Un autre livre sur l'éveil ? Oui, sauf que celui-ci n'a rien de commun. Il ne propose aucune technique, ne présente aucune théorie ou analyse sur ce particulier non-événement qu'est l'éveil, le retournement sur soi.
Il n'y a pas l'Absolu et quelque chose en plus qui serait à part. La seule place où il est possible de se connaitre c'est ici, au coeur de soi. Il n' y a rien à chercher en dehors, nous sommes cette conscience de soi lumineuse.
« L'absolu est ici » est une véritable plongée au cour d'un témoignage vivant de l'éveil.
Nous sommes beaucoup plus vaste qu'il n'en a l'air... Cette découverte enraye l'idée d'être une personne, défait les croyances saugrenues acquises, remet en question la totalité des concepts crus.
Christine nous montre la bonne direction : ne rien refuser de ce qui est là, même pas l'ego, mais voir au-delà.
Portée par un élan inné de justesse et d'authenticité pour elle-même, Christine Morency livre son vécu avec une audace hors du commun. Cette façon naturelle et vraie lorsqu'elle parle de son vécu de l'éveil nous porte à oser regarder en nous ce qui fait véritablement ombrage à notre réelle paix.
L'humour dynamise son témoignage et ce livre n'en manque assurément pas, véhiculant ainsi un extraordinaire sentiment de permission inconditionnelle, celui d'être là, tel que nous sommes, authentiquement Soi.
Christine Morency est québécoise. En 2015, suite à un parcours semé d’expériences spirituelles de toutes sortes, une expérience ultime de conscience absolue surgit. La recherche spirituelle qui avait débuté 45 ans auparavant prend alors fin car une profonde reconnaissance s'installe, celle que tout a lieu ici et maintenant, qu’il n’y a nulle part à chercher, que nous sommes Cela.
En mars 2015, une ultime et dernière expérience surgit. Elle demeure indescriptible pour mon mental qui doit pourtant être utilisé dans cette tentative de description. Ma fondation intérieure depuis 2010 avait changé : mon mode de fonctionnement était axé sur le Voir, un genre de geste intérieur désagrégeant la plupart des saisies que la conscience serait tentée de faire. Cette seconde expérience débuta par une banale constatation que je n’éprouvais plus ni sentiment, ni émotion, ni sensation, rien. Complètement vide. En place et lieu, il n’y avait que la conscience. En contraste avec le vide intérieur, celle-ci me paraissait immense. Si totale, entière et englobant tout, y compris la totalité de tout ce qu’il restait de moi : Le corps était un automate rempli d’énergie et réagissait comme il le pouvait. Manger-marcher-manger-marcher constituèrent les deux seules activités pendant trois jours. Le corps était souvent envahi de grandes secousses qui semblaient prendre source dans le bassin. La nuit, je restais totalement consciente bien que le corps fût en sommeil profond. Les pensées avaient totalement cessé ; il n’y avait que l’immensité de la conscience. Puis, je ne sais comment expliquer ce mystère, la conscience remonta à sa source et se noya dans l’Absolu non manifesté. Un « endroit » sans lieu, sans temps, matériellement indescriptible, un lieu inexistant d’où tout surgit, le monde, les expériences et le fait même d’être sur terre.
Je découvris que ma véritable nature est à jamais non manifestée, non concrétisée, non existante et que la seule façon de tenter de se connaître en tant qu’Absolu que nous sommes était de créer un mode de perception, une conscience/monde, un monde impossible puisque naissant de la non-manifestation même, un monde pourtant tout à fait concret du fait de l’immensité et du pouvoir totalement créateur de l’Absolu. Une immense évidence remplit tout mon champ de perception : Dieu est l’Absolu non manifesté, il n’est ni quelque chose, ni quelqu’un !
Cela mit fin à la recherche du bonheur éternel, qui durait depuis quarante ans. Voyant profondément qu’il me serait à jamais impossible de trouver quelque chose d’ultime puisque la nature de toutes choses est d’être non manifeste, dans l’évidence joyeuse que tout est donné là, dans ce monde même qui est la représentation illusoirement réelle de l’Absolu.
Je suis ce que je cherchais et il est absolument impossible de trouver quoi que ce soit de nature éternelle en dehors du monde. Cela n’existe pas et n’existera jamais ! L’Absolu n’est pas ailleurs qu’ici et c’est seulement ici qu’il peut se dévoiler, se connaître, « s’exister ». La vie est totale, complète.
Le monde est ce que je suis, totalement à l’intérieur de moi. La séparation ne peut plus exister lorsqu’il est vu que « nous » sommes l’Absolu non manifesté, englobant toutes les potentialités. Nous sommes la vie dans sa totalité, parce
que « nous » sommes l’Absolu d’où tout surgit.
Une expérience pour personne
L’expérience d’éveil surgit. Par nature totalement impersonnelle, l’expérience n’arrive pas pour la personne. C’est le mystère. L’éveil surgit en tant qu’expérience mais n’est pas une expérience au sens où nous l’entendons normalement, avec quelqu’un pour qui ça arrive. SVP, relisez cette phrase lentement jusqu’à ressentir vraiment ce qu’elle raconte.
L’expérience d’éveil surgit. Par nature totalement impersonnelle, l’expérience n’arrive pas pour la personne. C’est le mystère. L’éveil surgit en tant qu’expérience mais n’est pas une expérience au sens où nous l’entendons normalement, avec quelqu’un pour qui ça arrive.
Comment dès lors ce quelqu’un qui se croyait exister pourrait bien devenir parfait suite à l’expérience d’éveil surgie sans lui, non causée par lui ? Et naît le mythe selon lequel les « éveillés » sont parfaits parce qu’ils ont découvert quelque chose que les chercheurs, eux, cherchent toujours. Et c’est très, très difficile à comprendre, parce que le mental n’a pas ce qu’il faut pour viscéralement vivre ce mystère. L’expérience d’éveil reste innommable, indéfinissable, hors du temps et de l’espace et surtout, surtout, n’est pas quelque chose qui arrive à la personne. Et c’est cela qui est mal compris et qui engendre toutes les croyances que « les éveillés » sont parfaits, devenus des espèces de saints, n’éprouvant plus rien du haut de leur perchoir extatique.
Croire que l’éveil s’adresse à des personnes apporte automatiquement la croyance que ces mêmes personnes en sont transformées, n’agissent plus et ne vivent plus de la même manière qu’avant. C’est la plus grande méprise que je rencontre depuis que je témoigne. Je me permets, pour la justesse, d’apporter une nuance importante. Bien sûr que l’éveil change tout. Bien sûr qu’un tas de conditionnements et de croyances tombent mais ce n’est pas parce que la personne vit l’éveil, c’est simplement parce que la nature de la conscience éveillée est d’éclairer tout : les rêves, les chimères, les croyances qui sont là, incluant celle d’être quelqu’un ! Comme la conscience éclaire sans cesse le rêve d’être une personne simplement parce que sa nature est d’être éclairante, il est vu que le rêve d’être quelqu’un est comme brume au soleil… et le rêve d’être quelqu’un peut être vu encore et encore et encore. (Êtes-vous, chers chercheurs, en train de penser ! «Combien de temps cela prendra, quand est-ce que je verrai le fond du personnage une fois pour toutes et que je vais m’en débarrasser ? »). Pourquoi et pour qui serait-il souhaitable d’avoir une fin à ça ? La conscience claire, verticale, qui voit, va-t-elle faire en sorte de mettre fin complètement au rêve d’être quelqu’un ? Qui s’en soucierait ? Sûrement pas la conscience, elle ne se soucie de rien, elle éclaire de façon totalement neutre. C’est encore le rêveur, la personne qui s’accapare la nature éclairante de la conscience pour penser « je vais devenir parfait ». Mais si vous avez bien lu et senti profondément ce que je viens d’écrire plus haut, il peut naître en vous une évidence de l’ordre de « ce que je pense être comme personne ne change rien à tout ça, l’éveil n’est pas le changement ou la transformation d’une personne ».
Et lorsque les effets de l’éveil apportent une sagesse de plus en plus profonde dans l’expérience d’être quelqu’un en déconditionnant tous les aspects de la personne, c’est un mystère totalement inexplicable puisqu’il est vu en même temps qu’être une personne n’existe pas… comment pourrait-elle être dé-conditionnée ? Les enseignants qui témoignent ont, à mon sens, un rôle capital dans l’entretien de ces fausses croyances auprès de ceux qui viennent à eux. L’éveil ne peut être compris par personne, ni même par les enseignants, parce que cela n’arrive pas à une personne – c’est disons, anti-matière, anti-rêve. Et dès lors que l’enseignant ne montre qu’un côté de lui parfait, toujours à la hauteur de tout, sans plus rien éprouver, il est dans la saisie d’une croyance qu’il n’a pas encore vue en lui, celle d’être quelqu’un de spécial… Hélas, trop d’enseignants vivent cela sans même s’en rendre compte. Cette méprise arrive inévitablement ! Je n’ai vu aucun cas où l’expérience d’éveil n’a pas été saisie involontairement et inconsciemment par le personnage pour se faire croire qu’il est devenu quelque chose de génial et qu’il doit le dire et l’enseigner aux autres. Voir ce jeu de reprise du personnage est capital pour l’approfondissement de la clarté et de l’honnêteté et pour le processus de l’éveil.
De mon côté, je ne me demande plus s’il y aura une fin totale, si les conditionnements personnels et universels vont tous disparaître. Ce qui demande à être vu est vu. La conscience regarde consciemment dans toute cette humanité y compris la personne, et en même temps que ce regard change tout, cela ne change rien.