Il s’est alors passé quelque chose, suite à cette grande fatigue, probablement une sur-saturation du mental.
Cela m’est tombé brutalement dessus : une vastitude ouverte, disons que je n’étais plus “moi“. Il m’apparut alors clair et évident que nous n’étions pas ce que nous croyions être, mais qu’en réalité nous sommes quelque chose de beaucoup plus vaste que l’on peut appeler de bien des noms, mais que l’on peut aussi tout simplement appeler : la Vie.
Cette “Vie“ est en temps “ordinaire“ masquée par notre mental et son attirail de pensées, mais, en réalité, que l’on en ait conscience ou pas cette Vie est tout le temps là à l’arrière plan. Elle ne demande rien, n’exige rien, ne veut rien, elle est juste là : absolue Présence.
Cela m’est tombé brutalement dessus : une vastitude ouverte, disons que je n’étais plus “moi“. Il m’apparut alors clair et évident que nous n’étions pas ce que nous croyions être, mais qu’en réalité nous sommes quelque chose de beaucoup plus vaste que l’on peut appeler de bien des noms, mais que l’on peut aussi tout simplement appeler : la Vie.
Cette “Vie“ est en temps “ordinaire“ masquée par notre mental et son attirail de pensées, mais, en réalité, que l’on en ait conscience ou pas cette Vie est tout le temps là à l’arrière plan. Elle ne demande rien, n’exige rien, ne veut rien, elle est juste là : absolue Présence.
Par la suite, le “moi“ est revenu, mais à présent lorsque celui-ci est trop présent, une faculté de « descendre du vélo pour me voir pédaler » apparaît.
L’ouverture est pure grâce, c’est la connexion soudaine avec l’arrière plan, on vient de là, et on naît avec la nostalgie de notre origine chevillée au corps.
Certaines personnes auront, fruit de cette nostalgie, un désir de complétude, mais orientés vers d’autres quêtes : l’argent, la gloire, le pouvoir, les bons numéro du loto, l’âme sœur… ce qui est très bien ainsi.
Puis, d’autres cheminent avec dans les tripes cet élan vers quelque chose que l’on peut qualifier de mystique laïque. Cette mystique, dans le sens où je l’entends, est quelque chose de profondément humain, sans étiquette.
Certaines personnes auront, fruit de cette nostalgie, un désir de complétude, mais orientés vers d’autres quêtes : l’argent, la gloire, le pouvoir, les bons numéro du loto, l’âme sœur… ce qui est très bien ainsi.
Puis, d’autres cheminent avec dans les tripes cet élan vers quelque chose que l’on peut qualifier de mystique laïque. Cette mystique, dans le sens où je l’entends, est quelque chose de profondément humain, sans étiquette.
..../...
JPC : Donc, Pierre Yves, tu es une personne illuminée ?
PY : Non bien sûr, je dirais grand dieu non ! C’est un contre sens, personne ne peut jamais être illuminé, ou alors dans le sens : “barge“ à la rigueur… Illuminé… un mot comme ça, ça brille de partout, manque plus que les guirlandes… Il n’existe rien de tel. La simplicité de notre âme d’enfant ne brille d’aucun feu.
L’ego a envie d’acquérir pour sa jouissance personnelle ce “truc“ qu’il pense extraordinaire. Va vouloir ça, comme d’autres courent après les biens matériels, les bijoux, une voiture neuve, des bonnes actions (à la bourse…) faut surtout pas croire que c’est plus noble…
La représentation que se fait l’ego de l’illumination, l’éveil… où peu importe, le mot est un piège qui se referme sur lui-même et crée la confusion. L’ego attend une sorte de feu d’artifice, que ça soit flatteur, somptueux, il veut que ça pète, quand il aura ça, ce ne sera plus comme avant, il va irradier je ne sais quoi…
L’ego “va vers“ avec force “outils“, “rituels“, rencontres avec des “maîtres éveillés“ and so one...
Tout cela est justement ce qui éloigne de cet Extra-ordinaire banalité ! C’est comme le silence. Tu connais la devinette : “Dés qu’on le nomme il n’existe plus…“
.../...
JPC : Fréquemment les chercheurs spirituels posent des questions concernant les efforts ou exercices pour atteindre cet éveil. Lorsque quelqu’un te demande : donne moi une méthode, donne moi un exercice. Qu’est-ce que tu réponds ?
PY : Celle que tu fais est la bonne, puisque c’est celle que tu pratiques. C’est la vie qui te propose ce dont tu as besoin. Tu crois qu’il te faut une méthode, et le hasard de la vie va t’attirer vers tel ou tel enseignement, telle ou telle rencontre. Pour toi, ce sera le bon chemin, chaque chemin est le bon. Et donc faire tel ou tel exercice pourquoi pas non plus, mais ce n’est jamais un impératif universel.
Ce qu’on peut faire, si on nous sollicite, c’est juste témoigner de notre expérience, ce qui peut éventuellement “parler“ à l’autre.
Les expériences où l’on connecte, où on “réalise“ sont multiples mais on ne fait pas forcément le lien : l’amour, le sourire d’un enfant, le spectacle de la nature, un bon repas, le partage avec des amis, l’art, la musique plein de moments sont magiques et nous mettent en présence de “notre vraie nature“.
Pour certains, c’est une sorte de flash, pour d’autres cela se fait pas à pas tranquillement, pour d’autres enfin cela ne se réalise jamais.
Extraits d'un entretien recueillis par Jean-Pierre Chometon et publié dans les numéros 94 et 95 de la revue 3eme Millénaire.
Pour aller plus loin : « Pour une Conscience ludique » de Pierre Yves, paru aux Editions Accarias l’Originel.