mercredi 5 novembre 2008

• L'esprit doit constamment se tourner vers le réel qui est Dieu

L'esprit doit constamment se tourner
vers le réel qui est Dieu
Bahauddin Naqshbandi

"Sois présent à chaque souffle.
Ne laisse pas ton attention s'égarer,
ne serait-ce que le temps d'un soupir.

Rappelle-toi toi-même en toute situation."


Zikr-i-daïm, ou prière perpétuelle du coeur : prière sans mot et au-delà de toutes les formes de religion. Cette technique du Zikr s’accompagne d’un processus respiratoire assez difficile mais d’une réelle efficacité, qui a pour but le transfert de l’action du Zikr au corps subtil. L’air que nous respirons apporte la nourriture nécessaire au second corps de l’homme : le corps de l’âme. Par ce processus, celui-ci devient plus perceptif, plus effectif et acquiert une consistance réelle.
Zikr signifie souvenir de Dieu. Sa pratique permet de se rappeler Dieu, et ainsi de se rapprocher de lui : elle a pour effet de fortifier l’âme en lui donnant le courage de parcourir le chemin de la Perfection.

EXTRAITS :

Lors d'un voyage que je fis en Turquie en 1976, je rencontrai le Soufi Hasan Shushud, considéré comme un Soufi accompli, et qui vivait à Istanbul.

Le contact que j'eus avec lui fut d'une extrême simplicité, et de sa personne émanaient une telle humilité et une telle bonté qu'un sentiment de gratitude se soulevait en vous. Il avait alors environ 80 ans, et son physique paraissait très fragile mais il se dégageait de sa présence une telle dimension que tout à coup la réalité du monde intangible devenait pour vous une évidence.

LE ZIKR

Hasan Shushud, lors de l'initiation, m'enseigna le Zikr-i-daïm, ou prière perpétuelle du cœur ; prière sans mot et au-delà de toutes les formes de religion. Cette technique du Zikr s'accompagne d'un processus respiratoire assez difficile mais d'une réelle efficacité, qui a pour but le transfert de l'action du Zikr au corps subtil. L'air que nous respirons apporte la nourriture nécessaire au second corps de l'homme : le corps de l'âme. Par ce processus, celui-ci devient plus perceptif, plus effectif et acquiert une consistance réelle.

Zikr signifie souvenir de Dieu. Sa pratique permet de se rappeler Dieu, et ainsi de se rapprocher de lui ; elle a pour effet de fortifier l'âme en lui donnant le courage de parcourir le chemin de la Perfection. La répétition du Zikr fortifie la volonté et la concentration et procure à l'âme détente et joie. Elle permet aussi de pénétrer le vrai sens de la prière et, quelle que soit la situation dans laquelle on se trouve, de se remémorer Dieu, même s'il ne s'agit que d'un court instant.

Voici quelques paroles des Maîtres de Sagesse concernant la pratique du Zikr.
Khwaja Aladin Ata disait : « Le nombre de fois que vous répétez le Zikr n'est pas très important, ce qui compte c'est que vous le fassiez avec présence et conscience. »
Khwaja Avliya précisait : « Cela consiste à être si profondément occupé à son propre Zikr que l'on peut se promener sur la place du marché sans avoir conscience du moindre bruit. »
Khwaja Bahauddin demanda à Khwaja Azizan : « — Puisque Dieu nous a ordonné de prier continuellement, nous faisons le Zikr perpétuel. Est-ce simplement une répétition verbale, ou ce Zikr vient-il du cœur ?
Khwaja Azizan lui répondit : — Le Zikr commence avec la langue et finit avec le cœur. »

Hasan Shushud me disait que, non seulement le Zikr permettait d'acquérir de l'énergie, mais qu'il aidait aussi à prolonger la vie.
Gurdjieff, dans la troisième série de ses écrits, La vie n'est réelle que lorsque je suis, nous parle de la longévité comme étant le problème humain le plus important.
Il écrit : « Un homme doit être capable de vivre aussi longtemps qu'il est nécessaire pour suivre sa mission sur cette terre afin de compléter le corps de son être supérieur et d'atteindre la raison objective. »

L'ASIE CENTRALE

Lors de cette rencontre, Hasan Shushud me remit une copie de son manuscrit Hacegan Hanedani, qui est l'histoire des Maîtres de Sagesse de l'Asie Centrale, et qui contient un récit de la voie de l'«Absolue Réalisation» : ITLAQ-YOLU, dont il est un représentant remarquable.

Un an plus tard, je fis un voyage en Asie Centrale : Tachkent, Boukhara, Samarkand, Khiva, sur les lieux même des Maîtres de Sagesse, région actuelle de l'Ouzbékistan.
Dans son livre Rencontres avec des Hommes Remarquables, Gurdjieff nous dit : « C'est sur les rives de l'Amou-Daria, connu jadis sous le nom d'Oxus et adoré comme un Dieu par certains peuples d'Asie Centrale, qu'apparut, pour la première fois sur la terre, le germe de la culture contemporaine. »

Gurdjieff disait que l'essence de l'Islam ne se trouve ni à la Mecque ni à Médine mais à Boukhara, où le sens véritable de la religion a été conservé. C'est au prix de grandes difficultés et usant de toutes sortes de ruses qu'il avait réussi à s'introduire à La Mecque et à Médine, inaccessible aux Chrétiens, avec l'espoir d'accéder à ce qu'il y a de plus secret dans cette religion.
Gurdjieff écrit : « Mais mes efforts avaient été vains, je n'y avais rien trouvé. Je m'étais seulement rendu compte que, s'il y avait quelque chose à découvrir au cœur de cette religion, ce n'était pas là qu'il fallait le chercher, comme on le croit et l'affirme en général, mais à Boukhara où avaient été concentrés dès le début tous les éléments de la doctrine secrète de cette religion : Boukhara était donc le centre et la source même de l'Islam. »

La voie de l'Itlaq, Éditions Charles Antoni - l'Originel

1 commentaire:

vincent a dit…

« Je m'étais seulement rendu compte que, s'il y avait quelque chose à découvrir au cœur de cette religion, ce n'était pas là qu'il fallait le chercher, comme on le croit et l'affirme en général, mais à Boukhara où avaient été concentrés dès le début tous les éléments de la doctrine secrète de cette religion » Charles Antoni

-Voilà pour moi un peu le problème de la connaissance en tant que recherche d’une source en dehors de soi ! ci- joint un texte de Maharaj qui comme à son habitude « va au cœur du problème » sans faire de détour par une institution, une religion, une méthode enseignée qui n’aboutirait en fin de compte qu’à un éloignement de soi-même…….il n’y a aucune doctrine secrète pour moi, cette doctrine est une création, une imagination mentale pour s’occuper à chercher ailleurs ce que nous sommes !
Texte :
Celui qui expérimente serait la preuve de son expérience ?
M :Parfaitement, mais celui qui expérimente n'a pas besoin de preuve. "je suis" et je sais que je suis ». Vous ne pouvez pas demander de preuves supplémentaires.
Q Peut-on avoir une connaissance véritable des choses ?
M Dans le domaine du relatif, oui. Dans l'absolu, il n'y a pas de choses. Savoir que rien n'est est la vraie connaissance.
Q Quel est le lien entre le relatif et l'absolu ?
M : Ils sont identiques.
Q De quel point de vue sont-ils identiques ?
M : Le silence est un, et sans lui, nous n'aurions pu entendre les mots. Il en toujours présent — derrière les mots. Portez votre attention sur le silence ors en place des mots et vous l'entendrez. Le mental a soif d'expériences dont il prend le souvenir pour la connaissance. Le gnani est au-delà de toute expérience et sa mémoire est vide de passé. Il n'est absolument pas lie à quoi que ce soit. Mais le mental veut des formulations et des définitions, il est toujours avide de réduire la réalité à une forme verbale. Il veut une idée de toute chose parce que, sans idées, il n'existe pas. La réalité est seule par essence, mais le mental ne veut pas la laisser seule et s'occupe, à la place, du non-réel. Et c'est, cependant, tout ce que peut faire le mental — découvrir le non-réel comme tel.
Q Et le réel comme tel ?
M : Il n'y a pas d'état tel que la vision du réel. Qui est pour voir quoi ? Vous ne pouvez qu'être réel — ce que de toute façon, vous êtes. Le problème n'est que mental. Abandonnez toutes les idées fausses, c'est tout. Vous n'avez pas besoin d'idées justes, il n'y en a pas.
Q Alors, pourquoi nous encourage-t-on à chercher le réel ?
M : Il faut que le mental ait un but. Pour l'encourager à se libérer du non-réel, on lui promet quelque chose en retour. En réalité, il n'y a pas besoin de but. Erre libéré du faux est bon en soi, la récompense n'est pas nécessaire. C'est comme d'être propre — qui est en soi sa propre récompense.
Q : La connaissance de soi n'est-elle pas la récompense ?
M : La récompense de la connaissance de soi est libération du soi personnel. Vous ne pouvez connaître le connaisseur car vous êtes le connaisseur. Le fait de connaître est la preuve du connaisseur, vous n'avez pas besoin d'autre preuve. Le connaisseur du connu n'est pas connaissable. De même que vous ne connaissez la lumière que par les couleurs, de même ne connaissez-vous le connaisseur que dans la connaissance.
Q Le connaisseur n'est-il que déduction ?
M : Vous connaissez votre corps, votre mental et vos sensations, n’êtes vous qu'une déduction ?
Q : Quand je vous demande comment savez-vous que vous êtes un gnani, vous me répondez : « Je ne découvre en moi aucun désir ». N'est-ce pas une preuve ?
M : Même si j'étais plein de désirs, je n'en serais pas moins ce que je suis.
Q : Moi rempli de désir, et vous de même, où serait la différence ?
M : Vous vous identifiez à vos désirs et en devenez leur esclave. Pour moi, les désirs ne sont que des choses parmi d'autres, de simples nuages dans le ciel du mental, et je ne me sens en rien contraint d'agir sur eux.
Q : Le connaisseur et sa connaissance sont-ils une seule et même chose, ou deux choses différentes ?
M Les deux. Le connaisseur est le non manifesté, le connu est le manifesté. Le connu est toujours en mouvement, il change, il n'a pas de forme déterminée, pas de demeure propre. Le connaisseur est le support