mercredi 28 décembre 2011

• Un certain nombre de mise entre parenthèses - André Comte-Sponville


« Je ne suis pas du tout un mystique. Je suis plus doué pour la pensée que pour la vie, et plus doué pour la pensée conceptuelle que pour l'expérience spirituelle. Mais j'ai eu au moins quelques moments de simplicité ; en vérité, extrêmement rares. Cependant, la première expérience était assez forte et assez nette pour qu'au fond toute ma vie en soit définitivement changée. Toute ma vie et toute ma pensée.
Je devais avoir vingt-cinq ans. Je me promenais avec des amis, la nuit, dans une forêt. Nous étions quatre ou cinq. Plus personne ne parlait. Tout à coup voilà une expérience que je n'avais jamais vécue.
C'était quoi cette expérience ? C'était un certain nombre de mise entre parenthèses.
 Mise entre parenthèses du temps ; c'est ce que j'appelle l'éternité. Tout à coup il n'y avait plus le passé, le présent, l'avenir. Il n'y avait plus que le présent. Là où il n'y a plus que le présent ce n'est plus du temps, c'est l'éternité.
Mise entre parenthèses du manque. Tout d'un coup, et sans doute pour la première fois de ma vie, plus rien ne manquait. Mise entre parenthèses du manque ; c'est ce que j'appelle la plénitude.
Mise entre parenthèses du langage, de la raison, du logos ; c'est ce que j'ai appelé le silence. Pour la première fois peut-être de ma vie, je n'étais pas séparé du réel par des mots. J'étais de plein pied dans le réel.
Mise entre parenthèses de la dualité. A la fois de la dualité entre moi et tout le reste ; c'est ce que j'appelle l'unité. J'étais un avec , un avec tout.
Mise entre parenthèses aussi de la dualité entre moi et moi, entre la conscience et l'ego. Je n'étais qu'une pure conscience sans ego ; c'est ce que j'appelle la simplicité.
Mise entre parenthèses de l'espérance et de la peur. Bien sûr, puisque j'étais dans le pur présent. Pour la première fois de ma vie peut-être, et pour l'une des dernières, je n'avais peur de rien. Ca, c'est une expérience très étonnante. Tout à coup, vous n'avez peur de rien ! C'est ce que j'appelle, c'est ce qu'on appelle la sérénité.
Une mise entre parenthèses du combat. Tout à coup je n'avais pas à me battre. C'est ce que j'appelle la paix.
Enfin, mise entre parenthèses, et c'était le plus étonnant, de tout jugement de valeur ; et c'est ce que j'ai mis plusieurs années à appeler l'absolu.
Naturellement, tous ces mots trahissent l'expérience, parce qu'elle était par définition, intégralement silencieuse. »

André Comte-Sponville, dans Jacques Casterman, Comment peut-on être zen ? Edition du Relié, 2009, p. 93.

Vu sur le blog de José le Roy : eveilphilosophie

mardi 27 décembre 2011

• Il n'y a qu'un seul nous ici, s’éveillant à lui-même - Lori Ann


Je me suis réveillée il y a trois semaines. Je ne veux pas dire que je me suis réveillée le matin, même si je l’ai fait. Je veux dire que je me suis réveillée du rêve de la réalité dans le soi sans rêve.

«Voici ton soi sans rêve, réveille-toi mon enfant, réveille-toi!" J'ai lu ces mots il y a presque trente ans dans le livre intitulé Autobiographie d'un Yogi. J'avais 23 ans et j’étais fascinée par cette histoire d'un homme indien qui avait trouvé l'illumination. Pourtant, jamais, jamais, je n'ai imaginé que la réalisation de soi était un club inclusif. Que moi aussi je pourrait rejoindre les rangs de ses membres.

Mon admission au Club de la Conscience est arrivé inopinément et soudainement, comme tout rebondissement et renversement. J'écoutais depuis deux semaines un enseignant éveillé nommé Adyashanti. Dans deux séries de CD, Fierce Grace et Spontaneous Awakening, il parle de beaucoup de choses, mais ce qui me frappa le plus ce n'étaient pas ses mots, mais la paix que je pouvais sentir derrière. Jour après jour, j'ai écouté sa voix conduisant ma voiture, assise au soleil sur une chaise de jardin, en préparant le dîner, pendant que je m’endormais la nuit.

Le 24 Octobre, je me mis au lit à 23 heures en tant que Lori. À 7 h le 25 Octobre, je me suis réveillée comme non-Lori. Au lieu de cela, j'étais joie et quiétude infinies, saturées de l'instant. Il n'y avait aucun bruit dans ma tête, parce qu'il n'y avait pas de pensées, sauf peut-être une seule pensée: Wow, c'est différent!

Et entre l'endormissement et le réveil au matin il y eut un rêve dans lequel je pouvais entendre la voix d’Adyashanti me disant, "Réveille-toi. Marche sur le chemin sans chemin. Réveille-toi ». À deux heures, j'ai ouvert les yeux dans ma chambre obscure, mon partenaire dormant profondément à côté de moi. Je fixais le plafond et entendis une voix calme intérieure ne ressemblant à aucune voix que j'avais déjà entendue. Elle a simplement dit: “Je suis éveillée.”

Voici la vérité de l'endroit où je suis assise, dans le champ de Rumi, au delà de faire le mal et  faire le bien. Vous me rencontrerez ici. Toute la création est arrivée ici. Il n'y a pas d'autre endroit où être, parce que vous êtes déjà ici. Vous avez simplement à laisser aller les distractions qui vous éloignent du constat que vous êtes déjà un calme et une joie immenses. Il ne s'agit pas de devenir illuminé, mais de dé-devenir non illuminé.

Il y a une accélération actuelle. La Conscience s'éveille à elle-même, partout dans le monde, dans la vie quotidienne ordinaire, vous et moi. Ce n'est pas pour les grands mystiques seulement, cet éveil. C’est pour tous, maintenant. Parce qu'il n'y a qu'un seul nous ici, s’éveillant à lui-même. Un seul nous -dans de nombreuses expressions diverses et belles- est endormi.

Je ne suis pas extraordinaire. J'ai été une chercheuse, oui. Mais pas une diligente, dédiée à un gourou, ou à la méditation quotidienne, ou à tout autre chemin particulier. Au contraire, j'ai été très probablement comme vous, une amatrice de métaphysique et du mouvement New-Age, une consommatrice curieuse et spirituellement ouverte. Mes étagères sont pleines de livre de développement personnel, des tracts de mouvements du potentiel humain et de tarifs de diverses études occultes de l'astrologie à la numérologie. Pourtant, tous ces écrits, et tout le tour de ces séminaires et ateliers le week-end, a échoué à me satisfaire. À un certain niveau de profondeur j'étais agitée et nostalgique de quelque chose de durable et immuable. Quelque chose de réel.

Si vous lisez ce blog, vous êtes prêt à vous réveiller. La part de vous qui est profondément tranquille, comme les profondeurs des océans, est le leader de la part de vous qui baratte et projette à la surface de la réalité. Elle chuchote par-delà ce que vous pensez être, la Conscience s’appelle elle-même: Réveille-toi, réveille toi, réveille toi. Maintenant.

Dans les billets à venir, je vais chroniquer mon expérience en tant qu’oisillon à peine sec. Je suis une exploratrice ici, ne connaissant pas le terrain, pourtant très heureuse de naviguer sur ce monde inconnu de la Conscience consciente. Ces dépêches de la frontière, à partir de l'endroit vers où vous allez, pourraient englober une gamme totalement différente des rencontres de votre propre éveil inévitable . Car, voyez-vous, nous sommes chacun un point de vue et une expression unique de la Conscience. Et paradoxalement, nous sommes tous UN.

Je vous invite à me rejoindre dans ma découverte du maintenant qui se déploie, le délice de chaque instant tel qu’il se révèle.

Dans la Conscience,

Lori Ann

Page originale traduite par Christine (que nous remercions).
Vous êtes invités à partager ce texte à condition de respecter son intégralité et d'en citer la source : http://du-tout-et-du-rien.blogspot.com/

Lori Ann poste régulièrement sur son blog "The Awakened Dreamer" (Le dormeur réveillé). Elle partage ses débuts, ses découvertes dans son nouvel état d'éveil. Ses billets sont plein de fraîcheur et d'humour.

mardi 6 décembre 2011

• Entretiens avec Betty - Lille, les 10 & 11 octobre 2011


Lundi le 10 octobre  : Soirée-Thème avec Betty.
Prisonniers de vos émotions ? Et si vous vous trompiez...Les sensations, les pensées, les émotions découlent directement de la pathologie du corps. Vous êtes pris dans une arnaque, celle du monde de la dualité; et vous pensez que c’est la réalité, que c'est puissant ! Être heureux ou malheureux est simplement le fonctionnement du mécanisme. Dé-rêver c’est voir le mécanisme, tapissé de vos croyances; c’est voir vos croyances, c’est les surprendre en action. Voyons ensemble comment fonctionne l'être humain dans ce rêve illusoire !


Mardi le 11 octobre : Après-midi -Thème avec Betty.
La mort du moi, l'arrêt du rêveLa Vie s'exprime à travers des cycles, avec un début et une fin. A-t-on déjà vu un arbre être insatisfait de son sort et s’interroger sur la façon dont il prolongerait sa vie d’arbre? Le rêveur veut que la Vie s’exprime à sa façon, pour arriver à ses fins. Vouloir guérir le corps à tout prix est un but égotique. Et avec ce désir naît le désir de la continuité à travers un autre corps: la roue de la réincarnation. Guérir, c’est arrêter de vouloir contrôler le corps. La Vie peut s’exprimer dans le corps sans toi, sans ton ego !


Soirée-Thème avec Betty : La libération ou l'amélioration du rêve.
Vous êtes aveuglés par votre rêve. Il vous distrait et vous masque la Réalité. Voir véritablement est la grande aventure. Si votre vision est voilée par l’histoire de votre passé, vous ne percevrez qu’un mécanisme réparateur : une autre porte de sortie ! Le seul rendez-vous possible est avec vous, la parfaite illusion qui s’imagine vivre ! L’état naturel est paisible et accueillant, et c’est votre vraie nature. Êtes-vous prêt à l'accueillir ?


Vous pouvez écouter la suite en allant sur ce site.

lundi 5 décembre 2011

• Rencontre avec Jeff Foster - Le Petit Mas, décembre 2011


Vendredi 2 décembre 2011 :


Samedi 3 décembre :




Dimanche 4 décembre :




Merci au site L'éveil.org d'avoir effectué cet enregistrement et de l'avoir rendu disponible.
Voir aussi le programme du Petit Mas pour les rencontres à venir.

lundi 7 novembre 2011

• Instructions Dzogchen

Huit instructions clés sur les points ultimes de la méditation



  • Comprendre que tous les phénomènes internes et externes sont le fait de notre esprit, et que celui-ci est sans point de référence, telle est la vue ultime.
  • Dès lors qu’il n’est ni sujet ni objet, n’interrompez rien, gardez inchangées les perceptions de vos sens. Demeurer ainsi, tel est le point ultime de la méditation.
  • Si vous savez demeurer ainsi dans la conjonction de la vue et de la méditation, telle est la conduite ultime.
  • Si vous réalisez qu’il n’est rien du monde phénoménal, interne comme externe, qui puisse être saisi, c’est le point ultime de l’expérience de réalisation.
  • Si votre esprit ne prête plus d’identité aux choses, tel est la libération ultime de l’attachement.
  • Ne rien dissocier, tel est le point final de toute philosophie.
  • Ne pas être distrait de la profonde clarté, tel est le point ultime de la pratique.
  • Etre libéré de l’espoir et de la crainte, tel est le fruit ultime.
Vu sur le blog Le jardin du Dzogchen

vendredi 4 novembre 2011

• Votre présence essentielle - Eckhart Tolle


Soyez les bienvenus à cette nouvelle méditation en direct. Je souhaite une bienvenue particulière à tous mes amis de Facebook qui, m'a-t-on dit, m'écoutent des quatre coins du monde.
Merci de m'inviter dans votre salon ou n'importe où que vous soyez.

Ici, sur la Côte Ouest, il est juste une heure de l'après-midi. L'heure et même le jour sont sans doute différents là où vous êtes, mais une chose est sûre c'est que, où que vous soyez,  c’est maintenant ! C'est l'instant présent.
L’heure, les dates, et les choses de ce genre, sont des choses que nous imposons à la réalité mais ils n'ont aucune existence réelle. Ils ne sont qu’une sorte de grille de lecture que nous superposons au réel pour que nous puissions fonctionner dans ce monde. Et il n'y a pas de problème avec ça.
Donc ce que je dis c’est que, d’un côté, il est juste de dire que nous sommes aujourd'hui le 26 juin - qu'il est treize heure cinq et que nous sommes en 2011... à un certain niveau cela est vrai.
Il y a seulement le moment présent. En revanche, d’un autre point de vue, ce n'est pas le cas du tout parce qu’il y avait une attraction touristique qui consistait en une ligne marquée sur le sol où l'on indiquait « ça c'est l'équateur ». Les gens y prenaient des photos de « l'équateur » qui n’est rien d'autre qu’une ligne tracée par terre ! Évidemment, il ne s'agit que d'une ligne imaginaire qui représente l’équidistance entre le Pôle Nord et le Pôle Sud, mais il n'existe pas d’équateur en tant que tel. 

Et cette méditation d'aujourd'hui nous permet d’approfondir notre connaissance de nous-même afin que nous puissions découvrir que ce niveau plus profond en nous n'est pas relatif, mais une réalité absolue. Tout le reste est alors reconnu comme relatif. Et cela a aussi sa place.
Votre histoire personnelle, votre passé, votre avenir, votre situation extérieure, votre état de santé, votre situation financière, votre vie extérieure, vos problèmes et vos soucis,  oui, tout cela est toujours là mais, votre vie peut-elle être réduite à ça ? Mais est-ce seulement cela que vous connaissez de vous-même ? Votre vie extérieure ? Vos circonstances personnelles ? Est-ce que vous êtes conscient d'une autre dimension dans votre vie ? La plupart des personnes n’en sont pas conscient. Ils sont totalement pris par leurs conditions de vie actuelles et ils sont complètement identifiés avec un sens de ‘moi’ qui est basé sur l'activité du mental, le flux de la pensée, rien que cette voix dans la tête qui vous dit qui vous êtes, et tout ça est conditionné, évidemment, par le passé.
La question la plus importante dans la vie de chacun, dans votre vie, c’ est : « Est-ce qu’il y a quelque chose de plus profond en moi ? » ; « Y-a-t-il quelque chose de plus profond que ce que l’on voit avec les yeux, pour ainsi dire ? » ; «  Est-ce qu’il y a quelque chose de plus profonde en moi, quelque chose au-delà de ce que mes sens peuvent percevoir ou savoir sur moi… Quelque chose au-delà des pensées qui me traverse l'esprit ? », « Se peut-t-il qu’il y ait en moi un niveau plus profond, parce que si c’est le cas et je ne m’en suis même pas renseigné, même pas essayé d’approfondir ma connaissance de moi-même, alors là j'ai manqué une opportunité magnifique de savoir mon but le plus profond de ma vie ici sur terre ? »
Je ne vous demande pas de croire quoi que ce soit. Je ne vous demande pas de croire qu'il y a une dimension transcendante en vous, mais je vous invite à garder votre esprit ouvert, ouvert à la possibilité qu'il peut y avoir un niveau plus profond en vous,  quelque chose de plus profond que vous, la personne qui existe dans le temps et qui est conditionnée par le temps, les événements qui ont eu lieu, dont les souvenirs sont déjà accumulés tant consciemment qu’inconsciemment. Et cette accumulation de souvenirs est la base de leur identité, leur sens de ‘moi’ et la question est : « Est-ce qu’il y a une dimension plus profonde en moi ? Ou bien, ne suis-je que mon histoire, celle que mon mental me raconte ? N’y a-t-il rien de plus important que ça ? »

Je ne vous dis pas de négliger cet aspect trivial du monde, mais de vous demander s’il y a quelque chose de plus profond que ça. Et tout ce que vous avez à vous dire c’est : « Je suis ouvert à cette éventualité qu'il pourrait y avoir quelque chose de plus profond » ou alors « Il peut y avoir quelque chose de plus profond », mais si vous vous dites dès le début : « Je n’y crois pas. », alors, dans ce cas, vous vous êtes déjà refermés et vous ne voudrez même pas en entendre parler.
Ainsi, dans cette méditation, comme dans n'importe quelle méditation authentique – et, en passant, précisons que ce n'est pas une méditation conventionnelle - nous n'utilisons aucune sorte de technique. C'est une expérience directe. Dans toutes sortes de méditations, vous essayez d'atteindre quelque chose… vous faites tout votre possible pour contacter cette espace plus profond en vous.
Quel est notre point de départ alors ? Notre point de départ doit être, et il l’est toujours, la réalité de ce moment même. Ainsi, si vous voulez aller plus profondément en vous, vous devez toujours commencer par la forme que prend le réel - la simple réalité - de ce moment, de ce moment présent.

Et vous prenez conscience, peut-être, de certains sentiments dans le corps et les pensées qui vous passent par la tête… toujours, ils vont et viennent. Certaines pensées peuvent vouloir capter toute votre attention et vous êtes happés par les mots et cela peut arriver à certains d'entre vous. Quelques pensées apparaissent et vous emportent... et ensuite tout ce que vous devez faire est de ramener votre attention à ce moment présent. Nous appelons ça « être présent à ce moment ». Vous êtes conscient de ce qui se passe dans l'espace en ce moment-ci et vous l'acceptez comme « c' EST », parce que c'EST déjà… Et c'est un bon portail pour commencer n'importe quelle méditation que vous voulez pratiquer.
Le portail dans l'état méditatif ou de la 'conscience du moment présent’ est de permettre à la réalité de ce moment d'être ce qu’elle est. Pourquoi ? Parce que c'est déjà ce moment et il est tel qu'il est. Ainsi, à l'intérieur, vous n'exigez pas que ce moment soit différent. Par exemple, vous ne vous dites pas ‘Pourquoi vous n'arrêtez pas de parler ? Nous sommes censés être en méditation !’ ou vous ne vous dites pas « Moi, je n'ai pas fait l'expérience de ce moi plus profond ! Qu'est-ce que vous racontez ? Tout ce que nous avons besoin de faire pour être présent à ce qui est là où nous conduit la méditation… Devenir présent c’est accepter le simple fait que vous êtes et que ce moment est ce qu’il est.

Maintenant, depuis que les philosophes, les anciens sages et certains auteurs ont discuté de la possibilité que ce que nous connaissons comme notre « vie » peut être une sorte de rêve, donc, quoi que vous pensiez connaitre sur ce moment, évidemment vous ne pouvez pas savoir de manière absolue que ce n'est pas un rêve et, à certains égards, ce que nous vivons actuellement a la qualité d’un rêve, quoi que vous expérimentiez, parce que tout cela passe très vite. ‘Où est le dîner d'hier ? Il s'est évaporé tout comme un rêve. Mais, même si c'est un rêve, il doit y avoir quelque chose qui permet à ce rêve de se manifester. Si c'est un rêve, ou cette chose qui ressemble à un rêve, ou encore n'importe quel autre contenu de cet instant, il doit y avoir quelque chose qui permet à ce rêve de se réaliser maintenant, à la réalité de ce moment de se manifester, qui vous permet d’être présent, de connaitre ce moment. Et, évidemment, VOUS ÊTES CELA (ce « quelque chose »).
Donc, en ce moment même, je vous demande de ressentir, de rechercher en vous pour savoir si vous pouvez comprendre le simple fait que vous êtes la réalité fondamentale de ce moment. Quelle que soit la forme de ce moment, la réalité qui est autour de vous. En d'autres termes, pouvez vous saisir le simple fait que vous existez… « Existez » n'est peut-être pas le mot juste mais pouvez vous saisir le simple fait que « Vous Êtes » ?
Votre être ? Votre présence ? « Ce à travers quoi » toutes ces choses sont perçues en ce moment, même ma voix, pouvez-vous le ressentir ? C'est quelque chose très immédiat. Je vous demande de diriger votre attention au centre de votre attention, loin de perceptions sensorielles, pas même de porter votre attention sur quoi que ce soit, ni sur ma voix, ni même sur l'image de l'écran, oui... qui est encore là ? Vous êtes toujours en train de percevoir cela, mais ce que je vous demande de faire, c'est de mettre toute votre attention sur le fait que vous êtes conscient.

On pourrait dire que la conscience se retourne vers l’attention elle-même. Donc, la conscience, ce qui auparavant était placée sur les perceptions des sens, se retourne maintenant. Et la conscience, qui avant était occupée par toutes sortes de choses, y compris les pensées – qui sont aussi des choses - la conscience se retourne vers elle-même et réalise l’état de présence… Cette présence non-manifestée et éternelle qui est à la base de l'expérience que vous faites actuellement.
Vous le savez déjà - je l’ai déjà mentionné dans “Nouvelle Terre” – que, à Delphes, dans le temple antique d’Apollon en Grèce, on trouve une inscription qui, je crois, est toujours là « Connais-toi toi-même ». Ce qui est beaucoup moins connu c’est que dans ce même temple on trouve une autre inscription qui remonte à deux milles cinq cents ans. On trouve aussi l’inscription «Tu es ». Quoi ? Vous êtes quoi ? Vous êtes. C’est ce qui est inscrit. Alors, quand vous lisez ou entendez ceci, soit vous comprenez, soit vous comprenez pas. Si vous comprenez, ça vous arrête pour un instant et vous vous dites « oh ! », parce que à ce moment-là, ces deux mots conduit votre attention sur l’attention elle-même. Ou on pourrait dire également que ces deux mots dirige votre attention vers la conscience, vers le fait que vous êtes conscient. Autrement dit, vous vous reconnaissez comme la conscience non-manifestée et éternelle. Pas ceci ou cela, mais le fait que vous êtes, tout simplement.

Et c’est ce que les sages anciens ont indiqué il y a deux milles cinq cents ans - et c’est épatant, n’est-ce pas ? N’est-elle pas merveilleuse cette inscription dans le temple « TU ES » ? Vous ne pouvez pas comprendre cette vérité avec le mental de la même façon que vous ne pouvez pas non plus comprendre la vérité de ce que je vous dis avec le mental, parce que le mental, l’esprit conceptuel, cherche à interpréter ce « tu es » : « Qu’est-ce que peut bien vouloir dire ça - tu es - ? » ; « Il doit y avoir un mot ou une phrase qui manque dans cette inscription ! » mais en fait il s'agit seulement de la vérité de ce que vous êtes, la vérité du « JE SUIS ». Parce qu’on le réalise seulement en reconnaissant la vérité de « tu es », c'est à dire de « je suis », et ceci n’est pas un concept du tout. C'est une vérité qui n’a rien à voir avec la pensée. Ceci ne peut être reconnu qu'au delà de la pensée. Donc, ce à quoi je fais allusion ici dans notre méditation, c’est la possibilité de devenir conscient d’un niveau plus profond de « qui vous êtes » qui n’a rien à voir avec votre histoire personnelle ni avec vos pensées. Et lorsque vous réalisez que vous êtes essentiellement cette conscience inconditionnée qui est sans forme, et que vous vous rendez compte que vous êtes essentiellement la lumière de la conscience - ce que Jésus a nommé la lumière du monde -, quand vous vous rendez compte que « vous êtes cela », et pas seulement une fois, pour ensuite passer le restant de votre vie en disant : « oh !  J'ai eu cette grande expérience d'éveil il y a dix ans ! J'ai réalisé qui j'étais mais actuellement je ne m’en souviens plus ! ». Non.

Il est bon d’entendre ou de voir que c’est possible de vivre, d'exister simultanément sur deux niveaux : Le niveau du monde manifesté, là où il y a des choses qui réclament votre attention et dans lequel vous devez agir dans le temps – votre situation de vie – vous devez régler ceci ou cela mais sans en être consumé. Cela est un destin terrible si vous êtes complètement consumé par les circonstances de votre vie actuelle mais c'est un attrait très puissant !
Mais il s'agir d'être capable d’être simultanément conscient de la conscience pure (ou l’état d’être ou le « je suis ») pendant que vous réglez vos affaires quotidiennes de manière permanente...

J’observe les gens, la façon dont ils se perdent si facilement et en permanence dans tout ce qui se manifeste à chaque instant. « Je dois m’occuper de ceci ou je dois m’occuper de cela. Je dois téléphoner… » Bien sûr que vous avez des affaires à régler mais est-ce que vous êtes en train de vous y perdre ? Est-ce que vous vous perdez dans ce monde ? Est-ce que vous vous perdez dans votre mental, car ça revient au même. Car vous éprouvez le monde en tant que votre mental, et c’est de cet état dont vous avez besoin d’être épargné (selon la terminologie chrétienne) parce que les les chrétiens utilisent ce terme « être épargné », « sauvé », « le salut ».
Mais épargné de quoi ? Épargné d’être perdu dans le monde, dans votre mental c’est cela le sens du mot « salut ».
Malheureusement, la plupart des religions ne le comprennent plus et ils ne le comprennent plus depuis des siècles. En fait ils ont mal compris ce qu'est le Salut. Le salut est la vérité qui vous libérera. C'est encore une autre chose que Jésus a dite « la vérité vous libèrera ». Il y a rajouté quelques mots « Sachez la vérité et la vérité vous libérera ». Vous devez connaitre la vérité. Qu’est-ce que c’est la vérité ? La vérité c’est ce que vous êtes ou ce que vous êtes en-deça de la forme. C'est la vérité de « je suis ».

Et alors vous existez dans deux dimensions simultanément et vous êtes toujours dans le domaine du monde, en vous occupant des choses, des événements, en pensant aux choses et en ayant des relations avec d'autres êtres humains - mais à l'arrière-plan de votre vie, pour ainsi dire, vous avez ce niveau de présence consciente, ou nous pourrions dire que vous connaissez votre être véritable en tant que votre essence pure et essentielle, votre « êtreté », votre présence essentielle, en-deça de toutes les choses qui arrivent sans cesse. Alors vous pouvez mener une vie harmonieuse.

Alors, votre vie se réalise complètement mais elle peut seulement se réaliser si vous ne recherchez plus votre accomplissement dans les choses de ce monde - l'emploi, les relations, les finances, la complétude ou quoi que ce soit d'autre, les possessions, l'accomplissement. Aucune choses de ce monde ne dure finalement comme beaucoup d'entre vous le savent déjà, comme beaucoup d'entre vous en ont fait l’expérience.

Ainsi, la vie se réalise lorsque vous êtes conscient de votre être essentiel, du 'je suis’ – qui n'a rien à faire avec le mental. C'est juste un espace de conscience, qui constitue la base de votre vie - et ensuite vous vous occupez des choses sans vous perdre dans les choses et puis vous vivez dans cet état de conscience, cet état de conscience spacieux ; vous le manifestez dans vos interactions avec d'autres gens.
Cela a une grande importance et ne se réalise seulement si vous arrêterez de vous servir des gens soit comme des sources possibles d'accomplissement, soit comme des menaces – ce qui est très normal dans ce monde. Si vous n'êtes pas aligné sur cette dimension plus profonde en vous, vous considérerez les autres personnes comme une source d'accomplissement.

Autrement dit, vous voulez qu'ils fassent quelque chose pour vous. Ou alors vous regardez les autres personnes comme une menace, ils s’attaquent au sens de ce que vous êtes. Donc, soit vous avez peur des autres, soit vous les désirez. Il y a du désir ou de la peur et évidemment, les relations ne peuvent pas bien fonctionner. Il y a d’inévitables conflits, tant que vous vivez dans cet état de conscience parce que l'autre personne recherche aussi quelque chose en vous, par désir, ou vous perçoit comme une menace.
Alors, seulement, quand vous ne cherchez plus l'accomplissement en autrui et dans les choses de ce monde, les choses de ce monde et les autres personnes, vous pouvez vraiment en ressentir un véritable plaisir, mais vous pouvez seulement le ressentir quand vous êtes aligné sur votre être essentiel plutôt que sur les choses ou les gens.

Ainsi, l'accomplissement se trouve dans… les mots sont très inadéquats pour exprimer ceci, l'accomplissement donc se trouve dans votre « être » essentiel, en ce moment même - peu importe si vous êtes dans un palais ou en prison. L'accomplissement se trouve en vous. L'endroit ou la situation où vous vous trouvez actuellement n’a aucune importance. Peu importe aussi si vous avez échoué complètement dans toutes vos tentatives dans la vie ou si vous avez eu beaucoup de réussite aux yeux de tout le monde. Çà aussi n’a rien à voir avec la conscience vers laquelle je pointe des panneaux indicateurs.

Et quel soulagement, n’est-ce pas ? Et bien, ça vous soulagera davantage si vous avez échoué dans la vie, car si vous avez vraiment réussi, alors il est fort probable que vous ne participerez même pas à cette méditation !
Vous devrez alors attendre encore quelques années jusqu'à ce que tout s’effondre autour de vous, parce qu’il n'y a rien qui dure dans ce monde manifesté. Et puis la vie se réalise, parce que le moment présent est maintenant… nous revenons à ce portail essentiel - que nous appelons « le moment présent » – et c’est essentiellement le sens de « je suis ». Ce sens de « je suis » est le sens plus profond du « Maintenant ». C'est l'espace conscient dans lequel le tout se produit. Ça vient et ça s'en va et ça vient et ça s'en va, et ça vient et ça s'en va. Ainsi de suite. L'accomplissement se reconnait comme ce que vous êtes. L'accomplissement se reconnait comme la présence même qui est à la base de tout ce que vous connaissez dans le domaine de la forme, et en vous en tant que le monde. C'est ainsi.
En Inde, ils appellent ça « la joie d'être conscient ». La joie d'être conscient. Être. 'Sat' en Sanskrit. ‘Sat Chit Ananda’. Cela signifie : la connaissance et joie d'être conscient. Cela signifie : la connaissance de l'accomplissement profond d'être conscient. Et essentiellement, vous êtes cela.
Et de manière secondaire, vous êtes n'importe quelle personne qu’il vous arrive d'interpréter dans votre existence actuelle. Votre existence actuelle sur cette planète. Et qui sait quel rôle vous êtes en train d’interpréter actuellement ? Soit vous interprétez un rôle très tragique, ou soit vous interprétez un rôle comique, ou comme pour la plupart des gens, c'est une combinaison des deux. C'est le rôle que vous interprétez. Votre nom. Vos circonstances. Votre situation de vie. Mais qui êtes vous derrière tout cela, au-delà de tout cela ? Vous connaissez-vous comme le « je suis » ? C'est tout.
Voilà, c'est notre médiation pour aujourd'hui.
Et je vous encouragerais à ne pas vous hâter de vous éloigner de cette forme-ci et à vous lancer tout de suite dans toutes les choses de votre vie dont vous devez vous occuper.

Mais, en même temps que vous vous occupez des choses dans votre vie, restez conscient de votre vrai vous qui est toujours en arrière-plan. Restez conscient d'être conscient. Reconnaissez et ressentez cet état de conscience. C’est un peu comme lorsque je ramasse quelque chose, il y a de l’espace en arrière-plan. Et il y a non seulement l'action qui se produit mais aussi la paix en arrière-plan de votre vie. Et puis, la façon dont vous vous occupez des choses est aussi paisible.

Si vous n'êtes pas aligné avec cet état de conscience en vous, alors la façon dont vous vous occupez des choses ne peut pas être paisible, parce que vous vous faites bouleverser très vite et vous réagissez très vite et du coup, vous contribuez aux problèmes du monde. Même si vous êtes en train de parler de quelque chose de spirituelle.

Si vous ne vous occupez pas des choses paisiblement, vous contribuez aux problèmes du monde. Ainsi, vous ne faites pas partie de la solution, mais vous faites partie du problème. Ainsi, quelle magnifique chose de voir que la façon la plus naturelle de vivre est d'être aligné sur ce que vous êtes et la façon erronée c’est d'être débranchée de vous-même.
Le monde se trouve dans un tel désordre parce que des millions de gens vivent de cet état erroné, cette folie, ou ils se sont séparés d’eux mêmes. Ainsi, c'est pour cette raison que nous sommes ici et avant que je ne vous dise au revoir, partageons un moment de quiétude.

Soyez bien.

Soyez présent et n'oubliez pas que... VOUS ÊTES !


Traduction française de la vidéo d'Eckhart Tolle “Live Meditation Broadcast”, du 26 juin 2011.
Traduction de Michael Morris, que nous remercions.
Vu sur Facebook.

mercredi 2 novembre 2011

samedi 15 octobre 2011

• Rencontre avec Navyo - Petit Mas, octobre 2011


Ici et maintenant : l'oeuvre sacrée

Vendredi 7 octobre 2011 :


Samedi 8 octobre :




Dimanche 9 octobre :





Merci au site L'éveil.org d'avoir effectué cet enregistrement et de l'avoir rendu disponible.
Voir aussi le programme du Petit Mas pour les rencontres à venir.

Site de Navyo.

jeudi 6 octobre 2011

• L'immédiateté radicale - Peter Fenner



Dans un de ses articles, publié dans un ouvrage collectif, Peter Fenner écrit sur Douglas Harding qu'il rapproche de Longchenpa, le grand maitre dzogchen.

L'immédiateté radicale

Le mystique anglais Douglas Harding parle d'une manière particulièrement compréhensible des dimen?sions visuelles de cet espace ouvert en employant la notion de « ne pas avoir de tête ». Nous ne faisons jamais l'expérience de notre propre tête de la même manière que nous la faisons avec celle des autres. A la place de notre tête, il y a un espace qui est l'univers que nous expérimentons. Comme l'écrit Harding : « Il ne s'agit ni d'un sujet à controverse, ni d'une subtilité philoso?phique, ni d'une auto-hypnose, mais de la vision pure et simple d'un VOIS-QUI-EST-ICI au lieu d'un PENSE-QUI-EST-ICI [...] Il n'y a d'expérience présente que dans une tête absente et vide. » Notre propre tête est une construction théorique que nous déduisons du fait que nous ressemblons aux gens qui apparaissent dans le champ de notre expérience.

Si notre torse et nos membres apparaissent dans ce champ visuel, notre tête, elle, n'apparaît jamais comme un objet direct de perception. Comme le dit Harding : « Mais il y a un seul endroit où aucune de mes têtes n'ap?paraîtra jamais, c'est ici "sur mes épaules", où elle vien?drait masquer ce Vide Central qui est ma vraie source de vie. » Bien sûr, nous pouvons dire que l'existence de notre tête, en tant que porte pour nos perceptions olfac?tives, visuelles et auditives, peut être confirmée en ten?dant le bras et en touchant une masse qui semble repo?ser sur nos épaules, mais, comme le dit Harding : « Lorsque, en tâtonnant, je me mets à chercher la tête que j'ai perdue, non seulement je ne la trouve pas ici, mais en plus je perds la main qui explorait ; elle aussi esl absorbée par ce gouffre au centre de mon être . » A la place où notre tête serait, il y un espace qui est l'univers tel que nous l'expérimentons. En conséquence, d'après cette perspective, nous sommes l'univers. Comme l'écrit encore Harding : « Cela n'est absolument Rien et pour tant c'est Tout, la seule Réalité, et pourtant une absence [...]. Il n'y rien absolument rien d'autre. Je suis chacun et personne "... »

Longchenpa utilise le terme ouverture (shunyata) pour connecter l'Union Ultime à la large et puissante rivière de la sagesse bouddhiste contenue dans la tradition de la Perfection de la Sagesse (Prajnaparamita). Dans un langage qui rappelle le fameux texte bouddhiste, les Sûtras du Cœur, Longchenpa écrit que la « nature de l'ouver?ture n'est pas séparée des apparences phénoménales ». Les Sûtras du Cœur eux-mêmes le disent : « La forme est ouverture et l'ouverture elle-même est forme. L'ouverture ne diffère pas de la forme et la forme ne diffère pas de l'ouverture. Ce qui est forme est ouverture et ce qui est ouverture est forme. »

Nous sommes nulle part et partout en même temps

Cela signifie qu'il n'y a pas de séparation entre ce qui est dévoilé (le monde phénoménal) et le champ ouvert qui rend possible le dévoilement de n'importe quel univers. L'espace ouvert est le champ dans lequel toutes les choses se manifestent, durent et se détériorent, exactement de la manière dont elles le font. En fin de compte, il est indiscernable du champ expérimental. Il est ce qui se produit en lui. Comme le dit Harding : « L'espace est les choses qui l'occupent. » Cet espace ouvert ne peut être créé puisque cela équivaudrait à créer l'univers. En outre, vu qu'il n'y a jamais un seul moment où l'espace ouvert n'existe pas, c'est un concept vide de sens. En réalité, l'espace ouvert dévoilé n'existe pas. C'est pourquoi des philosophes bouddhistes, tel Nagarjuna, disent que l'expérience de la vacuité est, elle-même, ouverture immatérielle.
L'une des conséquences de l'immédiateté, c'est qu'il n'y a pas d'acte de perception. Comme le disent égale?ment les Sûtras du Cœur :

« Dans la sphère de l'ouverture, il n'existe pas d'yeux, ni d'oreilles, ni de nez, ni de langue, ni de corps ou d'esprit, et il n'y a ni formes, ni sons, ni odeurs, ni goûts, ni objets matériels ou objets de l'esprit . »

Puisqu'il n'y a pas de perceptions, il n'y a personne qui perçoit, pas plus qu'il n'y a d'objet de perception. Comme l'écrit Harding : « En fait, ces formes colorées se manifestent en toute simplicité, débarrassées de toutes les nuances fabriquées comme proche ou lointain, ceci ou cela, m'appartenant ou pas, perçu par moi ou bien offert à ma vue. Toute dichotomie - toute dualité de sujet et d'objet - disparaît, complètement démentie par la réalité présente. » Cela n'a plus de sens de dire que le monde est dehors ou dedans, car l'espace ouvert n'est ni extérieur ni intérieur. Il n'y a rien qu'il ne dévoile ; il ne peut donc être à l'intérieur, à moins que rien ne soit à l'extérieur. De la même manière, il ne peut être à l'extérieur puisque tout ce qui se trouve à l'intérieur est dévoilé par cet espace. De même, puisqu'il n'existe ni extérieur ni intérieur, on ne peut dire que cet espace soit large ou petit, dilaté ou contracté, caché ou révélé, ici ou là.
En plus, comme l'ici ou là n'a pas de sens dans cet espace ouvert, on ne peut pas davantage faire l'expérience de la distance. Le sentiment d'être plus proche de certaines choses et plus éloigné d'autres est une illusion créée par la double croyance que les choses restent constantes en taille, même lorsque leurs dimensions changent, et qu'elles peuvent s'obstruer entre elles. En conséquence, étant nous-mêmes l'espace, nous ne sommes pas localisés à l'intérieur de cet espace." 

La sagesse sans contenu, Peter Fenner, dans La transmission spirituelle, Le relié.

mardi 4 octobre 2011

• Tout est parfaitement bien comme c'est - Neelam



Qu'est-ce qui vous semble important de nous dire au sujet de votre expérience de ce qu'on appelle l'éveil ?

Tout d'abord, il y a ce niveau de confiance qui se manifeste. Avec le temps on commence à faire confiance à l'enseignement tel qu'il est. Ensuite, il y a eu une reconnaissance. A l'un des satsangs j'ai demandé à Papaji si je pouvais venir m'asseoir près de lui; et quand je me suis retrouvée là, j'ai réalisé que tout ce qu'il disait était vrai. En cet instant quelque chose à lâché prise. Quelque chose a cessé de chercher.
   Je me souviens être allé dîner ce soir-là avec mon mari de l'époque, et avant de partir, j’ai senti monter une peur terrible, une peur de mourir. Néanmoins, nous avons décidé de sortir et d'aller dîner. Sur le chemin du retour, trois jeunes Indiennes se sont approchées de moi et sans rien dire, chacune m'a remis une petite fleur. Cela m'a brisé le coeur, quelque chose s'est ouvert. Je suis rentrée à la maison, je me suis assise et j'ai décidé de laisser venir cette peur.
   Ce qui est arrivé s'est produit en un éclair, mais prend beaucoup de temps à décrire. Il y avait cette peur de mourir et il y avait ce désir de se précipiter chez Papaji et de rester assise à ses pieds. Je me sentais prête à m'abandonner. La pièce a disparu; en cet instant tout ce que je pouvais voir avec mes yeux a disparu. Et il y eut cet immense repos totalement impossible à décrire. Je n'ai pas de mots pour cela.
   J'ignore combien de temps cela a duré. Il n'a a pas de souvenir du temps. Je me souviens seulement de l'après expérience, la reprise de conscience de ce corps, de cet endroit où j'étais assise. Il y avait une incroyable félicité, une incroyable joie, qui est seulement un effet secondaire; cela n'a rien à voir avec la vraie réalité; il y avait aussi cette profonde reconnaissance que tout est bien comme c'est. On s'occupe de tout. Tout est parfaitement bien comme c'est.
   Cette expérience a changé ma vie. Je ne peux pas dire que quoi que ce soit avait changé à la surface, mais à l'intérieur tout était différent. Il n'y avait plus ce point de référence auquel j'avais l'habitude de m'identifier, qui est ce corps. Ce point de référence était devenu conscience pure. Il n'y avais plus rien, plus personne. (...)

D'autres on décrit des expériences similaires qui ne durent pas. 

Cela n'a jamais changé. Ce qui change c'est l'expérience extérieur. L'état béatifique finit par disparaître. C'est une expérience parmi d'autres qui se produit dans la conscience. Mais la simplicité et la clarté du repos dans la conscience, cela ne change pas.

(...)
Alors il n'y a rien à 'obtenir'.

Tout ce qui est 'obtenu' finira par s'en aller. Si vous avez de la chance, vous obtiendrez ce que vous désirez, et puis un jour cela s'en ira, n'est-ce pas ? Mais il y ace désir très pur de libération qui est en fait le mouvement même de la conscience. Parce que tout ce que veut la conscience, c'est retourner à son état naturel, voyez-vous. C'est ce qui se produit. Rien d'autre ne se produit.

Extrait Femme ordinaires, Sagesse extra ordinaire, le visage féminin de l'éveil, de Rita Marie Robinson, Éditions Le Lotus d'Or.

Vu sur l'excellent site Conscience sans objet

lundi 3 octobre 2011

• Rencontre avec Monko - Petit Mas, septembre 2011


25 & 25 septembre 2011


24 septembre :


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25 septembre :


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Merci au site L'éveil.org d'avoir effectué cet enregistrement et de l'avoir rendu disponible.
Voir aussi le programme du Petit Mas pour les rencontres à venir.