mardi 11 septembre 2018

• Il n’y a en réalité pas de « moi » séparé et autonome - Séverine Millet



Qui suis-je ?
Je suis...
ce que je suis en train d’être.
Oh joie !
Quelle plénitude !
Je n’ai besoin de rien d’autre.
Je peux seulement me déposer dans l’instant et m’y donner complètement. 

Qu’est-ce qu’être heureux ? En tournant notre regard vers notre intimité et en nous ouvrant à la vie telle qu’elle se présente dans l’instant, nous découvrons que nous sommes la vie même, déjà complet, déjà comblé. La vie devient douce, intense, vibrante, tranquille et simple, au cœur de l’agitation du monde. Nous recontactons notre capacité à nous émerveiller et à aimer. Le bonheur devient alors disponible à chaque seconde.

Pour le vivre, Séverine nous convie à un véritable art d’être vivant. Elle nous invite à découvrir et habiter l’intégralité de notre être à travers la perception fine de notre corps, de nos émotions, sensations et sens. Et à investiguer notre réalité apparente et ce que nous savons de nous et de la vie, en dévoilant le fonctionnement de notre mental et de nos pensées, de nos souffrances, croyances et conditionnements limitants.

Elle nous guide en profondeur à travers la méditation assise et en mouvement, le yoga des émotions et des sens et des pratiques au quotidien et dans la nature. Toujours elle nous ramène à la plus grande pratique : notre vie quotidienne et notre humanité. Pas à pas, nous opérons ce retournement vers soi et vers cette plénitude et cette joie qui n’attendent que nous pour se révéler et se vivre.

Je partage dans cet ouvrage mon témoignage d'un chemin vers le coeur de soi-même, et vers l'instant présent, seule réalité, ainsi qu'un art d'être au monde et d'être profondément vivants et humains, bien au delà de notre histoire personnelle.

© Extrait publié avec l'aimable accord des Éditions Accarias-L'Originel :

Ce désir intense de me connaître, de dévoiler à mes yeux le mystère de ma propre existence et de celle du monde, m’accompagne depuis l’enfance. J’avais l’intuition que la vie recelait un grand secret à propos de moi. Dès l’âge de sept ans, j’ai commencé à questionner ma propre identité et la nature de la vie. Les questions « Qui suis-je ? » et « qu’est-ce que la vie ? », « c’est quoi être vivant ? » ont ainsi été présentes dès cet âge-là, comme une invitation impérative. Face à mon incapacité à y répondre dans l’instant, je traversais régulièrement un sentiment de profond trouble, qui a fini par se muer en tristesse. Je sentais que quelque chose me manquait profondément. Et même qu’il y avait comme un mensonge, une erreur à propos de la réalité de la vie, de ma réalité (…).
En 2012, après un long chemin de connaissance et de rencontre avec mon intimité, à travers l’exploration du corps, des émotions, des perceptions, de mon mental et de mes conditionnements, j’ai vécu une plongée plus profonde au cœur de mon être, qui a entraîné un profond changement de perspective : l’attention s’est détachée de mon histoire personnelle pour se tourner vers mon être global et authentique qui avait toujours existé sous cette histoire. J’ai alors pu voir que ce que je suis est beaucoup plus vaste qu’un mental, un corps, des émotions et mes histoires personnelles, ce que je suis sous-tend et transcende tout cela. Au delà de la fixation du mental sur une identité personnelle, il n’y a en réalité pas de « moi » séparé et autonome mais bien une conscience universelle et partagée par tous, ainsi que l’amour et la vie elle-même qui président à tout et s’expriment à travers chaque chose, chaque être vivant. Nous sommes la vie, bien avant d’être la personne que nous sommes ou croyons être. 
Le plus déroutant a été de reconnaître que je l’avais toujours su, toujours vu, mais que je l’avais juste interprété autrement, faisant de cette vie une affaire personnelle. Je ne faisais que reconnaître la pure réalité de mon être, conscience impersonnelle partagée par tous. Cette plongée à la source de l’être est un éveil à la réalité, qui s’opère par un retournement du regard intérieur vers soi-même, vers notre origine, l’essence de ce que nous sommes déjà. Lorsque nous vivons à partir uniquement de l’histoire personnelle, nous sommes simplement coupé de nous. Se reconnaître est se réunifier avec notre réalité profonde. Et nous avons la possibilité d’exprimer dans notre vie à la fois ces deux réalités - personnelle et universelle -, la première étant une expression de la seconde. 
La révélation de notre nature véritable n’est pas une ligne d’arrivée : j’avais trouvé ce que je cherchais, cela a répondu à mes questionnements d’enfant sur « que suis-je ? » et apporté un profond soulagement. Mais il me fallait intégrer cette révélation dans la moindre parcelle de mon être. Me laisser complètement être et vivre par cette réalisation. La laisser s’intégrer d’elle- même, mettre mon écoute intérieure et ma clarté au service de ce processus naturel d’intégration et apprendre à voir tout ce qui pouvait s’immiscer dans ce processus, se l’approprier et l’empêcher. 
Un profond chemin avait eu lieu avant, un nouveau chemin exigeant et beau et une nouvelle clarté sur la réalité se sont ouverts en moi.  

Site de Séverine Millet : La sève et le rien
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