Didier
Weiss ramène le chercheur spirituel, égaré dans son labyrinthe, à
redécouvrir l’inimitable et indescriptible « Paradis »
retrouvé.
La
non-dualité pointe le doigt vers la compréhension de notre
véritable nature par l’expérience directe, vers ce lieu que nous
n’avons jamais quitté. Avec le temps, ce lieu est devenu
méconnaissable, enseveli sous les couches et les couches de la
construction de notre identité personnelle, perçu à travers le
filtre mental des noms, étiquettes, interprétations et histoires.
Les
propos de l'auteur, parfois abrupts de simplicité et de légèreté,
invitent le lecteur à dissiper cette fausse identité, mais ne se
veulent ni simplistes ni moroses. Didier Weiss démasque les idées
reçues et les concepts qui voilent le regard : des
explorations à raz du sol, les pieds nus bien ancrés dans la vie de
tous les jours
Didier
fait et refait avec humour parfois, la démonstration que notre
mental et ses histoires se résument bien... à de simples histoires.
Un
échange spirituel rafraîchissant et passionné au travers d’un
vocabulaire clair et évocateur à la portée de tous qui démystifie
la plupart des poncifs spirituels en ramenant sans cesse le
lecteur/chercheur à son expérience personnelle, intime et
immédiate.
« Je
sais par expérience que ce dont nous parlons est la Réalité de
tous. Il suffit “juste” de laisser tomber le sens commun, le
fameux “bon sens”, les lois supposées de l’univers, les points
de vue établis ; de te laisser tout doucement guider, main dans la
main, et enfin “Voir” pour
la toute première fois. »
Didier
Weiss, né en 1962, est diplômé en électronique, physique et
informatique. Après une carrière de 12 ans en temps qu’ingénieur
du son à Paris, il part s’installer en 1994 dans le sud de l’Inde
à Auroville pour y poursuivre sa passion de chercheur spirituel. Une
résolution apparut en 1998, grâce à l’aide de son guide Ramesh
Balsekar de Bombay.
Extraits publié avec l'aimable accord des Éditions Accarias-L'Originel :
Pierre :
Il y a donc bien un événement dans le temps. Mais il me paraît
paradoxal d’être dans l’attente de cet événement pour celui
qui ne l’a pas vécu. Ce n’est peut-être que lorsque nous ne
cherchons plus rien qu’il peut se produire quelque chose. Ceci
étant, je sens suinter un stratagème, une spéculation de lâcher
pour mieux obtenir...
Didier :
« Un stratagème mental de lâcher pour mieux obtenir... »
Oui, c’est effectivement une autre forme plus subtile de recherche.
De nombreuses personnes ont « laissé tomber » leur
recherche dans l’espoir plus ou moins conscient que ce lâcher-prise
amène « le » résultat escompté.
Au
royaume des paradoxes, voici peut-être le roi :
– le
côtoiement de deux aspects : la recherche la plus ardente d’une
part et l’honnêteté la plus totale quant au résultat de cette
recherche d’autre part, peuvent ensemble dissoudre l’état
hallucinatoire.
– l’Éveil
n’a besoin de rien pour exister si telle est la destinée...
Laisse-moi t’expliquer.
La
« recherche la plus ardente » :
Tous
les témoignages parlent d’une question existentielle brûlante
qui, même quand elle n’est pas pensée, est présente en filigrane
à chaque instant.
Cette
question est générée par la réponse qui se cherche elle-même.
« L’honnêteté
la plus totale » :
Souvent
citée dans le Zen et par Nisargadatta Maharaj, elle est le vrai
aspect du lâcher-prise qui autorise le chercheur à « trouver »,
mais attention !... quelles que soient les conclusions finales de
cette recherche.
Toute
pensée de notre vie ordinaire est une pensée de survie, de
protection, de justification, d’intérêt, de progrès.
L’honnêteté,
« l’impeccabilité du guerrier », pour reprendre
l’expression de Carlos Castaneda, consiste à arrêter de soulever
les pierres qui nous arrangent, ou celles qui ne nous font pas peur ;
et à soulever toutes les pierres, ou tout au moins à soulever
toutes celles cachant potentiellement un serpent mortel.
Cette
honnêteté ne prend pas en compte notre pensée ordinaire. Elle est
prête à n’importe quelle conclusion, même la plus dévastatrice
pour notre identité. Elle se moque bien de notre position par
rapport à Elle, elle n’a que faire de la survie ou non du petit
bonhomme...
La
recherche n’est pas sincère tant qu’elle n’inclut pas
totalement ces deux aspects. Au mieux, c’est un passe-temps. Au
pire, c’est une entrave.
Donc
« l’attente sans attente » de Jean Klein pourrait se
développer ainsi : « l’attente sans attente d’un
résultat spécial et plus particulièrement d’un résultat m’étant
favorable ».
Et
ceci n’exclut pas, bien au contraire, l’apparence d’une vraie
recherche qui sera ainsi le signe avant-coureur de l’Éveil et non
sa cause.
Stephen
Jourdain a écrit : « On
ne peut l’atteindre qu’en traversant à reculons toutes nos
intentions, toutes nos motivations, y compris celle d’atteindre
l’Éveil. Il faut extirper de soi-même toutes ses intentions,
toutes ses volontés, même les plus élevées. On ne va pas vers
l’Éveil pour...
Si
l’on peut invoquer la moindre raison pour aller vers l’Éveil, on
lui tourne le dos. De fait, la valeur infinie, encore une fois,
n’apporte rien. »
En
ce qui concerne « mon » cas, les détails sont sans
importance. Je ne m’aventurerai pas avec toi sur ce terrain là.
Ils ne t’offriraient que de fausses pistes, la pente savonneuse
assurée !
Il
ne s’agit pas d’avoir un mode d’emploi pour acquérir quelque
chose mais de se promener tout nu, les pieds dans l’eau, à
proximité de fils électriques, eux aussi dénudés !
métaphoriquement parlant bien sûr...
Prudence
également que cette simple promenade d’exploration la plus ardente
et honnête ne devienne pas pour autant le combat du « guerrier
de la Lumière Divine... ! »
Bonne
promenade métaphysique !