On
entend beaucoup parler d’éveil, de basculement de conscience, de
non-dualité, de techniques, d’enseignements… où l’emphase est
mise sur le futur et sur l’atteinte d’un objectif éventuel. Ce
livre ramène tout simplement à cet instant, tel qu’il est, mais
avec une telle douceur que le lecteur se sent embrassé par la Vie.
C'est dans la joie et
l'accueil que Della
nous propose d'entrevoir et même de choisir la possibilité de «
vivre ce que nous sommes »,
une source fondamentalement authentique
et libre
de notre conditionnement, de nos histoires, de nos limites
illusoires.
L’Éveil
spirituel n’est pas un état « pensé » que l’on
atteint. Il revêt plutôt la saveur d’un abandon à l’évidence
de « ce qui est ici et maintenant », la seule Réalité
qui puisse exister. Cette évidence, intime à chacun, invite à voir
la fascination conditionnée pour le « je », le mental,
l’ego, structures génératrices de souffrance, qui sont issues de
la fausse conception que « je suis » est séparé du
Tout.
Afin
de bien saisir l’origine de la résistance viscérale à la Liberté
d’Être, Delle introduit la notion de gardiens de l’identité
séparée. L’objectif de
ceux-ci est celui de la survie de l’identité séparée dans les
meilleures conditions de sécurité.
La
proposition ici de voir la Réalité
est une invitation
radicale non pas de voir avec les yeux du « moi » mais
d’accueillir, d’ouvrir et de dépasser la limitation de
l’identification pour ainsi ressentir la Vie que je suis déjà.
L'une
des particularités
de l’enseignement de Della qui peut amener à une libération
intérieure profonde, c'est le rappel constant que tout ce qui, en
nous, semble nous emprisonner et restreindre l'expression libre de ce
que nous sommes vraiment, provient toujours, à l'origine, d'un élan
intérieur d'amour. Ainsi,
le "petit", les "gardiens", le "mental"
sont toujours inclus, accueillis, entendus de façon tendre, aimante.
L’originalité
de cet enseignement est la douceur. On y retrouve la simplicité
d’une non-dualité qui n’en est pas une, car la dualité y est
totalement embrassée.
Le
livre de Della constitue un outil très pratique d'ouverture à la
Vie, à l'Amour et à sa légèreté avec des clefs applicables
à la vie quotidienne.
«C'est
lorsque je m'ouvre à la Réalité
sans condition, que
je m'offre le merveilleux cadeau de rencontrer la Vie elle-même,
la Conscience
d’amour, créatrice de toute expérience. »
© Extrait publié avec l'aimable accord des Éditions Accarias - L'Originel :
Le voyage vers le cœur vulnérable et l’Intime
Le
vécu du « moi » est une course folle dans le temps. Une
course qui a un but, n’importe lequel, en autant qu’il préserve
son identité, et autant que possible, qu’il en récolte des gains,
en amour, en valeur, en réussite, en sécurité. Pour arriver à
courir quelque part ailleurs que maintenant, il a besoin de se
projeter dans un avenir inexistant. Sans cette projection mentale
imaginée, sa course s’arrête ici.
L’arrêt
dans l’ici maintenant surprend. Il fait peur. Il est hors de
contrôle. Il est dans le non-faire puisque la Vie est déjà.
L’arrêt dans l’ici maintenant, avec vulnérabilité et
ouverture, vient avec le risque de ressentir le courant de la Vie qui
me porte et qui me dirige inexorablement vers le profond mystère
antérieur au « moi », celui de l’Être. Si par
exemple, on comparait le « moi »
à un
des multiples grains de sable accumulés dans un entonnoir, l’élan
du « moi »
de se
maintenir en mouvement horizontal dans le temps avec le soutien de la
cohésion des autres « moi », relèverait de la survie.
Ce faisant, il arriverait plus ou moins efficacement à reporter sa
chute inévitable vers le centre perçu comme une mort qui
l’attendrait.
Le
passage vers le centre, comme dans l’image de l’entonnoir, est
inévitable pour tout humain. Le passage peut prendre la forme de la
mort du corps physique mais il peut tout aussi bien être issu du
questionnement définitif sur l’idée et l’agitation d’un
« moi » séparé de la Vie.
Lorsque
l’appel se fait insistant, que la confiance en le Divin est
suffisamment grande ou que l’épuisement à lutter s’installe, il
devient envisageable de se laisser consciemment emporter vers le
centre, vers l’inconnu. Le mouvement vers le centre se produit à
travers le risque d’ouvrir son cœur à être vulnérable et touché
par la Vie. Ce cœur maintenant ouvert est plus intime que le
« moi », c’est le cœur non-protégé de l’âme. Le
mouvement vers cette vulnérabilité nous approche ainsi non
seulement de l’âme mais aussi de l’Intime, du « grand »,
de la Conscience, de cet espace infini qui
n’a rien à protéger.
Il est à la fois plus intime que le « petit »
puisqu’antérieur à la contraction du « moi »,
et plus vaste puisque libre des concepts de séparation.
Il est le cœur de ce que « je suis ».
Cette
douce Présence est offerte à chaque instant lorsque le « moi »
prend le risque de s’y déposer humblement. A travers cet abandon
au plongeon dans l’inconnu, le « moi » peut réaliser
que lui aussi, n’a rien à protéger et qu’il est déjà
complètement porté et uni à la Vie. Contrairement à ce que peut
percevoir le « moi » qui peut appréhender la
désidentification à son histoire comme sa propre mort, le passage
vers la Réalité offre plutôt la grande détente d’exister en
tant qu’âme unifiée et libre de l’Être.
L’Éveil spirituel
L’Éveil
spirituel est la réalisation profonde et définitive que la Vie est
fondamentalement Une, avant tout discrimination, et qu’elle se
manifeste toujours en tant que la Réalité telle qu’elle est, ici
et maintenant.
L‘Éveil
spirituel produit un changement radical de la gravité de
l’attention. De l’attraction à l’idée du « moi »
et à son histoire dans le temps, elle passe à la gravité verticale
de maintenant, profond Mystère, espace infini et silencieux, où
rien ne manque pour Être. Ce changement de gravité implique un
abandon irrévocable du cœur à la Réalité telle qu’elle est.
Elle constitue un basculement définitif de l’identité séparée
du « moi » vers l’évidence de l’Un, Conscience
universelle, au centre de ce que « je suis », qui est
beaucoup plus intime à soi que toutes les histoires que le mental
raconte afin de maintenir une séparation avec cette douce Unité,
vivante au-delà du rêve imaginé des idées.
Ce basculement qui paraît drastique n’est en fait, qu’un changement de perception puisque la Réalité, elle, ne change pas. La Vie continue, elle suit son cours. Elle devient toutefois vécue à partir du cœur de la Vie, silencieux et ouvert. Cet espace du cœur, lorsqu’incarné, se manifeste par une douce tranquillité découlant de l’évidence qu’à partir de la Conscience, tout est possible et rien n’est nécessaire.
Ce basculement qui paraît drastique n’est en fait, qu’un changement de perception puisque la Réalité, elle, ne change pas. La Vie continue, elle suit son cours. Elle devient toutefois vécue à partir du cœur de la Vie, silencieux et ouvert. Cet espace du cœur, lorsqu’incarné, se manifeste par une douce tranquillité découlant de l’évidence qu’à partir de la Conscience, tout est possible et rien n’est nécessaire.