseur est un yogi qui souvent l'ignore ! Car qui mieux que le danseur a l'expérience de l'instant comme seule réalité ?
S'oublier pour avoir accès à la mine d'or que nous détenons potentiellement au dedans. Les mains se détendent, car le cœur se détend qui ouvre le visage et le cœur des mains. Là, la beauté apparaît par la libération du flot intérieur. C'est ce qui apparaît quand il n'y a plus rien de solide, d'opaque, d'attaché, que l'identification à la matière, au corps physique, s'effacent. Le mieux étant pas d'identification du tout. En s’oubliant dans le mouvement le poème s'écrit de lui même, seule la danse existe qui t'emmène, c'est elle qui te guide car le « je » n'est plus valide et la danse devient fluide et habitée car elle va au-delà.
Entrer dans un état de détente complète dans lequel on trouve la justesse d'agir, modifie l'état d'esprit intérieur et permet d'entrer dans une dimension où la danse se déroule en toi, puis de toi vers le monde et les soucis techniques s'effacent d'eux-mêmes.
Cela conduit à un oubli de soi et là ce n'est plus toi qui veux danser, tu deviens la danse. Au delà du geste ordinaire, la danse emmène ailleurs, dans un voyage où il n'y a plus ni intérieur ni extérieur, c'est comme se retourner pour emprunter le chemin opposé, vers le dedans. C'est une expérience qui surprend celui qui danse autant que celui qui regarde. C’est là qu’elle devient véritablement un art, quelque chose de l'être secret de l’interprète se dit alors qui se transmet au spectateur. Un écrivain (entendu sur France Culture) a dit « Les artistes parlent des vraies choses, celles qui se passent à l'intérieur des êtres ».
Celui qui reçoit sera soulevé par l'énergie qui se dégage, énergétisé par ce qu'il reçoit.
Il n'y a là rien qui passe par la compréhension, par le mental, c'est purement de l'ordre du sensible, du subtil. C'est un état qui s'apparente à la transe, mais où l'on reste ancré dans le réel. Quand on s'oublie on est sous le contrôle d'une énergie autre, qui peut porter toutes sortes de noms : l'invisible, les esprits, l'univers, tout ce qui est plus grand que soi et qui est justement indéfinissable.
Nous l'appellerons la Présence.
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