Namkhai Norbu Rimpoché, Dzogchen - l'état d'auto-perfection, Editions Les Deux Océans, Paris, France.
Tenzin Wangyal, Les prodiges de l'esprit naturel, Le Seuil, Point Sagesse, Paris, 2000.
Namkhaï Norbu - Le cycle du jour et de la nuit L'essence du Dzogchen - Ed. JC Lattès 1998.
Jusqu'à présent, nous avons tous tourné dans le grand océan de souffrance qu'est le samsara. Longtemps, nous avons expérimentés une souffrance très intense et nous avons erré à travers les six royaumes l'un après l'autre. Ainsi, nous avons dû endurer des souffrances inimaginables pour naître et mourir. Et la raison de tout cela est qu'à cause de notre ignorance, nous n'avons pas compris la nature de notre propre conscience éveillée. (...)
Certains grands méditants disent que la nature de l'esprit est difficile à saisir. Ce n'est pas difficile du tout. L'erreur, c'est de ne pas comprendre la méditation. Il n'est pas besoin de chercher la méditation et il n'est pas besoin de l'acheter. Il n'est pas besoin de la faire et il n'est pas besoin d'aller la chercher. Il n'est pas besoin de travailler à la méditation. Il suffit de demeurer dans l'état qui autorise la libre émergence de tout ce qui peut apparaître dans l'esprit. (...) Quoi qu'il survienne dans l'esprit, il suffit de demeurer sans artificialité, calmement et sans vaciller sur tout ce qui se produit. Joie et félicité viendront sans effort. Lorsque la pratique du Dharma semble difficile, c'est simplement le signe de nos propres fautes et souillures.Certains grands méditants ne demeurent pas, comme cela est nécessaire, sur l'esprit lui-même mais recherchent inutilement l'esprit ici ou là. En regardant et cherchant de la sorte ici ou là, l'esprit n'est pas compris. C'est l'erreur de ne pas comprendre le sens réel. On n'a pas besoin de regarder et de chercher ici ou là. Demeurez simplement sur l'esprit qui regarde et qui cherche ici ou là. (...)
Toutes les pensées qui apparaissent en vous, bonnes ou mauvaises, subtiles ou grossières, quelle que soitla manière dont elles surgissent, sont l'énergie naturelle sans entrave de la conscience éveillée. Aussi ne cherchez pas de fautes. N'acceptez pas, ne rejetez pas. Maintenez sans saisie ce qui directement survient et se libère spontanément. Maintenez la simultanéité de l'émergence et de la libération.Peu importe quelle sorte d'activité vous faites, agissez sans penser, avec aise et spontanéité. Sans saisir, demeurez détachés et libres. Sans fixer aucun objet, conserez la fluidité. Inné, s'écoulant, s'écoulant. S'écoulant, s'écoulant sans cesse. Restez détendus, dans la compréhension de l'absence de nature propre inhérente à toute chose.
Les yogis qui pratiquent cette conscience éveillée instantanée ont peu de besoins. Bien qu'il y ait de nombreux Dharmas à étudier, il n'est rien qui ne se ramène à la conscience éveillée. Aussi arrêtez les activités du Dharma et alors, la conscience éveillée instantanée devient très facile. Cela est très dangereux pour le Samsara. C'est le plus grand destructeur de la confusion. Cela mène rapidement à la bouddhéité et cela accomplit promptement notre propre bien et celui d'autrui. (...)Connaissant ce point essentiel, vous devez être diligents dans la pratique de la conscience éveillée. La vie est facilement gaspillée en distraction, aussi est-il vital de se prémunir contre la distraction. Voilà tout ce que j'avais à dire"
Extrait d'un texte de Patrul Rimpoché, in La simplicité de la Grande Perfection, trad. James Low, Editions du Rocher (1994) 1998, pp. 125-129.
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