vendredi 24 juin 2016

• La perception du secret ouvert - Tony Parsons


« cette liberté » se démarque de façon totalement inédite de toutes les autres approches de la problématique du chercheur. Loin de nourrir les affres d’une quête sans fin entretenue par l’espoir illusoire d’atteindre un jour une fuyante illumination, Tony Parsons éveil son lecteur à une toute autre possibilité
Avec humour et bon sens l’auteur hausse son lecteur au niveau d’une perspective radicalement nouvelle qui, au delà des mots, opère une puissante transformation énergétique rendant possible la survenue de la réalisation que le chercheur n’a pas d’autre problème que lui même.
Tony Parsons dévoile ici sans compromis le malentendu singulier et fondamental qui pousse à la croyance qu’il existe quelque chose appelé un chercheur qui ait besoin et soit capable de trouver quelque chose d’autre, appelé illumination.
L’insatisfaction existentielle qui habite le chercheur n’est pas fourvoyée ici par la promesse de lendemains qui chantent à force d’efforts et de pratiques. Elle est simplement orientée vers son effacement par la dissipation du chercheur lui-même et de l’histoire dans laquelle il se complait pour continuer coute que coute à exister.
La communication du secret ouvert – ainsi que Tony Parsons nomme ce message – est « paradoxale, déraisonnable, incroyable, a-prescriptive, a-spirituelle et sans compromis. …Cette communication est en amont de tout enseignement et sa résonance se partage énergétiquement, non par un échange d’idées. »

Extrait publié avec l'aimable accord des Éditions Accarias L'Originel :

« La perception du secret ouvert est qu’il y a deux sortes de communications très distinctes sur la nature de l’illumination. L’une est personnelle, l’autre est impersonnelle. La première offre à la « personne » en recherche assistance et directives pour trouver quelque chose appelé illumination. La seconde n’offre rien à la « personne ». La première se présente sous de nombreuses formes et bénéficie d’une large audience car elle semble répondre aux besoins de la « personne ». La seconde est déroutante et énergétiquement provocatrice. Le message personnel est fondé sur la croyance qu’il y a quelque chose appelé un chercheur séparé qui peut atteindre quelque chose d’autre appelé illumination. L’impersonnel voit le sens incarné d’apparente séparation et d’insatisfaction comme un état illusoire qui conduit l’apparent chercheur à se mettre en quête d’une autre illusion appelée illumination personnelle.


Toute communication qui soutient ou encourage la croyance ou l’idée du chercheur qu’il peut trouver quelque chose qu’il a l’impression d’avoir perdu ne fait que renforcer et perpétuer une illusion dualiste. Ce n’est ni bien ni mal… c’est ce qui apparemment se produit. La perception impersonnelle est que tous concepts, toutes idées, croyances ou pensées à propos de la séparation ou de l’illumination ne peuvent jamais être que le reflet de leur opposé et ne sont jamais qu’une indication pointant en direction ou à l’opposé de ce qui ne peut être exprimé ou connu. L’apparente séparation est vue essentiellement comme une énergie contractée incarnée qui peut apparemment simplement et soudainement se relâcher dans ce vivant sans borne qui est inconnaissable et impersonnel. Les circonstances en sont totalement hors de propos et sans importance. Aucune quantité de concepts clairs ou confus ne peut jamais toucher ni influencer ce sens énergétiquement maintenu d’être séparé ou à part.

Une « expérience spirituelle » profondément ressentie peut, chez certains, sembler être l’évènement d’une illumination personnelle. Il peut advenir un souhait ou un désir d’aider d’autres personnes à atteindre une expérience similaire. Cette communication peut parfois sembler être « non duelle » lorsque l’enseignant décrit la nature de l’unicité, mais elle se contredit en recommandant un processus capable d’aider le chercheur à atteindre cette unicité à travers le questionnement de soi, la méditation ou la purification, par exemple. Il peut y avoir l’encouragement à « vivre dans l’instant » ou « être ici et maintenant » ou « embrasser la peur » dans le but que la personne puisse découvrir « sa propre nature véritable ». Ces sortes de prescriptions personnelles sont souvent accompagnées d’une répétition d’idéaux inspirants et toujours positifs, qui peuvent soutenir l’état d’esprit du chercheur et lui fournir espoirs et objectifs renouvelés. Il semble que ce type d’échange entre deux personnes se produise, par sa nature même, dans le cadre de l’histoire dans le temps, et par conséquent son influence est transitoire. Cela comble un besoin… pour un temps.

Une communication impersonnelle reconnaît et éclaire l’apparente difficulté du chercheur : sembler être emprisonné dans l’expérience incarnée de la séparation. Elle décrira de façon inadéquate la nature du vivant sans bornes, illimité, et le sentiment d’insatisfaction et de désir qui peut naître de l’apparence d’en être séparé. Elle soulignera également, sans aucune compromission, l’inévitabilité et la futilité absolue de la quête spirituelle et mettra en lumière le don de liberté dissimulé dans cette impuissance désespérée.

Personne ne peut se targuer d’être le possesseur de ce message impersonnel et il ne pourrait donc y avoir aucun motif à l’encenser. Pas plus qu’il ne pourrait y avoir un dessein personnel de faire plaisir, d’aider ou de transformer la « personne ». Il n’y a rien ici pour la « personne » excepté l’horrible possibilité que tout ce qu’elle rêve être elle-même pourrait se perdre.

Toutes les fois où l’identité personnelle, sa quête, ses espoirs et ses rêves paraissent menacés, il peut y avoir rejet de ce message et un retour à ce qui semble servir et encourager l’illusion exclusivement humaine d’une autonomie personnelle conduisant à la satisfaction de soi. Le message impersonnel peut alors être vu comme s’érigeant en juge, ou comme étant nihiliste et pourrait même être perçu comme « non aimant » parce qu’il laisse la « personne » avec… rien. Sans aucun doute, il peut y avoir quelque chose d’offensif dans la singulière et ferme constance qui surgit uniquement de cette compassion inconditionnelle qui révèle l’illusion de l’emprisonnement personnel. De cette révélation peut surgir une résonnance qui n’est celle de personne. »