Quelques temps après être devenu jeune diplômé en astrophysique de l'Université de Cambridge, Jeff Foster s'est tourné vers une recherche spirituelle intense. Il a découvert que la libération est déjà présente et que tout ce que nous faisons pour l'atteindre est simplement erroné. Il donne aujourd’hui des conférences en Angleterre, Europe, Amérique, etc., sur ce qu'on nomme la « non-dualité » (advaita), mais qu'il préfère appeler l’évidence absolue. Il est l’auteur de La vie sans centre, publié aux éditions L’originel-Charles Antoni, livre qui a rencontré un vif succès.
Se reposer présente une sélection de textes de Jeff Foster qui nous montre comment trouver des ressources dans nos moments difficiles, quand nous nous sentons épuisés ou désespérés, et aussi comment trouver le sacré dans l’ordinaire.
Le message de ce livre est simple : « Arrêtez d'essayer d'être heureux ; arrêtez de fuir votre malheur ; embrassez-vous vous-même tel que vous êtes, et découvrez un bonheur plus profond. »
Au lieu de chercher à vivre à partir d’une image de perfection ou de bonheur, la Voie du repos de Jeff Foster consiste à nous aimer, exactement tel que nous sommes, à embrasser notre existence dans toutes ses dimensions, avec nos parfaites imperfections, avec nos doutes, nos cicatrices. Ce livre nous offre la permission de nous reposer enfin pour ressentir pleinement le monde, pour vivre la totalité de l’expérience de la vie, exactement telle qu’elle est.
Jeff Foster fait entendre une voix originale et profonde dans le monde de la spiritualité, et qui touche pour cela de nombreux lecteurs, parce qu’il nous autorise enfin à être entièrement nous-même sans rien renier de notre humanité. Tout est inclus au cœur même de la Présence : il suffit de s’y reposer.
Ces pages inspirées nous aident à cultiver la vulnérabilité, à trouver la tranquillité d'esprit et à célébrer la majesté du moment présent.
© Extraits publiés avec l'aimable accord des Éditions Almora :
Le choix et les miracles
Aujourd’hui, choisis de faire ou de ne pas faire de choix. Décide ou pas que maintenant ce n’est pas le moment des décisions. Peut-être qu’aujourd’hui c’est le moment d’honorer l’incertitude, de la maintenir proche, de rendre sacré cet espace très familier d’ « il n’y a pas encore de réponse ».
Il n’y a pas d’autre choix que d’être ici, là où tu es maintenant, un lieu ancien qui permet à la fois la certitude et l’indécision, le choix et l’impossibilité du choix, les réponses et les questions sans réponses, et le doute le plus profond. Il n’y a pas le choix parce que ce moment est déjà exactement tel qu’il est, avec cette respiration, ces pensées, cette merveilleuse incertitude, cette immensité en laquelle tout est possible.
Tu choisis, et tu n’as pas d’autre choix que de choisir. Ou tu ne choisis pas, et tu n’as pas d’autre choix que de plonger dans cette absence de choix, de la saluer, aujourd’hui.
Alors cette idée entière du choix, et avec elle, l’idée de « celui qui choisit ou qui ne choisit pas » se dissout dans les crépuscules, les hirondelles, le parfum de la lavande, et le rire, le prochain expir, et l’inspir suivant, la respiration qui se respire elle-même, et ceci est le temps des miracles.
Rentrer et sortir du maintenant ?
On nous a enseigné à penser au « moment présent » comme étant une tranche infinitésimalement petite de temps, en sandwich entre le passé et l’avenir, mais cela n’est pas tout à fait exact. Au lieu de l’appeler « moment présent » appelons-le « mouvement présent », et voyons-le différemment : en tant que danse présente de la vie, cette danse en temps réel, immédiate, vive, toujours changeante de la pensée, de la sensation, du sentiment, des sons, des odeurs, des envies, des impulsions, des images, des souvenirs et des rêves.
Quand nous jetons un regard neuf sur le lieu où nous sommes, tout ce que nous trouvons est ce mouvement présent, qui n’est pas « dans » le passé ni l’avenir, mais qui est vivant et se produit Maintenant. Bien sûr, le passé et l’avenir apparaissent ici, également, sous la forme d’images et de sentiments, de souvenirs et de projections. Il n’y a que ce mouvement présent, qui inclut « ton » passé et « ton » avenir, et c’est tout ce que tu as jamais connu, et tout ce que tu connaîtras jamais, car cela inclut toute la connaissance et les doutes aussi.
Voilà alors la question : qui, qu’est-ce qui est conscient de ce mouvement ? Si celui que tu es vraiment était piégé dans ce mouvement, contenu en lui, défini par lui, limité à celui-ci, tu ne connaîtrais jamais le mouvement en tant que mouvement. Dis simplement, celui que tu es vraiment ne bouge jamais et, de ce fait, est toujours conscient de tout le mouvement du moment, tout comme l’écran de cinéma laisse passer tous les films, toutes les situations changeantes et les glissements temporels au passé et au futur, alors que lui-même ne bouge ni ne vieillit ni ne voyage jamais dans le temps, toujours fermement enraciné en tant que Présence. Tu es l’arrière-plan silencieux, tranquille et immuable du mouvement présent de la vie. Tous les mouvements se produisent dans, et en raison de, ta présence. Tu es la seule constante ici.
Le passé – en tant que pensées, souvenirs, images – se produit Maintenant, dans ta présence, et non pas « dans le passé ».
Le futur – en tant qu’images, plans, espoirs, rêves, fantasmes – se produit Maintenant, dans ta présence, et non pas « dans l’avenir ».
Chaque pensée – et même la pensée du passé – est une pensée présente. Chaque sentiment – et même un sentiment soi-disant « ancien » – fait partie du mouvement présent de la vie. Chaque son, chaque odeur, chaque goût, chaque rêve, chaque désir, se produit ici, là où tu es, se manifeste et se dissout dans ta Présence immuable, qui n’a jamais voyagé nulle part dans le temps ou dans l’espace.
Le Maintenant n’est pas une petite tranche de temps entre le passé et l’avenir, mais une capacité englobant le passé, le présent et l’avenir, le potentiel illimité de l’expérience, et ainsi nous pouvons dire ceci :
Tu ne peux pas « rentrer » ni « sortir » du Maintenant. Tu es le Maintenant.
Être avec la sensation
Prends contact avec une sensation physique sans la juger.
Ne pense pas à cette sensation, ne l’analyse pas, sois simplement avec elle.
Tu ne l’as pas créée.
Tu n’en es pas responsable.
Elle n’est pas de ta faute.
Tu n’as rien fait de mal.
Ce n’est pas ton travail de la guérir, de l’améliorer, de t’en débarrasser, ou même de te demander « pourquoi » elle est ici.
Comme la rosée du matin, ou le rugissement du trafic hors de ta fenêtre, elle n’est pas personnelle.
Connais moins. Ressens plus.
Confie-toi au moment.
Sors de l’histoire du passé, avec ses culpabilités et ses regrets.
Sors de l’histoire de l’avenir, avec ses peurs et ses anticipations.
Ressens cette sensation brute maintenant, la vie dans sa forme la plus pure, une danse de l’énergie.
Elle est ici pour un moment.
Honore son apparence fugace.
Sois l’espace pour la sensation, son contenant, sa présence, son étreinte chaleureuse.