On cherche tous l'éveil ! Tout le temps ! Maladroitement !
Les premiers aperçus se sont produits alors que je me cherchais en "moi". Ils ont été précédés par le sentiment que je ne parvenais pas à localiser ce sens d'exister qui est peut-être notre caractéristique première ; je ne me trouvais pas. Ces aperçus ont mis en évidence le fait d'être, pas d'être quelque chose ou quelqu'un, juste d'être. Être, en amont de toute pensée, en amont du corps. Pendant plusieurs heures, il s'est produit des aller-retours entre être un corps-mental et juste être. Je me souviens que mon mari voulait que je l'accompagne dans un magasin pour acheter plusieurs DVD ; il y avait beaucoup de monde, je me suis assise par terre dans un coin et je me suis laissée vivre ces aller-retours. Il suffisait que je remonte vers l'amont, c'est-à-dire que je me rappelle que j'Etais, sans références, avant même de me souvenir que j'étais Mme Untel, que j'étais une femme, avant de savoir que j'étais un être humain, pour qu'il y ait un décrochage, un aperçu.
Par la suite, les aperçus se sont produits au cœur d'émotions fortes. Je comprends mieux les écrits bouddhistes qui disent que les émotions sont comme un combustible et que plus elles sont fortes, plus le feu est intense (plus le lâcher-prise est percutant, en tout cas dans mon vécu). Les aperçus liés à des émotions étaient, les premières fois, vus et vécus : Être, au delà du mental.
Les aperçus se sont produit une à deux fois par mois jusqu'à présent, rien de régulier, rien de plannifiable.
Il y a quelques mois, j'ai eu un vécu un peu particulier qui m'a fait écrire sur la folie ordinaire. J'ai vu clairement que les émotions suscitées par les évènements présents étaient dus à la réactivation de souvenirs similaires et surtout, j'ai vu se décoller littéralement les souvenirs et la situation présente alors que, avant cela, les deux me semblaient étroitement entremêlés. Quand je l'ai raconté à l'être réalisé que je suivais à ce moment-là, il m'a dit qu'il y avait eu un aperçu. Sur le moment, je n'ai pas compris de quoi il parlait, j'ai pensé que je m'étais mal exprimée, qu'il avait du mal comprendre. Mais il a du voir mes doutes car il a insisté, m'a répété plusieurs fois qu'il y avait eu un aperçu. Et là, j'ai commencé à me dire que c'était peut-être moi qui n'avait pas vu quelque chose. Si aperçu il y avait eu, il avait du être bref et j'ai donc regardé le vécu après. Et c'est à ce moment que j'ai réalisé que le vécu était similaire à celui qui se produit après un aperçu suffisamment long pour être "vu".
Depuis, il y a eu d'autres brefs aperçus (non vus), toujours au cœur d'émotions fortes.
Quels en sont les signes ? Déjà, comme ils se produisent au cœur d'une émotion, le signe le plus flagrant, c'est qu'à un moment la lutte est abandonnée, l'espoir de réussir à surmonter la difficulté s'éteint, et il y a une rupture très nette dans le vécu. Ce n'est pas quelque chose dont je me convainc intellectuellement, cela s'impose. D'un seul coup, il n'y a plus d'émotion (alors qu'elle était très forte) ; je me sens bien, apaisée, et très vibrante (l'aspect vibrant est déjà là avant l'aperçu). Ce vécu va durer environ 2 à 3 semaines, période pendant laquelle, même si le ciel me tombe sur la tête, je ne me sens pas ou peu (très temporairement) affectée. Et la situation + le souvenir réactivé qui avait soulevé l'émotion au cours de laquelle l'aperçu a eu lieu n'ont plus d'impact et là, par contre, c'est durable, comme un nœud qui s'est dénoué. Parfois, l'aperçu est précédé par un ressenti de recul intérieur ou d'embrassement du vide.
Ce qui m'interpelle le plus, c'est que, même si les aperçus sont brefs, il y a une maturité qui prend place, qui grandit et qui imprègne de plus en plus le vécu. C'est difficile à décrire car ce n'est pas un savoir quantifiable, je dirais même que je me moque de plus en plus de savoir, c'est plutôt comme une compréhension intuitive qui grandit.
Pendant les fêtes de Noël, quelqu'un m'a demandé si je faisais encore des pratiques. Mais pratiquer quoi ? C'est tout le temps là : un vécu d'arrière-plan dans lequel la mentalisation cesse ou diminue, au moins par intermittence. Un désintérêt vis-à-vis des histoires que se raconte le mental, même si le réveil de noeuds émotionnels me rappelle avec quelle facilité la mentalisation peut redevenir dominante par moments :-)
Je vous invite découvrir le blog de Yeunten : Éveil et Réalisations :
"Ce site est un journal des réalisations prenant place dans mon vécu depuis le premier aperçu d'éveil, le premier dévoilement de la Conscience Pure."
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Suivre aussi ce témoigne de l'Évidence, de Jacques Goorma, mis en ligne sur le blog de José Le Roy :
"Le séjour de l'éveil est dans la clarté de l'esprit, dans cette lumière irradiant toute chose de sa présence. Toute chose n'a lieu qu'en son séjour. Partout circule l'énergie, aucune chose ne serait sans elle ; mais la pierre, la fleur, la terre ne se prennent pas pour autre chose qu'une manifestation de cette énergie. Seul l'homme pense être quelqu'un, se détache de sa source jusqu'à l'oublier."
"Le séjour n'a lieu qu'en mon absence. Personne n'est là pour en jouir. Il n'est pourtant que jouissance. Le séjour n'a lieu qu'en mon absence et pourtant je suis ce séjour et non ce personnage en costume qui tient salon. Le costume est utile pour apparaître, mais il est inutile de se limiter à ses coutures. Le séjour est derrière. La lumière silencieuse de la conscience. Nos corps sont l'expression de ce silence et n'ont lieu nulle part ailleurs que dans sa lumière."
"On ne peut sortir du séjour, mais on peut l'oublier, l'ignorer, être dans la confusion. Personne ne peut l'obtenir, car il réside où il n'y a personne, mais on peut disparaître et naître dans sa lumière. On ne peut qu'être le séjour."
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