L'obtention du "corps d'arc-en-ciel"
Au cours d'un enseignement qu'il donnait à Bodhgaya, Kounou Lama raconta que, vers le milieu des années quarante, il se trouvait au Kham où il accomplissait une retraite. Son lieu de résidence était une maison à deux étages ; il habitait le premier et le second était occupé par un Occidental qui, chose très rare à cette époque, pratiquait lui aussi le bouddhisme. Tous deux recevaient alors des instructions d'un lama Nyingmapa, Khèmpo Shènga. Kounou Lama et les gens des environs avaient pris l'habitude d'appeler l'étranger le "Sahib", reprenant le terme respectueux utilisé par les Indiens à l'égard des Occidentaux.
Qui pouvait être ce Sahib ? D'où venait-il ? Je ne sais pas si Kounou Lama l'a précisé. Peut-être était-ce quelqu'un qui avait fui l'Inde pendant la Seconde Guerre Mondiale, peut-être était-ce un missionnaire - il y en avait quelques uns au Kham - qui était entré dans le bouddhisme tibétain...
Toujours est-il qu'il arriva que, pendant plusieurs jours, personne ne rencontra le Sahib. Finalement, quelqu'un fit remarquer que, depuis sa fenêtre, on apercevait des arc-en-ciel dans sa chambre. Intrigués, Kounou Lama et quelques autres montèrent à l'étage, ouvrirent la porte et, effectivement, à la place du Sahib, ne virent que des arcs-en-ciel ! Ils secouèrent ses vêtements, d'où s'échappèrent encore de petits arcs-en-ciel, tombant en pluie! Du Sahib, il ne restait que les ongles et les cheveux.
C'est ce qu'on appelle l'obtention du "corps d'arc-en-ciel", un résultat extraordinaire de la pratique qui aboutit, au moment de la mort, à la dissolution du corps en arcs-en-ciel.
Bokar Rinpoché - Tara, le divin au féminin - Éditions Claire-Lumière
4 commentaires:
Cela me fait penser à une histoire en Inde. C'était un temple où m'avait conduit une femme ermite.
Elle me dit que ce temple avait été construit en mémoire d'un maître. Ce dernier trouvait que ses disciples ne faisaient pas assez d'efforts. Il leur dit que s'ils continuaient ainsi il s'en irait. Il piqua une colère et demanda qu'on le laissa seul dans sa chambre. Au bout de quelques jours,les disciples qui étaient restés sur place, l'appelèrent, puis inquiets ouvrirent la porte.
Il n'y avait plus personne. La chambre était restée close et le maître avait disparu, dématérialisé...
Ils firent construire le temple.
au bout d'une vie d'ascèse il était capable de marcher sur l'eau. comment avez vous pu gacher ainsi votre vie, alors qu'il suffit d' une barque pour aller sur l'eau?
le vrai miracle, c'est de marcher sur terre, en pleine conscience.
Cher Marc, je ressens qu'il y a là quelque chose que vous n'avez pas bien saisi... Le "corps d'arc-en-ciel", s'il est réalisé, apparaît alors comme une marque de réalisation, en tant que fruit, non comme un but à atteindre et encore moins comme un pouvoir ordinaire auquel s'attacher.
L'histoire que vous mentionnez est connue, et bien que très justifiée, elle n'est pas du tout adapté dans ce contexte.
Si vous étiez face au Christ manifestant le "corps de lumière", ce serait assez déplacé de venir lui faire la remarque suivante : "le miracle n'est pas de voler dans les airs, le miracle n'est pas de marcher à la surface des océans ; le vrai miracle, c'est de marcher sur la terre" ! Mais devant autant d'incompréhension, il poserait sûrement sur vous un regard bienveillant, remplie de compassion...
aimer l'autre quelles que soient ses idées.au village des pruniers mon maitre crèe le néologisme-inclusivité, inclusiveness.merci de me le rappeler.multiples sentiers pour conduire au sommet , l'essentiel est d'en emprunter un et de s'y tenir.
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