Sagesse, vivance et méditation forment la trame de ces textes, qui nous entraînent au cœur de nous-même. Il s’agit d’inspirations où l’on peut sentir à la fois la richesse du silence et l’amour mystique.
L’ambiance du Sage recueilli y est présente et parfois il semble que la petite voix intérieure résonne dans le cœur-même du lecteur.
Ce livre éveille chacun à ses profondeurs sacrées. C’est la voie du Pathana yoga.
L’ambiance du Sage recueilli y est présente et parfois il semble que la petite voix intérieure résonne dans le cœur-même du lecteur.
Ce livre éveille chacun à ses profondeurs sacrées. C’est la voie du Pathana yoga.
L'auteur
L’appel vers l’Inde, sans raison précise, en 1979. Découverte d’un autre monde, d’une autre planète. Un deuxième voyage en 1981, et la rencontre totalement inattendue avec Mère, dans un tout petit ashram traditionnel, en Orissa.
Une autre vie pour engendrer une nouvelle naissance.
Plusieurs séjours prolongés se succéderont.
La sadhana se poursuit.
La conscience subit une mutation.
Trente années de vie simple, ordinaire, discrète, jusqu’à comprendre que cela pouvait aider d’autres personnes à cheminer.
Les ateliers Vivance se mettent en place.
L’appel vers l’Inde, sans raison précise, en 1979. Découverte d’un autre monde, d’une autre planète. Un deuxième voyage en 1981, et la rencontre totalement inattendue avec Mère, dans un tout petit ashram traditionnel, en Orissa.
Une autre vie pour engendrer une nouvelle naissance.
Plusieurs séjours prolongés se succéderont.
La sadhana se poursuit.
La conscience subit une mutation.
Trente années de vie simple, ordinaire, discrète, jusqu’à comprendre que cela pouvait aider d’autres personnes à cheminer.
Les ateliers Vivance se mettent en place.
Ouvrage publié aux Éditions Antoni - L'Originel
Introdution
Non pas un livre sur la méditation, mais un livre de méditation,
un livre pour méditer !
Cet ouvrage présente les données
essentielles pour développer l’écoute intérieure... par la méditation. Et plus
exactement, pour découvrir la Présence de la Paix primordiale, Adi Shanti, qui
est... au plus profond de la conscience.
Il est basé sur une discipline
oubliée : l’art de la lecture méditative, appelée « Lectio Divina »
dans le christianisme ou « Pathana Yoga » en Inde.
La vie contemporaine, agitée,
s’est détournée de la tradition ancienne qui envisageait la lecture comme un
Art. C’est-à-dire comme un acte créatif qui élève la conscience !
Autrefois, peu de gens savaient
lire, c’était un privilège. De plus, le livre était rare, donc précieux.
Le livre était porteur de
sagesse, et l’acte de lire avait une dimension sacrée. Lire pouvait
naturellement devenir une véritable méditation. Certains textes nous le font
vivre encore. Mais l’état d’esprit est aussi important.
En ce sens, la lecture est alors
vécue comme méthode, à la fois pour accéder au texte et à sa signification,
mais aussi pour parfaire la connaissance du lecteur. Non seulement en tant que
culture de soi, mais plus précisément en tant qu’élément essentiel d’une
discipline d’éveil spirituel.
Le point central, est l’association
lecture-méditation. En tant que pratiques, la lecture et la méditation sont
toutes deux des exercices, des exercices de l’esprit tout comme il y a
des exercices du corps.
A ce titre, elles peuvent être associées
dans une séquence qui peut se présenter ainsi :
lecture/méditation/prière/contemplation.
Pour un cœur aspirant au divin, la
lecture et la méditation sont des pratiques contemplatives distinctes, mais que
l’on peut associer facilement.
La lecture devient alors
préparation à la méditation.
Car la lecture n’est pas sa fin
propre. Elle est un commencement, elle introduit en quelque sorte à
un état méditatif ou contemplatif.
D’autre part, la méditation ne se
conçoit pas sans l’appui des écritures. Même l’ermite dans sa grotte ou sa
cabane a un livre. Un livre qui va nourrir son esprit, un livre qui va nourrir
son cœur.
Dans la tradition chrétienne comme
dans la tradition rabbinique, hindouiste ou bouddhiste, on étudie, on
s’imprègne des écrits de livres sacrés. On ne peut méditer sans l’appui de
textes reconnus comme paroles de sagesse ou paroles divines. Le livre est
porteur d’une expérience humaine, ou d’une sagesse reçue, révélée.
La lecture méditative est ainsi un
exercice spirituel universel.
J’ai vu des yogis, assis droit sur
un bout de tissu, passer des journées entières avec un petit livre sacré (la
Bhagavad Gita) dans les mains, à réciter ou « psalmodier » les
versets, à l’ombre d’un banian.
J’ai vu des moines chrétiens,
concentrés, immobiles, recueillis devant leur Bible, dans le silence vibrant de
paix d’un scriptorium.
J’ai participé avec les pères
Jésuites à ces retraites spécifiques sur les exercices de Saint Ignace où l’on
se plonge dans les Évangiles, texte collé à la main, et où l’on s’identifie aux
divers personnages des récits pour vivre et ressentir ce qu’ils ont pu
éprouver.
J’ai connu des périodes de solitude
joyeuse où la lecture méditative nourrissait mes journées de marche et de
silence d’une douce plénitude.
Pour le chrétien, la Lectio Divina est en fait
un vrai dialogue : « Si tu pries, tu parles avec l’époux, si tu lis, c’est
l’époux qui te parle » écrivait Saint Jérôme à une jeune fille.
« La « Lectio Divina »,
cette paisible «rumination» de l’Ecriture ou des textes religieux, est le
meilleur aliment de la méditation, dont en fait elle se distingue à peine.
Cette lecture est nécessaire, c’est une erreur de croire qu’on peut négliger
l’étude de la parole de Dieu, ou l’abandonner, et malgré cela, atteindre
l’union intime à Dieu.» (un moine Chartreux)
Pathana est un mot sanskrit
signifiant à la fois étude et lecture, employé à propos de la récitation des
Vedas (écritures sacrées). En Inde, les livres saints sont très respectés, ils
ne doivent pas être posés par terre par exemple, et ils sont toujours touchés
avec vénération.
Le Pathana Yoga est la lecture et
l’étude des textes sacrés qui accompagne la vie du yogi dans cette démarche
appelée Svâdhyâya.
Svâdhyâya est l’étude de soi dans
le sens également d’éducation de soi. Cela se situe à trois niveaux.
D’abord, l’étude de l’être vivant
que nous sommes. Nous écrivons notre vie. Observant notre comportement, nous
comprenons les causes et motivations de nos actes qui façonnent notre vie.
Ensuite, l’étude et le respect du
livre vivant de la nature : l’Univers parle à l’être humain à travers tous les
éléments naturels, mais aujourd’hui nous ne comprenons plus le langage du vent,
des rivières ou des arbres. Or, leur énergie est identique à la nôtre et on ne
peut vivre en harmonie avec soi-même que si l’on vit en harmonie avec eux. D’où
le bien-être ressourçant que l’on ressent au contact étroit, intime, charnel
avec l’herbe de la campagne, les odeurs de la mer, le calme d’un lac, la
majesté de la montagne, la plénitude du ciel.
Et enfin, l’étude et le respect de
tous les livres sacrés. Leur lecture, Pathana, permet de mieux comprendre le
sens de la vie humaine et le pourquoi de telle ou telle religion.
Naturellement, en tout livre est la
vie concentrée, c’est le fruit de milliers d’expériences ! Il nous fait
participer à une sorte d’éternité.
La lecture peut être sans nul
doute, une véritable expérience de vie, quand elle touche au fond du cœur.
Voyons précisément quel est le
principe de cette méthode qu’est la lecture méditative ?
Pratique spirituelle par
excellence, il s’agit bien d’une voie d’intériorisation.
Car c’est véritablement en se
retournant vers l’intérieur que la vie spirituelle se déploie. Chemin de prière
contemplative ou de méditation, tous les grands mystiques, tous les sages s’y
sont adonnés.
Le but est de se nourrir d’une
parole, de s’en imprégner, de la faire vivre en nous.
La lecture devient le support et
l’outil de la méditation. Comme peuvent le faire aussi une image, une musique,
un mantra, une sensation.
Il s’agit donc de lire et relire
plusieurs fois une phrase, un paragraphe, une page. Et de le faire lentement.
Car même si la tête a déjà l’information, il est nécessaire de l’intégrer dans
les « tripes ». C’est à dire de sentir la résonance dans le corps
physique et dans le cœur, sinon, cela reste de l’information pour l’intellect
uniquement.
Alors, quelque chose de nouveau
peut germer, une vision nouvelle peut apparaître.
*
Dans toutes les traditions
spirituelles se pratique une lecture méditée des textes sacrés. Cet exercice
est nécessaire pour faire pénétrer dans les profondeurs de la conscience une
parole porteuse de vie.
Nous savons que la lecture est
constructive du moi. Elle peut aussi être dépassement du moi.
Il y a quatre façons d’aborder un
texte : la lecture distractive avec un roman, la lecture informative avec un
journal, la lecture réflexive avec un essai culturel ou philosophique et la
lecture méditative.
La lecture méditative est plus
personnelle, plus intime, plus agissante. Elle emporte l’esprit dans d’autres
dimensions, au-delà du moi. Elle peut conduire à une intense paix, mais aussi à
une sublime extase.
Cette lecture méditative nous
introduit à l’expérience immédiate et à la perception directe de la vie
profonde, dans l’acte même de lire.
Parfois, recherchant la paix, nous
pouvons nous couper de nos émotions. Or l’émotion, sensorielle, esthétique ou
intellectuelle, constitue une expérience paradoxale pouvant induire des
sensations sublimes, où la sensation de soi subit une dilatation, une expansion
sans limite.
J’ai vécu cette expérience avec un
livre il y a bien longtemps.
J’étais fort jeune à l’époque,
vivant dans une petite communauté. Assoiffé de connaissance spirituelle, je
lisais avec beaucoup de plaisir tout ouvrage que je trouvais, et qui me faisait
découvrir des mondes différents, nouveaux.
Ma quête était sincère, j’aspirais
à une vie spirituelle mais sans savoir vraiment ce que cela signifiait.
Et je voulais tout connaître, tout
comprendre.
Un soir, je m’en souviens
parfaitement, je me couchai avec un livre mêlant romantisme moyenâgeux et spiritualité.
J’entrai facilement dans l’histoire
qui réveillait mon ardeur chevaleresque de jeune homme. Quand soudain, pris par
le mystère et le suspens du récit, quelque chose de surprenant se passa.
Je fus
soudainement saisi, réellement emporté dans un état de conscience totalement
nouveau et puissant.
L’irruption d’une joie
extraordinaire me saisit avec une telle intensité que tout disparut autour de
moi.
Je n’avais jamais connu une telle
chose, ni ressenti autant d’énergie.
Ça m’emportait réellement. Je me
sentais happé par l’Univers. Ce n’est pas une image littéraire, il y avait
vraiment dans ma conscience la sensation d’un déplacement extrêmement
vertigineux dans l’espace étoilé.
Et une joie vibrante qui
s’amplifiait continuellement.
C’était merveilleux, sublime,
extatique...
Puis cela commença à devenir
douloureux. Je veux dire la joie était si intense que cela me fit peur, c’était
trop fort, je ne pouvais rien maîtriser. Ça continuait, s’amplifiait, et ne me
laissait aucun répit.
J’ai donc eu peur car j’avais
l’impression que j’allais exploser de joie. Réellement exploser.
J’avais véritablement la sensation
que le corps ne pouvait supporter autant d’énergie. Ça allait trop vite,
c’était trop intense. Le corps allait éclater, j’allais mourir.
Alors, je me suis mis à prier pour
que ça s’arrête. Je suppliais que cela cesse, tout en jouissant simultanément
de cette extase de joie que je ne pouvais plus contenir.
Je crois que cela dura plusieurs
heures, une bonne moitié de la nuit.
Finalement, j’ai dû m’endormir car
je ne me souviens pas du tout comment ça s’est arrêté.
Mais au matin, le souvenir de cette
expérience était pleinement vivant. Mon corps était bien entier, il n’y avait
plus de peur, et je regrettais un peu d’avoir prié pour que ça s’arrête. Mais
la présence de cette joie s’était imprimée dans ma conscience.
Et j’avais une certitude à laquelle
je n’avais jamais prêté attention : le corps doit être préparé pour accueillir
une telle chose.
Cette énergie si puissante ne peut
pas vraiment se ressentir tant que nous sommes sur terre... le corps n’est pas
prêt à la supporter.
Et si justement le but de notre
passage sur cette terre était de préparer le corps et ses énergies subtiles à
cette transformation ou plutôt à cette transmutation.
Car il me semble aujourd’hui que
l’humanité n’est pas encore prête. Même si il y a une évolution certaine, notre
façon de vivre ne nous prépare pas à une telle descente de la Grâce, ou une
montée de la Kundalini ou je ne sais quoi. Mais ce que je sais maintenant c’est
que notre conscience peut avoir accès à une dimension qui transcende
complètement tout ce que l’on peut imaginer.
Nous nous percevons en tant que
conscience enfermée dans un corps tel un scaphandre dans lequel nous nous
sentons à l’étroit. Et pourtant ceci n’est pas figé. Dans ces moments d’extase,
il m’a semblé comprendre tant de choses que le mental ne pouvait gérer. Mais
c’est inscrit là, au plus profond de moi- même, au plus profond de chacun de
nous-mêmes.