Ce livre a une ambition modeste mais réelle, celle de permettre à un Chercheur spirituel contemporain de mener à bien sa recherche en se dépouillant de préjugés trop encombrants afin de lui permettre de retrouver la légèreté d’une liberté qui n’est pas à confondre avec un laxisme complaisant mais qui est absolument nécessaire pour une recherche véritable.
Son titre volontairement paradoxal montre en lui-même toute la finesse et l’exigence de la Recherche.
Pour cela l’auteur explore et met en valeur le témoignage de Bernard Harmand, l’une des rares personnes en Occident ayant « Réalisé sa Vraie Nature » et n’étant plus identifiée à aucune fonction, y compris celle de Maître ou d’enseignant. Il n’a que faire de ces titres qu’il s’est toujours vivement opposé à endosser, refusant de faire des conférences, des stages, des livres, des Satsangs.
Pour cela l’auteur explore et met en valeur le témoignage de Bernard Harmand, l’une des rares personnes en Occident ayant « Réalisé sa Vraie Nature » et n’étant plus identifiée à aucune fonction, y compris celle de Maître ou d’enseignant. Il n’a que faire de ces titres qu’il s’est toujours vivement opposé à endosser, refusant de faire des conférences, des stages, des livres, des Satsangs.
Alain Jacquemart, pour le côtoyer depuis maintenant neuf ans, peut témoigner que c’est un « Être libéré », les événements extérieurs n’ayant plus prise sur lui. La seule concession qu’il accepte est le témoignage. Après le premier livre publié aux Deux Océans qui retraçait son parcours de vie, ce nouvel ouvrage a pour but de « fixer » sans le momifier, l’essentiel de ce témoignage. Il aidera, tous les chercheurs sincères dans ce qu’il a d’universel, à progresser, chacun selon ses moyens. Bernard Harmand a toujours dit à l’auteur qu’il fallait rester vrai, ne faire aucune concession sur cette « Merveille de la Réalisation » comme il l’appelle et il pense que tout chercheur véritable et sincère est à même de trouver la voie juste.
Les sujets abordés sont très divers et permettront à chacun de trouver des points de réflexion intense sur la vie, la mort, l’Amour, le sens du monde, la souffrance, la recherche, la religion... Bernard n’utilisant pas la langue de bois, certains aspects pourront choquer.
La Réalisation n’a rien à voir avec « l’instant présent » !
Les lecteurs de ce livre ont déjà dû se rendre compte que Bernard envoyait valser les « idées reçues », les « concepts à la mode » et déstabilisait par son franc-parler, issu directement de sa propre expérience, tout touriste voulant faire une gentille visite dans le monde « spirituel ». Une fois de plus, dans une question que je lui posai récemment, il fit une réponse qui me bouleversa par la justesse de son analyse et la profondeur de ses implications. Je vous la livre comme un cadeau venu du ciel !
Auditeur : À notre époque on assiste, me semble-t-il, à un culte hédoniste et narcissique de « l’instant présent » de « l’ici et maintenant » largement relayé et rabâché dans les cercles « new age ». Que penses-tu de cet instant présent et de ceux qui disent : « L’Éveil, c’est juste être ici et maintenant et vivre l’instant présent. »
Bernard : Bon, tout d’abord tu sais que je n’aime pas du tout ce mot « éveil » parce qu’il ne correspond absolument pas, non seulement à l’idée que j’ai eue durant toutes mes années de recherche du But ultime auquel j’aspirais timidement bien sûr mais avec Passion, et surtout à ma propre expérience de Réalisation de ma Véritable Nature. Ce terme « éveil » par contre va très bien avec le bouddhisme, le new age comme tu dis, que je connais mal, et les différents groupes spirituels en tous genres qui justement, eux, parlent à tout rompre de ce fameux « ici et maintenant » et de « l’instant présent ». Prenons quelques définitions du Grand Larousse : – « instant présent » : moment très court… ; – « présent » : qui existe dans le temps où l’on parle, actuel ; – « ici » : dans le lieu où l’on se trouve ; – « maintenant » : à présent. Pourquoi ces définitions ? Simplement pour rappeler que si, comme le disent ceux que tu cites, « l’Éveil, c’est juste être ici et maintenant et vivre l’instant présent », alors la Réalisation n’a rien à voir avec cet éveil. Pourquoi ? C’est très simple… L’instant présent est un moment très court qui existe dans le temps où l’on parle… Instant… très court, mais instant quand même donc notion de temps ! Ici et maintenant : dans le lieu où l’on se trouve en ce moment… c’est-à-dire qu’il y a une notion de temps (instant - maintenant) et d’espace (ici). L’Être Réalisé n’est aucunement concerné par l’espace-temps, et ce n’est ni une idée, ni une affirmation livresque, mais ma réalité.
Mais tu vois, cher Alain, ce n’est pas simple les mots, car en répondant à ta question je vois bien que tu vas me dire qu’encore une fois, il y a une contradiction et, dans un sens, tu as bien sûr raison ! Mais dans un sens seulement et le moins intéressant, celui justement des mots, contradiction dans la forme que je dois utiliser, mais pas dans le fond ! La voilà la contradiction cher Alain : Ramana, en fin de vie, entendait les gens se lamenter du prochain départ de Ramana et lui de répondre très souvent : « Ils disent que je vais partir… mais où pourrais-je aller ? Je Suis ici… » Que veut-il dire par ce « Je Suis ici » ? Je dis d’ailleurs à peu près la même chose à mes proches et à toi, cher Alain (proche s’il en est et le mot est faible). « Je ne peux pas partir ! Qui partirait ? » Il n’y a personne finalement… ni pour partir, ni pour rester et cependant je suis là éternellement… Et c’est vrai !
Ce que je viens d’écrire est tellement fort que mes mains, ou plutôt mon doigt de la main droite tremble (ce soir je ne ressens pas bien le reste de mes mains…). Ce ne sont que des mots pourtant, mais je ressens dans toutes les fibres d’un corps pourtant usé (il paraît) la force incroyable qu’ils véhiculent par cette vérité qu’encore une fois les mots ont bien du mal à correctement exprimer.
Mais tout de même, en lisant cela sans l’intellect, mon cher Alain, tu vas ressentir dans la crypte de ton Cœur CE que tente de faire passer ce Bernard qui reste Émerveillé par cette sublime fusion. Quel bonheur ! Il faut donc que je redescende (pour pouvoir continuer à écrire, NDLR). Oui, disons que Ramana voulait simplement dire « JE SUIS », « je suis là », c’est pour les disciples, pour les rassurer, c’est de l’Amour vrai, simple, humain. Tu sais bien, cher Alain, que les individus ont besoin de mots, ils ont besoin d’être rassurés, et mieux, ils ont besoin de tant d’Amour. Il m’arrive également de « tomber » dans l’excès, mais par Amour également, pour rassurer essentiellement les personnes qui ne sont pas très avancées sur ce merveilleux chemin de la Réalisation et que la « Vérité toute nue » semble effrayer… Et je peux dire à certains : « je serai toujours à tes côtés », « je ne peux pas te quitter » et tu comprends bien que la forme n’est pas possible, mais le fond est vrai…