mercredi 17 septembre 2014

• Le chaos et l'ivresse - Alain Brunache


Dans cette publication composée de textes courts à caractère méditatif, les mots au-delà des mots font résonner la profondeur du lecteur.
Omniprésente, l’âme de la non-dualité jaillit, tant dans son expression contemporaine que dans l’esprit traditionnel de l’Advaïta Vedanta.

La première image que je garde d’Alain est celle d’un percussionniste littéralement habité, en communion avec ses tambours que son jeu transmuait en véhicule de transe. Puis, en visitant une maison qu’il avait magnifiquement refaite de ses mains, j’ai été touché de ses qualités d’artisan, de son goût, de sa patience et de son courage au labeur.
Et voilà qu’il utilise maintenant les mots pour exprimer cet essentiel qu’il appelle depuis longtemps. Ses mots sont simples, ils témoignent d’une profondeur qui ne lui appartient pas et peuvent, à ce titre, faire frémir la profondeur en chacun. Et surtout – le plus important à mes yeux - ils sont tolérants. Ni rigidité dans la tradition ni exaltation d’une approche ou d’une autre, pas de crispation sur une posture présentée comme finale et obligatoire sous peine d’”erreur”. Ce sont des paroles d’honnête homme capable d’une rafraichissante innocence.

Gilles Farcet
  
© Extrait de l’ouvrage publié avec l'aimable accord des Éditions A.L.T.E.S.S.


Options

Maintenant, l’une ou l’autre des deux options suivantes opère en moi :
Soit l'inquiétude se hisse sur le trône, élaborant dans l’agitation un scénario sombre ou rose, tout aussi imaginaires l'un que l'autre. 
Soit je tombe dans « ce qui est » et ivre de Dieu, je jouis d'une infinie insouciance.

Maintenant

Quand l'objectif se dissipe, la disponibilité apparaît...

Polémique

Expérience immédiate, voie progressive,
Dieu extérieur, unité intérieure,
Intérêt ou pas pour la dimension psychologique,
Maître, pas de maître,
Pratique, non-pratique,
Faire, non-faire,
Approche intellectuelle ou expérientielle,
Voie de connaissance, d’action, dévotionnelle…

Les polémiques et guerres d'écoles ont toujours lieu au niveau des systèmes de représentations (façon personnelle de concevoir et ressentir les choses).
Chacun est investi d'un système de représentations unique.
Ce dernier est précieux. Il fait résonner la profondeur, donne une structure et participe à l’ouverture sur l'infini.
Cependant, la plupart du temps, j'ai tendance à faire une vérité de la forme spécifique de mes représentations et une confusion, une association non pertinente opère entre ma vision singulière du monde et le sentiment d'unité qui m'habite.
Quand l'unité que je vois en l'autre est première à ma perception de ses représentations, toute polémique tombe.
Je peux alors pleinement jouir de la fraternité, la bienveillance et l'amour qui emplissent mon cœur...


Absolue perfection

Vous êtes un pur joyau.
Vous êtes un pur joyau et vous en doutez.

C’est normal.
Ne vous a-t-on pas dit que vous deviez vous surpasser
pour mériter votre valeur ?

Réfléchissons…
Un diamant a-t-il un quelconque effort à faire
pour valoir ce qu'il vaut ?

Il en est de même pour vous.
Accordez-vous le droit d'être simplement ce que vous êtes,
et derrière vos apparentes disgrâces,
dans un grand soulagement,
vous constaterez votre absolue perfection.


Empathie

Quand il vous est donné de tolérer la présence de votre souffrance, celle-ci vous enseigne l'empathie et la compassion.


Deux mondes

Deux mondes coexistent en moi, cohabitent…

Dans le premier,
les événements sont les effets de causes,
Ils se déroulent dans le temps dont l'existence est une évidence.
Dans le second,
Il n’est qu’un événement, celui qui se donne à goûter maintenant,
Et ne reste du temps qu'un point immédiat, éternel...

Dans le premier,
La réalité de la distance qui sépare les choses ne fait aucun doute.
Dans le second,
Il n'est nul ailleurs que l'endroit du sujet qui perçoit.

Dans le premier,
L'existence de l'autre, distinct, est certitude.
Dans le second,
Rien n'est autre que "je suis".

Dans le premier,
Le danger est une menace réelle, concrète, dont je dois me protéger.
Dans le second,
La confiance "est".


Le doigt de Dieu

Le mental est le doigt de Dieu qui m’écarte de la source pour parfaire ma soif.


Jeu (à faire ou à ne pas faire)
« Ce qui voit »

Dans un état d'esprit ou vous tentez d'oublier tout ce que vous savez, prenez un temps pour vous poser et laisser choir vos préoccupations du moment…

Puis, posez votre attention sur un objet à proximité de vous.
Soyez transparent à sa présence, c’est-à-dire, laissez le venir à vous sans lui attribuer son nom connu ni poser un jugement à son égard.

Accordez-lui le droit d'être ce qu'il est comme si vous ne saviez rien à son sujet et étiez doté d'une totale bienveillance face à l'inconnu qu'il représente.
Laissez-vous toucher...

Expérimentez maintenant avec un autre objet cette même disponibilité de cœur qui n'attribue aucune représentation.
Laissez-vous toucher...

Enfin, tournez votre attention vers ce, qui en vous, perçoit ces objet et laissez-vous ressentir...


Vertige

Et si, tout de suite, je désinvestissais mes attentes et me laissais tomber en vertige et en confiance...


Amoureuse


Ne vous inquiétez pas.
Au-delà d'apparences souvent trompeuses, tout, absolument tout ce qui vous arrive est sous-tendu par une bienveillance amoureuse, vous invitant, jusque dans ses moindres frémissements, à vous retrouver chez vous.


Le temps

Mon cœur en est le maître…

Quand la crainte me prend,
Passé et futur apparaissent,
Avec une saisissante réalité.

Quand je tombe en confiance,
Le temps disparait,
Et j'habite une gratitude,
Sans commencement ni fin.


Tendresse


Quand la tendresse se lève à l'égard de ce que je suis. Quand je ne résiste plus à mes imperfections, à mes insuffisances, mon cœur devient léger et un insoupçonnable élan d'accueil laisse l'autre me pénétrer. Débordant d'amour, je disparais alors dans la volupté d'une infinie perméabilité.


Visiter le site L'Aventure Non-Duelle d'Alain Brunache, ainsi que son blog.