mercredi 15 octobre 2008

• La Présence


Qu’est-ce que la vigilance ? Elle suppose une observation dénuée de tout choix - il faut juste observer, sans rien interpréter, traduire ni déformer. Or cela n’est possible tant qu’il existe un observateur qui s’efforce d’être attentif. Êtes-vous capable d’être attentif, vigilant, de sorte que lorsque vous observez, l’observateur s’efface au profit de l’observation pure ?
Krishnamurti


La Présence n’a pas de commencement et elle n’a pas de fin. C’est nous qui la quittons, par le seul mouvement de la pensée vers un objet et encore, il ne s’agit jamais que d’un déplacement de l’attention, car nous ne pouvons pas sortir en réalité de nous-même. Le soi ne se quitte pas lui-même, alors même qu’il est recouvert par le masque des objets et alors même qu’il se croit perdu dans les objets. Il n’y a strictement rien à faire pour être présent, car être présent c’est être. C’est l’idée même de devoir faire quelque chose qui éloigne de l’être.

La Présence est plus que la vigilance. Elle n’est pas une vigilance redoublée par la réflexion que lui apporterait la pensée. Elle précède la pensée, elle est la Vie même, se tenant en elle-même, dans la coïncidence sans faille avec Soi, la vie qui cohére avec soi absolument et s’éprouve au sein de l’être. Elle n’est pas le résultat d’un exercice qui serait appelé « lucidité ».


Elle n’est pas un résultat du tout. Elle ne se distingue pas d’un pouce de celui qui l’éprouve. En sorte que toute évocation de la Présence comme d’un objet, nous la fait invariablement manquer.


Il n’y a pas « la » Présence à « soi ». Il y a la Présence du soi. Il n’y a pas plus « la » Présence et « l’être », car la Présence est Présence de l’Etre. Tous ces mots désignent la même unité dans le mariage du cœur et de la Présence.
Source du texte

≈≈≈≈≈≈≈≈≈


Qui est celui qui médite ? Qu'est-ce que la méditation ? L'essentiel de la méditation est la présence, ce que l'on appelle en tibétain drènpa, que l'on peut aussi traduire par vigilance ou par attention. Etre vigilant ne veut pas dire qu'il faille se battre avec les pensées jusqu'à les maîtriser, mais que, dans la méditation, il faut être entièrement présent, à tout moment.
Que même pour la plus infime durée de temps, il ne doit pas y avoir d'absence de l'esprit.
Pas de distraction. Etre tout entier présent dans ce que l'on fait.
Si la méditation est présence, le méditant est-il celui qui produit cette présence ? Non.
Le méditant est cette présence. Dans la méditation, il n'y a qu'une chose : la présence.
Ne distinguez donc pas entre méditant et méditation.
Il n'y a rien de nouveau à inventer. Elle fut toujours en nous, en profondeur, elle est présente maintenant même, il suffit de la reconnaître.
J'entends parfois dire : «La méditation est très difficile. Dès que je médite, surgit un flot de pensées. Je ne parviens pas à méditer...» ou bien : «Dès que je médite, je pique du nez, je dors. Jamais je ne pourrais méditer... »
Or, la méditation est très facile : vous n'avez rien à faire, vous l'avez déjà. Inutile de vous escrimer à la fabriquer, de vous épuiser à la découvrir, ou de courir au marché pour l'acheter. Inutile de gagner beaucoup d'argent pour l'acquérir auprès de quelqu'un qui la vendrait fort cher. Vous l'avez déjà ! Il n'y a rien à faire de spécial.
En particulier, vous n'avez pas besoin de trouver un bienfaiteur pour méditer : vous pouvez méditer tout de suite.
Il suffit de rester posé, naturellement en équilibre dans la perception ordinaire : en celui qui pense «je vais méditer », en celui qui goûte la nourriture qu'il mange, qui entend les sons qu'il écoute, qui lit un livre et en comprend le sens. Il faut éviter la distraction. Ne pas courir après les souvenirs du passé. Ne pas élaborer de projets pour le futur. Par rapport au présent : pas de théories, pas de pensées particulières. Pas d'inventions, pas de fabrications. Rester simplement dans la présence.


Aucun commentaire: