mardi 12 avril 2016

• Explorations non duelles - Didier Weiss


Didier Weiss ramène le chercheur spirituel, égaré dans son labyrinthe, à redécouvrir l’inimitable et indescriptible « Paradis » retrouvé.
La non-dualité pointe le doigt vers la compréhension de notre véritable nature par l’expérience directe, vers ce lieu que nous n’avons jamais quitté. Avec le temps, ce lieu est devenu méconnaissable, enseveli sous les couches et les couches de la construction de notre identité personnelle, perçu à travers le filtre mental des noms, étiquettes, interprétations et histoires.
Les propos de l'auteur, parfois abrupts de simplicité et de légèreté, invitent le lecteur à dissiper cette fausse identité, mais ne se veulent ni simplistes ni moroses. Didier Weiss démasque les idées reçues et les concepts qui voilent le regard : des explorations à raz du sol, les pieds nus bien ancrés dans la vie de tous les jours
Didier fait et refait avec humour parfois, la démonstration que notre mental et ses histoires se résument bien... à de simples histoires.
Un échange spirituel rafraîchissant et passionné au travers d’un vocabulaire clair et évocateur à la portée de tous qui démystifie la plupart des poncifs spirituels en ramenant sans cesse le lecteur/chercheur à son expérience personnelle, intime et immédiate.

« Je sais par expérience que ce dont nous parlons est la Réalité de tous. Il suffit “juste” de laisser tomber le sens commun, le fameux “bon sens”, les lois supposées de l’univers, les points de vue établis ; de te laisser tout doucement guider, main dans la main, et enfin “Voir” pour la toute première fois. »

Didier Weiss, né en 1962, est diplômé en électronique, physique et informatique. Après une carrière de 12 ans en temps qu’ingénieur du son à Paris, il part s’installer en 1994 dans le sud de l’Inde à Auroville pour y poursuivre sa passion de chercheur spirituel. Une résolution apparut en 1998, grâce à l’aide de son guide Ramesh Balsekar de Bombay.

Extraits publié avec l'aimable accord des Éditions Accarias-L'Originel :

Pierre : Il y a donc bien un événement dans le temps. Mais il me paraît paradoxal d’être dans l’attente de cet événement pour celui qui ne l’a pas vécu. Ce n’est peut-être que lorsque nous ne cherchons plus rien qu’il peut se produire quelque chose. Ceci étant, je sens suinter un stratagème, une spéculation de lâcher pour mieux obtenir...

Didier : « Un stratagème mental de lâcher pour mieux obtenir... » Oui, c’est effectivement une autre forme plus subtile de recherche. De nombreuses personnes ont « laissé tomber » leur recherche dans l’espoir plus ou moins conscient que ce lâcher-prise amène « le » résultat escompté.
Au royaume des paradoxes, voici peut-être le roi :
le côtoiement de deux aspects : la recherche la plus ardente d’une part et l’honnêteté la plus totale quant au résultat de cette recherche d’autre part, peuvent ensemble dissoudre l’état hallucinatoire.
l’Éveil n’a besoin de rien pour exister si telle est la destinée... Laisse-moi t’expliquer.
La « recherche la plus ardente » :
Tous les témoignages parlent d’une question existentielle brûlante qui, même quand elle n’est pas pensée, est présente en filigrane à chaque instant.
Cette question est générée par la réponse qui se cherche elle-même.

« L’honnêteté la plus totale  » :
Souvent citée dans le Zen et par Nisargadatta Maharaj, elle est le vrai aspect du lâcher-prise qui autorise le chercheur à « trouver », mais attention !... quelles que soient les conclusions finales de cette recherche.
Toute pensée de notre vie ordinaire est une pensée de survie, de protection, de justification, d’intérêt, de progrès.
L’honnêteté, « l’impeccabilité du guerrier », pour reprendre l’expression de Carlos Castaneda, consiste à arrêter de soulever les pierres qui nous arrangent, ou celles qui ne nous font pas peur ; et à soulever toutes les pierres, ou tout au moins à soulever toutes celles cachant potentiellement un serpent mortel.
Cette honnêteté ne prend pas en compte notre pensée ordinaire. Elle est prête à n’importe quelle conclusion, même la plus dévastatrice pour notre identité. Elle se moque bien de notre position par rapport à Elle, elle n’a que faire de la survie ou non du petit bonhomme...
La recherche n’est pas sincère tant qu’elle n’inclut pas totalement ces deux aspects. Au mieux, c’est un passe-temps. Au pire, c’est une entrave.

Donc « l’attente sans attente » de Jean Klein pourrait se développer ainsi : « l’attente sans attente d’un résultat spécial et plus particulièrement d’un résultat m’étant favorable ».

Et ceci n’exclut pas, bien au contraire, l’apparence d’une vraie recherche qui sera ainsi le signe avant-coureur de l’Éveil et non sa cause.
Stephen Jourdain a écrit : « On ne peut l’atteindre qu’en traversant à reculons toutes nos intentions, toutes nos motivations, y compris celle d’atteindre l’Éveil. Il faut extirper de soi-même toutes ses intentions, toutes ses volontés, même les plus élevées. On ne va pas vers l’Éveil pour...
Si l’on peut invoquer la moindre raison pour aller vers l’Éveil, on lui tourne le dos. De fait, la valeur infinie, encore une fois, n’apporte rien. »
En ce qui concerne « mon » cas, les détails sont sans importance. Je ne m’aventurerai pas avec toi sur ce terrain là. Ils ne t’offriraient que de fausses pistes, la pente savonneuse assurée !
Il ne s’agit pas d’avoir un mode d’emploi pour acquérir quelque chose mais de se promener tout nu, les pieds dans l’eau, à proximité de fils électriques, eux aussi dénudés ! métaphoriquement parlant bien sûr...
Prudence également que cette simple promenade d’exploration la plus ardente et honnête ne devienne pas pour autant le combat du « guerrier de la Lumière Divine... ! »
Bonne promenade métaphysique !