vendredi 24 septembre 2021

• Râmana Gîtâ - L'essence des enseignements de Râmana Mahârshi

 

L’essence, le rasa, « saveur », des enseignements de Râmana Mahârshi sont réunis ici sous la forme particulièrement concise de dix-huit chapitres, selon le modèle du grand texte classique et universel qu’est la Bhagavad-Gîtâ. 

Ces conversations et instructions spirituelles ont été revues et éventuellement corrigées par Râmana Mahârshi lui-même. Elles offrent donc une grande garantie d’authenticité. 

La Râmana Gîtâ est un ouvrage particulier, dans le sens où Râmana expose ses enseignements – dont le fil conducteur est la recherche du Soi – d’une manière particulièrement succincte et ordonnée. Aussi chaque verset, shloka, est-il un thème précieux de méditation, de contemplation, de recueillement. 

Les satsang et propres compositions écrites de Râmana Mahârshi, sont agrémentés ici, en fin de chaque chapitre, d’un « bonus » : le Sage explique lui-même le ou les mots clés (particulièrement sanskrits) de chacun des 18 chapitres. Cela apportera au lecteur, à la lectrice un éclairage nouveau, ou un approfondissement de ses connaissances, tant du sanskrit que de l’Advaïta. 

L’essence des enseignements de Râmana Mahârshi présentés ici exposent non seulement les fondements de la non-dualité, mais aussi du Râja-yoga, Jnâna-yoga, mantra- yoga et bhakti-yoga. 

Votre devoir – nous dit Ramana – est tout simplement d’Être et non pas d’« Être ceci ou cela ». En deux mots : « Reste tranquille ». 

Extrait publié avec l'aimable accord des Éditions Accarias L'Originel :

De l’importance de la méditation 

(upâsanâ) 

29/212/1913 

Srî Kâvya Kantha Ganapathi Muni : La libération peut-elle survenir par la simple discrimination entre le réel et l’irréel ou y a-t-il d’autres moyens pour obtenir la fin de la servitude ? 

Râmana Mahârshi : Seul demeurer dans le Soi libère de tous les liens. La discrimination entre le réel et l’irréel conduit à l’absence des désirs et au non-attachement. 

Le jnânî est inconcevable ; il est établi dans le Soi. Il ne considère pas le monde comme irréel ou comme différent de lui-même. 

G. M. : Une étude des écritures suffit-elle à elle seule pour libérer ceux qui désirent la connaissance, ou une pratique spirituelle selon les instructions du guru est-elle également nécessaire ? 

Râmana : Le chercheur de la connaissance n’atteint pas son but par la seule étude des écritures. Sans méditation, il ne peut y avoir de réalisation pour lui ; c’est certain. 

peut y avoir de réalisation pour lui ; c’est certain. 

L’expérience de l’état naturel [sahaja], durant la pratique spirituelle, est appelée upâsanâ et quand cet état devient ferme et permanent, cela même est appelé jnâna. 

En rejetant les objets sensoriels, on demeure dans sa vraie nature comme une flamme de jnâna, de connaissance. Cet état d’être est appelé état permanent (sahaja-sthiti). 

G. M. : Comment celui qui est établi dans la connaissance inébranlable (sthita-prâjna) se reconnaît-il comme tel ? Est-ce en connaissant la plénitude de son illumination ou est-ce par la cessation de la conscience objective ? 

Râmana : Dans l’état stable, naturel, à travers ce Silence suprême exempt de toutes impressions mentales subconscientes (vâsanâs), le jnânî se connaît comme tel, sans aucun doute. 

G. M. : Par quelle indication les érudits sont-ils capables de reconnaître le jnânî ? 

Râmana : Son accomplissement du jnâna se révèle à travers son équanimité envers tous les êtres [et toutes les créatures]. 

G. M. : Le samâdhi mène-t-il uniquement à la connaissance ou confère-t-il également le fruit [matériel] désiré ? 

Râmana : Lorsque la pratique du samâdhi est commencée avec un désir, ce désir portera sûrement son fruit. 

G. M. : Si l’on pratique le yoga pour une fin désirée et devient aussi un sthita-prâjna, est-ce que ce désir est également réalisé ou non? 

Râmana : En pratiquant un yoga avec un désir, et [même] si l’on devient un sthita-prâjna, la félicité ne le pénètre pas bien que le désir ait été satisfait. 

≈≈≈

Du sens des mots selon Râmana 

[Upâsanâ : Litt. « Se tenir (âsanâ) auprès de (upa) » ; pratique, instruction spirituelle, méditation.] 

(318) Râmana : C’est l’approche la plus avancée de la Vérité, laquelle s’achève dans la réalisation du Soi. 

[Il définit jnâna et upâsanâ ainsi :] 

« Qu’est-ce que jnâna et upâsanâ ? Jnâna est toujours présent. Il est également le but final. Quand un effort [hatha] est nécessaire, cet effort a pour nom upâsanâ. Quand l’effort n’est plus nécessaire, il s’agit de jnâna, qui veut dire la même chose que mukti, libération... 

[Il ajoute toutefois :] 

Les exercices spirituels tels que upâsanâ, dhyâna, etc., sont possibles aussi longtemps que le mental est en activité. Ils disparaissent d’eux-mêmes lorsque le mental disparaît [manonâ- sha, manolaya, disparition, érosion du mental]. Ce sont des étapes préliminaires à l’éradication finale de tout le processus de la pensée et à la pacification parfaite du mental.