Gaëlle est née au printemps 1985. Tout de suite après sa naissance elle est hospitalisée durant 6 mois, sans espoir médical, pour finalement survivre à un angiome avec graves complications. De retour auprès de sa mère et de ses 3 frère et soeurs, son enfance est rythmée par de longues et nombreuses hospitalisations dont elle se réjouira beaucoup, en ce que cela lui faisait manquer l'école.
Pas étonnant qu'à l'âge de 13 ans, âge de sa première expérience du "silence intérieur", elle quitte le système scolaire pour s'engager pleinement dans une liberté qui ne se laissait plus attendre.
Après quelques aller-retours entre la maison familiale et les voyages en auto-stop, il faut soudainement ou mourir, ou vivre. La tiédeur de l'entre-deux ne convient plus et il faut maintenant choisir son camp sans concession.
En une semaine, toute la situation de vie se réorganise, se stabilise, s'assaini, et le passage à l'âge de la majorité est une première délivrance. "Ma vie m'appartient en plein".
7 ans de psychothérapie plus tard, Gaëlle est mariée et devient conformément à son désir, une mère, totale, entière, épuisée et aimante de ses deux garçons.
Dans ce flot de tranquillité apparente, les questions hurlent à l'intérieur et paralysent l'extérieur. Puis un jour, l'intuition fulgurante que quelque-chose est à comprendre, la traverse. C'est la quête. "Qui suis-je" et puis plus tard, "Que suis-je", vinrent donner le ton à une recherche obsédante, nécessaire et parfois tellement décevante. Des éclairs de lucidité traversaient parfois le ciel mais le ciel lui-même restait embusqué derrière ses nuages de croyances... Une première prise de conscience, au sens d'être littéralement prise par la conscience, fût celle où la vision d'un monde, entièrement perçu et projeté par un "moi" illusoire, mit au jour par discrimination ce qu'elle ne pouvait pas être. Enfin, et c'est en cette lumière-là que le regard repose en lui-même, il est révélé qu'il n'y a que Cela : conscience - être - plein - silence et que Cela est la source de nos individualités... Elles-mêmes étant un langage tissé de rêves, mouvement intelligent de la vie au sein d'elle-même, expressions particulières d'un unique élan de Réalité. Tout repose en l'instant, le monde s'y suspend et nos âmes aussi. Le miracle est suspendu dans l'invisible et se reproduit sans discontinuer. L'éternité tient en un regard, et ce regard traverse tous les yeux, tous les coeurs, toutes les secondes qui s'écoulent en lui. L'inommable est "sourçant" de partout, il fuit et déborde et rien n'y réchappe. Il n'y a rien qui ne soit à faire, et tout se fait pourtant, au travers des instruments merveilleux que nous sommes, aux notes aussi justes et belles que l'on puisse imaginer, par notre repos et par notre labeur, en une symphonie sans début ni fin. Voici le vécu s'actualisant ici et maintenant.
Aujourd'hui, Gaëlle pose un regard plus mature sur l'existence qui la ramène sans distance à ce regard présent: sens ultime et sans devenir, de toutes choses. Ne se prenant plus pour ce qu'elle n'est pas, elle s'imprègne d'un vécu se réalisant bon gré mal gré, dans l'immédiat qui l'environne, qu'elle exprime, et qu'elle est, tout simplement.
Vu sur le blog de Gaëlle : La voie non-duelle