lundi 22 mars 2021

• Rentrer à la maison - Michèle Cocchi & Jacques Vigne


Le fil directeur de cet ouvrage : du dépassement de la dépendance psychologique à la plénitude non-duelle.

L’être humain, au fil de son existence, perd en général progressivement sa liberté. Il est de façon imperceptible de plus en plus piégé par toutes ses émotions. Nous sommes en fait « dépendants » de ces émotions réactualisées souvent de façon insidieuse dans l’instant que nous vivons.

Cet ouvrage qui décrit un chemin intérieur vers l’être aborde différents aspects théoriques et pratiques visant à lâcher les dépendances d’une façon fondamentale. Les vécus de dépendance induisent de fortes limitations dans le quotidien des sujets. La qualité de la thérapie analytique libère ainsi la personne de l’emprise envahissante de ses fixations négatives, anxiogènes et culpabilisantes. Par sa prise de recul, elle se désidentifie progressivement de tout ce qui a un impact négatif

pour faciliter son contact à son être naturel.
La voie lumineuse du détachement de toute référence nous ouvre à ce qui est, à la réalité de la vie. Apprécier l’instant pour s’ouvrir à l’essentiel.

L’ouverture à l’advaita-védânta est au cœur de ce livre. Cette approche donne accès à l’Être totalement libre, là où l’attachement et la dépendance n’ont plus lieu d’être...

Les réflexions exprimées ne s’inscrivent dans aucune religion, mais dans une spiritualité dépouillée, où l’esprit se contente de lâcher les codifications et les références. Provenant de la quiétude, elles vous amèneront à la paix intérieure.

Extrait publié avec l'aimable accord des Éditions Accarias l'Originel :

 Méditons maintenant sur la chance d’être Ce par quoi, ce qui est, est. On s’aperçoit que la maladie du phénoménal se plaque sur l’océan de la conscience, elle en détourne la lumière, qui n’est que reflet de l’océan de Conscience cosmique, du « Je Suis », selon l’évolution de notre approche. La vie en nous absorbe tout. Je suis alors libre du phénoménal, bien que celui-ci fasse partie intégrante du Tout cosmique. C’est l’éveil intérieur de « celui qui voit », libre de l’esclavage engendré par les peurs du phénoménal. Il s’agit de la libération de l’emprise de mises sous dépendance, de références, de concepts, de pseudo-buts, de fixations... du domaine du manifesté.

Une blessure était cependant toujours au sein du soi séparé, se traduisant par la nostalgie d’un bonheur, d’une paix vécus lors de l’expérience du « Je » de la « Conscience infinie », et recherchée par le « je » du soi-séparé fini. Ce sera justement en lâchant les dépendances, les pensées, les références, les perceptions, les sentiments, les sensations... lors du dévoilement de l’Être que la joie sans objet se révélera.

C’est la voie sans voie ;

Ramana Maharshi parlait d’investigation du Soi, de « s’immortaliser dans son Soi », le mental se faisant réabsorber dans sa source. Ramana Maharshi (1879-1950) est un des plus grands sages védântins de l’Inde moderne. Il atteignit la compréhension de l’Ultime Réalité, l’illumination. Il vécut en ermite dans les grottes de la montagne Arunachala, au sud de l’Inde, à Tirunnamalai, près de Madras. Ramana adorait la montagne d’Arunachala comme une manifestation de l’Être suprême. Arunachala procure par ses qualités mystiques effectivement une pro- fonde expansion intérieure à ceux qui l’approchent et elle est reconnue comme un des hauts lieux spirituels de l’Inde.

La vie dans le monde est le fonctionnement total de la Conscience, dont l’individu n’est qu’une manifestation dérisoire et illusoire. Ancré dans la plus profonde intériorité, on transcende alors la conscience conceptuelle – connaissance déployée dans les Écritures. 

Le « Je Suis » : Espace dans sa vastitude, et sa subtilité est expérience directe sans nom ni forme. En tant qu’Espace ici et partout ailleurs, il n’y a plus nulle part où aller.

S’y ancrer ! Seul l’Esprit est Un, de toute éternité. Rien n’est, mais « Tout est Un ».
Je Suis « le Tout » là où « Tout est », sans séparation.

Il n’y a pas de dualité
— L’autre n’existe pas.
« Seul l’Absolu, l’Un est », sans qualités.

Seul le Un est et il n’y a pas d’autre. Il n’y a rien à faire. « Tout est là dans l’instant » : puisqu’il n’y a rien, et « Tout est » de toute éternité. Il ne se passe rien. Toute dépendance quelle qu’elle soit n’a donc pas de raison d’être. Certains védântins emploient l’expression : « Rentrer à la maison ». Cette expression est en fait impropre puisque rien ne se passe, qu’il n’y a ni lieu ni espace. C’est comme si en ayant recours à une concrétisation d’un abstrait qui au fond n’existe pas, pourrait faciliter la « compréhension » mais en fait de quoi ? Tout en nommant ainsi un lieu qui n’est pas, là où l’autre (alors qu’il n’y a pas d’autre) ferait partie de « notre » possessivité (qui n’existe pas non plus) et de « notre » intériorité (ce qui supposerait une extériorité) − alors que Tout est Esprit, éternel et cosmique. Tout est Un dans Cela que Je Suis, c’est l’expression de l’Infini en soi.

« Sa nature est Conscience » 

La Conscience se révèle progressivement, sans l’intervention de l’intellect dans le par-delà d’un au-delà, qui nous échappe ; étant l’expression tangible de l’Infini, l’expansion de la Conscience se manifeste sur terre en demeurant dans le Principe de la vie, qui absorbe tout en lui- même, en l ’« Être-Esprit ». Visualisons l’image là où le « Je Suis » est le guide, le chemin de vie qui par maturation conduit l’être limité vers l’Être souffle infini. En s’y ancrant, s’installant dans son corps de silence grâce à un processus de mûrissement, l’espace intérieur se retrouve tout entier envahi par sa paix.

C’est de cette communion dans cet état de paix que l’Infini émerge, et se révèle comme « Je » « Esprit » « Je Suis », miroir-reflet du Je cosmique. Nous sommes à un point de rencontre avec l’Infini que l’on est, immergés dans l’Infini trésor intérieur là où, Je Suis Un, avec tout le non-différencié de l’océan cosmique. Il s’agit de seulement tout lâcher et de s’abandonner.

vendredi 19 mars 2021

• ll n'y a que ça - Rose Roes

"Soudain, il n'y a que ce qui est là, ce qui bien sûr a toujours été le cas… Le libre arbitre et le choix sont considérés comme un libre arbitre apparent et un choix apparent. Vouloir se sentir mieux ou changer disparaît. La liberté réside dans ce qu'elle est et est déjà complète." 

Rose Roes

jeudi 18 mars 2021

• Quel désarroi pour celui qui cherche - Rose Roes

 

Il n'y a pas des corps séparés. On pense il y a mon corps et c'est séparé des autres corps, non, c'est un, c'est une seule soupe, c'est une seule énergie.

Rien n'est solide, c'est que de l'énergie, il n'y a pas des personnes individuelles. 

Ce n'est pas non plus des corps connectés, il n'y a pas de connexion, quand on pense je suis connecté à l'autre ou à je ne sais quoi c'est toujours la dualité, il n'y a pas de connexion. Rien n'est séparé. Tout est un.


C'est tellement convaincant qu'il y a un moi, avec d'autres personnes dans le monde, qu'il n'est jamais remis en question. La recherche d'un meilleur moi, d'un monde meilleur semble être le seul moyen. Mais que se passe-t-il s'il est remis en question? Tout ce en quoi vous avez cru, tout ce à quoi vous vous êtes accroché va faiblir.


Lorsque le « je » s’effondre, il est immédiatement clair que rien ne s’est produit, qu’il ne se passe rien de toute façon. Il est clair que le « je » n’a jamais existé nulle part, que tout n’est qu’apparence, rien n’est solide. Il est là, et il ne l’est pas. Tout est si normal, si exactement comme il est. Et il a toujours été comme ça.

Chaque complication disparaît, rien n’a de sens, c’est tout.

C’est si simple, et la beauté de cela est qu’il est impossible de le dire.

La chute n’est pas un événement, c’est seulement dans l’histoire qu’un processus semble se produire au fil du temps.

Le libre arbitre et le temps sont perçus comme une illusion. Rien n’est réel.


Les circonstances semblent bien réelles. Les émotions semblent être une réaction à cela. Les actions semblent provenir de décisions et les réactions d'autres personnes semblent influencer votre comportement. C'est tout un rêve.

Il n'y a pas de temps, donc il n'y a pas de conséquences. 

Rien n'est réel, ce n'est qu'apparemment réel. Il est apparemment là et il ne l'est pas en même temps.

Il n'y a pas de circonstances, car il n'y a pas de monde.

Il n'y a que ce qui est, littéralement. S'asseoir dans une pièce, regarder la télé, marcher dans une rue, chagrin. Il n'y a personne, donc il n'y a pas non plus d'autres individus. Seuls les corps apparents. Les réactions ne sont que des mots prononcés d'une certaine manière par personne. Les émotions sont sans cause ni effet, elles sont exactement ce qui est, sans raison.

C'est très simple, normal et facile. La vie est juste ce qui est, pour personne. Elle est sauvage et merveilleusement gratuite Incroyable.


Ça n’a rien à voir avec un mode de vie.

Ce n’est pas la liberté sans émotions ni douleur.

Ce n’est pas quelque chose que tu peux atteindre.

C’est une question de perte.


Ce n'est pas savoir, aucune indication. Rien n'est important ni significatif. Les raisons et les explications ne sont que dans l'histoire, elles perdent leur sens.

Tout apparaît (apparemment): la marche, les pensées, un train. C'est ça. Tout est simple comme ça. Faire du vélo le long de l'autoroute, c'est seulement le long de l'autoroute. Rien ne provoque l'excitation étonnée, il est là, pour personne 

Quelle merveille sans mot, quelle liberté

Rien n'est nécessaire, rien n'a besoin d'aller nulle part, car c'est tout. Il est complet en soi, quoi qu'il en soit.

Il n'y a pas de début, pas de fin, pas de cause et d'effet, pas de dedans et pas de dehors, pas de bien ou de mal, seulement dans l'histoire.

Il y a de la douleur et ce n'est pas là. Incompréhensible et en même temps si simple et direct.

Quel miracle ouvert et ineffable. 


Quel désarroi pour celui qui cherche. Pour moi c’est un mystère, et pourtant c’est un secret de polichinelle. Dans l’histoire apparente rien ne change. La tension survient ou non.

Et pourtant tout est si différent, impossible à décrire.


Tiré du site de Rose Roes :

https://www.rosemarijnroes.nl/


mercredi 17 mars 2021

• La méthode directe - Ramana Maharshi

Question : Quelle est la différence entre méditation (dhya¯na), et investigation (vicha¯ra) ?


Sri Ramana Maharshi : 


La méditation implique le maintien de l’ego. Il y a alors l’ego et l’objet sur lequel il médite. C’est la méthode indirecte. 

Quant au Soi, il est seul. 

Lorsque l’on cherche l’ego, c’est-à-dire sa source, l’ego disparaît. 

Ce qui reste est le Soi. Cette méthode est directe.