Le Dzogchen Radical pointe vers la réalité non duelle qui est la nature de l'esprit, la nature de notre être, la nature de chaque moment intemporel d'expérience dans l'ici et maintenant.
Cette réalité, ou la nature de l'esprit, ou le fondement de l'être, ou la manière dont on souhaite exprimer la conscience non duelle du maintenant, peut être indiquée au moyen de neuf formules verbales. Premièrement, il est non référentiel ; il n'a aucun point de référence, aucun point de départ et aucun but. Deuxièmement, il surgit spontanément dans un moment intemporel ; elle n'a pas d'existence objective. Troisièmement, c'est notre identité totale ; notre véritable « soi » est tout compris. Quatrièmement, c'est la conscience de l'ici et maintenant et en tant que tel, c'est un instant intemporel et donc sans cause ni condition. Cinquièmement, il n'est pas fonctionnel ; ce moment est une sérénité totale et, par conséquent, aucune action ou technique ne peut l'induire. Sixièmement, c'est une joie complète, un pur plaisir, au-delà de la béatitude. Septièmement, c'est la non-dualité, l'unité, et en tant que telle ineffable et inéluctable. Huitième, c'est une sphère sans limites dans laquelle macrocosme et microcosme ne font qu'un. Neuvièmement, c'est la dispensation naturelle ; c'est la maison.
Le Dzogchen Radical n'a pas de maison spécifique dans aucune religion ou culture. Au contraire, chaque religion et culture abrite des dzogchen radicaux. Bien que différentes étiquettes puissent l'identifier dans ces divers contextes humains, sa réalité existentielle est la même. Bien que la réalité non duelle soit partout reconnue par certains êtres humains, des êtres qui l'expriment dans la musique, la poésie et l'art, c'est la tradition tibétaine qui, par le biais de facteurs politiques et sociaux coïncidents, l'a portée à notre attention. Une renaissance de l'esprit humain radical au Tibet oriental au XXe siècle a fourni la dynamique qui a fait connaître le Dzogchen et en particulier le Dzogchen Radical.