vendredi 22 mars 2024

• Le Soi est réalisé de toute éternité

Vient de paraître


Une des particularités et l’un des intérêts de ce livre, à travers ces « regards croisés » dépourvus de toute dualité, est d’avoir réuni, à travers des inédits, ces deux « Grands » que sont Râmana Mahârshi et Jiddu Krishnamurti. L’Âshram de Râmana relate que nombre de disciples de Krishnamurti venaient visiter le Mahârshi à Tiruvannamalai et inversement.
L’autre intérêt en est la présentation de leur personne et de leurs enseignements à travers les témoignages inédits de Douglas Harding, Robert Powell, Maurice Frydman, Svâmi Ganesan, …
Ce dernier, petit-neveu de Râmana, a bien connu Krishnamurti. Il raconte : « Krishnaji vint droit à moi… Et dit d’une voix douce : “Nous deux disons la même chose” Puis il partit. Tous mes doutes étaient dissipés. Le pûrna, la plénitude de la Présence (de Râmana) et le shûnya, le Vide (de Krishnamurti) étaient exactement la même chose – Unité indivisible ! »
Ces deux sages sont uniques dans leur manière de traiter les questionnements et de dissiper les doutes des chercheurs spirituels. Tous deux insistent sur le fait que la réponse aux problèmes de la vie se trouve à l’intérieur ; qu’au plus profond de notre être se trouve tout ce dont nous avons besoin et que c’est le mental qui s’interpose.
Malgré des divergences qui sont explicitées ici, les deux enseignements ont un dénominateur commun : l’injonction « Découvrir qui est l’observateur. »
Le titre, « La Conscience éveillée », est à la fois une constatation qui concerne ces deux sages ; c’est également une invite à réaliser en soi cette conscience et cet éveil.

Extraits :

"Chercher, c’est nier la vérité qui est juste devant vous.
(…) Celui qui cherche projette ce qu’il cherche et ainsi il vit dans une illusion, luttant toujours dans les limites de sa propre ombre. Ne pas chercher, c’est trouver ; et la découverte n’est pas dans le futur – c’est là, là où vous ne regardez pas. Le regard est toujours dans le présent, d’où toute vie et action découlent. La méditation est la bénédiction de cette action.
La recherche est une impulsion personnelle du centre – atteindre, appartenir, tenir. Dans l’enquête, il y a la liberté dès le début ; voir c’est la liberté du poids du passé."

"La méditation est l’acte d’être seul. L’acte est tout à fait différent des activités d’isolement. La nature même du « moi », du soi, de l’ego, est de s’isoler lui-même, par la concentration, à travers diverses formes ou méthodes de méditation, et à travers les activités quotidiennes résultant de la séparation.
Mais être seul n’est pas un retrait du monde. Le monde de l’homme est grégaire ; c’est la relation, c’est l’interrelation de l’influence, de l’opinion, et du poids de la tradition. C’est le divertissement de la pensée et l’activité d’auto-absorption. Cela conduit inévitablement à l’esseulement et à la souffrance auto-isolante.
Être seul n’est possible que lorsque l’esprit est hors de l’influence de la société ; lorsqu’il y a intérieurement une liberté vis-à-vis du désordre social. Cette liberté est la vertu, et la vertu est toujours seule. La moralité de la société est la persistance du désordre. La méditation transcende ce désordre et n’est pas le plaisir égocentrique de visions solitaires et d’expériences en expansion de la conscience. Ces expériences sont toujours isolantes.
L’amour n’est pas séparatif, et comme il ne peut pas être cultivé, ainsi la solitude n’est pas une chose issue de la pensée. Elle vient aussi naturellement que le lever du soleil, quand il y a une liberté des activités de la pensée."

Krishnamurti