samedi 26 octobre 2013

• Le grand singe à la fissure dans le coeur - Thierry Gaillard


Roman initiatique. L’auteur retrace depuis son enfance en Suisse toutes les étapes de son parcours pour se connaître lui-même, les envolées enthousiastes comme les chutes douloureuses mais pleines d’enseignement, jusqu’à la rencontre avec Celui qui l’a enfin révélé à lui-même, qu’il nomme Le Béni, Le Bien-aimé.
Un ouvrage qui s’adresse aux personnes en quête de meilleur. Un témoignage qui parle du possible de la transformation de l’humain. Des souffrances silencieuses et mécaniques du quotidien vers la libération, vers une vie consciente et heureuse.


"Les gens me demandent où je vis, ici. Où je vais, nulle part. Quels sont mes projets, allez savoir. Vagabond insolent sur les routes d’un présent terrifiant, dénué de certitudes, muet devant l’ampleur de la tâche. Gnome ridicule et impuissant dans un plan d’univers, aspirant terrifié à l’innocence d’avant, petit, malhabile, involontairement si fier, agonisant dans un corps transitoire et bouleversé de reconnaissance, ravagé de gratitude. Poussière de vent, graine de simili poète chantant, le cœur baigné de prières puisqu’il n’y a rien d’autre à faire. Il n’y a que la vie à attraper par les couilles et à embrasser pleinement, avant qu’il soit trop tard. Il n’y a que l’amour qui cherche désespérément à se donner maintenant, avant qu’il soit trop tard."
Thierry Gaillard


Extrait de l'ouvrage : 

Le grand singe à la voix qui braille.

Je m’appelle Claude et je vais mourir. Désormais, je le sais, vraiment. Juste avant, je n’étais qu’un cadavre en sursis feignant de croire à plus tard. Je viens de comprendre que demain c’est trop tard. C’est ici et maintenant ou jamais. Dans une minute, deux jours, six mois peut-être ou trois ans, ces bras potelés, dont je fus si fier seront potée pour vers. Comment ai-je pu l’ignorer si longtemps ? 

La mort. Une trace de gras indélébile sur le col blanc de mes projets. Une promesse, un perroquet tenace aux serres plantées dans mon épaule. Elle n’a pas dit quand, elle n’a pas dit où. Elle m’attend, simplement. La mort, qui est passée du statut d’épouvantail absolu à celui de fidèle compagne. C’est le plus précieux des cadeaux qu’il m’ait été donné. Vous pensez que je divague, que j’ai des hallucinations, que j’ai imaginé ce scénario abscons pour les besoins d’une prose hasardeuse ? Je m’en moque comme de ma première culotte. Je ne m’attends pas à ce que vous me croyiez. 

Je m’appelle Claude et je vais mourir. Pas tout de suite. Avant j’ai un concert à donner. J’ai l’estomac noué, comme toujours avant un spectacle. Le trac, une énergie contenue, comme l’eau d’un barrage, qui se déverse en flots tumultueux une fois les vannes ouvertes. Généralement, c’est la première chanson qui fait office de détonateur, qui relâche la tension et permet à ce qui me dépasse de se manifester dans l’espace. Ça peut être plus long. J’ai déjà joué devant des publics glacés qui échangent des regards embarrassés. « Qu’est-ce qu’on fout là ?» est la question qui suinte. Quand une telle atmosphère est installée, ça peut être plus difficile de déjouer les pièges de la résistance.

La résistance, nommez-la mental ou menteur ou Satan, n’a qu’une seule vocation : Me crier de sa voix fielleuse de déguerpir, de mettre fin au plus vite à ce suicide musical. Me répéter que je suis bon à rien, qu’ils vont détester ma prestation, qu’il vaudrait mieux pour tout un chacun que je rampe dans ma grotte, que je m’y terre à jamais en suçant des clous rouillés et en flagellant ma chair pour expier ma médiocrité. Quant à moi je n’ai qu’une mission?: Battre en brèche cette vieille salope, lui faire mordre la poussière, lui piétiner les roubignolles en ouvrant les portes en grand, en osant lâcher tous les chiens et me livrer nu, à vif, sans rien garder dans les placards. Si je parviens à cultiver cette intention, j’ai une chance de sortir de mon rôle d’éternel enfant pleurnichard. Une possibilité m’est offerte de défier cet adversaire de taille, en ignorant les zones de confort trop molles pour leur préférer le goût du risque qui fait grandir. Le risque de dépasser mes limitations et ma vision réduite pour goûter pleinement à la majesté d’être en vie.
Comment un couard, immature, insécurisé et introverti de mon acabit, sans aucune formation musicale, en est-il arrivé à s’exposer de la sorte sous les feux de la rampe, en trouvant même un public réceptif à ses élucubrations ? Je pourrais arguer qu’un vieux rêve est devenu réalité, à la magie de la sueur de mon front. C’est vrai. Prétendre qu’il n’y a d’autre raison à l’existence que de tenter de décrocher la lune. Beaucoup moins vrai. Mentir encore, en soutenant que la réalisation de nos fantasmes d’enfants est source d’épanouissement. Si c’était le cas, Marylin Monroe, Kurt Cobain, Jimi Hendrix, Janis Joplin et tant d’autres suicidés mondains seraient encore parmi nous, les cliniques de désintoxication cinq étoiles feraient faillites, la chirurgie esthétique se contenterait de réparer les dégâts d’involontaires accidents et cette histoire s’arrêterait sur ce point final.

Un point qui est ailleurs. Moins évident, bien plus important, transpirant dans le parcours d’un fou arrogant qui s’est brûlé les ailes à vouloir voler trop près du soleil.

mardi 15 octobre 2013

• Le secret de l'éveil - Poonjaji


"Accordez-vous quelque temps, juste quelques moments. Et durant ces instants, rien ne doit vous envahir. Accordez-vous quelques secondes et ne laissez rien vous envahir pendant ce temps. Je crois que vous pouvez bien vous permettre d’être disponible quelques instants !

Vous avez consacré votre vie aux autres, mais pas une seule minute à votre Soi.

Tout le monde vous possède. Dès votre naissance, vos parents vous ont appelé «mon fils». A l’école, vous êtes «mon élève». Une fois marié, vous êtes «mon mari». Vous avez des enfants, et vous êtes «mon père». Enlevez ces possessions, ne laissez personne vous posséder. Rejetez tout et voyez ce qui se passe.
Consacrez du temps à votre propre Soi, maintenant ou alors… dans une autre vie. Vous devrez rentrer chez vous. Vous ne pourrez y échapper. Maintenant ou demain, vous devrez y retourner. Vous pouvez toujours choisir de jouer encore, et finalement ce n’est pas important.

Vous pensez que cela prend du temps, mais c’est juste une illusion, car vous êtes déjà Libre. Mais vous passez votre temps à penser que vous ne l’êtes pas ! Donnez-vous le temps, une fois pour toutes, de savoir si vous voulez être heureux. Au moment où vous déclarez – dressé sur la pointe des pieds, les mains levées – «JE VEUX ÊTRE LIBRE». Eurêka ! Voilà le moment de bonheur, de grand bonheur."

Swami Poonja


Ce livre présente au monde une avancée extraordinaire. Le plein éveil est possible ici et maintenant pour chacun, peu importent les circonstances personnelles, le passé ou la pratique à laquelle on s’adonne. C’est cette possibilité qu’offre l’enseignement et la transmission de Sri H.W.L. Poonja.

Beaucoup de chercheurs ont entrevu la Vérité à travers des pratiques psychédéliques, en méditant ou pendant des moments de grâce inattendus. Pourtant, par une compréhension erronée, ces moments sont assimilés par l’ego comme une expérience parmi tant d’autres. Une croyance ancrée nous fait croire qu’il n’est pas possible d’être pleinement Éveillé dans cette vie. Le secret de l’éveil, la transmission de Poonjaji révèle la possibilité de découvrir la véritable Liberté maintenant.Aucune pratique, aucun délai ne sont nécessaires !Voici l’offrande de Poonjaji à ce monde.

Ouvrage publié aux Éditions Charles Antoni - L'Originel


Extrait de l'ouvrage : 

Le secret de l’éveil, la transmission de Poonjaji, Eli Jaxon-Bear

Sri Harilal W. Poonja, appelé par ses proches Papaji, est né le 13 octobre 1910 à Gujranwala, en Inde. Il passa son enfance à Lyallpur (aujourd’hui appelée Faisalabad), située dans la partie ouest du Punjab et intégrée plus tard au Pakistan. Sa mère était la sœur du célèbre sage et poète Swami Ram Tirtha, dont la poésie puisait son inspiration dans la non-dualité, promesse de l’Advaita hindouiste. Les rythmes de sa poésie, sa lucidité, son amour de la nature trouvent un remarquable écho dans l’Éveil de son neveu Poonja. En 1906, Ram Tirtha se retira dans les contreforts de l’Himalaya et en octobre de cette même année, à l’âge de trente-quatre ans, il entra dans le Gange pour n’en jamais revenir. Sri Poonjaji naissait en octobre, quatre ans plus tard. Bien des visiteurs du temple de Rishikesh sont frappés par la ressemblance du jeune Poonja avec le portrait mural de Ram Tirtha.
Enfant, Poonjaji découvrit la vie de Bouddha lors d’une émission de radio et en fut si inspiré qu’il décida de le surpasser, sans savoir vraiment ce que cela impliquait.
A la même époque, il trouva une image d’un Bouddha ascétique et anguleux qui l’impressionna si profondément qu’il décida de donner en secret ses repas aux animaux, et en devint aussi maigre que ce Bouddha. Parfois, il s’habillait en sadhu et marchait à travers la ville en prêchant, un bol de mendiant à la main. Il était si heureux et si fier, lorsque ses amis d’école l’interpellaient sur sa maigreur en se moquant de lui ! Son père au contraire s’inquiétait de son état de santé et le mena chez le médecin pour le remettre sur pied. Il apprit le catch au collège, puis s’astreignit à la pratique du yoga. Pendant une année, il ne but que du lait de buffle.
Poonjaji fit l’expérience de son premier samadhi profond à l’âge de neuf ans.
C’était la fin de la première guerre mondiale, et pour célébrer la victoire des Anglais, les écoliers furent mis en congé. Un après-midi, au restaurant avec sa famille, on lui offrit un jus de mangue, mais il ne réagit pas. Il était profondément absorbé intérieurement, inconscient de son environnement. Quand il reprit une conscience «normale», sa mère lui demanda pourquoi il avait ri et pleuré toute la nuit. Il ne pouvait répondre. Aurait-il vu Krishna ? Il n’avait rien vu qui pût être nommé et ne pouvait exprimer son expérience.
Sous la forte influence de sa mère, il devint un dévot de Krishna. Bien après sa rencontre avec son Maître en 1942, il continuait une pratique assidue des mantras.
À l’âge de vingt ans, son mariage fut arrangé, puis il entra dans l’armée comme officier. Un jour, l’un de ses supérieurs exigea qu’on le rationne en whisky, mais on lui affirma qu’il ne buvait jamais d’alcool. Il se levait à deux heures du matin, récitait ses mantras et implorait une visite de Krishna ; cette ferveur avait été prise pour de l’ivresse. Il en rira plus tard en rappelant qu’il portait parfois des vêtements de femme pour leurrer Krishna, réputé s’entourer de la compagnie de jeunes femmes. Officier brillant et prometteur, il ne put cependant poursuivre sa carrière. Une exigence intérieure de plus en plus grande lui fit abandonner sa profession. Il amena sa famille chez son père, lui demanda son soutien et partit seul vers sa quête spirituelle.
Il parcourut l’Inde et les Himalayas, visitant saints, monastères et ashrams, cherchant Dieu partout. Il était prêt à donner tout ce qu’il avait à celui qui pourrait lui montrer Dieu. Mais partout il ne rencontrait que des « hommes d’affaires déguisés en sadhus. »
Il n’avait plus d’argent et vivait chez son père avec sa femme et ses deux enfants quand il fut appelé par son Maître. L’histoire de sa rencontre avec Ramana Maharshi, racontée dans ce livre, est célèbre. C’est sous la forme d’un sadhu qu’apparut à sa porte le grand Bhagavan Shri Ramana Maharshi, qui le dirigea vers Tiruvannamalai. C’est là, au pied de son Maître, en 1944, que sa quête prit fin. Poonjaji travailla à Madras les cinq années suivantes pour passer tout son temps libre auprès de Ramana. En 1947, quelqu’un informa le Maharshi que Poonjaji avait de la famille dans la partie musulmane du Punjab. Bhagavan l’envoya la sauver du massacre qui sévissait dans cette partie de l’Inde, mais Poonjaji ne voulut pas partir. « Tout ceci est un rêve, dit-il à son maître. Je ne veux pas vous quitter !  ? Si c’est un rêve, répondit le Maharshi, où peut être le mal ? Je ne te quitterai jamais. »
Cette vérité fut clairement démontrée peu de temps après. Alors qu’il s’apprêtait à monter dans le train qui partait de Lahore pour Faisalabad, Poonjaji se sentit guidé par Ramana. Au lieu de s’asseoir dans la voiture réservée aux hindous, et sans pouvoir se l’expliquer, il s’installa dans celle des musulmans. Peu de temps après le départ, les musulmans stoppèrent le train et massacrèrent tous les hindous sous ses yeux. Pendant tout le trajet, il s’efforça  de cacher les signes qui caractérisent le brahmane, tatouage OM sur la main, oreilles percées… Vingt heures de voyage où il ne se fit à aucun moment remarquer.
La situation était très mauvaise lorsqu’il arriva à Faisalabad ; partout, les rues étaient en proie aux émeutes. Il parvint à trouver trente-cinq membres de sa famille et les mit dans le dernier train en partance. Les rails furent arrachés juste après le départ. Il installa les siens à Lucknow, grâce à l’aide d’un officier de l’armée qu’il y connaissait. C’est là que sa famille a toujours vécu ensuite. (Surprenant, car c’est le lieu où se tient depuis toujours le Ram Tirtha Pratisthan – l’Institution pour la Publication des Ouvrages de Ram Tirtha).
Alors qu’il travaillait à Lucknow pour subvenir aux besoins de sa femme et de ses enfants, la vie de famille lui devenait insupportable. Quelques années plus tard, il laissa les siens à Lucknow et repartit dans le Sud. Il y trouva un travail d’ingénieur des mines dans la jungle de Mangalore. Bien qu’il fût responsable du travail de centaines d’hommes, il vivait dans une simple hutte dans la forêt. Il visitait l’ashram de Ramana et recevait de temps en temps la visite d’un chercheur spirituel. Le juge de la cour suprême indienne entendit parler d’un sadhu « ivre de Dieu » qui vivait dans la jungle et vint le rencontrer. Il s’attendait à voir un homme à demi nu et fut surpris de voir descendre d’une jeep Poonjaji en bottes et veste de cuir. Mais un seul regard de Poonjaji lui suffit pour être profondément touché. C’est à cette époque que Poonjaji rencontra Abhishiktananda (le prêtre catholique Henri Le Saux).
Lors d’une célébration de Guru Purnima, Poonjaji vêtu de ses vêtements de travail tachés et boueux, s’arrêta chez des habitants d’un village qu’il traversait pour demander de l’aide. Il fut invité à entrer et fut traité comme un grand guru. Les habitants construisirent par la suite une hutte pour lui dans l’espoir qu’il revienne au village. Son hôtesse, toujours en vie à ce jour, se présente comme l’un des premiers disciples de Poonjaji. Ses enfants, dans leur quarantaine maintenant, sont aussi ses disciples.
Dès que ses enfants furent éduqués et mariés, Poonjaji se retira définitivement de la vie active. En 1996, il commença à voyager à travers l’Inde, partageant la Réalisation. Il vécut dans une grotte sur les bords du Gange, préparant sa nourriture au feu de bois et mangeant à même un rocher plat.
Pendant le Kumbh Mela, un immense festival religieux qui a lieu une fois tous les douze ans, des millions d’hommes et de femmes se baignent dans le Gange et y reçoivent son darshan. Lors d’un Maha Kumbh Mela, qui se fête après douze Kumbas (cent quarante-quatre ans), Poonjaji eut une vision remarquable. Plus haut sur la rive, il aperçut une très belle jeune fille qui venait vers lui. Elle avait des yeux qu’il n’avait jamais vus chez un être humain auparavant. Il lui demanda où étaient ses parents, mais elle répondit qu’elle venait pour recevoir son darshan. Elle se prosterna à ses pieds, s’avança dans le fleuve et disparut. Il réalisa alors qu’il venait de rencontrer Ganga, l’Esprit du fleuve.
Un jour, Poonjaji partit à la recherche de rishis, cachés dans les fins fonds des Himalayas. Ils avaient la réputation d’être immortels et mangeurs de soma. Durant son séjour dans les montagnes, il rencontra un siddha yogi du Cachemire, avec qui il accepta de partager ce qu’ils avaient chacun réalisé. Le yogi entreprit de lui montrer ses pouvoirs : il avait reçu de Yama, le seigneur de la mort, le bâton de l’immortalité. Tant qu’il aurait ce bâton, il ne mourrait pas. En invoquant la déesse Sarasvatî, il pouvait parler des langues qu’il n’avait jamais apprises... Poonjaji, qui connaissait le perse, l’anglais, le tamil et d’autres langues du Sud de l’Inde se mit à le tester. Le yogi lui dit que son maître lui avait transmis tout ce qu’il savait, mais que celui-ci, sur son lit de mort, lui avait appris que ce n’était pas la connaissance ultime et l’avait envoyé la chercher. Finalement, le yogi demanda s’il pouvait l’aider à découvrir la Connaissance. Poonjaji accepta, prit le bâton et le jeta dans le Gange. «  Maintenant, ce corps vivra et mourra comme tout le monde ! Tout ce que vous m’avez montré n’est que création du mental – les mantras, l’apparition des dieux et tous ces pouvoirs magiques – tout cela vient du mental. Maintenant, arrêtez ce mental... »
Poonjaji regarda l’homme dans les yeux : « Maintenant, essayez d’invoquer vos dieux et voyez ce qui se passe. » Mais rien ne se passait, le yogi ne pouvait utiliser aucun pouvoir, car son mental était tranquille. Puis, par un mot, Poonjaji lui transmit la Connaissance. L’homme se prosterna à ses pieds et voulut le suivre et le servir partout où il irait. Mais Poonjaji voyageait toujours seul et voulait le rester.

À la fin des années soixante, de nombreux chercheurs découvrirent Poonjaji dans sa grotte au bord du Gange. Ils s’absentaient de leur ashram pour rester près de lui. Beaucoup de chercheurs l’invitèrent à venir enseigner dans leurs différents pays. Il voyagea à travers l’Europe, les États-Unis, l’Australie et l’Amérique du Sud. Partout où il allait, il refusait la création d’ashrams à son nom : « L’univers entier est mon ashram. » disait-il.



vendredi 4 octobre 2013

• L'éducation des enfants et la spiritualité



Doit-on ou pas partager avec ses enfants la découverte de l'éveil ? Doit-on ou pas dire à ses enfants qu'ils ne sont pas ce à quoi ils sont identifiés (le corps, les pensées) ou ce à quoi ils sont en train de s'identifier ? C'est une question qu'on me pose souvent dans les stages et c'est une question qui m'importe. Voici ce qu'écrivait Douglas Harding à ce propos :

« Il est bon de rappeler aux enfants leur Identité de temps en temps, en des occasions spéciales, ou de façon moins formelle et sur l’impulsion du moment, pourvu que ce soit des interventions brèves, détendues et assez espacées pour que les enfants soient libres de faire leur propre choix. Mais il n’est pas bon de revenir souvent à la charge et d’insister. » Vivre sans stress

« A des parents dont l’inquiétude est compréhensible, je dirais donc : soyez fidèle à votre Véritable nature et vous ne pourrez pas faire d’erreurs avec vos enfants. Vouloir imposer à des adultes votre vision à laquelle vous attachez tant de prix est déjà une attitude assez violente et contre-productive. Vouloir l’imposer à des enfants est pire. C’est un manque de respect et un abus de pouvoir. » Vivre sans stress

« Répondez clairement et brièvement aux questions que vous posent vos enfants sur des sujets fondamentaux, sans profiter forcément de l’occasion pour faire un sermon. Surtout souvenez-vous qu’avant de perdre leur visage ils doivent le trouver, que leur sagesse sera le fruit de la découverte de leurs erreurs, que leur paix résultera de la solution de leurs conflits et que c’est en passant par l’épreuve du stress qu’ils se libéreront de lui. » Vivre sans stress

Douglas insistait toujours sur le fait que les enfants ont besoin de s'identifier à leur personnage ; ils sont en train de créer un moi et ce moi est nécessaire. On ne peut pas perdre sa tête si on n'en a pas déjà une. Le passage par l'identication est un passage nécessaire dont on ne peut  faire l'économie. Donc, il faut laisser les enfants tranquilles, ne rien leur imposer. Ce point est fondamental : on ne peut forcer un enfant à prendre conscience de la vacuité.

Le plus important c'est pour les parents de vivre à partir de leur vraie nature, à partir de l'ouverture et de l'amour. Cependant, il n'est pas contre-productif (comme le dit Douglas) – par exemple lorsque les enfants posent la question de la mort - de leur rappeler (parfois mais rarement) qu'au cœur de leur être en formation, qu'en leur centre, il y a une réalité éternelle, libre du temps qui passe. On peut aussi leur dire qu'en leur coeur il y un point tranquille, immobile, sans stress. Un enfant peut ainsi trouver en lui les ressources dont il a besoin dans sa jeune vie. Chaque père et mère aimant et aimante trouvera sa réponse dans l'intérêt de l'enfant et la spontanéité du moment présent.

Mais cette information ne peut être apportée comme un dogme auquel les enfants devraient croire mais plutôt comme une proposition à vérifier par eux mêmes quand ils le voudront. D'ailleurs, les enfants sont bien souvent nos éducateurs en ce qui concerne la spiritualité car ils savent faire preuve de spontanéité, d'ouverture, de gaité, et d'attention à l'instant présent, autant de qualités qui sont celles de la sagesse.