Ramesh Balsekar nous offre ici l'opportunité de goûter en sa compagnie l'essence même de l'expérience de la non-dualité.
Ses propos, éclairés par l’enseignement de Nisargadatta Maharaj, nous permettent une percée plus précise dans la compréhension même de ce qu’est une approche réellement non-duelle, et de ses implications dans notre vie quotidienne.
Le premier chapitre concerne les concepts de base de cet enseignement : la Conscience est tout ce qui est ; il n’y a aucun acteur personnel, aucun « moi » individuel ; il n’y a pas de libre arbitre et adopter la position de témoin.
Ces concepts sont développés et illustrés dans cette belle collection d’histoires, de blagues, de citations et d'anecdotes qui constituent la matière de ces enseignements inspirés de l'advaita. Ramesh aime les histoires, possède un excellent sens de l'humour, de la spontanéité et un sens du comique qui fait souvent rire les gens de leurs propres difficultés.
Ces illustrations mettent en lumière les concepts parfois difficiles à saisir de l’enseignement.
Ramesh nous le rappelle : « ce qui est » est toujours là, tellement simple, qu’il suffit de cesser de conceptualiser, d’imaginer, pour que cela saute aux yeux. Nous sommes d’ores et déjà ce que nous cherchons, la liberté, la quiétude.
© Extraits publiés avec l'aimable accord des Éditions L'Originel :
Ramesh dit encore et encore :
C’est la seule connaissance que vous avez vraiment : « Je suis » Ce « Je-Je », qui est le non-manifesté se manifestant comme l’apparence dans la Conscience. « Je suis » est la Conscience universelle qui est présente dans chaque organisme corps-esprit. La séparation vient quand le « Je suis » devient « Je suis John ». Cette apparition est la cause de toute la servitude et de toute la souffrance.
Un soufi a été lapidé à mort et est allé au paradis. Peu de temps après, un homme qui avait été témoin de cette mort mourut également et monta au paradis. Il fut indigné de constater que le soufi était également là, aussi il demanda à Dieu : « Seigneur, pourquoi ce soufi est-il ici au paradis, et que le Pharaon qui a dit la même chose, est en enfer ? » Dieu répondit : « Quand le Pharaon a dit qu’il était Dieu, il pensait à lui-même. Quand le soufi dit qu’il était Dieu, il pensait à Moi. »
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Râmana Mahârshi dit que tout ce qu’il y a à faire, c’est de trouver « qui » veut l’illumination. Qui suis-je ? Qui fait la recherche ? Qui veut savoir ? Si vous plongez profond dans ces séries de questions, vous en viendrez à la conclusion que le « qui » n’existe pas. Peu de gens peuvent s’y conformer. Râmana Mahârshi compare les chercheurs spirituels qui peuvent accepter cela au camphre, au bois sec, ou au bois humide. Le camphre a juste besoin d’une étincelle pour brûler. Le bois sec a juste besoin d’un peu de chaleur pour brûler. Le bois humide d’une grande quantité de chaleur afin de
prendre feu.
L’incident suivant illustre combien il est facile d’être confus sur qui ou quoi est le « moi », sur ce qu’il est et sur ce qu’il n’est pas.
Il y avait un homme qui assistait aux entretiens et qui était très érudit. C’était un maître d’école qui avait pris sa retraite juste pour penser à la nature de la réalité. Il y réfléchit et en vint à la conclusion que tout cela n’était qu’un rêve de sa part. Il commença alors à dire : « Si je suis un rêveur... » Normalement, je n’interromps pas, mais à ce moment-là je dis : « Harry, tu n’es pas le rêveur... » Harry semblait tendu. Durant un moment je crus qu’il l’avait mal pris. Puis d’autres questions qui découlaient de ce propos suivirent. Plus tard, il vint vers moi et dit : « Ramesh, c’est tout ce dont j’ai besoin. »
Les questions sur la réincarnation, le karma et autres concepts qui représentent la persistance et la continuation du « moi » individuel, sont posées lors des séminaires et sont simulées par l’esprit de l’individu, incapable de se voir comme inexistant.
Le Bouddha l’a clairement dit : « Comme il n’y a pas de “moi”, il n’y a pas de transmigration de ce même soi, mais il y a des êtres et des effets qui se produisent. Il y a des actes qui sont accomplis, mais il n’y a pas d’auteur. Il n’y a pas d’entité qui migre. Aucun soi n’est transféré d’un endroit à un autre. Mais il y a une voix qui se fait entendre ici et l’écho de celle-ci revient. »
Ramesh cite aussi Râmana Mahârshi qui dit :
Il n’y a pas eu de renaissance, il n’y a pas de renaissance, il n’y aura jamais de renaissance – c’est la vérité.