Interview de Thierry Vissac sur l'éveil, réalisée par deux personnes de Lyon souhaitant publier un livre sur le sujet.
Quelles sont les qualités spécifiques de l'éveil, qui le distinguent nettement des états mentaux et émotionnels habituels ?
Lorsqu'on parle d'éveil spirituel, on évoque une réalité d'une grande simplicité que les mots définissent mal, bien que nous soyons toujours sollicités pour donner des définitions. Vous me posez une question claire qui appelle une réponse claire ? Mais ce que nous comprenons clairement risque d'être une référence à ce que nous savons déjà ou ce que nous croyons. Cette compréhension est donc très imparfaite, sans quoi la clarté de cette réponse serait un éveil en elle-même. Nous aspirons donc moins à être éclairés intellectuellement qu'à vivre cette réalité de manière directe et non mentale.
L'éveil est une conscience vivante qui ne perd pas de vue la trame essentielle de notre existence et permet donc de ne pas se laisser happer par l'hallucination collective du devenir, du paraître, du construire. Cette conscience donne une perception panoramique et un sentiment d'espace.
Mais interrogez-moi demain et je vous dirai peut-être quelque chose qui semblera différent.
Dans votre vécu, l'éveil est-il permanent ou la personnalité vient-elle parfois l'estomper ?
Cette conscience est permanente. Mais elle n'empêche pas les aléas de l'incarnation. La conscience de l'éveil permet cependant de les vivre en Paix. La personnalité laisse ses marques mais l'identification s'est estompée dans cet éveil. On parle moins de personnalité alors que d'empreintes qui ont été vues pour ce qu'elles étaient et qui, en conséquence, sans être rejetées ou condamnées, d'ailleurs, n'appartiennent plus à cette conscience. C'est-à-dire qu'elles existent à leur niveau, sans qu'il y ait de dépendance. La perception de soi et du monde n'est plus exercée à partir de la personnalité et de ses filtres mais à partir de la conscience vivante qu'on appelle l'éveil spirituel.
Que change l'éveil au quotidien : dans les relations interpersonnelles, relation au pouvoir et à la vulnérabilité, au plaisir et au manque, au besoin de sécurité (argent, biens…etc.) ?
La réponse est contenue dans la phrase précédente. Les mouvements de la vie personnelle peuvent se poursuivre naturellement mais le regard qui est porté sur eux est Paisible. L'urgence habituelle du besoin, de la nécessité de se protéger, de se sécuriser, se dissout sans mal dans cette conscience où la joie simple d'être vivant donne un moindre pouvoir à toutes ces choses. Quand le monde connaîtra un plus grand nombre d'éveillés, le pouvoir de ces forces collectives sera encore moindre jusqu'à, sans doute, devenir inexistant.
Au cours de vos enseignements, quelles sont les principales demandes, attentes et réticences que vous percevez chez les participants ?
Les participants attendent de ne plus souffrir moralement ou physiquement. Mais ils résistent à l'idée d'abandonner leurs habitudes, leur regard d'identification pour cela. Ils ont une tendance récurrente à identifier la joie de l'éveil à une satisfaction physiologique ou psychologique. Cet amalgame très répandu est une déviation qui conduit depuis toujours les aspirants à l'éveil à ne pas regarder "au bon endroit", et manquer du coup la simplicité de ce qui est, à chaque instant.
Quelles sont les particularités de l'enseignement spirituel, ses principales difficultés et joies ?
L'éveil est une conscience vivante qui ne perd pas de vue la trame essentielle de notre existence et permet donc de ne pas se laisser happer par l'hallucination collective du devenir, du paraître, du construire. Cette conscience donne une perception panoramique et un sentiment d'espace.
Mais interrogez-moi demain et je vous dirai peut-être quelque chose qui semblera différent.
Dans votre vécu, l'éveil est-il permanent ou la personnalité vient-elle parfois l'estomper ?
Cette conscience est permanente. Mais elle n'empêche pas les aléas de l'incarnation. La conscience de l'éveil permet cependant de les vivre en Paix. La personnalité laisse ses marques mais l'identification s'est estompée dans cet éveil. On parle moins de personnalité alors que d'empreintes qui ont été vues pour ce qu'elles étaient et qui, en conséquence, sans être rejetées ou condamnées, d'ailleurs, n'appartiennent plus à cette conscience. C'est-à-dire qu'elles existent à leur niveau, sans qu'il y ait de dépendance. La perception de soi et du monde n'est plus exercée à partir de la personnalité et de ses filtres mais à partir de la conscience vivante qu'on appelle l'éveil spirituel.
Que change l'éveil au quotidien : dans les relations interpersonnelles, relation au pouvoir et à la vulnérabilité, au plaisir et au manque, au besoin de sécurité (argent, biens…etc.) ?
La réponse est contenue dans la phrase précédente. Les mouvements de la vie personnelle peuvent se poursuivre naturellement mais le regard qui est porté sur eux est Paisible. L'urgence habituelle du besoin, de la nécessité de se protéger, de se sécuriser, se dissout sans mal dans cette conscience où la joie simple d'être vivant donne un moindre pouvoir à toutes ces choses. Quand le monde connaîtra un plus grand nombre d'éveillés, le pouvoir de ces forces collectives sera encore moindre jusqu'à, sans doute, devenir inexistant.
Au cours de vos enseignements, quelles sont les principales demandes, attentes et réticences que vous percevez chez les participants ?
Les participants attendent de ne plus souffrir moralement ou physiquement. Mais ils résistent à l'idée d'abandonner leurs habitudes, leur regard d'identification pour cela. Ils ont une tendance récurrente à identifier la joie de l'éveil à une satisfaction physiologique ou psychologique. Cet amalgame très répandu est une déviation qui conduit depuis toujours les aspirants à l'éveil à ne pas regarder "au bon endroit", et manquer du coup la simplicité de ce qui est, à chaque instant.
Quelles sont les particularités de l'enseignement spirituel, ses principales difficultés et joies ?
La joie du Service, dans un oubli total de soi. La joie de voir la lumière revenir sur des visages tendus et fatigués. Le miracle de voir se révéler l'éveil, malgré soi plutôt que grâce à soi. Il n'y a pas de difficulté à témoigner ou à dialoguer, bien que les "attentes et réticences" que vous mentionnez précédemment peuvent produire un poids ou une charge particulière que je ressens souvent naturellement dans l'interaction.