lundi 27 avril 2009

• Vous y êtes déjà - Martine Bour


Il n'y a pas de moi !
Tout ce que vous entendez, lisez ou voyez de moi n'est qu'un écho du Tao, de la Conscience Universelle, de Dieu... et encore... ce ne sont que des définitions que notre ego donne à ce grand mystère, juste pour avoir quelque chose, un mot, une image, pour s'y accrocher et garder l'espoir que ce monde que nous voyons a été créé par quelqu'un ou quelque chose et est donc bien réel. Mais il ne l'est pas !


Tout comme le beau et le laid ne sont que des valeurs individuelles de notre ego, chaque aspect que nous vivons n'est qu'imagination créee par nous, n'ayant aucune autre substance que celle que notre esprit semble donner à la vie, qui n'est qu'une illusion unique pour chaque être humain, une illusion que nous appelons réalité.

Arrêtez-vous ! Arrêtez votre quête de l'éveil, arrêtez vous sur vos chemins et rendez-vous tout simplement compte que chaque pas que vous faites pour arriver au but vous mènera loin de celui-ci.

La vérité est simple : on ne peut rechercher ce qu'on détient déjà. On ne peut devenir ce qu'on est déjà ! L'éveil est là, vous y êtes déjà. Il suffit juste de s'en rendre compte.

8 commentaires:

Disciple de Nobody a dit…

Il faut pousser cette logique non-logique jusqu'au bout, au lieu de s'arrêter à mi-chemin pour conserver l'illusion que nous avons quelque chose à dire qui mérite d'écrire des bouquins, de faire des conférences ou de faire des séminaires...

Si l'Eveil est "déjà-là", alors quoi que nous fassions, quoi que nous expérimentions, que que nous vivions... nous sommes toujours dans l'Eveil. Il n'y a même pas à se rendre compte de quoi que ce soit, ou arrêter de chercher ou de faire... Celui qui est conscient d'être Eveil et celui qui n'en est pas conscient, sont tous les deux Eveils, et il n'y a rien que le premier puisse dire ou suggérer, qui puisse modifier de quelque manière l'expérience de l'autre. Chacun a sa manière propre de vivre l'Eveil : pour certains cela consiste à croire qu'ils sont conscients d'être Eveil, pour d'autres cela consiste à croire qu'ils ne sont pas ou pas encore conscients d'être Eveil... Mais c'est la même expérience, et à partir de là tout ce qu'on peut dire à l'autre c'est : Tout est Parfait, Je suis Parfait dans ce que je vis, Tu es Parfait dans ce que tu vis, Nous sommes Parfaits dans ce que nous sommes : Eveil.

Oxlahun-Manik a dit…

Je participerai bien à ce week end en votre compagnie chère madame Bour, mais comme vous le dites si bien : "chaque pas que vous faites pour arriver au but vous mènera loin de celui-ci"...
Je n'ai pas envie de m'éloigner encore !!!

Unknown a dit…

Oui, on arrive au paradoxe de Krishnamurti qui rejetait tous les maîtres mais était considéré comme tel, contre sa volonté, lors des entretiens qu'il donnait. Comment être un "éveilleur" mais n'exercer aucune forme d'autorité et ne jamais se placer sur un piédestal ?

Patrice a dit…

C'est tout le paradoxe, en effet. Dans la dimension éveillée, il est clairement vu qu'il n'y a pas de chemin, pas de voie, pas de pratique... et surtout, qu'il n'y a plus "personne" pour les suivre. De plus, il est perçut également que cette "base originelle" (peu importe comment on la nomme) a toujours été présente, "sans naissance ni cessation", comme disent les bouddhistes. On touche ici un niveau d'atemporalité. Cela a non seulement toujours été présent, mais ça l'est 'maintenant', et ça le sera toujours. Et à partir de là, on débouche sur une notion d'acausalité : l'éveil ne dépend donc ni de causes ni de conditions. Il est déjà auto-accomplit, pleinement manifesté, et quoique l'on fasse (ou ne fasse pas), rien ne pourra l'améliorer ou le dégrader. Si l'éveil dépendait d'une pratique, d'un faire, ou s'il était le fruit d'un parcours, il ne serait pas l'éveil.
Maintenant, si cela est plaisant à entendre, sur le plan "relatif" de notre expérience, beaucoup remarqueront qu'il n'en est pas ainsi.
J'ai tâché de résoudre ce paradoxe à ma façon. Je ne pratique plus en vue de... (s'éveiller, etc.). Il est simplement laissé de l'espace, de la détente, de l'ouverture, de la "présence", permettant à ce qui est déjà d'être reconnu et de se manifester de lui-même. Il s'agit plus d'un désencombrement. Il n'y a plus cette notion de futur, de but à atteindre (il a été reconnu que c'est déjà là), surtout si quoi que l'on fasse ne fait que nous en éloigner. Ce n'est donc pas un "faire" que de se tenir immobile (je ne parle par ici de posture physique), tel un veilleur silencieux .
J'aime beaucoup cet échange entre un maître zen et son élève :
« Shen-Hui : — Lorsqu'on pratique le samadhi (méditation) n'est-ce pas là, une activité choisie délibérément par le mental ?
Ch'eng : — oui.
Shen-Hui : — Alors cette activité délibérée du mental est un acte de la conscience conditionnée, et dans ce cas, comment peut-il apporter la vision de la soi-nature ?
Ch'eng : — Pour réaliser la vision de la soi-nature, il est nécessaire de pratiquer le samadhi. »
On n'en sort pas ! Une simple pirouette diront certains...
Comme il a déjà été écrit sur ce blog : "Rien ne peut vous mener LÀ où vous êtes "déjà". Aucune méthode, aucune technique ni aucun "isme"... Cependant, tant que cela n'est pas pleinement reconnu, il semblerait, qu'à notre niveau, il y ait bien quelque chose à, pas tant faire, mais... être. Reconsidérons alors la pratique de la méditation, non pas comme un moyen pour atteindre un "état", un "idéal" différent de ce qui EST, un "ailleurs meilleur et plus éveillé", mais comme un "regard" permettant de révéler ce que nous sommes déjà.
Du point de vue de l'éveil, méditer n'a peut-être pas grande importance, puisque tout participe à cette condition. Mais de ce même point de vue, si vous méditez, alors c'est bien aussi ! A notre niveau, la méditation devrait être envisagée comme une expression naturelle de la Vie, une pratique qui nous maintient dans un équilibre naturel (encore une façon de voir et une façon de dire dualiste j'en conviens). .../... Mais ici, on parlerait plutôt de "contemplation naturelle". Et à y regarder de plus prés, même sans le savoir, nous faisons déjà cela, nous sommes déjà en Cela...".

Le point est d'arrêter de "conceptualiser" cette question de l'éveil. Chacun doit donc trouver ce qui lui convient (les chemins de vie sont très différents d'une personne à une autre). Il y a surtout beaucoup à se détendre.
Comme le dit encore Douglas Harding : "Ce n'est pas une méditation en vue d'un but à attendre dans le futur. C'est une méditation qui consiste à être attentif à ce qui nous est donné MAINTENANT."
Bonne mise en veille à chacun.

Christalain a dit…

Voila, c'est la nouvelle mode: il n'y a rien a faire, nous sommes déja éveillés. Hé bien, ça ne se voit pas beaucoup dans le monde.
A force de jouer sur ce registre " tout action mentale éloigne de l'éveil", on finit par rejoindre la clique new-age qui se vautre dans une auto-complaisance passive. Pourquoi donc, en effet, aller écouter vos paroles Me BOUR ?
Pour trouver sans chercher, il faut avoir longtemps chercher sans trouver. Oui, tout est déja parfait, mais pour le voir, comment changer sa perception sans avoir changé ses croyances, et donc avoir travaillé sur le mental-ego...

7 milliards d'humains, 7 milliards de voies différentes, rien de plus intime et universel a la fois dans le processus d'éveil. C'est le divin paradoxe...

sunyata a dit…

citation:""On ne peut devenir ce qu'on est déjà ! L'éveil est là, vous y êtes déjà. Il suffit juste de s'en rendre compte.""

Malheureusement rendre compte de quelque chose c'est déjà posé ses fesses sur de la braise ou fourrer sa tête dans la gueule d'un tigre.

Dire qu'il n'y a rien à faire c'est un mensonge comme de dire qu'il y a quelque chose à faire.
Nous ne pouvons pas devenir ce que nous somme déjà, mais il ne suffit pas de le dire ou même d'en être convaincu.
Ceci est de l'ordre de l'intime et il n'y a pas de raccourcis.
Quand un être brule de se "connaitre" il ne peut pas se contenter de parole toute faite,et même si il n'y a pas de chemin celui -ci doit être parcouru de bout en bout sans quoi c'est porter les habits de quelqu'un d'autre.
Que se soit en une seconde ou en 30 ans de vie.
Chacun pourras alors dire et s'exclamer qu'il n'y a pas de chemin ,pas de but et cela sera comme le chant d'un oiseau,cela ne s'adresse à personne.
c'est une exclamation joyeuse instantané,pas une formule magique.

ainsi l'univers entier chante CELA et les bon cœurs l'entendent!
une seule fois suffit.


cordialement

........sunyata

Patrice a dit…

Ouf ! Merci Sunyata.
Voici enfin une remarque pleine de bon sens qui n'enferme pas dans un concept dualiste et uniquement mental. Il y a là beaucoup d'ouverture, sans être complaisant pour autant. Bien à vous.
PS : J'ai beaucoup apprécié votre page sur Ramana Maharshi , que j'invite chacun à aller découvrir.

sunyata a dit…

Merci à toi patrice.

au plaisir d'un nouvelle échange.


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