Tout en ce monde est Conscience
Raphael
La Conscience, c'est toi ! Tu n'as besoin de l'autorisation de personne pour vivre un état de conscience. Tu es l'écran et tu es la lumière qui fait apparaître des images sur l'écran.
Rphael est le fondateur de l'ashram Vidya à Rome en Italie, qui est un espace permettant l'enseignement de la Tradition* antique inspirée de l'Orient et de l'Occident. Sa voie est celle de l'asparsha-yoga ; la voie sans support. Après 35 ans d'enseignement, il s'est retiré dans l'ermitage de l'Academia Ordo Rael construit sur les contreforts des Monts Apennins où il se dévoue entièrement au silence.
Raphael est un auteur et un enseignant des Traditions métaphysiques occidentale et védantique orientale. Il a traduit et commenté un grand nombre de textes grecs (comme Plotin) et védantiques majeurs (nombreuses oeuvres de Shankara et plusieurs Upanishad). Toute son oeuvre constitue une réunification consciente des Traditions Occidentales et Orientales en Une Tradition de la Métaphysique.
Question (Q) : Quel a été l'objet de votre quête ? Avez-vous rencontré ou suivi un maître ?
Raphael (R) : Eh bien, fort heureusement, dans cette incarnation-ci, je n'étais absolument pas en quête de quoi que ce soit. De toute évidence, j'ai cherché au cours d'incarnations passées !
Dans cette incarnation-ci, ce qui peut être défini comme étant un état de conscience, n'est apparu à ce plan d'existence que pour se trouver dévoilé en toute innocence. Mais surtout, cet état de conscience est venu pour dévoiler les Grands Mystères ou Paravidya (Connaissance métaphysique ou suprême). Car de temps à autres, un être naît en cette dimension pour perpétuer la Tradition. Sans cela, la Tradition n'existerait peut-être même plus.
Ces états de conscience apparaissent à cette dimension car leur 'tâche' dirions nous, est d'enseigner, et donc, en termes orientaux, nous pourrions dire que ce sont des gourou (maître spirituel). Néanmoins, ma position est un peu différente, car je ne suis pas venu dans le but d'avoir des disciples. Si quelqu'un désire être guidé ; je peux l'aider. Mais mon dharma (ce que l'on réalise dans la vie et donc en fonction du karma) est de permettre à des êtres tels que Shankara, Gaudapada, Platon, Plotin, Parménide, de s'exprimer et d'être entendus à nouveau. Ainsi, mon image est mise de coté afin que ces êtres, ces autres états de conscience s'expriment. Mon rôle n'est pas de fonder un ashram en mon nom, mais plutôt de perpétuer cette connaissance qui fait particulièrement défaut en Occident. Concernant mon âge physique, j'ai su ce que je devais faire dès mes vingt ans. Ainsi, cette incarnation particulière n'a éprouvé aucun problème de sadhana (pratique spirituelle), aucune difficulté à comprendre certains enseignements, aucun problème d'ascension ou de réalisation, car tout cela avait déjà été accompli.
Q : Ce que vous nommez " état de conscience " correspond-il à ce que l'on considère comme la personne ?
R : Tout en ce monde est Conscience, et un état de conscience est un moyen de dévoiler les possibilités qui existent au sein de celle-ci. Ainsi, Raphael est un état de conscience ; vous aussi, vous êtes un état de conscience qui doit être dévoilé.
Q : En somme, tout est Conscience, mais au sein de cette Conscience apparaissent différents mouvements. Est-ce une bonne explication ?
R : Nous pouvons dire que la Conscience est unique, ou Une, et exprimée à travers les guna (Attributs de la substance universelle. Au nombre de trois, ils sont à la base de la manifestation : sattva (l'équilibre), rajas (l'activité) et tamas (l'inertie)). La capacité d'expression que détient la Conscience est plus ou moins grande selon le degré d'équilibre des guna. La Conscience a une possibilité d'expression bien moindre dans un arbre ou dans un animal. C'est la forme qui impose une limitation à ces états de Conscience, ou de présence aux choses. La Réalisation rompt avec toutes ces limitations ou couches qui recouvrent la Conscience et voilent toute sa majesté. La Conscience est partout, jusque dans le règne minéral. Dans l'être humain, elle a, bien sûr, une plus grande capacité d'expression. Dans un deva, c'est-à-dire dans un être de niveau supérieur, elle se révèle à travers anandamayakosha (enveloppe de béatitude) et dispose ainsi de possibilités bien plus étendues. Selon le vedanta, nous disposons de cinq véhicules, ou instruments, qui rendent possible le contact avec le reste du monde. Ceux-ci s'étendent depuis le niveau physique grossier jusqu'au plus subtil, qui est ananda ou béatitude. Tout ceci est également ce que l'on recherchait dans la Grèce et l'Egypte Antiques. Rien ne change. Seule une appellation différente est donnée à ces états, mais la connaissance fondamentale demeure exactement la même.
Q : Êtes-vous déjà allé en Inde ?
R : Non, jamais. L'ambassadeur de l'Inde à Rome, Apa Pant, m'a plusieurs fois invité à me rendre en Inde. A chaque fois, je répondais : " J'irai tôt ou tard ... Un de ces jours, j'irai là-bas. " Cinq ou six personnes sont récemment allées en Inde pour moi, toutes chargées de rapporter des documents. Ceci dit, la Connaissance se situe au-delà de l'espace ; nous sommes tous les enfants de la même dimension. Car la Connaissance n'est pas quelque chose de localisé ici ou là qu'on ne peut trouver qu'à un point bien précis. La Connaissance est telle le soleil qui brille au firmament. Un certain nombre de swami (hommes religieux) m'ont invité à me rendre en Inde pour visiter leurs ashram, même les math (monastères) fondés par Shankara m'ont récemment invité, et j'ai répondu : " J'irai ".
Q : Finalement, qu'avez-vous trouvé ?
R : Comme je vous l'ai dit, il n'y a eu aucune quête lors de cette vie-ci.
Q : Diriez-vous que vous êtes né réalisé ?
R : Cet état de Conscience particulier n'a pas d'ego qui puisse dire, " je suis réalisé ". Ce sont les autres qui sont en mesure de le définir comme réalisé ou pas. Lorsque j'étais très jeune, mes frères et soeurs sur la voie ne cessaient de me dire que j'étais né vieux. Cependant, pour ma part, je me trouvais tout à fait normal, absolument comme tout le monde. D'autres disaient : " Vous êtes un philosophe " et je répondais : " Je ne crois pas, je dis simplement les choses que j'ai envie de dire ". Tout est si beau !
.../...
Q : Lorsque vous pensez à vous-même, ou lorsque vous dites " je ", quelle notion avez-vous de vous-même ? A quoi se rapporte ce " je " ?
R : Nous disions précédemment que je suis un état de conscience. Un état de conscience ne peut pas dire, " je suis ceci ", " je ne suis pas cela ", " je suis réalisé ", " je ne suis pas réalisé ". Un état de conscience est totalement impersonnel. L'ego ou le " je " apparaît à partir du moment où il y a identification, par le jeu du reflet de la Conscience, avec un corps physique qui dit, " je suis ceci ". Ce " je " dira : " je suis le corps ", " je suis sentiment ", " je suis émotion ", " je suis pensée ". En France, vous avez Descartes avec son très célèbre cogito : " je pense, donc je suis ", " je doute, donc je suis ". La Tradition va dans un sens radicalement opposé à ce point de vue, qu'elle retourne en : " Je suis, donc je pense ". Si vous vous identifiez à un véhicule, vous perdez votre identité. Tout comme dans le mythe de Narcisse, où Narcisse se reflétant dans l'eau, aperçut son image, en tomba amoureux, tomba à l'eau et mourut. Même en Occident nous avons ces symboles chargés de signification très importants du point de vue de la réalisation. Le conte du fils prodigue a également une profonde signification traditionnelle. Il s'éloigne de son père - donc de l'unité - va de part le monde, fait de nombreuses expériences, dont beaucoup d'expériences négatives, puis retourne à son père donc à l'Unité.
.../...
Q : Avez-vous le sentiment d'être partout ?
R : Oui. Il n'y a ni différenciation, ni opposition. Pour utiliser la terminologie hindoue, le pratiquant a besoin de placer Ishwara en dehors de lui, de considérer Ishwara comme un " second ". En réalité Ishwara est un état de conscience qui doit être réalisé. Ishwara, ou Dieu, est un état d'être. A ce stade vous avez la possibilité de regarder soit avec les yeux de la Conscience, soit avec les yeux physiques. Platon parle de " l'Unité dans la diversité ". C'est très beau et c'est très important. Si vous regardez avec les yeux de l'Unité, vous ne pouvez entrer en opposition avec qui que ce soit ou quoi que ce soit. Vous me direz peut-être que la conduite de certaines personnes n'a rien à voir avec la vision de l'Unité. J'en suis conscient, mais je sais aussi que ces gens qui se conduisent ainsi sont eux-mêmes l'Unité.
.../...
Q : N'importe qui peut-il décider de s'éveiller, ou cela survient-il spontanément, sans préparation ?
R : L'éveil, naturellement, n'est pas quelque chose que vous pouvez simplement accomplir par la volonté et l'effort. Il survient de lui-même. Mais nous devons être prêt au moment où il se produit. Tout comme à l'école par exemple où nous étudions un nombre considérable de matières, qui par la suite pour la plupart ne sont d'aucune utilité pour notre profession. Mais cette sorte d'entraînement prépare nos esprits, elle l'exerce à une meilleure façon de saisir les choses et ainsi de suite. En cela, la préparation que représentent nos études est utile. Alors, pour revenir à votre question, la préparation conduit à accepter cet événement, qui survient spontanément. On ne peut rien forcer, toute violence sur nous même serait totalement vaine.
.../...
Q : Quel conseil donneriez-vous à un chercheur de Vérité ?
R : Cette question n'est pas très commode (riant). Donner un conseil à quelqu'un est très difficile. Bien entendu, si la personne est vraiment à la recherche de la Vérité, la chose peut-être envisagée. C'est pourquoi nous parlons d'un certain degré de maturité de la personne, lorsqu'il y a un meilleur contrôle des guna et ainsi de suite. A ce stade, bien sûr, des conseils pourraient être donnés. Le problème surgit lorsque la personne vit dans un état de souffrance et de dualité. Elle veut résoudre son problème, mais souhaite rester dans cet état de dualité. A ce moment, il ne peut y avoir de compréhension, car tout ce que la personne souhaite faire, c'est changer un événement ou une situation à ce niveau qui est celui de l'ego, de la dualité. Ainsi, il est très difficile de conseiller quelqu'un qui est identifié à cet état de dualité. En outre, d'un point de vu philosophique, nous pouvons dire qu'il n'y a rien au-delà ou en dehors de l'Etre, et que tôt ou tard nous ne pouvons qu'y retourner.
Un advaïtin (l'être non duel) est pacifié, il a trouvé la paix. C'est la raison pour laquelle il ne recherche pas de disciples ou d'adeptes. Bien sûr, l'advaïta est offert à tous, mais tous ne souhaitent pas atteindre cette dimension. Cependant tôt ou tard, ils l'atteindront car chaque individu au monde est Cela. Ils peuvent se prendre pour autre chose, mais ils sont Cela. Nous sommes tous aliénés parce que nous croyons être ce que nous ne sommes pas.
.../...
Q : Pouvez-vous décrire votre propre nature ?
R : C'est exactement la même que la vôtre. Chacun d'entre nous est cet éther imprégnant tout. Il n'y a pas de différence entre Raphael et les autres. Il pourrait y avoir juste cette différence : une personne pourrait être identifiée à l'un de ses véhicules ou à l'une des expériences qu'il a faite, alors que Raphael lui, a épuisé et refermé tous les registres d'expériences. Ou bien pour citer un autre exemple que j'utilise assez souvent : Il a été un peu plus intelligent lors d'une incarnation passée. Il a réalisé de quoi tout ceci retournait et a décidé de ne plus revenir (rires). Ceci est l'unique différence !
Pour lire l'intégralité de cette interview, veuillez vous rendre sur l'excellent site de Inner Quest
Ouvrages de Raphael
Rphael est le fondateur de l'ashram Vidya à Rome en Italie, qui est un espace permettant l'enseignement de la Tradition* antique inspirée de l'Orient et de l'Occident. Sa voie est celle de l'asparsha-yoga ; la voie sans support. Après 35 ans d'enseignement, il s'est retiré dans l'ermitage de l'Academia Ordo Rael construit sur les contreforts des Monts Apennins où il se dévoue entièrement au silence.
Raphael est un auteur et un enseignant des Traditions métaphysiques occidentale et védantique orientale. Il a traduit et commenté un grand nombre de textes grecs (comme Plotin) et védantiques majeurs (nombreuses oeuvres de Shankara et plusieurs Upanishad). Toute son oeuvre constitue une réunification consciente des Traditions Occidentales et Orientales en Une Tradition de la Métaphysique.
Dioalogue avec Raphaël
Question (Q) : Quel a été l'objet de votre quête ? Avez-vous rencontré ou suivi un maître ?
Raphael (R) : Eh bien, fort heureusement, dans cette incarnation-ci, je n'étais absolument pas en quête de quoi que ce soit. De toute évidence, j'ai cherché au cours d'incarnations passées !
Dans cette incarnation-ci, ce qui peut être défini comme étant un état de conscience, n'est apparu à ce plan d'existence que pour se trouver dévoilé en toute innocence. Mais surtout, cet état de conscience est venu pour dévoiler les Grands Mystères ou Paravidya (Connaissance métaphysique ou suprême). Car de temps à autres, un être naît en cette dimension pour perpétuer la Tradition. Sans cela, la Tradition n'existerait peut-être même plus.
Ces états de conscience apparaissent à cette dimension car leur 'tâche' dirions nous, est d'enseigner, et donc, en termes orientaux, nous pourrions dire que ce sont des gourou (maître spirituel). Néanmoins, ma position est un peu différente, car je ne suis pas venu dans le but d'avoir des disciples. Si quelqu'un désire être guidé ; je peux l'aider. Mais mon dharma (ce que l'on réalise dans la vie et donc en fonction du karma) est de permettre à des êtres tels que Shankara, Gaudapada, Platon, Plotin, Parménide, de s'exprimer et d'être entendus à nouveau. Ainsi, mon image est mise de coté afin que ces êtres, ces autres états de conscience s'expriment. Mon rôle n'est pas de fonder un ashram en mon nom, mais plutôt de perpétuer cette connaissance qui fait particulièrement défaut en Occident. Concernant mon âge physique, j'ai su ce que je devais faire dès mes vingt ans. Ainsi, cette incarnation particulière n'a éprouvé aucun problème de sadhana (pratique spirituelle), aucune difficulté à comprendre certains enseignements, aucun problème d'ascension ou de réalisation, car tout cela avait déjà été accompli.
Q : Ce que vous nommez " état de conscience " correspond-il à ce que l'on considère comme la personne ?
R : Tout en ce monde est Conscience, et un état de conscience est un moyen de dévoiler les possibilités qui existent au sein de celle-ci. Ainsi, Raphael est un état de conscience ; vous aussi, vous êtes un état de conscience qui doit être dévoilé.
Q : En somme, tout est Conscience, mais au sein de cette Conscience apparaissent différents mouvements. Est-ce une bonne explication ?
R : Nous pouvons dire que la Conscience est unique, ou Une, et exprimée à travers les guna (Attributs de la substance universelle. Au nombre de trois, ils sont à la base de la manifestation : sattva (l'équilibre), rajas (l'activité) et tamas (l'inertie)). La capacité d'expression que détient la Conscience est plus ou moins grande selon le degré d'équilibre des guna. La Conscience a une possibilité d'expression bien moindre dans un arbre ou dans un animal. C'est la forme qui impose une limitation à ces états de Conscience, ou de présence aux choses. La Réalisation rompt avec toutes ces limitations ou couches qui recouvrent la Conscience et voilent toute sa majesté. La Conscience est partout, jusque dans le règne minéral. Dans l'être humain, elle a, bien sûr, une plus grande capacité d'expression. Dans un deva, c'est-à-dire dans un être de niveau supérieur, elle se révèle à travers anandamayakosha (enveloppe de béatitude) et dispose ainsi de possibilités bien plus étendues. Selon le vedanta, nous disposons de cinq véhicules, ou instruments, qui rendent possible le contact avec le reste du monde. Ceux-ci s'étendent depuis le niveau physique grossier jusqu'au plus subtil, qui est ananda ou béatitude. Tout ceci est également ce que l'on recherchait dans la Grèce et l'Egypte Antiques. Rien ne change. Seule une appellation différente est donnée à ces états, mais la connaissance fondamentale demeure exactement la même.
Q : Êtes-vous déjà allé en Inde ?
R : Non, jamais. L'ambassadeur de l'Inde à Rome, Apa Pant, m'a plusieurs fois invité à me rendre en Inde. A chaque fois, je répondais : " J'irai tôt ou tard ... Un de ces jours, j'irai là-bas. " Cinq ou six personnes sont récemment allées en Inde pour moi, toutes chargées de rapporter des documents. Ceci dit, la Connaissance se situe au-delà de l'espace ; nous sommes tous les enfants de la même dimension. Car la Connaissance n'est pas quelque chose de localisé ici ou là qu'on ne peut trouver qu'à un point bien précis. La Connaissance est telle le soleil qui brille au firmament. Un certain nombre de swami (hommes religieux) m'ont invité à me rendre en Inde pour visiter leurs ashram, même les math (monastères) fondés par Shankara m'ont récemment invité, et j'ai répondu : " J'irai ".
Q : Finalement, qu'avez-vous trouvé ?
R : Comme je vous l'ai dit, il n'y a eu aucune quête lors de cette vie-ci.
Q : Diriez-vous que vous êtes né réalisé ?
R : Cet état de Conscience particulier n'a pas d'ego qui puisse dire, " je suis réalisé ". Ce sont les autres qui sont en mesure de le définir comme réalisé ou pas. Lorsque j'étais très jeune, mes frères et soeurs sur la voie ne cessaient de me dire que j'étais né vieux. Cependant, pour ma part, je me trouvais tout à fait normal, absolument comme tout le monde. D'autres disaient : " Vous êtes un philosophe " et je répondais : " Je ne crois pas, je dis simplement les choses que j'ai envie de dire ". Tout est si beau !
.../...
Q : Lorsque vous pensez à vous-même, ou lorsque vous dites " je ", quelle notion avez-vous de vous-même ? A quoi se rapporte ce " je " ?
R : Nous disions précédemment que je suis un état de conscience. Un état de conscience ne peut pas dire, " je suis ceci ", " je ne suis pas cela ", " je suis réalisé ", " je ne suis pas réalisé ". Un état de conscience est totalement impersonnel. L'ego ou le " je " apparaît à partir du moment où il y a identification, par le jeu du reflet de la Conscience, avec un corps physique qui dit, " je suis ceci ". Ce " je " dira : " je suis le corps ", " je suis sentiment ", " je suis émotion ", " je suis pensée ". En France, vous avez Descartes avec son très célèbre cogito : " je pense, donc je suis ", " je doute, donc je suis ". La Tradition va dans un sens radicalement opposé à ce point de vue, qu'elle retourne en : " Je suis, donc je pense ". Si vous vous identifiez à un véhicule, vous perdez votre identité. Tout comme dans le mythe de Narcisse, où Narcisse se reflétant dans l'eau, aperçut son image, en tomba amoureux, tomba à l'eau et mourut. Même en Occident nous avons ces symboles chargés de signification très importants du point de vue de la réalisation. Le conte du fils prodigue a également une profonde signification traditionnelle. Il s'éloigne de son père - donc de l'unité - va de part le monde, fait de nombreuses expériences, dont beaucoup d'expériences négatives, puis retourne à son père donc à l'Unité.
.../...
Q : Avez-vous le sentiment d'être partout ?
R : Oui. Il n'y a ni différenciation, ni opposition. Pour utiliser la terminologie hindoue, le pratiquant a besoin de placer Ishwara en dehors de lui, de considérer Ishwara comme un " second ". En réalité Ishwara est un état de conscience qui doit être réalisé. Ishwara, ou Dieu, est un état d'être. A ce stade vous avez la possibilité de regarder soit avec les yeux de la Conscience, soit avec les yeux physiques. Platon parle de " l'Unité dans la diversité ". C'est très beau et c'est très important. Si vous regardez avec les yeux de l'Unité, vous ne pouvez entrer en opposition avec qui que ce soit ou quoi que ce soit. Vous me direz peut-être que la conduite de certaines personnes n'a rien à voir avec la vision de l'Unité. J'en suis conscient, mais je sais aussi que ces gens qui se conduisent ainsi sont eux-mêmes l'Unité.
.../...
Q : N'importe qui peut-il décider de s'éveiller, ou cela survient-il spontanément, sans préparation ?
R : L'éveil, naturellement, n'est pas quelque chose que vous pouvez simplement accomplir par la volonté et l'effort. Il survient de lui-même. Mais nous devons être prêt au moment où il se produit. Tout comme à l'école par exemple où nous étudions un nombre considérable de matières, qui par la suite pour la plupart ne sont d'aucune utilité pour notre profession. Mais cette sorte d'entraînement prépare nos esprits, elle l'exerce à une meilleure façon de saisir les choses et ainsi de suite. En cela, la préparation que représentent nos études est utile. Alors, pour revenir à votre question, la préparation conduit à accepter cet événement, qui survient spontanément. On ne peut rien forcer, toute violence sur nous même serait totalement vaine.
.../...
Q : Quel conseil donneriez-vous à un chercheur de Vérité ?
R : Cette question n'est pas très commode (riant). Donner un conseil à quelqu'un est très difficile. Bien entendu, si la personne est vraiment à la recherche de la Vérité, la chose peut-être envisagée. C'est pourquoi nous parlons d'un certain degré de maturité de la personne, lorsqu'il y a un meilleur contrôle des guna et ainsi de suite. A ce stade, bien sûr, des conseils pourraient être donnés. Le problème surgit lorsque la personne vit dans un état de souffrance et de dualité. Elle veut résoudre son problème, mais souhaite rester dans cet état de dualité. A ce moment, il ne peut y avoir de compréhension, car tout ce que la personne souhaite faire, c'est changer un événement ou une situation à ce niveau qui est celui de l'ego, de la dualité. Ainsi, il est très difficile de conseiller quelqu'un qui est identifié à cet état de dualité. En outre, d'un point de vu philosophique, nous pouvons dire qu'il n'y a rien au-delà ou en dehors de l'Etre, et que tôt ou tard nous ne pouvons qu'y retourner.
Un advaïtin (l'être non duel) est pacifié, il a trouvé la paix. C'est la raison pour laquelle il ne recherche pas de disciples ou d'adeptes. Bien sûr, l'advaïta est offert à tous, mais tous ne souhaitent pas atteindre cette dimension. Cependant tôt ou tard, ils l'atteindront car chaque individu au monde est Cela. Ils peuvent se prendre pour autre chose, mais ils sont Cela. Nous sommes tous aliénés parce que nous croyons être ce que nous ne sommes pas.
.../...
Q : Pouvez-vous décrire votre propre nature ?
R : C'est exactement la même que la vôtre. Chacun d'entre nous est cet éther imprégnant tout. Il n'y a pas de différence entre Raphael et les autres. Il pourrait y avoir juste cette différence : une personne pourrait être identifiée à l'un de ses véhicules ou à l'une des expériences qu'il a faite, alors que Raphael lui, a épuisé et refermé tous les registres d'expériences. Ou bien pour citer un autre exemple que j'utilise assez souvent : Il a été un peu plus intelligent lors d'une incarnation passée. Il a réalisé de quoi tout ceci retournait et a décidé de ne plus revenir (rires). Ceci est l'unique différence !
Extraits choisis pour ÉVEIL IMPERSONNEL
Pour lire l'intégralité de cette interview, veuillez vous rendre sur l'excellent site de Inner Quest
Ouvrages de Raphael
1 commentaire:
C'est limpide, lumineux ... Merci !
Nicole.
Enregistrer un commentaire