Derrière les apparences de l'univers,
se trouve la réalité d'une Conscience unique et éternelle.
Ici, c'est le règne de la vacuité, le siège de la conscience, l'essence de l'être. Il n'y avait plus aucune pensée, plus aucune image, pas même une sensation. Rien. Seulement la Conscience suprême...
Ma véritable nature, dans cette absence de moi-même, était cette lumière intense qui transportait une information signifiante et apaisante. Celle-ci était ma conscience, sans objet, seulement conscience-de-soi. Elle englobait l'univers entier, était la source de toute chose. Je m'y enfonçais, y demeurais absorbée, la reconnaissant comme mon essence originelle, en cet instant éternel. Dans cette pénétration de la réalité, la conscience se connaissait par elle-même, à la fois vide et pleine, en repos et en mouvement. « Je » n'était pas là pour s'approprier la perception. Elle avait lieu, c'est tout.
La division entre observateur et observé n'existe pas et n'a jamais existé. Elle n'est qu'une illusion créée par la pensée soumise aux désirs de l'ego. Personne ne voit la lumière se lever. Dans cet état, ou plutôt ce non-état - car la conscience n'est pas un état - l'ego, cette image artificielle du moi, est mort. Loin d'inquiéter, sa disparition apporte une sensation de plénitude totale. Ce qui est angoisse du point de vue de l'ego est apaisement pour l'être profond qui constitue notre véritable identité.
Lorsque tous les voiles créés par l'ego, par l'esprit et les sens, ont été déchirés, lorsque tous les objets ont été dissous, la nature fondamentale de notre conscience peut apparaître. Elle se connaît elle-même en tant que réalité qui embrasse tout, en tant que substance absolue. La lumière qui se lève au moment du grand voyage est le rayonnement spontané et sans direction de la conscience, l'embrasement de l'énergie universelle. On ne peut pas décrire la lumière de la conscience, la lumière de l'Intelligence. « L'énergie de l'univers est une énergie d'amour... », a dit un jour le physicien David Bohm au quatorzième Dalaï Lama.
Dès que l'on ne s'identifie plus à la personnalité, dès que l'on ne se voit plus comme un être séparé des autres, on perçoit clairement notre véritable nature, parce que l'on se place dans la conscience globale. On comprend que toutes les formes sont des émanations de ce continuum infini et que l'essence de la diversité des phénomènes est une. Notre conscience est plus vaste qu'on ne l'imagine, sans intérieur ni extérieur, sans centre ni périphérie. Alors pourquoi s'identifier à une personnalité sans substance, sans constance, soumise à des tensions perpétuelles par accumulation de pensées et d'émotions, pourquoi se restreindre à cette image étriquée et fausse de soi ?
Notre véritable nature n'a pas besoin d'être perfectionnée, car elle est, depuis l'origine, parfaite.../... L'essence de toute chose est pure. Celui qui a réalisé cela voit chaque être, chaque manifestation du monde dans sa perfection.
Demeurer dans la conscience, ce n'est pas méditer, dans le sens où il y a un sujet qui cherche à atteindre quelque chose de personnel et de sécurisant.
Je demeure dans une sensation quasiment physique de baigner à chaque seconde dans l'énergie universelle, dans cet immense courant qui se meut en nous et autour de nous. Ce flux traverse continuellement notre corps et notre esprit. Chaque être se trouve absorbé en permanence dans la lumière qui soutient tout, qui porte chaque manifestation de la vie. Quand nous connaissons cette sensation, nous ne pouvons plus la perdre, et notre existence quotidienne reflète notre immersion dans ce courant impersonnel et éternel. L'absolu est ici, à l'instant, sous nos yeux. Il n'est pas autre chose que cette énergie, cette lumière, cette conscience.
Extraits choisis pour ÉVEIL IMPERSONNEL
de N'ayons pas peur de mourir
de Nicole Montinéri
Éditions Accarias-L'Originel
Voici, en complément, l'extrait d'une réponse de Nicole suite à un mail où je lui demandais (avant la publication de son ouvrage) si son expérience avait été temporaire, ou si elle-même était toujours immergée dans cette conscience non-duelle. J'avais appréciè alors le coté à la fois sobre, humble, et si plein de vérité, de sa réponse :
Durant toute notre quête, nous avons des visions claires. Elles ne retombent pas, comme on le croit alors. Il y a seulement des retours au corps/mental, c'est normal sur cette Terre. Le problème, c'est quand l'ego, insatiable, tente de retrouver ces visions ou perceptions. Il cherche en permanence à acquérir, il est même tout excité devant cette idée d'éveil !
Mais la réalisation, elle, est irréversible. Il est impossible qu'il en soit autrement lorsque la conscience s'est laissée absorber complètement dans la Conscience cosmique, le Tout. Pour les affaires de la vie pratique, dans le langage, c'est le mental qui fonctionne, il ne peut en être autrement, bien sûr. Il est utilisé pour ces fonctions-là, mais ne recherche rien sur le plan spirituel, qui n'est pas son plan et qu'il ne doit pas envahir. Le reste du temps, je me situe dans l'espace silencieux et libre de la conscience, là où rien ne peut "arriver", où il n'y a rien à obtenir, car tout est déjà là.
L'éveil n'est pas arrivé à une personne en particulier, il est impossible désormais que le moi s'approprie les évènements qui arrivent dans l'existence, les juge, les rejette selon une dualité plaisir/déplaisir. Il est impossible de chercher à posséder quoi que ce soit, de ne pas prendre les choses comme elles viennent, de ne pas voir les êtres tels qu'ils sont : conscience semblable à la nôtre, et qui cherche douloureusement l'espace de lumière... Une énergie se manifeste (et il m'est arrivé depuis d'avoir du chagrin) et je sais qu'elle s'en ira comme elle est venue, sans laisser de traces... Tout est vu dans l'amour, cet amour impersonnel qui a traversé ma conscience qui s'est grand-ouverte lorsque "je suis partie là-bas".
La perception de cet amour est intacte, il ne se passe pas un jour sans que je la ressente, d'autant qu'elle n'est pas passée par mon cerveau. Voir ainsi est la liberté, au-delà de tout ce qui peut se manifester. Je Suis l'Amour, substance de la Vie. C'est notre Réalité.
Puis, suite à la lecture de son ouvrage, où elle expliquait qu'il faut se préparer à la mort car, si l'on ne fait pas cela, on ne reconnaîtra pas cette lumière comme étant indivisible de sa véritable nature, je lui demandais alors ce qui que se passerait à ce moment-là pour une telle personne ? Ma question était de savoir si elle suggérait que l'on repartirait dans un nouveau cycle d'incarnation ? Elle me répondit ceci :
La connaissance et la pratique spirituelle nous aident à reconnaitre la véritable nature de la lumière, rayonnement de notre conscience unie au Tout. C'est bien ici, durant notre existence, que l'on découvre l'essence de la vie. Notre départ sera alors d'autant mieux vécu comme l'ultime couronnement de cette existence.
Je suis frappée de voir que la plupart des personnes qui ont eu un contact avec la mort et ont vu la lumière, considèrent celle-ci comme quelque chose d'extérieur, ou même disent l'avoir vue de loin. Ils continuent à avoir une vision duelle...
Je ne peux pas répondre à votre question concernant ce qui se passe pour ceux qui ne reconnaissent pas la nature de la lumière. Ce serait en effet une explication à la réincarnation, et cela rejoint ce que je disais précédemment sur la nécessité de découvrir, ici et maintenant, l'essence de la vie. Mais il me semble que c'est seulement l'ego qui s'interroge sur l'éventualité d'une nouvelle incarnation terrestre, dans une forme finie qu'il connait déjà. La Vie, elle, est mouvement infini...
Je conclus en lui faisant remarquer que cela avait du sens. Ainsi que l'exprimait Ramana Maharshi : "La réincarnation existe tant que l'ignorance existe. Il n'y a pas d'incarnation, il n'y en a jamais eu, il n'y en aura jamais. Telle est la vérité."
Mais il semblerait aussi qu'au sein de l'illusion et de la dualité, il y ait bien un endroit dans l'espace-temps, tout aussi illusoire, où demeurer, tant que l'essence de notre être n'était pas reconnue.
Nicole me répondit simplement : "Oui, il y a certainement un "coin" dans l'espace-temps où se retrouve la conscience encore encombrée de l'illusion de l'ego.
Mais la conscience qui a réalisé que sa nature est vide se moque de sa future incarnation, comme elle se moque de la disparition de son corps/mental ! Elle est libre, joyeuse."
Un grand merci à Nicole pour la richesse de nos échanges.
Pour ceux qui sont submergés dans l'Océan de la destinée et qui désirent la protection, il n'y a pas de refuge autre part que dans la Connaissance du Soi.
Ma véritable nature, dans cette absence de moi-même, était cette lumière intense qui transportait une information signifiante et apaisante. Celle-ci était ma conscience, sans objet, seulement conscience-de-soi. Elle englobait l'univers entier, était la source de toute chose. Je m'y enfonçais, y demeurais absorbée, la reconnaissant comme mon essence originelle, en cet instant éternel. Dans cette pénétration de la réalité, la conscience se connaissait par elle-même, à la fois vide et pleine, en repos et en mouvement. « Je » n'était pas là pour s'approprier la perception. Elle avait lieu, c'est tout.
La division entre observateur et observé n'existe pas et n'a jamais existé. Elle n'est qu'une illusion créée par la pensée soumise aux désirs de l'ego. Personne ne voit la lumière se lever. Dans cet état, ou plutôt ce non-état - car la conscience n'est pas un état - l'ego, cette image artificielle du moi, est mort. Loin d'inquiéter, sa disparition apporte une sensation de plénitude totale. Ce qui est angoisse du point de vue de l'ego est apaisement pour l'être profond qui constitue notre véritable identité.
Lorsque tous les voiles créés par l'ego, par l'esprit et les sens, ont été déchirés, lorsque tous les objets ont été dissous, la nature fondamentale de notre conscience peut apparaître. Elle se connaît elle-même en tant que réalité qui embrasse tout, en tant que substance absolue. La lumière qui se lève au moment du grand voyage est le rayonnement spontané et sans direction de la conscience, l'embrasement de l'énergie universelle. On ne peut pas décrire la lumière de la conscience, la lumière de l'Intelligence. « L'énergie de l'univers est une énergie d'amour... », a dit un jour le physicien David Bohm au quatorzième Dalaï Lama.
Dès que l'on ne s'identifie plus à la personnalité, dès que l'on ne se voit plus comme un être séparé des autres, on perçoit clairement notre véritable nature, parce que l'on se place dans la conscience globale. On comprend que toutes les formes sont des émanations de ce continuum infini et que l'essence de la diversité des phénomènes est une. Notre conscience est plus vaste qu'on ne l'imagine, sans intérieur ni extérieur, sans centre ni périphérie. Alors pourquoi s'identifier à une personnalité sans substance, sans constance, soumise à des tensions perpétuelles par accumulation de pensées et d'émotions, pourquoi se restreindre à cette image étriquée et fausse de soi ?
Notre véritable nature n'a pas besoin d'être perfectionnée, car elle est, depuis l'origine, parfaite.../... L'essence de toute chose est pure. Celui qui a réalisé cela voit chaque être, chaque manifestation du monde dans sa perfection.
Demeurer dans la conscience, ce n'est pas méditer, dans le sens où il y a un sujet qui cherche à atteindre quelque chose de personnel et de sécurisant.
Je demeure dans une sensation quasiment physique de baigner à chaque seconde dans l'énergie universelle, dans cet immense courant qui se meut en nous et autour de nous. Ce flux traverse continuellement notre corps et notre esprit. Chaque être se trouve absorbé en permanence dans la lumière qui soutient tout, qui porte chaque manifestation de la vie. Quand nous connaissons cette sensation, nous ne pouvons plus la perdre, et notre existence quotidienne reflète notre immersion dans ce courant impersonnel et éternel. L'absolu est ici, à l'instant, sous nos yeux. Il n'est pas autre chose que cette énergie, cette lumière, cette conscience.
Extraits choisis pour ÉVEIL IMPERSONNEL
de N'ayons pas peur de mourir
de Nicole Montinéri
Éditions Accarias-L'Originel
Voici, en complément, l'extrait d'une réponse de Nicole suite à un mail où je lui demandais (avant la publication de son ouvrage) si son expérience avait été temporaire, ou si elle-même était toujours immergée dans cette conscience non-duelle. J'avais appréciè alors le coté à la fois sobre, humble, et si plein de vérité, de sa réponse :
Durant toute notre quête, nous avons des visions claires. Elles ne retombent pas, comme on le croit alors. Il y a seulement des retours au corps/mental, c'est normal sur cette Terre. Le problème, c'est quand l'ego, insatiable, tente de retrouver ces visions ou perceptions. Il cherche en permanence à acquérir, il est même tout excité devant cette idée d'éveil !
Mais la réalisation, elle, est irréversible. Il est impossible qu'il en soit autrement lorsque la conscience s'est laissée absorber complètement dans la Conscience cosmique, le Tout. Pour les affaires de la vie pratique, dans le langage, c'est le mental qui fonctionne, il ne peut en être autrement, bien sûr. Il est utilisé pour ces fonctions-là, mais ne recherche rien sur le plan spirituel, qui n'est pas son plan et qu'il ne doit pas envahir. Le reste du temps, je me situe dans l'espace silencieux et libre de la conscience, là où rien ne peut "arriver", où il n'y a rien à obtenir, car tout est déjà là.
L'éveil n'est pas arrivé à une personne en particulier, il est impossible désormais que le moi s'approprie les évènements qui arrivent dans l'existence, les juge, les rejette selon une dualité plaisir/déplaisir. Il est impossible de chercher à posséder quoi que ce soit, de ne pas prendre les choses comme elles viennent, de ne pas voir les êtres tels qu'ils sont : conscience semblable à la nôtre, et qui cherche douloureusement l'espace de lumière... Une énergie se manifeste (et il m'est arrivé depuis d'avoir du chagrin) et je sais qu'elle s'en ira comme elle est venue, sans laisser de traces... Tout est vu dans l'amour, cet amour impersonnel qui a traversé ma conscience qui s'est grand-ouverte lorsque "je suis partie là-bas".
La perception de cet amour est intacte, il ne se passe pas un jour sans que je la ressente, d'autant qu'elle n'est pas passée par mon cerveau. Voir ainsi est la liberté, au-delà de tout ce qui peut se manifester. Je Suis l'Amour, substance de la Vie. C'est notre Réalité.
Puis, suite à la lecture de son ouvrage, où elle expliquait qu'il faut se préparer à la mort car, si l'on ne fait pas cela, on ne reconnaîtra pas cette lumière comme étant indivisible de sa véritable nature, je lui demandais alors ce qui que se passerait à ce moment-là pour une telle personne ? Ma question était de savoir si elle suggérait que l'on repartirait dans un nouveau cycle d'incarnation ? Elle me répondit ceci :
La connaissance et la pratique spirituelle nous aident à reconnaitre la véritable nature de la lumière, rayonnement de notre conscience unie au Tout. C'est bien ici, durant notre existence, que l'on découvre l'essence de la vie. Notre départ sera alors d'autant mieux vécu comme l'ultime couronnement de cette existence.
Je suis frappée de voir que la plupart des personnes qui ont eu un contact avec la mort et ont vu la lumière, considèrent celle-ci comme quelque chose d'extérieur, ou même disent l'avoir vue de loin. Ils continuent à avoir une vision duelle...
Je ne peux pas répondre à votre question concernant ce qui se passe pour ceux qui ne reconnaissent pas la nature de la lumière. Ce serait en effet une explication à la réincarnation, et cela rejoint ce que je disais précédemment sur la nécessité de découvrir, ici et maintenant, l'essence de la vie. Mais il me semble que c'est seulement l'ego qui s'interroge sur l'éventualité d'une nouvelle incarnation terrestre, dans une forme finie qu'il connait déjà. La Vie, elle, est mouvement infini...
Je conclus en lui faisant remarquer que cela avait du sens. Ainsi que l'exprimait Ramana Maharshi : "La réincarnation existe tant que l'ignorance existe. Il n'y a pas d'incarnation, il n'y en a jamais eu, il n'y en aura jamais. Telle est la vérité."
Mais il semblerait aussi qu'au sein de l'illusion et de la dualité, il y ait bien un endroit dans l'espace-temps, tout aussi illusoire, où demeurer, tant que l'essence de notre être n'était pas reconnue.
Nicole me répondit simplement : "Oui, il y a certainement un "coin" dans l'espace-temps où se retrouve la conscience encore encombrée de l'illusion de l'ego.
Mais la conscience qui a réalisé que sa nature est vide se moque de sa future incarnation, comme elle se moque de la disparition de son corps/mental ! Elle est libre, joyeuse."
Un grand merci à Nicole pour la richesse de nos échanges.
Pour ceux qui sont submergés dans l'Océan de la destinée et qui désirent la protection, il n'y a pas de refuge autre part que dans la Connaissance du Soi.
Ramana Maharshi
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