mercredi 6 mars 2013

• Voir - François Malespine




Ce livre s’adresse autant aux lecteurs qu’à moi-même. Tel qu’il m’apparaît le chemin n’est pas linéaire : il est éclairage ponctuel laissant sa lumière au cœur de la conscience. Il explore une voie, avec ses paysages et ses découvertes.
« Je pense, donc je suis » affirmait Descartes. « Je pense, donc j’existe en tant qu’ego » aurait été la formulation juste, car cette citation exprime en fait la perception de l’ego. Tout au contraire penser n’est pas être, et être n’est certainement pas penser. La pensée est une machine à moudre qui ne s’arrête jamais. Elle est toujours « là-bas », toujours « ailleurs ». Les sociétés modernes enseignent que par la pensée, l’être humain entre en conscience. En fait c’est l’inverse, car il n’y a de Conscience qu’en l’Être.Plus nous entrons en Conscience, plus nous entrons dans le silence sans pensée.Quand la pensée s’arrête, nous commençons à voir. Quoi ? Le simple réel : Ce qui est d’instant en instant en nous et à l’extérieur de nous. Et nous saute alors aux yeux : seul, au cœur de l’instant, « Je Suis ». L’instant n’a ni passé, ni futur, ni histoire. L’instant est Conscience, la Conscience est instant, éternellement. L’un et l’autre sont l’ici éternellement. Au cœur du « Je Suis », « le penser » s’éteint : naissance du « voir ».

François Malespine grandit dans une famille d’artistes-peintres. Après les Beaux-Arts il se forme au tissage artisanal. Il effectue ensuite deux voyages en Inde. Puis il enseigne les arts en collège et en lycée, et expose en France et aux Etats-Unis. Actuellement il exerce son métier de peintre dans le Sud-Ouest.
À déjà publié à L’Originel : Pratique de l’éveil ordinaire et Mal d’ego, bonheur d’être.

Extrait de l'ouvrage

Avant-propos

Ce livre s’adresse autant aux lecteurs qu’à moi-même. Tel qu’il m’apparaît le chemin n’est pas linéaire : il est éclairage ponctuel laissant sa lumière au cœur de la conscience. Il explore une voie, avec ses paysages et ses découvertes. 

Comme je l’ai dit dans les livres précédents, si le petit éveil dont il est question est très précieux, il n’est en rien à assimiler au mot « Éveil ». Même s’il ne l’incarne pas encore, celui qui vit le petit éveil voit ce qu’il ne voyait pas avant, en lui toute croyance a fait place à la vision. Il marche vers ce qu’il voit, non pas là-bas, plus tard, mais ici, d’instant en instant, au cœur de son cœur, au cœur de la Conscience. Cette profonde découverte intérieure n’en fait cependant ni un sage ni un gourou.

Le gourou – mot utilisé malheureusement aujourd’hui à tort et à travers et de façon péjorative – vit l’Éveil et le manifeste. En lui plus aucune trace de « moi », seul resplendit : « Je Suis ». Qu’il enseigne ou demeure en silence, qu’il ait de nombreux disciples ou vive dans l’isolement le plus complet, qu’il soit admiré ou conspué, il demeure inaffecté, libre du monde, il est à jamais « bienheureux ». Où qu’il soit, comme le mot le signifie : il, elle, est « Celui, celle, qui dissipe les ténèbres ». Ceux qui en témoignent, tels Nisargadatta Maharaj, H.W.L. Poonja, Ramana Maharshi, père Henri Le Saux, Ma Amritanandamayi, sont rares. 

Voir

«L’œil dans lequel je vois Dieu est l’œil même dans lequel Dieu me voit : mon œil et l’œil de Dieu ne sont qu’un œil, et une vision, et une connaissance, et un amour.» 

Maître Eckhart

Le titre de ce livre « voir » pointe un aspect essentiel de tout chemin, qu’il soit dualiste ou non. 
Voir est radicalement différent de « penser ». Il ne s’agit pas ici d’un jeu de mots, mais d’une découverte intérieure possible, quelle que soit la voie ou religion suivie.
Aujourd’hui ce thème soulève beaucoup de discussions ! Lui qui pointe le silence intérieur à partir duquel « voir » se révèle. Et ce silence intérieur, lui non plus ne peut être saisi par la pensée.

«Voir c’est être en lien avec notre profondeur et laisser monter à la conscience ce qui vient de cette profondeur. C’est une vision qui vient de l’intérieur, s’impose à nous avec évidence et nous éclaire. C’est toucher à la lumière en soi.

Cette connexion à soi-même est d’autant plus aisée et fréquente que l’on a d’abord pris la peine d’éclairer nos zones d’ombres en acceptant de mettre en lumière, de voir et reconnaître, ce qui est à l’intérieur de nous et que justement nous ne voulons pas voir.

Et plus nous avançons sur le chemin, plus la vision remplace la pensée car l’opacité de l’ego s’amenuise. C’est l’ego, le moi, qui fait écran à la lumière en nous et projette, avec les pensées, une ombre sur tout, au détriment de la claire vision.»

Ce livre aurait pu s’appeler :

«  Retourner au silence »

Car sans voir, comment, au cœur de notre cœur, laisser s’accomplir un chemin ?

Un chemin spirituel, c’est quoi ?

Tout chemin est changement, clarification.
De quoi ?
Autant de ce qui est cherché que de « celui » qui cherche. 

Toute recherche est recherche du bonheur. Simplement, à mesure que le chemin s’incarne, ce que l’on met sous le mot bonheur évolue autant que ce que l’on pointe comme étant les obstacles au bonheur.

Alors je voudrais partager ceci : 

Aussi curieux cela soit-il, sur un chemin spirituel, le but n’est pas d’être bien dans sa peau, heureux, épanoui et en bonne santé. 
Que cette affirmation ne vous effraie pas, elle est une véritable clé quant à la compréhension de ce qu’est un chemin.
En effet, nous confondons être heureux et avoir des bonheurs qui nous rendent heureux. Chaque fois que la Conscience/source est contactée, nous trouvons la Paix et nous sommes heureux. Car c’est l’état naturel de cette Conscience en laquelle nous avons notre véritable identité.
Vécus à partir de la Conscience/source, les bonheurs, paradoxalement, pâlissent tandis que dans le même temps ils sont vécus avec beaucoup plus d’acuité. Ils pâlissent car ils sont vus comme une copie par rapport à un original. Ils sont vus dans leur aspect ponctuel comme un écho de cette Paix sans commencement ni fin et surtout sans cause. Ils sont perçus comme une ligne mélodique impermanente portée par une basse continue éternelle. 

Pour cette raison un chemin ne peut être appréhendé uniquement sur les critères d’une quête ordinaire du bonheur, même ayant une certaine profondeur, bien que cette quête y ait aussi toute sa place.
Deuxième point surprenant, le chemin est aussi difficile à partir d’un destin heureux, voire très heureux, qu’à partir d’un destin malheureux, voire tragique. 

Ressentir cela c’est pressentir ce qui est cherché au travers d’un chemin.

Et puis un jour cela nous saute aux yeux :

Moi heureux, moi malheureux, moi gentil, moi en colère, moi compris, moi incompris…

Ces mots peuvent-ils exister l’un sans l’autre ?

En écho la parole de Ramana Maharshi :

« Qui veut ? Qui fait ? Qui suis-je ?»

Quel est l’enjeu ?
La victoire de « moi » sur le monde ?
Ou être libre de « moi », même dans ses aspects les plus beaux ? 
Car à bien y regarder, lorsque « la » beauté devient « ce que je considère comme étant la beauté », elle devient la pierre d’angle de « mon monde », de « ma citadelle », et perd à l’instant même toute beauté. La princesse se transforme en crapaud. De même Aimer, dès que « moi » s’en empare devient « aime–moi ». 

Si la thérapie vise un moi plus harmonieux, plus pacifié et est d’une grande aide pour y parvenir, le chemin vise « Cela qui est libre des circonstances extérieures et des états intérieurs ». 

Ce but étant vu, la pratique s’impose d’elle-même.

En quoi consiste-t-elle ?

Á s’ouvrir d’abord à ce qui bouge en nous sans même chercher à l’extérieur l’ombre d’une cause. 

Et tout de suite le mental se rebiffe :
« Oui mais tout de même…» 

Un seul pas dans ce sens et le chemin s’arrête net.
Cette pratique ne pose aucun pourquoi, elle est simplement succession de vécus intérieurs allant de l’ouverture « à la fermeture » quand il s’agit d’un vécu douloureux, ou de l’ouverture « à l’ouverture » quand il s’agit d’un vécu heureux. Rester ouvert à cette fermeture qui murmure ou rugit, rester ouvert à cette ouverture qui murmure ou rugit, c’est assister à la destruction de pans entiers de ce sur quoi nous avons bâti notre citadelle. Cette citadelle se résume en un vécu (heureux ou douloureux) qui est devenu notre vécu et que nous ne voulons à aucun prix voir retourner à ce qu’il est : un vécu ponctuel, comme il en existe tant sur cette terre. Car «mon vécu », c’est « moi ».

Lorsque cela est vu clairement, et non pensé, le chemin est vécu comme une série de ruptures.

De ruptures avec quoi ? 

Comme il l’a été dit :

Avec cette sensation moi, qui est le fondement de ce que le mot ego recouvre.

C’est cela que je veux partager avec vous tout au long de ce livre, la nostalgie d’une liberté absolue.

Être libre de «  moi-même » plus encore que du monde.

Cela vous parle-t-il ou non ? 
Ce livre ne promet rien. Il décrit un processus en cours que beaucoup vivent. Il ne comporte aucune recette, il n’oppose pas certains vécus et le constat d’une possibilité d’être profondément affecté par la souffrance et l’angoisse. Il partage une façon différente de les vivre quand la vie nous y plonge à nouveau.

Il affirme par contre qu’une Paix certaine peut accompagner le simple quotidien, d’instant en instant, pourvu que nous restions dans l’instant. Un constat est fait : lorsqu’elle est contactée, la profondeur, qui est le bien commun à l’humanité, nous offre une vie de plus en plus simple et confiante.

L’Instant

Jésus disait :

« Pourquoi êtes-vous toujours anxieux ? Une pensée anxieuse peut-elle ajouter un seul jour à votre vie ?»

D’où vient cette anxiété, très présente dans nos sociétés de consommation ?
Simplement nous ne vivons plus l’instant, ce point sans durée où « moi » n’a aucune histoire donc aucune existence. Ce point sans durée en lequel « Je Suis ».

Comment retrouver l’instant ?

En observant notre fonctionnement et particulièrement nos pensées qui nous entraînent toujours ailleurs, et nous évitent de vivre la vie telle qu’elle nous est donnée. Nous ne nous souvenons que des évènements et des émotions heureuses ou non qui, selon nous, en sont la conséquence. Et notre mémoire, d’année en année, conforte cette vision erronée.

Si nous regardons en nous-même plus qu’à l’extérieur, nous découvrons un paramètre qui nous avait totalement échappé : la façon dont nous sommes situés intérieurement dans la vie. Et là nous trouvons enfin comment avancer dans l’existence.

Une relation commence à être vue entre la façon dont nous sommes situés et l’impact de l’existence sur notre état intérieur. Ce n’est plus l’évènement qui est la cause, mais notre façon d’être intérieurement.

Ce jour-là nous avons découvert la boussole nous permettant de savoir très exactement, à chaque instant, si nous sommes dans « notre monde » (qui ne fait qu’exprimer tous nos conditionnements – familiaux, ethniques, sociétaux, religieux, et circonstanciels – ce que le dicton populaire décrit ainsi : « chat échaudé craint l’eau froide ») ou si nous vivons dans le monde tel qu’il est. Ce constat tout simple nous permet de voir le chemin qu’il nous reste à accomplir pour passer définitivement de « notre monde » au monde, de la pensée au voir, du temps à l’instant, des états d’âme contradictoires à la Paix sans cause, du bruit assourdissant des pensées au silence de notre véritable identité « Je Suis ». 

Lorsqu’on parle de silence de quel silence parle-t-on ?
Du silence de la Conscience. 

La Conscience n’est pas la pensée. Et penser n’est pas « entrer en Conscience ». La pensée est une machine à moudre qui ne s’arrête jamais, car elle a horreur du vide. 
Les sociétés modernes enseignent que par la pensée, l’être humain entre en conscience. En fait c’est l’inverse : 

Plus nous entrons en Conscience, plus nous entrons dans le silence sans pensée.

Et plus nous entrons dans le silence sans pensée, mieux nous voyons.

Quoi ?

Le simple réel. 

La Conscience est toute entière contenue dans l’instant.
Est toute entière contenue dans l’ici.

L’instant Est Conscience, La Conscience Est instant, éternellement. L’un et l’autre sont l’ici éternellement.

La machine à moudre que nous appelons pensée est toujours « là-bas », toujours « ailleurs ».

La Conscience EST « Je Suis » 

La pensée exprime « je suis moi » 

« La sensation moi » est amarrée dans le passé et du fait même de cet amarrage, elle est projetée dans un avenir qu’elle imagine. Mais cet avenir est pareil aux cercles concentriques provoqués par la chute d’un caillou dans l’eau : il n’est que l’écho du passé dont il est l’extension. Le véritable avenir n’est que l’actualisation de l’instant. Rien d’autre.

La sensation moi ne vit jamais l’instant, pour la simple raison qu’elle n’y a aucune existence.

 C’est pourquoi Jésus dit :

« Quiconque met la main à la charrue puis regarde en arrière n’est pas fait pour le royaume de Dieu.»

Rumi, dans la tradition soufie, dit :

« Le passé et l’avenir soustraient Dieu de notre vue. Brûlons-les tous deux au bûcher.»

Et le mystique rhénan du treizième siècle, maître Eckhart dit :
« Le temps est ce qui empêche la lumière de nous atteindre. Il n’existe pas de plus grand obstacle à trouver Dieu que le temps.» 

Dès que la Conscience touche l’instant, moi disparaît. Au cœur de l’instant « Je Suis ».
Pendant la méditation, ou en vivant l’instant dans notre quotidien, tout cela peut être vérifié.

Le chemin est vérification, pas croyances.

© publié avec l'accord des Éditions Charles Antoni-L'Originel

Visitez le Site Web de François Malespine.  

lundi 4 mars 2013

• La plus haute connaissance - Nicole Montineri


Je n’ai pas « vu » Dieu, cet Absolu qui n’a pas de nom. Cela aurait été une image de plus, une simple production de l’esprit. C’est le mental qui attribue à ce mot de Dieu une entité qu’il personnalise. Cependant, je savais être en présence d’une Intelligence qui se conçoit Elle-même, se manifestant en une énergie qui pénètre tout et en laquelle est tout pouvoir.
Au sein de cette énergie lumineuse qui se meut éternellement en elle-même, je perçus clairement la Transcendance qui répondit à Moïse : Je Suis Cela qui Est. Immédiatement, sans ambiguïté, une communication s’installa. Ce qui est depuis toujours apparut dans l’espace libre de ma conscience. Celle-ci recevait des informations dont elle percevait instantanément la signification. Tout était clair. Chaque information était parfaitement adaptée à ma conscience. Elle était investie de perceptions qui la dotaient d’une compréhension profonde et subtile de la vie. Tout était accessible, comme si ma conscience ouverte et la Conscience cosmique se reflétaient parfaitement, dans cet accomplissement d’une existence voulue par Elle.
Les informations semblaient toutes arriver simultanément, dans cette dimension atemporelle. Elles ne constituaient pas un savoir, ne passaient pas par la formulation de mots, l’élaboration de pensées ou d’images. La conscience, parce qu’impersonnelle et transparente, était devenue connaissance. La compréhension était directe et sans effort. Elle ne produisait aucune réaction, aucune émotion, car j’étais vide de toute mémoire. Elle dépassait de loin les capacités mentales. C’était comme si je percevais avec l’Intelligence, comme si je voyais avec Son regard. J’étais le fragile réceptacle de vérités intransmissibles, car intraduisibles par des mots. Ce que j’ai perçu se situe au-delà de l’expression de notre langage. Les mots ne peuvent traduire que des images ou des concepts liés à la dimension terrestre espace- temps au sein de laquelle nous évoluons. Ils ne pourront jamais exprimer les perceptions connues dans cette autre réalité. Bien que mon cerveau fût inactif durant toute cette expérience, je me souviens cependant avec précision de la connaissance essentielle de l’origine de l’univers et du sens de la vie à laquelle j’ai eu accès. Je compris la signification de l’univers, perçu comme un ensemble cohérent, comme un tout harmonieux qui me donna la certitude d’appartenir à une unité cosmique. Je saisis la raison d’être de tout ce qui existe. Rien ne se crée en vain. Chaque chose a sa juste place. L’Intelligence sait parfaitement ce dont la création a besoin, ce qui lui convient pour son développement. Je perçus la cohérence des événements de tous les temps, leur enchaînement sans commencement ni fin. Un processus cosmique, ayant un sens, se déroule. Il s’agit, pour ses créatures, de se laisser guider, de s’abandonner sans réserve à l’énergie de l’Intelligence qui façonne sans cesse la marche du cosmos. Tout, absolument tout, est contenu en elle : nos existences, bien sûr, mais aussi la moindre de nos pensées.
J’avais le sentiment que mon identité était parfaitement connue de cette Intelligence. Ce qui suggère un lien permanent indéfectible et montre l’extrême importance de notre vie sur la terre, de nos actions, de nos relations avec les autres, placées dans ce contexte du sens de la création et du rôle de nos existences en son sein. L’Intelligence ne m’est pas apparue comme une pure abstraction. Toutes les formes manifestées de l’univers sont inséparables de Sa conscience. Tout provient d’Elle et y retourne. Tout ce qui existe dans l’univers a sa source en Elle, sa substance en Elle, son sens en Elle.
La vie se présenta à moi éclairée depuis sa source. C’est dans la lumière de la Conscience suprême que se crée l’univers, que les formes naissent et se dissolvent. Cette lumière est aussi la substance de la part de notre conscience qui demeure reliée à la vibrante réalité. Cette conscience pure, conscience sans objet, est la claire connaissance. Elle est immuable, éternelle, absolue. C’est pourquoi elle est réelle. Elle est même la seule réalité. Elle est notre véritable nature. L’univers entier se trouve en son sein. Il n’y a rien qui soit à l’extérieur, parce que le monde et ses manifestations ne peuvent être appréhendés que par la conscience. Sans son miroir, on n’aurait aucune image, aucune représentation.
Lorsqu’on comprend que chaque chose fait partie de nous, on connaît tout de l’action de l’énergie cosmique sur l’univers, sur notre monde changeant et multiple, sur nos existences fragiles. C’est une compréhension sans la moindre réflexion, car aucun de nos raisonnements, aucune de nos facultés intellectuelles ne peuvent cerner la réalité ultime. La connaissance suprême ne prend pas sa source dans le mental, mais dans la conscience impersonnelle. Tout est perçu intensément dans la lumière qui la baigne, qui la fond dans la Conscience cosmique. Au sein de cette Conscience, notre propre conscience est légère, car vide. Seulement conscience-de-soi, et non conscience d’un objet. Débarrassée du poids de l’ego, dépourvue de toute identification. Ce vide, potentiel infini, est plénitude. Les anciens textes sacrés indiens expliquent que la vacuité est la plus haute forme d’énergie et que d’elle émerge la multitude des manifestations de l’univers. C’est cette plénitude que ressent la conscience lorsqu’elle s’immerge totalement dans l’énergie vide d’objet. Une plénitude vibrante d’amour et de connaissance, l’un toujours uni à l’autre. Un espace sans direction, immobile, non créé et qui permet à toutes choses d’exister. Notre conscience est alors Je Suis. Pleine de la Présence divine. Ce fut la plus haute connaissance qui me fut révélée.

Extrait de "N'ayons pas peur de mourir", Nicole Montineri, éditions Accarias-L'Originel.