La pratique du dharma conduit toujours à un renforcement et aucunement à un affaiblissement des capacités d’un moi sain. L’accroissement de la pleine conscience conduit à un ancrage plus fort dans l’être, à un vécu plus vif. En réalité, il s’agit d’une confusion sur les termes : nous travaillons avec deux concepts différents du moi.
Il n’y a pas à vouloir se débarrasser de ce que la psychologie définit comme un moi sain. Ce n’est pas le moi dont l’existence est remise en question dans l’enseignement bouddhiste. Même le moi dont il est question dans le dharma n’a pas besoin d’être éliminé – car ce moi séparé, inchangeable et personnel n’existe pas. Ce qui est éliminé, c’est la croyance erronée en son existence et pas un moi qui existerait vraiment. On chasse seulement la représentation de quelque chose que l’on ne saurait trouver nulle part. [...] Il n’y a pas de dissolution du moi, seulement la dissolution de l’idée erronée d’un moi solide, éternel, séparé.