dimanche 31 décembre 2017

jeudi 28 décembre 2017

• Avez-vous le coeur comme un verre d'eau ou comme un océan ? - Pape Shénouda III



Jean-Yves Leloup posa la question suivante au Pape Shénouda III, patriarche d'Alexandrie et successeur de Saint Marc : " Comment connaître aujourd'hui la paix du coeur ? "

« Si nous sommes troublés par des événements ou des agressions extérieurs, c'est de notre propre responsabilité. Jean Chrysostome disait qu'on ne peut pas blesser quelqu'un si celui-ci ne veut pas être blessé.

Si une personne vous met en colère, ce n'est pas elle la responsable, c'est qu'il y a de la colère en vous. S'il n'y avait pas de colère en vous, qu'est-ce qui lui aurait répondu ?
Mettez du feu dans l'eau, le feu ne brûle pas l'eau, le feu n'est pas nourri par l'eau. Mettez du feu dans du coton, le feu est nourri, il s'enflamme. La colère qui est en vous nourrit la flamme, la paix qui est en vous l'éteint.
Cessez de dire: « Cette personne m'énerve » ; dites plutôt je m'énerve avec elle.
Elle ne peut réveiller que ce qui est déjà en vous. C'est pour cela que le sage n'accuse jamais personne, il s'accuse lui-même.
Mettez des cendres dans un verre, celui-ci sera pollué. Mettez ces mêmes cendres dans un océan, elles seront vite oubliées.

Avez-vous le coeur comme un verre d'eau ou comme un océan ? ».




lundi 25 décembre 2017

• Ouvrez-vous à la grâce - Patrick Vigneau


Votre cadeau de Noël de la part d'Éveil Impersonnel :



Un très grand merci à Mathieu pour cette belle inspiration et réalisation.
Nous attendons les autres publications avec impatience.

Voir aussi les autres post de Patrick Vigneau déjà publiés :

- La joie d'être soi
- Retourner au centre de soi-même
- Récit d'une initiation
- Atma Yoga
- Pathana yoga

dimanche 24 décembre 2017

samedi 23 décembre 2017

• L'omniprésente simplicité - Dan Speerschneider


Dès que je crois à mon histoire, je n'éprouve plus la Liberté que je suis.

Dès que je crois pouvoir améliorer mon sort ou celui du monde au travers d'un accomplissement particulier ou me trouver dans les choses et les expériences, j'oublie que je suis la vacuité consciente dans laquelle les expériences vont et viennent. Une dissonance est ressentie. 

La Présence silencieuse que je suis à chaque instant est l'accomplissement parfait.

Dès que je prête foi à l'idée d'avoir un passé et un futur, c'est que je résiste à ce qui est et à ce que je suis maintenant : l'éternelle présence qui ne connaît aucun manque.

Dés que je crois devoir prendre un chemin particulier pour trouver la paix, il semble que je m'éloigne de moi-même et une guerre insidieuse est déclarée.

Dès que je prétends être quelqu'un, dés que je crois pouvoir, vouloir et savoir, je cesse de ressentir la joie sans cause et sans objet de ma véritable complétude : ne rien vouloir, ne rien savoir, ne rien être.

La complétude que nous sommes ne se cache pas quelque part. Elle s'offre à nous au cœur de chaque instant. Dés que nous cessons de la chercher dans un lieu ou une chose, un plus tard ou un ailleurs, elle révèle son omniprésente simplicité, Ici et Maintenant.


vendredi 22 décembre 2017

• J'étais engendré du dedans - Jacques Gauthier


L’éveil m'a saisi alors que je dormais. Une maison s'est construite en mon absence. Le jardin a fleuri. J'étais parti hors de moi, un domaine prenait forme. 
A mon insu, quelqu'un posait les fondations d'un empire. 
Où étais-je ? Mais étais-je ? Mes cellules s'éveillaient une à une à un devenir dont j'ignorais le trajet. 
Tout travaillait pendant que l'enveloppe se reposait.
J'avais enfin lâché prise au-dedans. Je ne sentais plus rien, pourtant quelqu'un me faisait, caché de nuit comme de jour. La vraie vie était donc ailleurs, mais je n'étais pas un autre. J'étais sans moi. Était-ce possible ?
Je ne rêvais plus, j'étais rêvé. Je n'habitais plus, j'étais habité. Je ne désirais plus, j'étais désiré.
L'éveil illuminait mes ténèbres sans que je le sache. J'étais éveillé. Comment l'ai-je su ? Mon ancien moi qui se mourait, les autres qui s'étonnaient, l'Autre qui ne demandait rien. Alors les pourquoi se turent.
L'éveil était là, toujours là. Le silence, ami du mystère, me murmurait seulement un pourquoi pas. Je savais que j'étais vu. J'étais engendré du dedans, indigne de la souffrance qui m'avait amené à cet enfantement de l'homme nouveau.


mercredi 20 décembre 2017

samedi 16 décembre 2017

• L’éveil n’est pas un état, c’est une clarté profonde sur le réel - Séverine Millet


Juste vivant !
N'utilisons pas la spiritualité pour nous planquer de notre humanité.
Soyons vivant, dans une profonde adéquation avec le réel.
Ce que nous sommes est aussi dans le fait de pouvoir être affecté, bousculé, dévasté par la vie et les émotions.
Ce texte est très long, mais j'ai envie de partager ce que je ressens de biaisé ces derniers temps dans une forme d'enseignement sur la quête de soi. Je trouve que trop souvent, parfois malgré nous, et malgré l'authenticité et la vérité de ce que nous partageons, nous faisons miroiter un eden où tout serait parfait, pure, intouchable, super à vivre, alors que la vie n'est pas toujours super, il y a des moments difficiles, parfois très difficile, éveil ou pas.
Si vous avez envi d'être vivant, quoi qu'il arrive, ce texte est pour vous.
Si vous voulez trouver un endroit confortable grâce à l'éveil, ne perdez pas votre temps à le lire.
Beaucoup ici espèrent l'éveil.
Certains disent le vivre.
Et parfois nous l'attendons ou le vivons plus comme une expérience transcendante qui nous protège de la vie alors qu'il s'agit essentiellement d'une clarté sur la réalité.
Clarté et Ouverture.
Voilà mon expérience.
Dans cette clarté, dans cette Ouvert, tout peut advenir, même le pire.
Nous utilisons trop souvent l'éveil (ou sa quête) pour nous cacher de nos blessures profondes et de nos peurs : peur du corps, peur de la mort, peur de la vie, peur du monde dans lequel nous vivons.
J'ai toujours été dans une voie très incarnée dans la vie quotidienne et dans le corps, j'ai toujours été vigilante à ne pas échapper à la vie la plus crue, aux émotions les plus fortes, et à ramener chacun, au grès des satsang, dans sa vie, dans son quotidien car c'est là que la plus haute spiritualité pour moi se joue.
Pourtant, la vie m'a offert de vivre pendant plusieurs années à partir d'un détachement : j'étais touchée, concernée par ce que je vivais, mais non affectée. Parfois ce détachement était si fort, que le monde pouvait perdre son sens, je le vivais en transparence, mais cela s'accompagnait aussi d'un déracinement du corps qui m'indiquait que je ne pouvais rester là, qu'il fallait revenir dans un ici et maintenant plus incarné.
Je savais par ailleurs que certaines blessures et peurs n'avaient pas été totalement rencontrées et qu'il me faudrait y revenir un jour.
Le chemin est un long déconditionnement et cela prend de nombreuses années, ne vous leurrez pas la dessus.
Il faut du courage pour être totalement, inconditionnellement soi/Soi, cette profonde vérité de l'instant, cette immobilité hors du temps, ce silence au coeur même du bruit et du chaos du monde.
Tout cela au sein même du monde et de la vie. 
Pas en dehors ni au delà ni au dessus.
La vraie tranquillité ne se vit pas perché dans la transcendance mais ancré et incarné dans le réel le plus cru.
Le vrai silence inclus notre douleur la plus intime.
Et le réel est constamment là sous nos yeux, mais nous voulons le transformer, le transcender pour le manipuler et en faire quelque chose qui nous satisfait.
Lorsque la grâce de l'éveil à la réalité nous est donnée, nous faisons parfois la même chose en utilisons l'énergie disponible pour nous fixer dans un état de joie très fort, dans un absolu intouchable, dans un impersonnel parfois puissant, qui n'est encore qu'une façon de sublimer le réel pour éviter notre humanité, dont la souffrance.
Et nous pensons que nous sommes arrivés quelque part, que tout est vu.
Et certains enseignent à partir de là, entrainant d'autres personnes là, par l'énergie puissante de la transcendance.
Et plus nos souffrances sont profondes et plus nous souhaitons aller (ou rester) là.
Je ne dis pas qu'il ne faut pas vivre ça, si c'est ce qui se présente, je dis qu'il faut affiner sa clarté pour voir qu'on s'est « arrêté », « fixé » dans une expérience parce que nous avons une tendance à vouloir éviter quelque chose de douloureux. Je rencontre des personnes qui ainsi se « fixent » pendant des années, par manque de clarté. Plus on attend et plus le retour au réel est très douloureux.
Alors, à un moment j'ai demandé à la vie de me montrer tout le prisme de la réalité, de m'aider à aller encore plus profondément dans mon humanité.
Et la vie m'a fait cette grâce depuis 1 an et demi de me ramener dans la possibilité d'être affectée.
Plus aucune distance.
D'être même émotionnellement totalement submergée.
De voir qu'une partie de moi n'avait plus envie de vivre.
J'ai vécu en parallèle un retour massif de l'égo, du moi contracté.
Et une certaine forme de souffrance est revenue, alors que ce mot avait depuis 7 ou 8 ans perdu son sens premier et ne me concernait plus vraiment.
Putain bordel de merde.
Immense leçon d'humilité. 
Immense grâce.
J'avais déjà vécu de nombreux « allers et retours » au fil des ans, et peu à peu quelque chose s'était intégré en moi, une simplicité, une tranquillité d'être, au coeur de chaque instant, quoi qu'il soit.
J'avais intégré profondément le fait qu'il n'y a pas d'aller et retour, qu'il n'y a qu'un mouvement au sein d'un même coeur.
Ce coeur que je suis, espace ouvert.
Et pourtant, au sein de la même présence, de la même ouverture, soudain une forme de désespoir est venu et viens encore me chercher d'une façon crue, sans échappatoire.
J'entends d'ici certains dire (et j'ai pu me le dire ici ou là) : « tu es encore dans l'attachement, il n'y a personne, tout est transparence, tu saisis l'expérience, blablabla ».
Même si c'est vrai, ce sont encore des mots, des concepts.
J'ai beaucoup lutté, résisté, je me suis jugée.
Je le fais encore ponctuellement, c'est ma fragilité de me juger.
Je ne peux qu'être le témoin de cette résistance et ce jugement.
Occasion sans pareille de rencontrer à la racine ces émergences du vivant.
Mais au delà de ça, l'invitation est d'inclure en moi quelque chose de plus profond et radical.
Un abandon inconditionnel à la vie la plus humaine qui soit.
Car en quoi tout cela serait-il à exclure ?
Je l'ai partagé ici souvent : l'éveil n'est pas un état, c'est une clarté profonde sur le réel.
Et le chemin est un dépôt profond dans ce réel, un abandon à ce qui est, quoi que cela soit.
Alors la seule même question demeure : quand tout « revient », la non distance, la saisie, le rejet, l'inconfort, l'attachement, la tristesse, etc, etc. Que suis-je ?
Car, malgré l'inconfort et ma très grande difficulté à revivre à partir de ce « moi » soudain à nouveau très contracté, il a bien fallu que je reconnaisse d'une part qu'il y avait un accord profond à vivre ça, et que par ailleurs : je suis toujours la même.
Dans l'absolu et le relatif, toujours la même.
Dans la tristesse et la joie, toujours la même.
Dans la tranquillité et le chaos : toujours la même.
Ce Qui Est, quoi que cela soit.
L'instant le plus cru, le plus profond, quoi que cela soit.
Et la il faut se donner totalement à ça.
Totalement.
Consentir absolument à cette humanité là.
Mais pas un truc qui transcende, sublime, dépasse, accueille.
Pas de distance, pas de fuite dans l'absolu, le détachement, une fausse liberté qui ne serait en réalité qu'un éloignement factice du réel pour se planquer.
Plus profond que ça.
Pas un truc qui observe de loin, tel un témoin désincarné, la tristesse (et la joie ), un genre de « Mme ou Mr propre de la spiritualité » qui observe de loin la vie, « vous savez, très cher, cette manifestation qui n'est qu'un rêve ».
Ce serait encore une fuite.
Non, un truc vraiment vivant.
Une profonde adéquation à ce qui est.
On m'a souvent dit que quand je partage, c'est vivant, profondément humain.
Alors encore plus vivante, encore plus humaine.
Et là c'est vraiment l'amour, celui de la Rencontre, dans cette humanité, entre toutes les parties de moi du plus sublime au plus désastreux. Tous aspects de moi.
Un abandon profond à cette humanité là.
Ce que nous sommes est aussi dans la possibilité d'être affecté, de saisir l'expérience comme sienne, d'être dévasté par l'émotion et de se prendre pour quelque chose ou quelqu'un. 
Etre libre en étant affecté, dévasté par l'émotion, voilà l'ultime challenge.
Car tout cela aussi est un aspect de la Réalité. 
Sinon il n'y a pas Un mais Deux : ce qui n'est jamais affecté (absolu) et la possibilité de l'être (relatif). Ce qui est libre et ce qui ne l'est pas.
Ce que vous êtes est déjà ce que vous êtes.
Je l'ai dit mille fois ici, ne cherchez pas en dehors de votre corps, de vos émotions, de vos perceptions, de votre vie quotidienne, de vos marasmes.
Ce que vous êtes est là.
Dans mon expérience, n'y a pas de non dualité, parce qu'il n'y a pas de dualité.
Tout est la grâce, tout le temps.
Autorisez-vous à vous donner au joyeux joyeux bordel que vous êtes déjà.
Apprenez à vous déposer dans cette humanité telle qu'elle se présente à vous à chaque seconde.
Il n'y a rien d'autre.
Juste vivant.

Séverine Millet : www.laseve-et-lerien.com

lundi 11 décembre 2017

• Chaque chose émane du silence de la source - Tony Parsons


Tout ce qui est arrivé jusqu'ici est votre enseignement et est absolument approprié à votre éveil. 

Vous n'avez besoin de rien sauf de ce que vous avez. 
N'est-ce-pas merveilleux ? 
Donc ne vous tracassez pas à propos de ce dont vous avez besoin ou pas. Tout est fourni. 
Lâchez prise et reposez-vous en ce qui est et vous ferez certainement la rencontre de l'aimé et redécouvrirez votre nature originelle.
Tout mène à l'éveil. Même ce que votre esprit peut considérer comme nuisible vous rappelle l'existence d'une autre possibilité. Abandonnez simplement votre attachement et votre fascination envers l'histoire personnelle et laissez la vie avoir lieu.
Laissez à ce que vous êtes le loisir d'émerger. 
Chaque fois que vous laissez tomber la pensée et êtes avec ce qui est, vous arrosez le sol, et la graine continue à croître. 
Chaque fois que vous prenez conscience de la nature illusoire de votre conditionnement, il se crée un espace où peut fleurir la compréhension.
L'éveil à notre nature véritable nous place face à la merveille de l'immédiat qui est la seule vraie sécurité. Il est possible alors que vos yeux s'ouvrent et qu'un vaste sentiment de gratitude vous emplisse.
Dans l'éveil on ne voit rien de différent, mais ce qui est vu est désencombré. 
C'est simplement "ce qui est". 
Cependant dans ce qui est vu il y a aussi l'essence de l'amour inconditionnel, le fondement de l'être. 
C'est vu en toute choses que ce soit un coucher de soleil ou une poubelle pleine d'ordures. 
Chaque chose existe dans la lumière et émane du silence de la source. Il n'y a absolument rien que ne génère ce fond de l'être. Tout est sacré, et nous marchons, parlons et passons notre temps dans ce qui n'est rien moins que le paradis.
Ici, ici même est le siège de tout ce que vous désirerez jamais. C'est simple, ordinaire et magnifique. 
Voyez-vous, vous êtes déjà chez vous.

jeudi 7 décembre 2017

• Témoignage d'éveil - Yves Naud

Merci pour cette bouffée d'amour et de joie partagée !



Vu sur la page Facebook Satsang - Rassemblement en Soi

"Bonjour, je découvre les merveilles de la joie, l'amour, la paix intérieure, le rire, le bonheur de l'éveil depuis quelques semaines et je désiré partager cette expérience absolument prodigieuse avec chacun d'entre vous.

C'est avec joie que je partagerai avec chacun d'entre vous mais je n'ai pas les réponses pour chacun. Je sais que les réponses sont en chacun de nous et qu'il n'y pas un chemin mais de multiples chemins pour découvrir cette voie tout comme nous sommes tous multiples et différents.

Tout ce que je vis ressens passe par le coeur, l'émotion, l'âme, le sentiment d'unité, dêtre enfin soi après autant de temps d'errance et de souffrance. L'intellect est totalement absent de cette aventure la joie, les larmes, le rire, la compassion, le calme, la paix intérieur se succède en permanence dans le moment présent, il n' y qu'ici et maintenant.

C'est la noblesse exaltée du sentiment que je perçois. La magnificence et la beauté de la nature qui se renouvelle à chaque instant et dont la beauté m’envahit en permanence dans le moment présent. Les larmes glisse et la joie me submerge devant tant de merveille. Pendant mes longues promenades en compagnie de mon fidèle compagnon je ressens avec une intensité jamais égalé l'énergie dans mes jambes, dans mon corps qui me relie à la terre, à l'univers. C'est comme une symphonie qui se renouvelle en permanence, le plaisir de respirer est si profond que j'ai parfois le sentiment que je vais défaillir. Voilà plus de deux mois que cet éveil prend vie en moi et chaque l'intensité des perception s'accroit. Vous aussi vous dormez entre deux et quatre heures par nuit. Vous ne ressentez plus l'ennui mais une profonde joie de vivre, une aptitude à la contemplation sans pareille.

Être tout, n'être qu'un ici et maintenant quelle joie, quel bonheur. Ressentir ce flot d'amour qui vous submerge et vous transcende en même temps c'est une véritable réalisation.

Vous êtes nombreux à découvrir votre vrai moi, la vraie vie, la joie, la paix , l'amour, le sentiment d'être tout et rien à la fois. L'acuité de tout vos sens qui s'accroit chaque jour qui passe, l'ancrage permanent dans le présent ici et maintenant. Les mots, leurs réponses qui viennent naturellement sans réfléchir, le son de votre voix qui change dans des tonalités plus graves. Le gout des aliments qui devient un festin permanent, les nuits de sommeil qui se limite entre deux et quatre heures maximum avec un regain d'énergie sans précédent. Un calme si intense en vous que vous êtes capable de détendre quelqu'un au téléphone de façon si profonde qu'il peut presque s'endormir. Je suis littéralement ivre de joie, je ressens l'énergie de mon corps en harmonie avec l'univers dans un élan de vie sans précédent.

Être enfin soi, découvrir la pleine conscience avoir l'esprit vide toute pensée aussi calme et tranquille qu'un lac de montagne. Avoir des envies mais ne plus ressentir le moindre manque, la moindre peur. Vivre dans la joie et l'extase permanente c'est tout simplement prodigieux.

En ce qui me concerne c'est beaucoup plus puissant qu'une simple douce joie d'être omniprésente. Je ressens un tel détachement que j'ai le sentiment que rien ne peut véritablement m'affecter pour le moment."

mardi 5 décembre 2017

• Demeure dans un esprit vaste comme le ciel (compilation/Patrice Gros)


Le ciel est Dieu perceptible aux sens.

Hermès

Développe un esprit vaste comme l'espace, où les expériences aussi bien plaisantes que déplaisantes peuvent apparaître et disparaître sans conflit, lutte ou douleur.
Demeure dans un esprit vaste comme le ciel.


Majjhima Nikaya

Comme tu le sais, le ciel est bleu, très bleu,
Et très transparent.
Il n'y a ni centre, ni limite,
Et bien vois-tu, ton esprit ressemble au ciel.

Lama Yeshe Losäl


La pratique consiste à mettre sa conscience claire dans les yeux et poser son regard dans le ciel.

Voici les instructions tirées du “Yoga de Shiva” :

L'attention dans les yeux,
Les yeux dans l'espace.
Grand ouvert,
Regard sans visage,
Transparence sans limites,
Le corps retourné Comme un gant,
L'extérieur devient l'intérieur,
Comme un ciel sans nuages. Une seule présence,
Nette et vivante.

Tel est le yoga de Shiva.


Ou encore, celles d’un texte de la tradition Dzogchen :


Place le regard dans l'espace,
droit devant toi,
sans bouger les globes occulaires,
détends ton attention pour qu'elle soit vive,
lumineuse, éveillée et embrassant la totalité.
Qu'elle soit libre de la fixation d'un observateur
ou d'une chose observée. 

La pratique :



La posture est érigée ;
Les yeux et l'esprit se fondent dans dans le ciel (l'espace).

Nous allons poser notre regard dans l’espace en face de nous et ainsi, la sagesse pourra apparaître spontanément.

On s'assied et on regarde le ciel (ou l’espace), face à nous, les yeux entrouverts, le regard légèrement dirigé vers le haut.

Posez le regard sur l'espace. Il est utile de regarder un grand vide, comme le ciel, mais on peut pratiquer même dans une petite pièce en fixant l'espace compris entre le corps et le mur. Restez stable et calme. Laissez le corps détendu. Au lieu de vous concentrer sur un point imaginaire de l'espace, laissez l'esprit s'épancher tout en maintenant une forte présence. Nous appelons cela "dissoudre l'esprit dans l'espace", ou "mêler l'esprit à l'espace".

Tenzin Wangyal Rinpoché

Nous utilisons l'espace extérieur sans nuages comme un exemple d'analogie car il est sans support : en lui, il n'y a rien sur lequel l'esprit puisse se fixer ou qu'il puisse saisir. Il est sans base, à la différence des autres éléments. Un ciel clair et pur est idéal pour la pratique. Comme il est vaste et ouvert, il est sans support pour les pensées.

La raison pour laquelle le ciel doit être clair c'est parce qu'il ne doit y avoir aucun endroit ou aucune chose sur lesquels fixer son attention. L'espace est en essence ouvert et libre.


Tulku Urgyen Rinpoche

L'espace du ciel est donc un symbole de l'immensité de notre vraie nature, au-delà de tous concepts. Par cette contemplation, notre esprit se relie à l'espace du ciel et devient de même nature spacieuse. Cette "nature du ciel" est à la fois un phénomène extérieur (l’espace face à soi), mais aussi ressentie intérieurement.
Puis, le sujet et l'objet s'unissent peu à peu, une union se produit. On en vient à réaliser qu'il n'y a plus de ciel “au dehors”, ni de relation directe avec l'extérieur. L'espace ressenti est devenu intérieur. Toutefois, à ce stade, il demeure encore une légère et subtile dualité, celle d’un sujet qui perçoit (l’observateur) séparé de l’espace qu’il ressent (l’objet de perception), mais cette séparation a tendance à se dissoudre progressivement.

Puis, si on poursuit l’observation, cet espace à l'intérieur de soi ne peut pas être localisée, on ne peut le trouver. Il y a seulement une Conscience claire. Dans cette fraîcheur, il n'y a plus de dualité aucune.
L’espace extérieur a permis de révéler l’espace intérieur, et ce dernier à dévoilé l’espace intime de notre vraie nature, une Conscience claire originelle, ouverte, sans limite, non-conditionnée, connaissante, et sans référence !


L'espace extérieur est simplement l'ouverture droit devant vous.
L'espace intérieur de l'esprit est simplement la qualité vide de votre esprit.
L'espace profond est la vacuité de la conscience non-duelle (rigpa).


Tulku Urgyen Rinpoche

Nous réalisons l’unité de ces "trois cieux" et nous reconnaissons qu’il n’y a qu’un seul espace de conscience, libre et ouvert, au sein duquel des phénomènes apparaissent, tout comme des nuages apparaissent dans le ciel sans l’affecter ni le déranger.

Selon le Yoga Vasishta, un traité Indien non-duel :

Dans ce yoga,
on pose le regard sur l'espace.

La conscience et l'espace se mélangent.
L'attention se dilate,

et l'espace de la Présence se manifeste,
comme un soleil d'amour

au cœur d'un ciel sans nuages.

L’espace, le ciel, sont un autre nom pour l’Être, le Soi, la Présence, la Conscience, la Nature originelle de l’esprit...
Le ciel extérieur est simplement une métaphore de l’espace intérieur. Ce n’est pas un “objet” à saisir. Nous contemplons l'espace (du ciel s’il fait beau, ou de la pièce si nous nous trouvons à l’intérieur) comme nous contemplerions notre visage dans un miroir. Comprenons que c’est parce qu’il y a d’abord cette dimension spacieuse à l’intérieur de la conscience que celle-ci peut alors être reconnue dans le “ciel extérieur”, qui en devient le miroir.
En réalité, la vraie nature de la conscience est au-delà de toutes notions d’extérieur ou d’intérieur, et de tout concept de séparation. Pour autant, la contemplation du ciel ou de l’espace est un moyen habile qu’utilise la Conscience pour effectuer ce retournement vers elle-même. Celui-ci n’est pas quelque chose qui peut être fait. Il se produit naturellement, pour chacun d’entre nous, car l’espace extérieur a, symboliquement, les mêmes caractéristiques que la Conscience (ouverture, vastitude, absence de limites, de forme, de temps, de durée, etc.), permettant celle-ci de se reconnaître dans son essence.

L'espace par lui-même est totalement libre. Il n'a ni centre ni limite dans aucune direction. Diriger le regard dans le coeur de l'espace vide est une aide pour expérimenter soi-même l'état de rigpa (la conscience claire non-duelle) qui est pareillement libre et omniprésent.

Tulku Urgyen Rinpoche

Toutes les pensées, la masse des nuages mentaux,
S’étant dispersés dans l’espace absolu,

Pratique en étant relaxé dans le ciel extérieur et le ciel intérieur sans tâche -
Le yoga du ciel sans effort, demeurant ou reposant dans l’état naturel.

Nyoshul Khen Rinpoché

Plutôt que plonger les yeux dans le ciel,
mettez le ciel dans vos yeux.
Et ainsi vous contemplerez votre propre immensité.

Patrice Gros

© Éveil Impersonnel

Voir en complément cette page de José le Roy

dimanche 3 décembre 2017

samedi 2 décembre 2017

• Sous le feu du Regard ouvert - Marion

L'éveil et après
L’éveil est un changement de perspective. 
C'est la fin de la croyance en l'existence d'un "moi" auteur.
Ce qui se présente n'apparaît donc pas à "moi" mais plutôt survient "en Moi" Conscience.

Rien dans le monde ne change, c’est la perception que nous avons de ce monde qui se modifie. Les opposés sont alors vus comme illusoires. La dualité n’est plus jugée, colorée, connotée donc souffrante, c’est simplement ce qui se produit.
Au début, j’ai été très déroutée par cette constatation. Les mots étaient vides de sens, c’est à dire qu’ils ne pouvaient plus être rattachés à aucun concept. Je comprenais bien intellectuellement toujours leur sens premier mais « je n’y avais plus accès » alors je pouvais remplacer un mot par n’importe quel autre, ce n’était pas un problème.
Après la Reconnaissance que "Je Suis cela même qui accueille tout", il y a souvent une période que l’on nomme « lune de miel » où absolument toutes les pensées sont vues dans l’instant pour ce qu’elles sont, de simples pensées. 
C’est très doux, très léger, d’une lucidité totale avec cette sensation que plus jamais aucune identification ne reviendra. Tout coule, tout s’écoule naturellement. 
Et inéluctablement, après un temps plus ou moins long, l’impression d’une identification revient. 
En réalité le « moi » n’est pas revenu, il n’a jamais existé. Simplement des pensées crues liées à des conditionnements plus profondément ancrés et jusque-là enfouis sont mises en lumière sous le feu du Regard ouvert.
Je précise que le regard n’est pas un mouvement, une action du corps mental. Il est Ce Que Je Suis, et en ce Regard toutes les illusions se résorbent.
Le regard se pose sur les conditionnements, la vision s’affine.
S’éveiller du « moi » est un début, c’est la première croyance qui s’effondre, toutes les autres ne tombent pas en même temps. Les peurs et résistances qui nous accompagnent depuis que nous sommes enfants sont souvent très profondes.

Dans mon expérience, l’effondrement de la pensée « moi » a été suivi de la vision de l’irréalité, de la transparence du monde. 
Il y a une progression dans le temps, « en apparence ». Chaque illusion, chaque croyance commence à se fissurer, ce sont comme des voiles qui se lèvent progressivement. 
Les tendances mentales latentes liées aux conditionnements du corps mental sont mises à jour et tombent d’elles-mêmes. 
« Vous êtes dans la gueule du tigre », disait Poonja.

Gratitude 

Marion

vendredi 1 décembre 2017

jeudi 30 novembre 2017

• Devenir aussi simple et aussi muet que le blé qui pousse - Etty Hillesum

 Il faut oublier des mots comme Dieu, la Mort, la Souffrance, l'Éternité. Il faut devenir aussi simple et aussi muet que le blé qui pousse ou la pluie qui tombe. Il faut se contenter d'être.

mardi 28 novembre 2017

• Nous ne choisissons pas consciemment nos pensées ou nos sentiments


Tout le monde sait ce que c’est que d’avoir une conscience : ce sens évident de la conscience personnelle qui nous donne un sentiment de propriété et de contrôle sur les pensées, les émotions et les expériences que nous expérimentons tous les jours.

La plupart des experts dans le domaine, pensent que la conscience peut être divisée en deux parties : l’expérience de la conscience (ou la conscience personnelle) et le contenu de la conscience, incluant des éléments tels que les pensées, les croyances, les sensations, les perceptions, les intentions, les souvenirs et les émotions. Il est facile de supposer que les contenus de la conscience soient en quelque sorte choisis, provoqués ou contrôlés par notre conscience personnelle : après tout, nos pensées concernant un sujet n’existent pas tant que nous n’y pensons pas.

Mais une nouvelle recherche publiée dans Frontiers of Psychology soutient qu’il s’agit d’une erreur. L’étude suggère en effet que notre conscience personnelle ne crée pas réellement, qu’elle ne cause pas ou ne choisit pas nos croyances, nos sentiments ou nos perceptions. Au lieu de cela, les contenus de la conscience sont générés par des systèmes rapides, efficaces et non conscients de notre cerveau. Tout cela se passe sans aucune interférence de notre conscience personnelle, qui reste passive lors de ces processus.

En gros, nous ne choisissons pas consciemment nos pensées ou nos sentiments, nous en prenons conscience.

Si cela vous semble étrange, considérez comment nous nous réveillons chaque matin : nous reprenons conscience sans aucun effort chaque matin après l’avoir perdu la nuit précédente. Considérez également comment nos pensées et nos émotions (qu’elles soient bienvenues ou non) arrivent déjà formées dans notre esprit, comment les couleurs et les formes que nous voyons représentent des objets significatifs ou des visages mémorables, et tout cela sans aucun effort ou apport de notre esprit conscient.

Il faut également prendre en compte le fait que tous les processus neuropsychologiques responsables du déplacement de notre corps ou de l’utilisation des mots pour formuler des phrases ont lieu sans impliquer la conscience personnelle. Les chercheurs de l’étude suggèrent que les processus responsables de la génération du contenu de la conscience, font de même.

Notre réflexion dans le domaine a été influencée par la recherche sur les troubles neuropsychologiques et neuropsychiatriques, ainsi que par certaines études plus récentes sur les neurosciences cognitives, utilisant l’hypnose. En effet, les études exploitant l’hypnose démontrent que l’humeur, les pensées et les perceptions d’une personne, peuvent être profondément altérées par la suggestion. Lors de ces études, les participants passent par une procédure d’induction de l’hypnose, pour les aider à entrer dans un état mental concentré. Puis, des suggestions sont faites pour changer leurs perceptions et leurs expériences.

Par exemple, lors d’une étude, les chercheurs ont enregistré l’activité cérébrale des participants lorsqu’ils levaient leur bras de manière intentionnelle, quand il était soulevé par une poulie, ainsi que lorsqu’il bougeait en réponse à une suggestion hypnotique (qui suggérait qu’il était soulevé par une poulie).

Des zones similaires du cerveau étaient actives pendant le mouvement involontaire et le mouvement « étranger » suggéré, tandis que l’activité cérébrale était différente lors de l’action intentionnelle. Ainsi, la suggestion hypnotique peut être considérée comme un moyen de communiquer une idée ou une croyance qui, lorsqu’elle est acceptée, a le pouvoir de modifier les perceptions ou le comportement d’une personne.

Nous pouvons donc nous demander d’où proviennent nos pensées, nos émotions et nos perceptions. Les chercheurs soutiennent que le contenu de la conscience est un sous-ensemble des expériences, des émotions, des pensées et des croyances qui sont générées par des processus non-conscients dans le cerveau. Ce sous-ensemble prend la forme d’un récit personnel, qui est constamment mis à jour. En effet, le récit personnel existe parallèlement à notre conscience personnelle, mais celle-ci n’a aucune influence sur le premier.

Le récit personnel est important car il fournit des informations à stocker dans la mémoire autobiographique (l’histoire que nous nous racontons, à propos de nous) et nous donne à nous, êtres humains, un moyen de communiquer aux autres les choses que nous avons perçues et expérimentées. Puis ceci, à son tour, permet de générer des stratégies de survie : par exemple, en apprenant à analyser et à prédire le comportement des autres. Les compétences interpersonnelles comme celle-ci soutiennent le développement des structures sociales et culturelles, qui ont favorisé la survie du genre humain depuis des millénaires.

Ainsi, l’étude soutient le fait que c’est la capacité de communiquer le contenu de son récit personnel (et non la conscience personnelle) qui donne aux humains leur avantage évolutif unique.

Mais à quoi ça sert ?

Si l’expérience de la conscience ne confère aucun avantage particulier, son but n’est pas clair pour les scientifiques. Mais en tant qu’accompagnement passif des processus non conscients, les chercheurs ne pensent pas que les phénomènes de la conscience personnelle aient forcément un but. C’est un peu comme un arc-en-ciel : ils résultent simplement de la réflexion, de la réfraction et de la dispersion de la lumière du Soleil à travers les gouttelettes d’eau, mais aucune d’entre elles ne sert à quelque chose de particulier.

Les conclusions de l’étude soulèvent également des questions sur les notions de libre arbitre et de responsabilité personnelle. Car si notre conscience personnelle ne contrôle pas le contenu du récit personnel qui reflète nos pensées, nos sentiments, nos émotions, nos actions et nos décisions, alors à quel point sommes-nous réellement responsables de ces éléments ?

En réponse à cela, les chercheurs suggèrent que le libre arbitre et la responsabilité personnelle sont des notions qui ont été construites par la société. En tant que tels, ces éléments sont construits dans la manière dont nous voyons et nous nous comprenons nous-mêmes en tant qu’individus, et en tant qu’espèce. C’est pour cette raison qu’ils sont représentés dans les processus non-conscients qui donnent naissance à nos récits personnels, et dans la manière dont nous communiquons ces récits aux autres.

Mais ce n’est pas pour autant que nous devons nous passer des notions quotidiennes importantes telles que le libre arbitre et la responsabilité personnelle. En fait, ils sont intégrés dans le fonctionnement de nos systèmes cérébraux non conscients, gardent un but puissant dans la société et ont un impact profond sur la façon dont nous nous comprenons nous-mêmes.

Source de la traduction Française

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Le libre-arbitre n'existe pas et c'est la meilleur chose qui puisse nous arriver : Podcast Spotify