Auditeur - Selon vous, vous ne pouvez pas conseiller de pratique spirituelle car il n'y a pas une personne pour la pratiquer. Que pouvez-vous dire à ceux d'entre nous qui n'ont pas connu la même expérience d'éveil que vous ? Que faisons-nous en attendant?
Suzanne Segal - Tant qu'il y a une action, il reste toujours quelqu'un qui agit. Mais ce n'est pas un "moi" qui décide ce qui doit être mis en oeuvre pour produire ladite action. Ainsi, je ne dis pas qu'il n'existe pas de pratiques spirituelles : il n'y a simplement personne pour les pratiquer. Tant qu'une pratique spirituelle repose sur une cristallisation de la notion de pratiquant, le résultat atteint sera un maintien voire une amplification de la croyance en un moi individuel séparé.
L'auteur non-localisable à l'arrière-plan de chaque action se montre de manière évidente. S'il vous apparaît comme une évidence de méditer, alors vous méditerez. S'il vous est évident de faire de la politique, alors vous ferez de la politique. Personne ne peut améliorer votre vie à votre place. Les pensées, les sensations, les actions ou les évènements ne se rattachent pas à une personne. C'est simplement ce qui est et a toujours été.
Extrait paru dans le numéro 53 (automne 1999) de la revue Troisième Millénaire
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