mardi 23 novembre 2010

• Verticalité - Charles Antoni


Fidèle à lui-même, Charles Antoni a gardé tout au long de sa vie, les options fondamentales qui valent objectifs indéfectibles : le socle n’a pas changé depuis ses premiers engagements et ses premiers voyages. Toujours revenir à ce qu’il appelle la “ Verticalité ”.

Directeur des éditions L’Originel, Charles Antoni est l’auteur de nombreux ouvrages philosophiques.


Un court extrait de l'ouvrage :


Diana chasseresse de l’Indicible


Une fois qu’on sait ce qu’est le temporaire
et ce qu’est l’état d’origine,
on n’a plus besoin de rien.

Sri Nisargadatta Maharaj

Je la rencontrai pour la première fois lors de mon premier voyage en Inde, en 1969. Elle vivait dans la région du Tamil Nadu. Notre contact ne cessa jamais. Chaque fois que je me rendais dans ce vaste pays, j’allais lui rendre visite. Sur ses conseils, je pus rencontrer de nombreux yogis ou sages.

Tel Sawmi Poonja, chez qui je séjournai quelques temps dans sa maison familiale de Lucknow. Tous les jours, dans une petite pièce située au premier étage de sa demeure, nous passions ensemble des heures assis en méditation. Un jour, de manière abrupte, il posa une question, sorte de Koan : « How the consciousness works ? » (Comment la conscience travaille-t-elle ?). Je lui répondis et aussitôt il ajouta : « My work is finished with you. » (Mon travail est terminé avec vous.). Le lendemain matin, je préparai mes affaires, et pris le train en direction de Bénarès.

Tel ce yogi dans la jungle, au physique très beau, assis sur sa peau de panthère, pas très loin de l’ashram de Ramana Maharshi, où je m’étais installé, à Tiruvannamalaï, et qui s’enfermait pendant des mois dans une cave sous terre avec juste une lucarne de quelques centimètres, sans aucune nourriture. Que pouvait-il bien faire ? J’avais passé avec lui quelques journées. Il m’avait dit que je pouvais venir le voir chaque jour mais que la nuit il m’était impossible de rester, du fait que des cobras venaient lui rendre visite.
Pour moi ce pouvait être dangereux. Lorsque je lui avais demandé s’il lui était possible de m’initier, il m’avait donné certaines règles à suivre pendant six mois. Si j’avais pu les suivre pendant ce temps, il était prêt à m’enseigner. Je m’abstiens de dire en quoi consistaient ces règles, mais pour un Occidental, elles étaient quasi impossibles à appliquer.

Diana me fit également rencontrer un sage du nom de Pondiji, qui vivait dans un village du sud de l’Inde, et qu’elle considérait comme l’un des très grands. Personnage des plus étranges, qui restait presque toujours assis, ne s’adossant au mur de sa petite cabane que pour dormir.
Auprès de lui s’amoncelait un tas d’ordures : les offrandes de ses nombreux visiteurs. Il ne permettait jamais que l’on y touchât. Une fois par mois seulement, son serviteur pouvait les ôter. En fait, c’était une manière de prendre le karma des gens. Bien qu’il ne fumât pas, je lui avais offert une cigarette, et il s’était mis à tirer dessus comme un fou en me regardant de travers avec des yeux exorbités. En l’espace d’une ou deux minutes, la cigarette avait été totalement consumée. Personnage étrange que seule l’Inde pouvait enfanter. Que fit-il pour moi ? Le saurai-je un jour ?


À paraître prochainement : 



Mal d’ego, Bonheur d’être
de François Malespine


Il est un éveil ordinaire dont on ne parle presque jamais si ce n’est dans le bouddhisme tibétain où il est nommé « Rigpa », et dans le bouddhisme zen où il est nommé « Petit satori ».


S’il n’est pas l’Eveil avec un grand E, il est cependant particulièrement précieux car il nous fait passer de la croyance à la vision.
Il est comme ces dessins faits de points proposées aux enfants. Invisible au commencement, tellement évident et simple ensuite.


Date de parution : janvier 2011
Éditions Charles Antoni - l'Originel