Le fil directeur de cet ouvrage : du dépassement de la dépendance psychologique à la plénitude non-duelle.
L’être humain, au fil de son existence, perd en général progressivement sa liberté. Il est de façon imperceptible de plus en plus piégé par toutes ses émotions. Nous sommes en fait « dépendants » de ces émotions réactualisées souvent de façon insidieuse dans l’instant que nous vivons.
Cet ouvrage qui décrit un chemin intérieur vers l’être aborde différents aspects théoriques et pratiques visant à lâcher les dépendances d’une façon fondamentale. Les vécus de dépendance induisent de fortes limitations dans le quotidien des sujets. La qualité de la thérapie analytique libère ainsi la personne de l’emprise envahissante de ses fixations négatives, anxiogènes et culpabilisantes. Par sa prise de recul, elle se désidentifie progressivement de tout ce qui a un impact négatif
pour faciliter son contact à son être naturel.
La voie lumineuse du détachement de toute référence nous ouvre à ce qui est, à la
réalité de la vie. Apprécier l’instant pour s’ouvrir à l’essentiel.
L’ouverture à l’advaita-védânta est au cœur de ce livre. Cette approche donne accès à l’Être totalement libre, là où l’attachement et la dépendance n’ont plus lieu d’être...
Les réflexions exprimées ne s’inscrivent dans aucune religion, mais dans une spiritualité dépouillée, où l’esprit se contente de lâcher les codifications et les références. Provenant de la quiétude, elles vous amèneront à la paix intérieure.
Extrait publié avec l'aimable accord des Éditions Accarias l'Originel :
Méditons maintenant sur la chance d’être Ce par quoi, ce qui est, est. On s’aperçoit que la maladie du phénoménal se plaque sur l’océan de la conscience, elle en détourne la lumière, qui n’est que reflet de l’océan de Conscience cosmique, du « Je Suis », selon l’évolution de notre approche. La vie en nous absorbe tout. Je suis alors libre du phénoménal, bien que celui-ci fasse partie intégrante du Tout cosmique. C’est l’éveil intérieur de « celui qui voit », libre de l’esclavage engendré par les peurs du phénoménal. Il s’agit de la libération de l’emprise de mises sous dépendance, de références, de concepts, de pseudo-buts, de fixations... du domaine du manifesté.
Une blessure était cependant toujours au sein du soi séparé, se traduisant par la nostalgie d’un bonheur, d’une paix vécus lors de l’expérience du « Je » de la « Conscience infinie », et recherchée par le « je » du soi-séparé fini. Ce sera justement en lâchant les dépendances, les pensées, les références, les perceptions, les sentiments, les sensations... lors du dévoilement de l’Être que la joie sans objet se révélera.
C’est la voie sans voie ;
Ramana Maharshi parlait d’investigation du Soi, de « s’immortaliser dans son Soi », le mental se faisant réabsorber dans sa source. Ramana Maharshi (1879-1950) est un des plus grands sages védântins de l’Inde moderne. Il atteignit la compréhension de l’Ultime Réalité, l’illumination. Il vécut en ermite dans les grottes de la montagne Arunachala, au sud de l’Inde, à Tirunnamalai, près de Madras. Ramana adorait la montagne d’Arunachala comme une manifestation de l’Être suprême. Arunachala procure par ses qualités mystiques effectivement une pro- fonde expansion intérieure à ceux qui l’approchent et elle est reconnue comme un des hauts lieux spirituels de l’Inde.
La vie dans le monde est le fonctionnement total de la Conscience, dont l’individu n’est qu’une manifestation dérisoire et illusoire. Ancré dans la plus profonde intériorité, on transcende alors la conscience conceptuelle – connaissance déployée dans les Écritures.
Le « Je Suis » : Espace dans sa vastitude, et sa subtilité est expérience directe sans nom ni forme. En tant qu’Espace ici et partout ailleurs, il n’y a plus nulle part où aller.
S’y ancrer ! Seul l’Esprit est Un, de toute éternité.
Rien n’est, mais « Tout est Un ».
Je Suis « le Tout » là où « Tout est », sans séparation.
Il n’y a pas de dualité
— L’autre n’existe pas.
« Seul l’Absolu, l’Un est », sans qualités.
Seul le Un est et il n’y a pas d’autre. Il n’y a rien à faire. « Tout est là dans l’instant » : puisqu’il n’y a rien, et « Tout est » de toute éternité. Il ne se passe rien. Toute dépendance quelle qu’elle soit n’a donc pas de raison d’être. Certains védântins emploient l’expression : « Rentrer à la maison ». Cette expression est en fait impropre puisque rien ne se passe, qu’il n’y a ni lieu ni espace. C’est comme si en ayant recours à une concrétisation d’un abstrait qui au fond n’existe pas, pourrait faciliter la « compréhension » mais en fait de quoi ? Tout en nommant ainsi un lieu qui n’est pas, là où l’autre (alors qu’il n’y a pas d’autre) ferait partie de « notre » possessivité (qui n’existe pas non plus) et de « notre » intériorité (ce qui supposerait une extériorité) − alors que Tout est Esprit, éternel et cosmique. Tout est Un dans Cela que Je Suis, c’est l’expression de l’Infini en soi.
« Sa nature est Conscience »
La Conscience se révèle progressivement, sans l’intervention de l’intellect dans le par-delà d’un au-delà, qui nous échappe ; étant l’expression tangible de l’Infini, l’expansion de la Conscience se manifeste sur terre en demeurant dans le Principe de la vie, qui absorbe tout en lui- même, en l ’« Être-Esprit ». Visualisons l’image là où le « Je Suis » est le guide, le chemin de vie qui par maturation conduit l’être limité vers l’Être souffle infini. En s’y ancrant, s’installant dans son corps de silence grâce à un processus de mûrissement, l’espace intérieur se retrouve tout entier envahi par sa paix.
C’est de cette communion dans cet état de paix que l’Infini émerge, et se révèle comme « Je » « Esprit » « Je Suis », miroir-reflet du Je cosmique. Nous sommes à un point de rencontre avec l’Infini que l’on est, immergés dans l’Infini trésor intérieur là où, Je Suis Un, avec tout le non-différencié de l’océan cosmique. Il s’agit de seulement tout lâcher et de s’abandonner.