Bien qu'il n'y ait pas de substance dans l'esprit, de multiples apparences s'y élèvent en vertu des conditions objectives, comme des formes reflétées dans un immense miroir.
Son essence est vacuité, mais son expression naturelle est incessante, et le jeu miraculeux des perceptions, varié à l'infini : ce qui est Un dans la nature de l'esprit jaillit de façon duelle en tant que samsara et nirvana, à l'exemple d'un cristal qui change de couleur quand on le pose sur un tissu blanc ou noir.
Cette base d'émergence du multiple est en elle-même immuable, mais au gré des perceptions comme des circonstances, elle semble se modifier dès que l'on perçoit différentes apparences.
En vérité, rien ne change, comme dans un pur cristal. Vide depuis toujours et sans origine, la nature de l'esprit n'est pas affectée par la perception des phénomènes du samsara et du nirvana.