mercredi 30 septembre 2009

mardi 29 septembre 2009

• Eckhart Tolle & Andrew Cohen - interview audio

Interview d'Eckhart Tolle, menée par Andrew Cohen :

Frémissement à la surface de l'être
Un court extrait :


lundi 28 septembre 2009

• Un hommage à Ramesh Balsekar


Chers Amis,

C'est avec un coeur lourd que je vous écris pour vous dire que notre cher Ramesh nous a quitté ce matin à 9 heures, à son domicile, à Bombay.

Ramesh était véritablement un être extraordinaire. Sa vie réussie de banquier, d'auteur et d'enseignant spirituel a directement enrichi la vie de dizaines de milliers de personnes.

Ma rencontre avec Ramesh a été un moment décisif de ma vie, comme je suis sur que cela le fut pour beaucoup d'entre vous qui lisez ce message. Son esprit généreux, ouvert, sa présence pleine d'amour, et sa Compréhension spirituelle ont fait de lui l'un des véritables grands Sages du 20ieme siècle. Nous sommes véritablement béni de l'avoir connu, ... que ce soit en personne ou à travers son Enseignement.

Ramesh vit toujours. Bien que son corps retournera aux éléments cet après-midi, son esprit continuera de vivre à travers ses livres, et dans le coeur de nous tous qui l'avons connu et aimé.

Il y a vingt-deux ans, Ramesh est entré dans ma vie. Aujourd'hui, son corps quitte la vie. D'avoir pu cheminer auprès de lui toutes ces années durant, et d'avoir pu m'incliner à ses pieds a été pour moi la plus grande des bénédictions dans cette vie. Ce qui me manquera, c'est de ne plus pouvoir m'asseoir avec Ramesh, regarder un match de cricket avec lui, ou partager du chocolat, ou rire ensemble de plaisanteries qu'il lisait dans les journaux. Ce n'est pas la grandeur de l'homme qui me manquera le plus... sa grandeur demeure intacte malgré sa mort... ce sont les petites choses, les choses de la vie.

Beaucoup d'entre vous partageront avec moi la peine de la perte d'un être cher. Si vous prenez un moment pour considérer calmement cette peine, vous pourrez voir en elle le miracle de la Vie elle-même. Si cela se produit, ce sera réellement la Grâce du Gourou.

Avec beaucoup d'amour,

Wayne Liquorman (27/09/2009)

• Vous n'avez pas le choix d'être - Yolande


Vous n'avez pas le choix d'être.
Vous n'avez pas le choix, seulement l'illusion du choix.

Notre nature originelle est proche et le chemin vers elle, facile.

Tout ce que vous avez à faire, c'est de ne rien faire.

Votre vie, c'est d'être. Le faire arrive.

Où voyez vous une difficulté à vous souvenir que vous êtes ?

Vous êtes tout le temps.

Vu sur le nouveau blog de Yolande

mardi 22 septembre 2009

• La dernière ligne de défense de l'ignorance - Francis Lucille




Question : Au cours de mes méditations, lorsque le mental cesse de s'agiter pour faire place à un profond silence, je suis plongé dans un état de panique. Je n'arrive pas à m'expliquer cette peur soudaine de l'anéantissement qui s'empare alors de moi. Pourquoi est-ce que j'associe ce silence à la mort ? De quelle nature est donc ce silence ?


Cher Sylvain,

Cette peur soudaine de l'anéantissement est la dernière ligne de défense de l'ignorance, la peur à l'état brut. Lorsque cette peur vous sollicite, abandonnez-vous totalement à elle, sans la moindre restriction mentale ou corporelle. D'une part vous ne risquez rien. vous pouvez vous en assurer par l'usage de la raison. D'autre part vous ne le regretterez pas, je vous le promets. Laissez-vous emporter jusqu'au bout.

Bien amicalement,

Francis Lucille

dimanche 20 septembre 2009

• Rencontre avec Niina - Troisième partie

Villeneuve-Loubet, mars 2009
Troisième et dernière partie

La conscience, elle est TOUT dans sa manifestation,
RIEN dans son expression ultime.




tilidom.com



Un grand merci à Niina pour m'avoir autorisé à publier ce dernier extrait.

Visitez le site de Niina

vendredi 18 septembre 2009

• L'Illumination ne s'acquiert pas - Hsi Yun


QUESTION : « Quelle est la Voie, et que doit-on faire pour la suivre ?
RÉPONSE : « La Voie est-elle une chose objective pour que vous désiriez la suivre ? »

QUESTION : « Quels sont les enseignements transmis par les différents Maîtres pour pratiquer dhyâna et étudier la Voie ? »
RÉPONSE : « Il ne faut pas se fier aux paroles utilisées afin d'attirer les gens à l'intelligence obtuse. »

QUESTION : « Si ces enseignements sont destinés à attirer les gens d'intelligence obtuse, je n'ai pas entendu le Dharma destiné aux personnes de haute valeur. »
RÉPONSE : « Si ces personnes ont vraiment de hautes capacités, qui trouveraient-elles pour les diriger ? Si elles cherchaient à l'intérieur d'elles-mêmes, elles ne trouveraient rien de tangible ; elles trouveraient encore moins si elles cherchaient ailleurs. Vous ne devriez prêter aucune attention à ce qui est désigné comme Dharma dans les enseignements destinés à d'autres, car, quelle sorte de Dharma est-ce là ? »

QUESTION : « Ne devrions-nous donc rien chercher du tout ? »
RÉPONSE : « Voilà un point de vue qui, si vous l'adoptez, vous épargnera un gros effort mental. »

QUESTION : « Si toute chose se trouve ainsi éliminée, est-il possible qu'il n'y ait rien ? »
RÉPONSE : « Qui enseigne qu'il n'y a rien ? Quel est ce rien ? D'après votre question, vous voulez « chercher » quelque chose ? »

QUESTION : « Si la recherche est inutile, pourquoi dites-vous que nous ne devons rien éliminer ? »
RÉPONSE : « Ne cherchez pas, cela suffit. Qui vous dit d'éliminer quoi que ce soit ? Regardez la Vacuité, juste en face de vous. Comment feriez-vous pour l'éliminer ? »

QUESTION : « Ce Dharma se révèlera-t-il semblable à la Vacuité, si je l'obtiens ? »
RÉPONSE : « Quand vous ai-je dit que la Vacuité était semblable ou différente de quoi que ce soit ? Je vous ai parlé de « Vacuité » en manière s'expédient temporaire, mais vous, vous raisonnez en prenant cet expédient à la lettre. »

QUESTION : « Estimez-vous qu'il ne faut pas raisonner ainsi ? »
RÉPONSE : « Je ne vous en empêche pas, mais le raisonnement est lié à l'attachement. Lorsque apparaît l'attachement, la sagesse disparaît. »

QUESTION : « N'est-il donc pas permis à l'attachement d'apparaître à propos de notre recherche du Dharma ? »
RÉPONSE : « Si aucun attachement n'apparaît, qui pourra distinguer ce qui est vrai de ce qui est faux ? »

QUESTION : « Où était l'erreur dans les questions que je viens de poser à votre Révérence ? »
RÉPONSE : « Vous êtes l'un de ceux qui ne comprennent pas ce qu'on leur dit. A propos de quoi parlez-vous d'erreur ? »

QUESTION : « Tout ce que vous avez dit jusqu'ici n'était que réfutation, aucune de vos paroles n'était une indication sur la nature du vrai Dharma. »
RÉPONSE : « Il n'y a pas trace de confusion dans le vrai Dharma, mais, par votre question, vous créez la contusion en vous-même. Quel « vrai Dharma » cherchez-vous donc ? »

QUES'T'ION : « Puisque ma question a fait naitre la confusion, quelle réponse votre Révérence donnera-t-elle à mon problème ? »
RÉPONSE : « Observez les choses telles qu'elles sont et ne vous préoccupez pas d'autrui. Considérez l'exemple d'un chien furieux qui aboie après tout ce qui bouge ; il aboie de même après les feuilles et les herbes agitées par le vent. »

QUESTION : « De tout ce que vous venez de dire, il ressort que le mental et le Bouddha sont un, mais il ne m'apparaît pas clairement quel mental est le Bouddha ? »
RÉPONSE : « Combien de mentals avez-vous ? »

QUESTION : « Est-ce le mental ordinaire ou le mental spirituel qui est le Bouddha ? »
RÉPONSE : « Comment pouvez-vous avoir un mental ordinaire et un mental spirituel ? »

QUESTION : « Suivant l'enseignement des Trois Véhicules, nous avons ces deux mentals. Pourquoi votre Révérence a-t-elle une autre opinion ? »
RÉPONSE : « Si, selon vous, les Trois Véhicules distinguent nettement deux mentals, ils sont en désaccord avec la vérité. Vous n'avez pas encore compris. Toute conception de caractère objectif telle que : « la vacuité existe réellement », est forcément une altération de la vérité. L'ignorance a son origine dans ce genre d'erreur. Si vous parveniez seulement à surmonter les conceptions d' « ordinaire » et de « spirituel » vous vous apercevriez qu'en dehors du mental il n'y a pas de Bouddha. Bodhidharma, à son arrivée des Indes, enseigna uniquement que la substance de tous les hommes est le Bouddha, mais vous ne comprenez pas encore, et vous persévérez à penser en termes d' « ordinaire » et de « spirituel », vous permettez à vos pensées d'obscurcir votre mental en bondissant dans le monde des formes. Dès que vous commencez à réfléchir sur ce que je viens de vous dire, « le mental est le Bouddha », l'attachement commence, et vous retombez aussitôt dans différentes formes de réincarnation. Le passé sans commencement et le présent sont identiques. Les choses ne diffèrent pas entre elles. La compréhension de cette non-différenciation est l'Illumination complète et parfaite. »

QUESTION : « Quels sont les principes qui servent de base aux affirmations de votre Révérence ? »
RÉPONSE : « Quels principes cherchez-vous ? On se détourne du Mental cosmique dès qu'un principe est établi. »

QUESTION : « A quels principes faisiez-vous allusion à l'instant, à propos du passé qui se distend dans l'éternité sans se différencier du présent ? »
RÉPONSE : « Par votre recherche de principes, vous créez vous-même cette différenciation entre le passé et le présent. Si vous cessiez de chercher, comment pourrait-il y avoir une différence quelle qu'elle soit ? »

QUESTION : « Si l'un et l'autre sont identiques, pourquoi en parle-t-on séparément ? »
RÉPONSE : « Si vous n'aviez pas fait cette différence illusoire entre « ordinaire » et « spirituel », personne n'en aurait parlé. En réalité, de telles choses n'existent pas. Même le mental n'est pas vraiment le mental. Si vous constatez que tout cela n'est qu'illusion, où donc espérez-vous trouver quelque chose ? »

QUESTION : « Peut-être l'ignorance obstrue-t-elle la compréhension du mental, mais vous ne m’avez pas encore expliqué de quelle manière on peut s'en débarrasser. »
RÉPONSE : « Tout d'abord : permettre à l'ignorance de naitre et ensuite chercher à s'en défaire sont deux actes qui appartiennent à l'ignorance. L’ignorance n’a pas de fondement, en fait elle s’élève de vos distinctions. Si vous vouliez mettre fin à des concepts opposés tels que « ordinaire » et « spirituel », l'ignorance cesserait d’elle-même. Lorsque vous lui permettez de s’élever ou lorsque vous cherchez à la détruire, il n’y a rien, pas la moindre chose que l'on puisse saisir. C'est le sens de cette maxime : « En abandonnant tout, je trouverai certainement le Bouddha. »

QUESTION : « Puisqu'il n'y a rien de tangible, comment le Dharma peut-il être transmis ? »
RÉPONSE : « Il est transmis de mental à mental. »

QUESTION : « Si l'on utilise le mental dans ce but, comment peut-on dire que le mental n’existe pas ? »
RÉPONSE : « N'obtenir absolument rien, c'est ainsi que l’on évoque la réception de la transmission de mental à mental. La compréhension du mental suppose la réalisation qu'il n'y a ni mental ni Dharma. »

QUESTION : « S’il n’y a ni mental ni Dharma, qu’entendez-vous par « transmission » ? »
RÉPONSE : « En entendant parler de transmission de mental à mental, tout le monde s'imagine qu'il y a là quelque chose à obtenir. C'est pourquoi Bodhidharma a dit : « Lorsque l'on comprend la nature du mental aucune parole humaine ne peut circonscrire ni révéler cette Nature. L'Illumination ne s'acquiert pas, Celui qui l'atteint ne dit pas qu'il sait. Si je pouvais faire en sorte que le sens réel de cette parole vous apparaisse clairement, je doute que vous puissiez supporter la révélation d'une telle connaissance. »

QUESTION : « La vacuité qui s'étend devant nos yeux n'est-elle pas objective ? C'est alors, sans aucun doute, désigner le monde extérieur comme le lieu où l'on peut voir le mental. »
RÉPONSE : « Quelle sorte de mental pourrais-je bien vous dire de chercher dans le domaine objectif ? Si même je pouvais vous le montrer, ce ne serait là que sa réflexion. Si l'on regarde son visage clairement réfléchi dans une glace, ce n'est jamais qu'une image réfléchie. De quelle valeur sont ces idées dans la discussion ? »

QUESTION : « Si rien ne nous est révélé au moyen d'images réfléchies, verrons-nous jamais quelque chose ? »
RÉPONSE : « Aussi longtemps que vous vous occuperez de « moyen », vous dépendrez toujours de faux instruments. Quand réussirez-vous ? N'avez-vous pas entendu répéter : « Abandonnez toutes choses comme si rien ne vous appartenait, vous gaspillez vos forces à faire le fanfaron. »

QUESTION : « Les images réfléchies sont-elles dénuées d'existence pour celui qui comprend ? »
RÉPONSE : « Si rien de matériel n'a d'existence, comment une image réfléchie pourrait-elle avoir quelque utilité ? Attendez-vous que vos yeux soient ouverts pour cesser de marmonner en dormant ? On ne peut comparer en excellence le simple abandon de la recherche avec la plus grande érudition. Le sage est celui qui se place lui-même à l'écart de tout ce qui appartient au monde objectif. Il n'y a pas différentes sortes de mental et aucune doctrine ne peut être enseignée. »

Chacun des assistants se retira alors car il n'y avait plus rien à dire.

QUESTION : « Que doit-on entendre par « vérités de ce monde ? »
RÉPONSE : « Qu'attendez-vous de telles futilités ? Toutes choses sont pures par essence ; pourquoi utiliser dans la discussion des figures de langage erronées ? Celui qui est au delà des imaginations, celui-là atteint le détachement dans la sagesse. Chaque jour, en marchant, debout, assis ou couché, dans chacune de vos paroles, soyez détaché des objets du monde phénoménal. En parlant, ou simplement en clignant la paupière, que chacun de vos actes soit accompli sans attachement. Nous entrons maintenant dans la dernière des Trois Périodes et la plupart de ceux qui étudient la doctrine dhyâniste s'attachent aux sons et aux formes. Pourquoi ne font-ils pas comme moi ? Laissez aller chacune de vos pensées comme si elle était vide, comme si elle n'était que pourriture, ou pierre, ou cendre d'un feu depuis longtemps éteint, ou bien alors accordez-lui juste l'attention superficielle appropriée aux circonstances. Si vous n'agissez pas ainsi alors que vos jours sont comptés, vous serez destiné aux tortures de Yama. Retirez-vous complètement de l'être et du non-être (c'est-à-dire du monde phénoménal) ; que votre mental soit semblable au soleil qui voyage éternellement à travers le vide de l'espace et brille sans intention déterminée. Ce n'est certes pas une chose à laquelle on parvienne sans effort. Quand vous atteindrez cet état où il ne reste absolument rien à quoi se raccrocher, vous agirez comme agissent les Bouddhas et en parfait accord avec cette maxime : « La pensée doit jaillir d'un état de détachement total », car c'est l'état de votre pur Dharmakâya, c'est-à-dire de l'Illumination suprême et parfaite. Si vous êtes incapable de comprendre cela, bien que, par vos études, vos efforts douloureux et une vie d'ascèse, vous ayez acquis des connaissances étendues, vous ne pourrez malgré tout réaliser la nature de votre mental. Tout ce que vous ferez sera, pour ainsi dire, nuisible, et vous rejoindrez inévitablement la famille de Mara. Quel profit tirerez-vous de ce genre de travail ? C'est ainsi que Chili Kung disait : « Le Bouddha fut, primitivement, créé par votre mental ; comment pouvezvous maintenant Le chercher dans les écrits ? » Vous étudiez la manière de parvenir aux Trois Degrés de l'état de Bodhisattva, aux Quatre Degrés de la Sainteté, aux Dix Etapes progressives au Bodhisattva vers l 'Illumination ; mais même lorsque votre mental sera saturé de ces études, vous continuerez à établir des distinctions entre « ordinaire » et « spirituel ». Rester aveugle à l'évanescence des degrés qui s'étagent le long de la Voie équivaut à demeurer dans le monde des phénomènes qui apparaissent et disparaissent ».
« Son élan épuisé, la flèche tombe à terre. Qui sait si la vie que vous élaborez comblera vos espoirs ? Comme elle est éloignée de la Voie transcendantale d'où l'on atteint d'un bond la rive du nirvâna ! »
« C'est parce que vous ne ressemblez pas à l'auteur de ces lignes que vous insistez pour étudier les méthodes établies par les hommes d'un lointain passé, afin d'obtenir d'eux des connaissances et des raisonnements explicatifs. Chih Kung a dit : « Si vous ne rencontrez pas un Maitre véritable, ayant dépassé toutes les œuvres de ce monde, c'est en vain que vous étudierez tout le Mahâyâna ».

QUESTION : « Hui Neng était incapable de lire les sûtras, pourquoi a-t-il reçu la robe et été consacré patriarche ? Shen Hsui, l'Ancien, était le chef et l'instructeur de cinq cents hommes, il pouvait discourir sur trente-deux sûtras. Pourquoi n'a-t-il pas reçu la robe ? »
RÉPONSE : « Parce que Shen Hsui n'avait pas éliminé les imaginations, il n'avait donc pas transcendé les phénomènes. Il a obtenu dans la mesure de ce qu'il a pratiqué, mais tout ce qu'il avait acquis appartenait au monde des phénomènes. Par conséquent, c'est à Hui Neng, le 6e Patriarche, que le 5e Patriarche transmit le Dharma ; à l'instant de la transmission, Hui Neng atteignit la compréhension intuitive. La plus profonde pensée du Tathâgata fut ainsi secrètement transmise et c'est pourquoi le Dharma lui fut confié. Ne voyez-vous pas que l'enseignement essentiel du Dharma est la négation de l'existence absolue des êtres et des choses, mais cela même qui est impersonnel (dans l'Absolu) est individualisé (dans le relatif). On peut dire de celui qui est apte à comprendre cet enseignement qu'il est un vrai moine, car il est capable de mettre la doctrine correctement en pratique. Si vous n'ajoutez pas foi à cela, expliquez l'histoire de Wei Ming lorsque celui-ci se rendit au sommet de Ta Yu pour y rencontrer le 6e Patriarche. Ce dernier demanda à Wei Ming: « Pourquoi êtes-vous venu, est-ce pour la robe ou pour le Dharma ? » Et comme Wei Ming répondait : « Non pour la robe, mais pour le Dharma », le 6e Patriarche continua : « Concentrez vos pensées un moment, ne pensez ni en termes de bien, ni en termes de mal (c'est-à-dire : pensez sans attachement). Ming fit ainsi. Alors le 6e Patriarche lui dit : « Au moment où vous ne pensez ni en termes de bien, ni en termes de mal, à cet instant même retournez à votre état originel avant la naissance de vos père et mère ». Et Wei Ming, le temps de prononcer une syllabe, atteignit soudain à la compréhension intuitive de la Réalité. Se prosternant, il dit : « Maintenant je suis comme un homme qui boit de l'eau et découvre spontanément sa fraîcheur ou sa tiédeur. J'ai vécu parmi les disciples du 5e Patriarche, luttant inutilement pendant trente ans, c'est aujourd'hui seulement que je perçois mes erreurs premières ». Le 6e Patriarche répondit : « C'est ainsi, maintenant vous savez pourquoi Bodhidharma, à son arrivée des Indes, s'adressa directement au mental des hommes, afin qu'ils puissent percevoir leur nature réelle et devenir des Bouddhas, car il ne se fiait pas aux paroles. Lorsque Ananda demanda à Mahâ-Kâshyapa ce que « Celui que le monde vénère » lui avait transmis, à part la robe d'or, n'avons-nous pas vu comment celui-ci s'écria : « Aranda ! » et, à la respectueuse réponse d'Ananda, il poursuivit : « Jette à terre le drapeau du monastère, ce sera un exemple de la façon dont on doit traiter les Patriarches ». Le sage Ananda avait servi le Bouddha pendant trente ans. Parce qu'il était trop instruit, le Bouddha le grondait, disant : « Rechercher la connaissance pendant mille jours ne se compare pas à l'étude de la voie correcte durant un seul jour. Si vous ne l'étudiez pas, même une goutte d'eau sera difficile à digérer ».

jeudi 17 septembre 2009

• Lâcher le “dernier espoir” - Conversation avec Denis Marie

Échange avec Denis Marie

Vincent : J’ai eu l’expérience en 82, par des pratiques soutenues avec les lamas tibétains de ce que le lama de l’époque, qui était mon lama racine, nommait comme étant une « expérience de la vacuité des phénomènes ».
Cela a duré quelques mois où il était vu que les choses, les êtres, etc. étaient sans substance, une illusion vide de formes. Mais je ne l’expliquerai pas, car ce n’est pas explicable. La seule chose fût un grand rire et une certaine difficulté à prendre aux sérieux les soi-disant problèmes sérieux relationnels. Mais cette expérience fut pour moi plutôt la désintégration du sens du moi qui provoqua aussi une peur et un désir de retrouver ma vision normale afin de pouvoir fonctionner en famille, avec les autres, etc. (il me semble qu’à l’époque quelque chose n’était pas prêt à accepter cela ; le lama me dit de m’accrocher et d’aller au-delà. Voilà, j’abrège, tu comprendras.
La deuxième expérience, avec la rencontre avec Bernard, fut ce que j’appelle « intégratrice », car là tout baignait, il n’y avait pas « d’autres ». Même quand je parlais avec ma femme j’étais obligé de m’arrêter comme si je parlais avec moi-même et de même dans beaucoup de circonstances. Un sentiment d’amour était là, pour personne, mais de l’amour sentiment d’être total, entier, complet. Puis cela s’en est allé, mais ce fut sans importance, car cet écran blanc sur lequel venait s’inscrire toutes ces histoires demeurait.
Voilà, je te raconte cela pour mieux poser cette question.
Quand je lis ton recueil, c’est une immense joie de reconnaissance toute simple. Il n’y a rien à rajouter, seulement la reconnaissance de moi-même ! (naturellement j’ai traversé l’ennui et le désoeuvrement quand toutes les pratiques sont tombées d’elles-mêmes et le fait même de chercher quelque chose. Puis cela aussi comme tous les états passent).
Maintenant, quand je te lis je me dis, pardonne le terme, mais « merde » qu'est-ce qui manque ? En voyant bien aussi « que cette question est le manque même » et qu’elle apparaît sans autres conséquences de disparaître... et là je reste un peu abasourdi que tout soit là et pourtant... cet aspect duel est là, constaté, mais demeure !
Peux-tu me dire quelque chose sur ce que j’exprime et qui me fait dire à chaque fois « c’est là » et pourtant, il y a cette division.
Merci pour ta présence qui est un réconfort dans ce cri intérieur qui parfois nous submerge et me laisse impuissant, car là aucun contrôle, aucune volonté propre, aucun faire, ni ne pas faire, ne rien savoir, et tout ce qu’on a pu faire, penser, compris ne sert à rien...

Denis Marie : “Il faut bien comprendre que l'absolu inclut le relatif. Pour le ramener à l'éveil, cela signifie que la vérité en laquelle nous nous retrouvons autorise l'illusion d'exister.
L'un ne remplace pas l'autre.”

Je me permets de reprendre ces trois phrases. Je pense qu'elles répondent en grande partie à ton questionnement.
L'État initial est comme le ciel et rien n'échappe, ou n'est exclu de celui-ci. Il n'y a rien d'autre en dehors de cette Ouverture infinie.
La dualité s'exprime en son sein et n'a aucun pouvoir, aucune conséquence à son égard. Aussi, on s'en fout ! Ce n'est pas vrai !
L'État initial règne et c'est ce Règne en nous qui peut nous donner la certitude.
C'est exactement pareil que pour le silence ou pour l'immobilité. Le silence n'a pas besoin du moindre son pour exister.
Ainsi, les expériences sont comme des sons. Elles sont des manifestations au sein de la Nature absolue.
Aucune d'elles ne peut confirmer la Nature puisqu'elles en sont des “sous-produits”.
En fait, généralement, nous retenons l'émergence des expériences, alors qu'au contraire, nous devrions “retenir” leurs dissolutions.
Il y a beaucoup à réaliser dans cette réabsorption !
Sur le coup nous nous retrouvons démunis, voire orphelins, mais une fois cette dernière résurgence passée, nous nous trouvons ou reconnaissons en la qualité immuable qui ne varie jamais.
Il faut accepter de tout perdre, absolument tout, pour se voir nus, tel que nous sommes, et tel que nous l'avons toujours été.
L'éveil n'est pas une expérience et ce n'est pas une expérience qui le confirme. C'est ce qui vient à la suite et qui était déjà présent avant.
Nous sommes dévastés, perdus, sans référence, semblables à l'enfant, au nouveau-né qui est juste là, simple, empli de vie et de la présence qui l'anime.

À présent, tous les cinémas de l'adulte que nous sommes peuvent prendre place. Notre “référentiel” demeure “l'enfant”, “chez-nous”, car nous avons fait le tour de la question.

Vincent : Très juste, j’allais dire malheureusement, car ça, je le vois bien « L'éveil n'est pas une expérience et ce n'est pas une expérience qui le confirme. C'est ce qui vient à la suite et qui était déjà présent avant. »
C’est très vrai et je n’ai aucun attachement ni attente de ce que ces expériences furent, car j’ai bien vu que « je suis avant. ».
Et que le vide est forme et la forme est vide, cela aussi s’impose à mon regard ! Le film n’a aucune incidence sur l’écran blanc que « je suis » avant tout , il se déroule c’est tout !
Merci pour « La dualité s'exprime en son sein et n'a aucun pouvoir, aucune conséquence à son égard. Aussi, on s'en fout ! Ce n'est pas vrai ! » là ça palpite… de même « Notre “référentiel” demeure “l'enfant”, “chez-nous”. »

« À présent, tous les cinémas de l'adulte que nous sommes peuvent prendre place »
Ça aussi je vois, le jeu peut continuer comme il est , il ne créait aucune interférence sur notre Référentiel, on peut jouer et tout peut advenir cela n’a aucune importance, comme tu dis : on s’en fout !
Et oui nous avons fait le tour de la question...
J’ajouterai, avec un sourire d’humour qui exprimerait assez ma déconvenue (dans cet espace ouvert et souriant), et pourtant il y a Denis et son lit d’hôpital et boum ! (même si c’est une non-expérience, un non-état qui demeure après cette dernière expérience, état... et il y a Vincent… pas boum !
Ce que je veux dire c’est que Denis avant et après, même si rien a changé... tout n’est plus pareil et de là où il parle, Denis, même si c’est faux de le dire comme ça, Vincent n’y est pas ! Enfin, c’est ce qu’il s’imagine peut être, mais Denis avant ce qui s’est passé à l’hôpital et Denis après ça donne « l’éveil ordinaire ».
Donc, je suis mon seul refuge, ma seule autorité certes… mais ce refuge qui est moi-même peut prendre le visage de Denis après ce « déclic », appelons-le comme on veut ça ne change rien, mais « Cela » s’exprime en Denis, c’est bien qu’il se passe quelque chose.. peu importe le nom qu’on lui donne ou pas ! non ?
Excuse-moi d’insister, mais une chose pour moi est incontournable de là où je suis, c’est que même si c’est une reconnaissance de ce que l’on est et avons toujours été il y a là « quelque chose qui se dévoile, se révèle » et qui n’est pas actualisée en tout un chacun… car il y a bien ici, là où je suis, une constatation qui s’est actualisée en Denis et pas en Vincent, même si c’est « seulement une pensée qui m’en sépare » !
Là, voilà, j’y suis arrivé (sourire), j’essaye de dire qu’on a beau mettre des mots plus des mots… Denis « voit », il y a actualisation, et Vincent « voit lui aussi… mais comme un borgne » (sourire), la grâce ne s’est pas penchée encore sur lui. Alors il se dit oui, je comprends, oui j’ai vu certaines choses, oui j’ai eu certaines expériences, etc., etc., et que reste-t-il ? Rien.. Bon, il reste l’écran blanc et tu dis « Il faut accepter de tout perdre, absolument tout, pour se voir nus, tel que nous sommes, et tel que nous l'avons toujours été. » Alors là oui, je dis merveille... entre Denis et Vincent, Vincent c’est peut-être un malin et il ne veut pas tout perdre... mais ce cœur, lui, il n’aime que ça, il ne vibre que pour ça... et redit « merde » (dans la joie)... le marchand de sable il jette sa grâce comme bon lui semble ? Qu’est-ce que j’aimerais tout lâcher, tout perdre... mais même cela ne dépend même pas de moi… car cela apparaît et « je suis » avant. Parfois quand même il y en a ras le bol (ha ha ha) !

Merci infiniment de ta réponse très claire. J’ai voulu pousser le bouchon un peu plus loin, car parfois il y a dans ce que l’on vit un vent de folie, un paroxysme, un insaisissable, un quelque chose où s’il était en ce pouvoir de cet individu non-existant de s’y jeter les pieds joints pour boire la tasse, il le ferait. De toute façon, je n’ai aucun choix, là-dedans ça pousse, ça pousse, ça veut y aller, je ne sais pas où, mais ça y va...
Merci de m’avoir lu, de ta merveilleuse réponse et ma foi comme tu le dis « la Source à soif d’être bue » et bien qu’elle se boive jusqu’à ce que j’en sois ivre ! Merci de tout cœur.

PS : Bien que je n’ai posé aucune question, si ce que je dis t’inspire une réponse, n’hésite pas, car sache que d’ici l’écoute est totale, car cela fait un grand bien de le dire, de le partager et d’entendre des paroles de vie qui éclairent... ce chemin fort lumineux.

Denis Marie : Je vois que nous en sommes au “dernier bastion”, mais qui pourrait aussi bien porter le nom de “premier”.

Tout lâcher, à un certain stade, c'est lâcher le “dernier espoir” ou la “dernière crainte” (ou le premier espoir, la première crainte).

Je voudrais te dire : « Réveille-toi Vincent. Oublie tout. Ceci n'est qu'un jeu !

Il n'y a pas d'illusion, pas d'éveil. Il n'y a rien à gagner, rien à perdre.

Il y a juste “toi”, “Soi”, C'EST TOUT ! »

Vu sur le site de Denis Marie "Mystique ordinaire et contemplation"

mercredi 16 septembre 2009

• Week-end avec Jac O'Keeffe dans les Alpes-Maritimes

Jac O'Keeffe


Voici les pistes audios de la venue de Jac O'Keeffe dans les Alpes-Maritimes, le week-end dernier.

 

Samedi 12 Septembre 1

Samedi 12 Septembre 2



Dimanche 13 Septembre 1

Dimanche 13 Septembre 2

Dimanche 13 Septembre 3



Un grand merci au site
l'éveil.org, et à Laya, de nous offrir ces nouvelles perles de bonheur et d'avoir fait aussi vite pour les mettre en ligne.



mardi 15 septembre 2009

• Tout était un reflet de cette chose unique - Adyashanti

Adyashanti

Assis là, un de ces matins, il se passa deux choses, l'une après l'autre ; deux évènements en apparence très paradoxaux. La première, ce fut de constater spontanément que tout ne faisait qu'un. Pour moi, cela prit la forme d'un chant d'oiseau, un gazouillis dans le jardin et intérieurement, une question s'éleva : « Qu'est-ce qui entend le son ? » Je ne m'étais jamais posé cette question auparavant. Jai soudain réalisé que j'étais tout autant le son et l'oiseau, que celui qui entendait cet oiseau ; que le fait d'entendre le son et l'oiseau étaient les manifestations d'une seule et même chose. Je ne peux dire ce qu'elle est, sauf de dire que c'est une seule chose.

J'ai ouvert les yeux, et j'ai découvert que le même phénomène se produisait dans la pièce - le mur et celui qui voyait le mur étaient une seule chose. J'ai songé que c'était inouï et j'ai réalisé que celui qui avait cette pensée était une autre manifestation de cela. Je me suis levé et je me suis mis à me déplacer dans la maison en quête de quelque chose qui ne soit pas partie de l'Un. Mais tout était un reflet de cette chose unique. Tout était le divin. J'ai pénétré dans la salle de séjour. Au beau milieu d'un pas, la conscience ou la perception, s'évanouirent, objets matériels, physiques ou choses de ce monde.

En l'espace d'un pas, tout avait disparu. Ce qui s'éleva ensuite fut l'image de ce qui me semblait être un nombre infini d'incarnations passées, des têtes alignées les unes après les autres aussi loin que portait mon regard. Ma conscience comprit quelque chose du genre, « Mon dieu, je me suis identifié à diverses formes pendant un nombre incalculable de vies ! » A cet instant, la conscience - l'Esprit - réalisa qu'elle s'était identifiée à toutes ces formes au point de croire qu'elle était une forme jusqu'à l'existence actuelle.

Soudainement, la conscience n'était plus confinée à une forme, elle existait indépendamment. Elle ne se définissait plus par une forme quelconque, que ce soit celle d'un corps, d'un mental, d'une existence, d'une pensée ou d'un souvenir. Bien que j'aie vu cela, je pouvais à peine le croire. Comme si l'on m'avait fourré un million de dollars dans la poche et que je devais le regarder sans cesse pour en croire mes yeux. C'était cependant impossible à nier. Même si j'emploie le terme «je», il n'y avait aucun «je», seulement l'Un.

Ces deux expériences se produisirent simultanément, la seconde suivant de près la première. Lors de la première, je suis devenu l'unité de tout, et lors de la seconde, je suis devenu la conscience ou l'Esprit qui s'est éveillé totalement de toute identification, même de l'unité. Losque l'unité s'est estompée, cet état éveillé de base demeura, mais doté de deux aspects différents : je suis Tout, et je ne suis absolument rien. Voilà l'Éveil, la réalisation du Soi.

Extraits de Conscience pure et méditation véritable, Ariane Éditions

lundi 7 septembre 2009

• Tout est Conscience - Wayne Liquorman

UN

Lorsque advient une étincelle de Compréhension
Vous avez le cancer.

Cela va croître…

N’ayant de cesse que se substituer à vous

Jusqu'à ce que vous disparaissiez.


Ram Tzu




L’ENSEIGNEMENT

Avant de devenir un enseignant de l’Advaita, j’ai passé la plus grande partie de ma vie adulte comme homme d’affaire. Mon gourou, Ramesh S. Balsekar, est un banquier. Il a passé toute sa vie professionnelle à la Bank of India et finalement a pris sa retraite alors qu’il en était le président. Et je trouve plaisamment ironique qu’il ne m’ai rien laissé à vous vendre : aucunes techniques, aucune stratégies, pas de directives, aucunes promesses stipulant que si vous faites scrupuleusement ce que je vous dit, vous obtiendrez ce que vous cherchez. Ce qu’il m’a donné, ce sont ces simples indicateurs, pointant en direction de « ce qui est » et je vous en fais ici présent.
Dans le processus décrit dans ces pages — et il s’agit d’un processus très basique – l’accent est toujours mis sur l’examen et l’observation de ce qui fonctionne véritablement en ce monde. La plupart des gens ont le sentiment qu’ils sont auteurs de leur existence. Presque tous sont persuadés qu’ils sont responsables de la création de leurs pensées, de leurs sentiments et de leurs actions. Une sincère remise en question de cette assomption fondamentale débouche souvent sur une profonde révélation.

Je vous prie de garder à l’esprit qu’ici il n’est pas de doctrine, rien que vous deviez apprendre ou croire. Il s’agit d’un processus de questionnement, d’investigation et de découverte par vous-même. L’aperception qui pourrait en résulter n’est même pas quelque chose de quantifiable. Si elle l’était, je pourrais simplement vous dire ce que c’est, et vous pourriez vous emparer de ce savoir « quantifiable » et en faire l’apprentissage. Malheureusement, ce n’est pas possible.
Le processus de cet examen consiste à sonder en profondeur ce qui véritablement est à l’œuvre, à se pencher sur la nature de la force animatrice de toutes choses, y compris de ce composite corps/esprit humain que vous vous considérez être. L’Enseignement vous invite à demander : « De quoi est composée cette chose ? Quelle est-elle véritablement ? » La beauté de l’Enseignement, c’est qu’il ne vous fournit pas la réponse. Il n’y a pas de doctrine affirmant : « Ce que vous êtes vraiment est (remplissez le blanc) ». Cela dit, il y a des indices dans l’Enseignement. Ils sont comme autant de poteaux indicateurs conceptuels. On peut rencontrer des affirmations telles que : « Ce que nous sommes véritablement est Conscience. Ce que nous sommes véritablement est Dieu, ce que nous sommes véritablement est la Source. » ces énoncés vous orientent dans une direction à explorer par vous-même. Même des affirmations de l’Enseignement aussi fondamentales ne sont pas la vérité, elles ne sont pas à prendre comme une vérité à priori, mais doivent au contraire être soumise à un examen approfondit.
Il y avait un merveilleux enseignant spirituel, décédé il y a une vingtaine d’années, du nom de Wei Wu Wei. Un nom de plume Chinois occultant ses véritables origines d’aristocrate irlandais. Il utilisait un terme que j’aime beaucoup : « aperception ». L’indicateur dans ce terme était la suggestion de l’existence d’une perception sans « percevant », d’un connaître sans « connaissant ». Cette aperception dont il parlait est un savoir au-delà de l’organisme, un savoir Total. Il ne s’agit pas d’une perception relative. Les Écritures chrétiennes en parlent comme de « la paix qui surpasse toute compréhension. » À l’instant où vous la comprenez, elle n’est plus la paix qui surpasse toute compréhension, elle est maintenant la paix que vous comprenez. Nous parlons d’une paix qui surpasse tout savoir relatif, une paix qui peut donc coexister avec tout ce qui se produit dans le monde manifesté. Vous continuez à répondre aux choses. Vous pouvez continuer à éprouver attirance et répulsion, à avoir des préférences sur la façon dont vous opèreriez s’il vous incombait de mener le jeu. Mais la paix sous-jacente est, en fait, la reconnaissance que vous ne menez pas le jeu. Tout ce qui existe en cet instant même est le fonctionnement parfait de l’Univers, il ne s’agit pas plus d’une quelconque action ou erreur de votre part, que d’une faute de l’Univers.
De toutes les nombreuses idées bizarres qui traînent dans la spiritualité moderne, celle qui me séduit le moins est probablement la notion que vous vous attirez les complications que vous endurez. La suggestion est que lorsque la compréhension s’élargit et devient plus présente, la maladie, par exemple, ne se présente plus, ou si elle se présente encore elle est considérée comme négligeable. Il nous est dit que tout ce que nous avons à faire est de « lâcher prise » ou de « voir clair» et que tout s’arrangera. Ce qui implique que si vous êtes malade, vous êtes un idiot. Vous êtes non seulement malade, mais vous êtes spirituellement tordu par-dessus le marché, - une notion véritablement horrible.
Ce vers quoi pointe — pointe — cet Enseignement de non-dualité est que la vie et la mort, la santé et la maladie sont des choses qui arrivent. Elles vont et viennent en tant que partie de ce miraculeux mouvement de l’univers, elles font part du tissu de l’existence manifestée. Des corps sont créés à travers lesquels (ce que nous nommons) la santé et la maladie surviennent. Dans l’acceptation de la réalité sous-jacente que tout cela fait partie d’un fonctionnement parfait, votre résistance à ce qui est s’amenuise et la souffrance relative à ce qui se produit diminue. Vous avez toujours les mêmes choses à affronter. Vous devez toujours résoudre les problèmes de votre vie. Cependant, en l’absence de ce sentiment que ce qui arrive est un vice de l’Univers, il y a plus de force, plus d’énergie, plus de ressources intérieures pour faire face à ce qu’apporte la vie. C’est parfois déplaisant, il arrive même que ce soit terrible, mais ce que nous appelons « souffrance » résulte de la conviction que ce qui arrive ne devrait pas arriver.
L’acceptation dont je parle n’est pas approbation. Elle ne signifie pas qu’il vous est demandé d’aimer ce qui arrive ou de vous retenir de faire quelque chose pour le modifier. L’acceptation est que cela existe, tel que c’est maintenant, en tant que part d’un fonctionnement plus vaste et que le retour à la santé, par exemple, devrait-il se produire, existe également en tant que partie de ce fonctionnement plus vaste. Des changements ont donc lieu. C’est la trame même de la manifestation : la santé se meut en maladie, la maladie se meut en santé ; il y a mouvement continuel. C’est le flux et le reflux de l’Univers. Nous pouvons nourrir une préférence pour une situation plutôt qu’une autre, mais quand l’une est considérée a contrario comme la seule qui devrait exister, la souffrance est alors inévitable.
Lorsque j’ai rencontré mon gourou, Ramesh Balsekar, il insistait sur le fait que la Conscience est tout. Il avançait que nous étions des aspects de Cela. Par conséquent tout ce que nous faisons est en fait une survenue de la Conscience — TOUT. Cela faisait sens pour moi. Colossalement. Je pouvais voir comment cela fonctionnait réellement, et cela expliquait tout ce qui pour moi avait besoin d’être expliqué. C’était très satisfaisant. Tout ce que fait chacun est toujours le fonctionnement de la Conscience. Pas de problème.
Et puis un jour, après l’un de nos entretiens quotidiens avec Ramesh, je suis rentré chez moi. Et mon fils de cinq ans était là en train de faire quelque chose que je lui avais demandé cent fois de ne pas faire. Il était là, occupé à le faire encore une fois ! J’ai commencé à hurler : « Bon sang ! Qu’est-ce que tu as ? Je t’ai dit cent fois de ne pas faire ça ! Bon Dieu, ne m’écoutes-tu donc jamais ? File dans ta chambre ! » Et il trotta jusqu’à sa chambre. Il me connaissait suffisamment bien pour ne pas être trop retourné par mes tirades. Mais je me suis retrouvé avec ce terrible sentiment : « Mon Dieu, je viens de passer tout ce temps avec un Maître qui m’a ouvert les secrets de l’existence. Je le vois, je le crois et je sais que c’est vrai. Je sais au plus profond de mes tripes que ce que faisait Justin était l’oeuvre de la Source, là devant moi. Et ma réponse à cela a été de le punir et de renforcer en lui cette notion que c’est lui qui le faisait, qu’il en était responsable. » Je me dégoûtais complètement.
Le jour suivant, de retour aux entretiens – Ramesh parlait alors tous les jours dans une maison de Hollywood Hills — je lui confessais ma défaillance Advaitique. « Ramesh, je me sens horriblement mal. Hier, je suis rentré à la maison et j’ai complètement, totalement, oublié votre enseignement. Tout est passé par-dessus bord à l’instant où je me suis trouvé confronté au fait que mon fils était en train de faire quelque chose que je n’aimais pas. Je lui ai crié dessus et ai complètement oublié que ses actes étaient le fonctionnement de la Totalité, pas ses propres actions égotistes. » Et Ramesh me regarda avec cette étonnante expression de compassion – il me plait d’y voir de la compassion plutôt que de la pitié — et me dit : « Wayne, vos vitupérations contre votre fils faisaient partie du fonctionnement de la même Totalité. Votre réaction faisait partie de la même matrice d’existence, voyez-vous. Vous vous laissez en-dehors. » Et nous le faisons, inévitablement ; c’est l’hypnose divine. Même lorsque nous adhérons à l’ensemble de la proposition, même lorsque nous affirmons : « Oui, je le vois. J’en suis convaincu. C’est vrai. C’est là. » l’instant suivant, lorsque l’ego se proclame auteur de tout, nous allons nous considérer responsable et éprouverons culpabilité ou orgueil.
Parfois l’Enseignement émerge et tord le cou à ce sentiment d’implication personnelle ; la reconnaissance que tout, véritablement, est le fonctionnement de la Totalité, se fait jour et coupe pour de bon cette implication par ce « moi ». C’est là la fin de la souffrance, car la souffrance est cette implication. Les gens pensent souvent que la réponse négative est la souffrance, mais ce n’est pas le cas ; il s’agit d’une simple réponse de l’organisme. L’action dans le moment est simplement dans le moment. La souffrance survient quand actions et réactions sont étendues dans le temps, projetées hors de ce qui est dans l’instant. La souffrance, c’est la pensée « Je n’aurais pas dû » et toutes les projections subséquentes sur ce que cela va signifier pour MOI et sur comment cela va m’affecter MOI.
Bien évidemment, même cette « souffrance » est divine. Vous n’êtes pas la source de ces pensées. Elles surviennent à travers l’organisme corps/mental auquel il est communément fait référence en tant que « vous ». Au sein de la magnifique tapisserie de l’existence, tout est absolument parfait. Lorsque (et si) la souffrance prend fin, ce ne sera pas de « votre » fait. Rien n’est « votre » fait. N’est-ce pas merveilleux ?


CET ADVAITA

Cet Advaita, tel que je le conçois, n’est pas en fait une philosophie, car il ne comporte aucun dogme. Il s’agit simplement d’un ensemble d’indicateurs et de concepts, et il postule qu’aucun d’entre eux ne sont vrais au sens absolu. Le propos de cet Enseignement n’est pas de véhiculer la vérité. Il a pour objet d’extirper visions restreintes et conceptions erronées sur la nature des choses. En cela il s’agit plus d’un processus que d’un corpus de vérités. Ses énoncés sont autant d’outils à la disposition du chercheur.
L’outil premier est que tout est Conscience ; tout est Un. Ou pour être plus précis « pas deux », comme l’indique la traduction littérale du terme Advaita. C’est l’indicateur essentiel. Ce n’est pas une vérité. Et un indicateur est à utiliser pour voir ce qui est effectivement opérant ; pour regarder en soi et découvrir sa nature propre. C’est un processus, qui lorsqu’il survient, est compris comme faisant partie du flot naturel de la vie.
L’Enseignement tel qu’il se produit en cet instant a son effet. S’il y a présence d’un « moi » -auteur, il clamera : « Regardez ce que j’ai fait. J’ai pensé, j’ai réalisé, j’ai vu et j’ai été très attentif aujourd’hui, et par conséquent j’en ai retiré ces bénéfices et ces résultats. » Or la compréhension est que c’est l’Enseignement qui s’empare de vous et non le contraire.
C’est lui qui a un impact sur vous par sa propre puissance.
Le rôle du sage est de mettre à bas toute la structure spirituelle conceptuelle. Pour citer Hafiz, son rôle est « de faire disparaître ces jouets qui n’apportent aucune joie. » Si vous voyiez un bambin de deux ans avec une lame effilée entre les mains et que vous la lui enleviez, il va hurler. En ce qui le concerne vous venez de lui faire grand tord. « C’était MON jouet. Je m’amusais bien avec. » Votre intervention prévenant qu’il ne se blesse est un acte de compassion. Néanmoins, l’enfant ne le voit pas comme ça.
Ainsi, souvent, l’action du sage n’est pas vue comme un acte de compassion. Si j’avais à définir la compassion, je dirais que la compassion du sage est acceptation totale, ce qui signifie que vous êtes accepté totalement tel que vous êtes dans le moment. Le sage accepte le disciple absolument tel qu’il est. Cette acceptation est une qualité sous-jacente à toute action provenant du sage. L’action peut être d’ôter les jouets, de pousser le disciple dans des zones où il n’est pas confortable ou de poser des questions difficiles et de ne pas le laisser les pousser sous le tapis. Alors, le disciple s’en retourne malheureux. « Comment cela peut-il être de la compassion ? Je suis malheureux. Il n’a pas été gentil et doux avec moi. Je me sens plus mal maintenant que lorsque je partais le rencontrer. » C’est de la compassion pour une raison : il n’est aucun intérêt, aucun dessein personnel chez le sage. Le moindre de ses actes est empreint de compassion car il n’est pas de « moi » désirant retirer pour lui-même quelque chose de l’action. C’est véritablement la grâce du sage.

Extrait d'un livre à paraître aux Éditions Aluna

• Création d'une association pour publier un livre de Wayne Liquorman

Bonjour,

Après plusieurs mois d’échanges et de réflexion, quelques amis intéressés par la non dualité ont décidé de créer une structure associative afin d’éditer le deuxième livre en français de Wayne Liquorman (traduit par Philippe de Henning). Ce texte clair, précis et sans concession présente l’intérêt de ne pas être uniquement constitué de dialogues. Il comporte pour la première fois de nombreuses réflexions directes de l’auteur qui dans son franc-parler habituel sont particulièrement détonantes !

L’association va être créée dans les prochains jours. Elle sera dénommée Aluna Editions. Pourquoi ce nom me direz-vous ? Plusieurs membres de l’association soutiennent l’association Tchendukua Ici et Ailleurs qui accompagnent le peuple des Indiens Kogis en Colombie (www.tchendukua.com). En langue Kogi, Aluna veut dire le souffle, l'énergie vitale qui transforme les situations.

Le livre de Wayne Liquorman est en relecture auprès de quelques personnes, des devis sont en cours avec des imprimeurs et je rencontre Wayne début octobre en Espagne pour finaliser quelques détails. L’objectif est d’éditer le livre fin 2009.

Pour des raisons de simplicité et de maîtrise des coûts, nous proposons que la diffusion s’effectue par le bouche à oreille et par Internet, au moyen de différentes possibilités qu’offre ce support (création d’un site, information sur des blogs et d’autres sites proches de ces sujets). Enfin, des livres seront déposés auprès de libraires intéressés. D’autre part, un article ou une communication dans des magazines (Sources, 3ème millénaire, …) aura lieu. Mon épouse et moi-même s’occuperons des envois des livres.

Sur le plan financier, nous proposons d’adhérer à l’association (adhésion de septembre à août) avec 3 catégories d’adhésions :

- Adhérent actif avec une cotisation de 50 €

- Adhérent donateur avec une cotisation de 150 €

- Adhérent bienfaiteur avec une cotisation de 500 €

Pour que cette aventure démarre, il est nécessaire de réunir au minimum 5 000 €. Si vous avez des connaissances particulières pour réduire les coûts, notamment dans la création d’un site Internet, je vous remercie de prendre contact avec moi.

Si cette première publication rencontre un nombre suffisant de lecteurs, nous envisageons dans un deuxième temps, d’éditer d’autres ouvrages sur des sujets similaires, proches ou plus éloignés en fonction des rencontres et des possibilités. Un Comité de lecture sera constitué pour se faire.

Afin de vous faire une idée plus précise de cette proposition, je vous propose de vous joindre un exemplaire des statuts de l’association ainsi qu' un bulletin de souscription (merci de me contacter directement - voir ci-dessous).

N’hésiter à diffuser cette information autour de vous pour accroître le nombre de personnes intéressées par cette aventure.

Je suis à votre disposition pour vous apporter toute précision sur ce projet commun et répondre à vos questions. Vous pouvez m’appeler au 06.79.23.39.12 (ou jp.chometon@neuf.fr).

En espérant vous compter parmi nous, je vous adresse mes sincères salutations.

Jean-Pierre Chometon

vendredi 4 septembre 2009

• Simplement être là et observer ce qui est - Sébastien Fargue

Interview avec Sébastien Fargue

Vous êtes l’auteur d’un livre intitulé La Présence Intégrale et vous animez régulièrement des ateliers de « présence » (notamment dans le sud de la France).
Qu’est-ce que « la présence » ?

S.F : La présence c’est la vie consciente d’elle-même.

Pratiquer la présence, c’est avant tout apprendre à « être présent » à soi et au monde, en « se purifiant » de toutes les représentations mentales que nous projetons très souvent comme autant d’écrans entre nous et la Réalité. Quelles sont les techniques psycho-corporelles sur lesquelles s’appuie votre pratique pour parvenir à cet état de purification mentale ? La posture du corps a-t-elle ici une importance fondamentale, comme c’est le cas dans certaines écoles de Yoga, ou dans la méditation zen, ou bien est-elle secondaire, la plus grande importance étant accordée au ressenti intérieur ?

S.F. : La pratique est simple : il s’agit d’être présent à ce qui est ici et maintenant.

La posture du corps n’a pas d’importance fondamentale, nous devrions pouvoir être consciemment présent dans n’importe quelle posture. La plus grande importance est accordée à la perception de ce qui est dans le présent aussi bien à l’ « intérieur » qu’à l’ « extérieur ».

A quelles expériences, spirituelles ou autres, la pratique de la présence conduit-elle généralement ? Concrètement, quels bienfaits cette pratique apporte-t-elle à l’esprit du pratiquant ?

La pratique de la présence peut nous conduire à avoir des expériences spirituelles ou mystiques d’unité, de paix, d’amour universel, etc. Néanmoins ce n’est pas ce que vise cette pratique ultimement. Ces expériences sont des options qui peuvent faire partie du processus, nous regarderons notre éventuel attachement ou refus de leurs occurrences.

Nous observons également plusieurs bienfaits ou fruits dus à cette pratique ; notamment la capacité à se recentrer et à se calmer plus facilement. D’une manière générale on observe une ouverture grandissante de l’esprit, ainsi qu’une détente grandissante du corps. Nous sommes plus attentifs et nous libérons de l’hypnose de notre propre mental. Ce qui a également pour conséquence de ne plus nous faire « avoir » par nos propres jeux ou ceux des autres. Notre capacité à juger en bien ou en mal soi-même, les autres et le monde, disparaît petit à petit selon chacun.

Cependant, comme dans la plupart des voies non-duelle, cette approche à pour objet de nous faciliter l’expérience de l’éveil de la conscience. C’est-à-dire de prendre conscience de ce que nous sommes au-delà de toutes ces choses changeantes, tels les pensées, les émotions, les sensations, les relations, le monde, etc. Nous baser sur ce qui change et disparaît inéluctablement, ou croire que nous serons en paix grâce à l’évolution de ces formes est une espèce d’illusion dénuée de simple bon sens.

Même s’il ne s’explique pas conceptuellement, mais se vit, pourriez-vous nous décrire l’état subjectif de celui qui fait l’expérience de la « présence intégrale » ? Qu’expérimente-t-on lorsque l’on entre dans cet état ou plus exactement lorsque l’on est cet état ?

S.F. : Vous ne ressentez plus de séparation entre vous et tous ce qui vous entoure. Vous sentez que vous êtes le vide qui perçoit toutes les formes. Vous sentez que vous êtes à la fois au-delà et dans toutes les formes, vous êtes à la fois l’esprit et le corps du monde, à la fois maître et disciple de vous-même.

Eventuellement, vous ressentez et percevez clairement que l’amour est l’essence de toute chose.

En quoi pratique de la présence intégrale et expérience de la non-dualité sont-elles liées ?

L’expérience non-duelle et l’expérience de la présence intégrale sont une seule et même chose.

Vous prenez conscience du monde au-delà de toute conception de la réalité. Vous ne divisez ou ne fragmentez plus la vie en plusieurs morceaux. Vous êtes l’expérience de vie, qui se perçoit, sans pour autant pouvoir s’expliquer.

Pouvez-vous nous dire comment se déroule concrètement un stage ou un séminaire de « présence » ?

Dans les ateliers l’axe principal proposé est de simplement être là et d’observer ce qui est. Nous sommes ensemble à observer le flux intérieur et extérieur de la vie, en apprenant à ne plus nous laisser prendre par nos impulsions égotique de vouloir modifier l’expérience présente ou comprendre ce qui se passe, ou contrôler les événements.

Nous alternons donc entre silences, partages et éventuellement quelques astuces qui permettent de revenir consciemment dans le présent si besoin était. Nous développons notre espace intérieur et notre réceptivité. Nous ne pouvons avancer sur le chemin de la connaissance de soi sans faire l’expérience de ce qui se passe en nous d’instant en instant. Dans notre approche, se connaître et se retrouver passe par cette présence à nous-mêmes.

Nous observons en général beaucoup de prises de conscience, d’ouvertures, de réalisations et d’effondrements de croyances limitantes.

Pourriez-vous nous parler de votre parcours personnel et nous raconter comment vous avez été amené à enseigner la présence ? Avez-vous vous-mêmes suivi les enseignements d’une ou plusieurs Traditions spécifiques et si oui, lesquels ?

Dès l’âge de 16 ans, je me suis intéressé aux voies de libération. Et plus sérieusement vers 19 ans, d’abord avec l’enseignement de C.G. Jung, puis avec le bouddhisme, et enfin avec découverte de la non-dualité dans les livres de Krishnamurti. J’ai ensuite étudié et pratiqué cette voie de la non-dualité que l’on retrouve chez de nombreux enseignants et mystiques de toutes parts et de toutes époques de la terre. Un parcours de développement et de guérisons personnelles m’ont amené à faire l’expérience d’ouvertures spirituelles, transformant ma perception de la vie et de la réalité.

Des années d’étude, de préparation et d’intégration m’ont conduit à ma fonction d’enseignant. Une intuition venue vers 20 ans, s’incarnant vers 30. J’ai suivi l’enseignement de Peter Fenner, étape décisive dans cette évolution. A côté de cela j’ai suivi une formation de psychothérapeute multi-référentiel. J’ai également une certaine expérience de travail avec les énergies subtiles. Transmettre est pour moi une évidence, c’est simplement la forme que je prends.

Dans votre livre, la Présence est présentée comme une « pratique laïque de la méditation non-duelle, adaptée à notre époque et à notre culture ». En même temps, les références au caractère sacré de la Vie (que vous écrivez avec un « V » minuscule) abondent.

La définition de la laïcité est le fait de n’appartenir à aucune institution religieuse.

Le sacré de la vie ne dépend d’aucune église en particulier, bien qu’elles en parlent à peu près toutes. Une des choses que j’ai voulu proposer dans cet ouvrage est le caractère impersonnel et universel de la vie, quelle que soit la forme que l’on peut employer pour l’exprimer. Bref, ne pas associer le sacré à autre chose qu’à la vie elle-même, avec un petit ou un grand « v ».

Qu’entendez-vous par « laïc » ? La « laïcité » à laquelle vous faîtes référence se définit-elle comme une « absence de tout sens du sacré » ou bien comme une invitation à une autre forme de spiritualité ? Dès lors, que faut-il entendre par « spiritualité laïque » ?

La spiritualité laïque, selon moi, est une spiritualité qui cesse de se prendre pour une élite spirituelle, dans le sens où nous n’avons plus besoin d’être ceci ou cela, de faire ceci ou cela, ou d’appartenir à ceci ou cela pour faire l’expérience de l’unité. Cette expérience est naturelle et n’appartient à personne d’autre qu’à vous-même. Il s’agit d’une invitation à une spiritualité libre et démocratisée, telle que Krishnamurti en a parlé. D’autres parleront d’ère du verseau. Oui à la laïcité, à la libre appartenance religieuse et à l’œcuménisme. C’est aussi cela la disparition de la notion de séparation.

Extraits audios d'une rencontre
(Aix-en-Provence, février 2009)

Un accueil inconditionnel...