lundi 25 novembre 2024

• Moi, la Source, je suis Pure et Totale Conscience

Écoute, grand être ! Tout ce qui existe dans l'univers animé et inanimé, toutes les expressions et les significations ne sont que Pure et Totale Conscience. Elle est immuable et n'a jamais été sujette au changement : même si on veut l'altérer, sa nature ne bouge pas d'un iota.

Écoute, grand être ! Moi, la Source, je suis Pure et Totale Conscience, et comme tout est Pure et Totale Conscience, en dehors d'Elle rien n'existe.
Tous les phénomènes ni ne cessent ni ne disparaissent jamais ; leur nature est la clarté qui jamais ne s'éloigne de l'Essence. Ceux qui, conditionnés par le désir et se basant sur le principe de la cause et de l'effet recherchent à réaliser la Réalité qui n'a jamais bougé ne transmettent pas mon enseignement.
L'Esprit a la nature du ciel : il n'a pas de limites et son espace n'est pas sujet à diminution. L'Esprit qui a la nature du ciel ne peut être trouvé et la même chose s'applique à la nature de toute l'existence.
La dimension de la vacuité et l'espace du ciel ne sont rien d'autre que la Pure et Totale Conscience au-delà des concepts et libre d'entraves.
L'Essence non-née au-delà des concepts est le Dharmakaya. La Conscience qui jouit de sa propre nature est le Sambhogakaya. L'émanation de la Conscience qui à travers l'esprit bénéficie aux êtres est le Nirmanakaya.
Parce que ma nature transcende les concepts et ne peut être subdivisée, la dimension ultime des phénomènes émane de moi et en elle, seule la condition pure et totale est établie. Comme ma nature est sans obstacles et imprègne toute chose, elle est la demeure céleste de la sagesse dans l'espace lumineux : seule y réside la sagesse spontanée.

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Puisque moi, la Source, suis parfaitement réalisé depuis l'origine, n'enseigne pas qu'il est nécessaire d'agir ! Si tu enseignes à tes disciples qu'il faut agir, ils seront affligés de la maladie de l'effort et ne permettront pas à la sagesse spontanée de se manifester et tomberont dans l'erreur de vouloir corriger la Conscience Pure et Totale et d'altérer la condition fondamentale. De tout temps, tous les phénomènes qui ont émané de moi sont la condition naturelle de la sagesse s'élevant d'elle-même.
Écoute grand être ! Tout ce qui existe dans le monde animé et inanimé se manifeste comme ma nature, est pur dans la dimension ultime des phénomènes et apparaît sous de multiples formes afin d'enseigner (auto-libération).
Cependant une fois qu'il n'y a plus de dépendance aux objets passés, on ne s'efforce plus de travailler sur leurs causes dans l'espoir d'un fruit (plénitude). Cet état au-delà du désir octroie la réalisation spontanée de la Perfection inhérente : il n'y a aucun sens à chercher à créer ce qui existe déjà depuis toujours.
Comme tous les phénomènes sont la condition naturelle inébranlable, vouloir accéder à cette « condition naturelle » n'a pas de sens.
Je suis la Source primordiale, la Conscience Pure et Totale. Tout ce qui se manifeste à partir de moi est aussi Conscience Pure et Totale. « Pure » car mon essence est complètement pure depuis toujours ; « Totale » car j'ai toujours imprégné toutes les choses ; « Conscience » car mon essence, étant clarté a toujours été Conscience.

Tantra fondamental du Dzogchen Semdé : "Künje Gyalpo", commenté par Chögyal Namkhai Norbu.

vendredi 22 novembre 2024

• Une brèche soudaine dans le système mental - Marion

 

La réalisation du Soi est une brèche soudaine dans le système mental qui montre alors très clairement la nature de la réalité : il n'y a pas 2, tout est le Soi.
Cette évidence d'Amour clairvoyante est soudaine et hors espace temps.
Dans l'espace temps, elle va maturer et se déployer progressivement dans l'organisme.
Mais l'illumination n'est jamais personnelle, ce n'est pas le personnage qui s'éveille.
Cette évidence est souvent difficile pour le mental qui cherche sans cesse à s'accaparer toute chose ou évènement.
Aussi le personnage "je" ne devient pas sage.
C'est notre nature de sagesse qui transparaît progressivement au sein de l'organisme qui abandonne toute forme de désir propre et s'en remet au Soi qui œuvre en Connaissance.
Je ne deviens pas illuminé.
C'est notre nature de lumière qui inonde naturellement et de plus en plus l'organisme tandis que les concepts de bien ou de mal sont vus comme de simples pensées.
Je ne deviens pas la joie.
C'est la joie de l'évidence que ce que je suis demeure intouché et plénitude qui infuse doucement au sein de l'organisme.
Je ne deviens pas l'amour.
C'est l'évidence du non deux, l'Amour même qui vient brûler les impressions de séparation au sein de l'organisme et qui le fait par là-même exprimer de plus en plus cet amour avec les autres et l'humanité entière sous forme de service, aide, compassion, sourire...
Je ne deviens pas la paix.
C'est notre nature intouchée et libre des phénomènes qui permet de traverser la vie existentielle et ses difficultés avec beaucoup plus de paix intérieure lorsque l'organisme accepte de s'appuyer sur cette réalité essentielle.
Marion
Youtube : au cœur de l'être, Marion
Instagram : marion.renault

vendredi 15 novembre 2024

• La Conscience-Présence est l'état originel primordial - Nisargadatta Maharaj

 

Soudain Maharaj demanda : Quelle est la différence entre "Conscience-Présence" (Awareness en Anglais) et "conscience individuelle" ( consciousness en Anglais), s'il y en a une ?

Il fit observer que la Conscience-Présence est du domaine de l'Absolu, et donc au-delà des trois Guna, ou principe de manifestation (Gunatita) ; alors que la conscience individuelle, identifiée, est quelque chose qui est nourri et limité par le corps de nourriture, le corps physique. 

Lorsque ce corps de nourriture est détruit, cette conscience disparaît également.

Attention ! Personne ne meurt cependant - le corps, fait des cinq éléments retournent aux éléments lorsqu'ils sont sans vie, et la conscience, qui était soumise  (aux caractéristiques et limitations) des trois Guna, s'en retrouve libérée.

La Conscience-Présence est l'état originel primordial, antérieur au concept d'espace-temps, n'ayant besoin d'aucune cause, d'aucun support.

Elle est tout simplement. 

Cependant, dès que le concept d'être conscient se manifeste dans cet état originel d'unicité, le sens du "Je suis" apparaît, provoquant une condition de dualité. 

La conscience "Je suis" est une forme, un reflet de la Conscience-Présence à la surface de la matière. Il n'est pas possible d'évoquer "Je suis", conscience d'être, en dehors de la Conscience-présence ; il ne peut pas y avoir de reflet du soleil sans le soleil. Par contre, la Conscience-Présence, absolue est aussi sans la conscience "Je suis". 

Dans le sommeil profond, par exemple, il n'y a pas de conscience (elle se repose), mais la Conscience-Présence est  là, car au réveil, nous sommes conscient d'avoir dormi ; mais seulement au réveil.

Maharaj ne nous permet jamais d'oublier que c'est la conscience " Je suis"  est notre constante et que c'est l'attention continue portée à son  flux qui nous amène à la Conscience Absolue - la Source de toute existence, Celle qui est la joie de l'amour de la vie.

Selon Maharaj, la conscience d'être conscient est déjà un mouvement vers la Conscience-Présence absolue. 

Le mental de par sa nature même, est extraverti et a toujours tendance à chercher la source des choses dans le monde des choses. Lorsqu'il est dirigé vers la Source intérieure, c'est presque comme le début d'une nouvelle vie. La Conscience-Présence remplace la conscience identifiée. Le "Je suis", qui est une pensée dans la conscience, cesse. Dans la Conscience-Présence, il n'y a pas de pensée. La Conscience-Présence absolue est la Source de la conscience. 

Maharaj suggère que c'est un excellent exercice spirituel que de s'asseoir tranquillement et observer ce qui vient à la surface du mental. Ce que nous appelons les pensées sont comme des ondulations à la surface de l'eau. Les pensées conduisent toujours à l'identification ou à la condamnation ; elles sont le produit d'idées préconçues et font obstacle à la compréhension réelle. Tout comme l'eau est sereine lorsqu'elle est exempte d'ondulations, l'esprit est serein lorsqu'il est exempt de pensées, lorsqu'il est passif et pleinement réceptif.

Dans le miroir de votre mental, dit Maharaj, toutes sortes d'images vont apparaître, rester un certain temps et disparaître. Regardez-les aller et venir en silence. Soyez vigilant, sans attirance, ni rejet. Il est important de ne pas être impliqué. Cette attitude de témoin silencieux aura pour effet, progressivement, de chasser toutes les pensées inutiles, comme des invités indésirables que l'on ignore. En étant ainsi en vous-même, c'est-à-dire dans le "Je suis", en observant le flux de l'esprit, sans interférer ni juger, en tant que témoin impartial, l'inconnu "profond" sera encouragé à remonter à la surface de la conscience et à libérer ses énergies inutilisées pour vous permettre d'accéder au mystère de l'origine de la vie.


Conseils de Sri Nisargadatta Maharaj, recueillis par Ramesh Balsekar.


Vu sur la page FB :

https://www.facebook.com/nisargadattamaharajfrancophone


mercredi 13 novembre 2024

• Pour le libéré il n’y a « personne d’autre » - Ramana Maharshi

 

Ce livre est un résumé magistral de la voie rapide et non duelle, de la pratique, des questionnements, de l’investigation et de l’arme redoutable qu’est le «Qui suis-je ?» et que le Sage manie ici en maître incontesté.

«Vous êtes le mental ou pensez que vous l’êtes. Le mental n’est rien d’autre que pensées… Ce qui se passe quand on fait une quête sérieuse du Soi, c’est que la pensée-je en tant que “pensée” disparaît, quelque chose d’autre venu des profondeurs vous envahi et cela n’est pas le “je” qui commence cette recherche.»

La voie de la connaissance c’est quand on se dépouille de l’ego et que l’on s’installe naturellement dans une conscience éveillée et suprême du Soi – notre véritable nature.

La quête du Soi dont parle Ramana est, selon ses propres mots, «une méthode directe et rapide car, au moment où vous entrez dans un processus de quête de soi et d’aller de plus en plus profond, le vrai Soi attend là pour vous mener jusqu’à Lui… Dans ce processus, tous les doutes et toutes les discussions sont automatiquement abandonnés, tout comme les soucis sont oubliés quand on s’endort.»

Dans l’ego et dans l’identification, le «je» demeure – l’identification aux choses, aux objets, la vision est limitée, conflictuelle. Dans le Soi, «Je», toute identification a disparue, ne demeure que le pur «Je suis», «Être, Conscience, Félicité».



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Extraits publiés avec l'aimable accord des Éditions Acccarias-L'Originel :

Svâmi Madhavatirtha : Quels livres devrais-je lire pour l’étude, et pour la réflexion sur les Écritures sacrées [svadhyâya] ?


Râmana : Le Soi est le vrai livre. Vous pouvez le lire où vous voulez. Personne ne peut vous enlever ce livre. À chaque fois que vous pensez à lui, tournez-vous vers le Soi. Par la suite, vous pouvez lire ce que vous voulez.


S. M. : Lorsque nous sommes assis près de vous, dans quelle condition notre mental doit-il être afin de recueillir tout le bénéfice de votre présence ?


R. M. : Gardez votre mental en paix. C’est assez. Vous obtiendrez une aide spirituelle assis dans cette pièce, si vous restez tranquille. Sachez que le but de toute sâdhanâ, de toute pratique spirituelle est, en finalité, d’abandonner toute pratique. Quand le mental est calme, le pouvoir du Soi sera expérimenté. Le Soi est omniprésent, si le mental reste tranquille, vous commencerez alors à en avoir l’expérience.


S. M. : Qu’est-ce qui est mieux pour moi : regarder vos yeux et votre bouche, ou m’asseoir en fermant les yeux et me concentrer sur une chose, une pensée en particulier ?


R. M. : Concentrez-vous sur votre propre vraie nature. Que les yeux soient ouverts ou fermés, peu importe. Le Soi est partout présent où que vous tourniez votre regard. Si vous voulez méditer, faites-le sur le « Je » qui est en vous. C’est le Soi. Comme Il est sans yeux, il est inutile d’ouvrir ou de fermer vos yeux. Quand vous atteignez la réalisation du Soi, toutes les idées préconçues sur le monde disparaissent. Quand vous êtes assis dans une pièce, n’êtes-vous pas la même personne que les fenêtres soient ouvertes ou fermées ? Peu importe vraiment que l’activité sensorielle et mondaine se poursuivre ou non.


S. M. : La pratique spirituelle de la recherche du Soi peut-elle se poursuivre que l’on soit dans la maison ou en dehors ?


R. M. : Dites-moi, êtes-vous dans la maison ou la maison est-elle en vous ? Soyez là où vous êtes ; Be as you are.


S. M. : Alors je peux rester dans la maison ?


R. M. : Non. Je veux dire que vous devez être dans votre propre vraie nature [sva-bhâva]. Vous n’êtes pas dans la maison. La maison ainsi que le monde entier sont en vous.


S. M. : Les fruits du karma accomplis lors d’une naissance, doivent-ils être subis lors de la naissance suivante ?


R. M. : Êtes-vous jamais né maintenant ? Si vraiment vous ne l’avez pas été, alors pourquoi penser à la prochaine naissance ? En vérité, les fruits de nos actions ne nous perturbent pas [pour un libéré], seul le sentiment de croire que l’on est l’auteur de l’action crée la souffrance et la servitude. L’idée de croire que nous accomplissons ou n’accomplissons pas l’action est fausse.

Pensez : qui est l’agissant du karma ?


S. M. : Si les sâdhus, les grandes âmes, enseignent l’humanité, ce serait une très bonne chose.


R. M. : Pour le libéré il n’y a «personne d’autre», donc rien de tel que de se mêler aux autres.


S. M. : Que signifie « Âtman svayam prakâshsa » [le Soi resplendit par sa propre Lumière.] ?


R. M. : Comme le soleil n’a jamais vu l’obscurité, de même le Soi n’a jamais vu l’ignorance. Le Soi est inconnaissable, mais on peut en avoir l’expérience par l’aparoksha anubhâva [l’expérience par la perception directe].

Cela est appelé svayam prakasatva, [être illuminé].


S. M. : Si l’individu devient la « forme » de l’Absolu, alors « qui » goûtera au bonheur de cet Absolu ? Pour y goûter, il doit demeurer une petite partie de séparation [viyoga], comme l’abeille qui goûte et savoure le miel.


R. M. : Le bonheur de l’Absolu est celui de notre propre vraie nature [sva-rûpa]. Celle-ci n’est pas née ou créée par quoi que ce soit. Le plaisir, lequel est créé, sera sûrement détruit. Le sucre étant insensible, ne peut pas donner son propre goût, aussi l’abeille doit-elle garder une petite distance afin de le savourer. Mais l’Absolu est Connaissance et Conscience. Il ne peut donner sa propre Félicité, comme sa nature ne peut être comprise sans avoir atteint cet état [de réalisation du Soi].


S. M. : Qu’en est-il d’amener sur terre une nouvelle race, toute d’intelligence et de sagesse ?


R. M. : Tout ce qui doit arriver dans le futur doit être compris comme impermanent. Apprenez plutôt à bien comprendre ce que vous êtes maintenant afin de ne plus avoir besoin de penser à l’avenir, à une nouvelle race, etc.


mardi 12 novembre 2024

samedi 9 novembre 2024

• L'illumination n'est pas un paradis - Chögyal Namkhai Norbu

 

Quand tous nos obstacles ont été surmontés, et que nous nous retrouvons dans un état de présence totale, la sagesse de l'illumination se manifeste spontanément sans limites, tout comme les rayons infinis du soleil.
Les nuages se sont dissous, et le soleil est enfin libre de briller à nouveau.
L'illumination n'est rien d'autre que l'état au-delà de tous les obstacles, de la même façon que du sommet d'une très haute montagne on voit toujours le soleil.
L'illumination n'est pas un paradis ou un lieu spécial de bonheur, mais c'est en fait la condition au-delà de tous les concepts dualistes, y compris ceux du bonheur et de la souffrance.

mercredi 6 novembre 2024

• Regarder de ce coté-ci vers l'esprit - Tsoknyi Rinpoché

Laissez-vous devenir cet espace qui accueille toute expérience sans jugement.

Il vous faut retourner vers l'intérieur votre attention qui est dirigée vers l'extérieur et il vous faut regarder de ce coté-ci vers l'esprit.

Cette manière de regarder de ce coté-ci vers l'esprit signifie se reposer dans la clarté installée en elle-même et sans obstacle.
Après avoir détaché tous les liens de la passion, de l'agression, de l'orgueil etc, demeurez dans l'état de rigpa qui se produit de lui-même et qui est une clarté non-interrompue, clarté cristalline, comme le soleil brillant dans le ciel.
Ne pas être piégé par ceci ou cela, mais demeurer dans la clarté ininterrompue de tout ce qui se produit est appelé l'état de rigpa qui se produit de soi-même.
La manière de faire ça consiste simplement à tourner doucement votre attention vers l'intérieur, sans regarder profondément à l'intérieur, mais juste tourner votre attention de l'extérieur vers l'intérieur d'une façon très légère.
Le moment où vous reconnaissez cet état est la bénédiction de toute la lignée.