jeudi 22 janvier 2015

• L'important est de savoir quelque part que cela existe - Patrice Bailly


Transpercé par l'éveil
Patrice Bailly
(Revue 3e Millénaire Mars 2014)

Je ne peux écrire ce qu'est l'éveil, car vivre ne s'écrit pas, nous ne pouvons qu'en faire l'expérience ici et maintenant.
Aussi, je peux témoigner de ce jour vécu un matin de l'année 2006.

Alors que j'avais traversé de nombreuses années à rechercher ce qu'était l'amour, Dieu, la vie, qui je suis, j'étais arrivé à un stade d'épuisement si intense, que cela n'était plus supportable une seconde de plus de vivre ainsi, ou plutôt je devrais dire, de survivre.

C'est alors que j'ai ressenti un besoin profond d'abandonner «patrice», cette histoire d'un «moi».

Cet individu donnant l'illusion d'exister en dehors des autres, en dehors de la vie,
apportant la souffrance dans la séparation du toi et du moi, l'impossibilité d'être en compagnie sans distance et l'impossibilité de parvenir à l'union telle que je la ressentais possible en mon cœur, cet individu là m'était étranger, je n'en voulais plus.

Je savais en moi que l'amour tel qu'on me le décrivait n'était pas l'amour, mais où et qui était-il ?

Chercher ne m'était plus possible, j'étais au bout.
J'avais tant prié, imploré Dieu de m'aider, de me donner une réponse, rien n'était venu.
Le mot qui est venu : STOP !

Tant pis, si c'est la mort que je rencontre, j'étais prêt à tout abandonner.

Les peurs qui autrefois me retenaient, m'empêchaient de faire le saut dans ce que mon mental nommait le vide, la mort, la fin de l'existence, tout cela n'était plus.
Je ne pouvais plus revenir en arrière, je n'écoutais plus le mental et ses peurs, j'étais le témoin sans connaissance du témoin de tout ce qui arrivait, je me dépouillais des histoires.

J'ai réalisé alors en mon intérieur, que tout ce à quoi je m'étais identifié, les pensées, les émotions, les situations, les fonctions, tout cela n'était pas moi, je m'en étais détaché, je voyais clairement en cette paix, ce silence, sans qu'aucun effort ne soit nécessaire.

Je voyais mon corps, je voyais le présent se dérouler sans analyse, sans histoire, l'esprit en paix, le corps détendu, l'âme en joie.
Je ressentais, de le vivre, que j'en étais témoin et que ce n'était pas moi.
Tout était tranquille, j'étais paisible, simplement témoin de cela, comme à la maison, au chaud.    

J'avais enfin sauté dans ce vide, et je n'y avait pas trouvé la mort (sinon celle d'un moi illusoire), mais la vie.

Il me revient même parfois d'avoir vu à cet instant, pour imager la situation, comme une flèche, qu'un ange aurait pu m'envoyer, afin de me transpercer, de me réveiller de mon sommeil.
Oui, je me laissais transpercer par l'amour, je m'abandonnais à lui.
Tout était fluide en cette écoute silencieuse, cet accueil profond, je dansais librement sur le fil de la vie.

Je ressentais que je n'avais rien à faire, je me laissais totalement aller dans l'inconnu, dans le risque d'être cela, j'étais cela sans le savoir et c'était suffisant.
Entendre le cœur ici, sans jamais rien retenir, suivre l'intuition.

J'étais en confiance, pas en quelque chose, mais en cela, là où il n'y a plus personne qui sait, là où entre moi et ce qui est, il n'y a même plus la connaissance du silence.

Je pouvais capter, être témoin, mais plus aucune analyse, plus aucune histoire n'étaient nécessaire pour être.
Cette simple présence suffisait à me sentir plein, plein de vie !

Cela ne peut pas être décrit, c'est impossible, c'est impersonnel, c'est l'amour.

L'important est de savoir quelque part que cela existe et de le vouloir fortement en vous, cela est la foi. Alors, cela vient.

Aujourd'hui, je peux dire, d'en avoir fait l'expérience, que ce « je », ce « patrice », cette vie que je croyais avoir, ce temps qui passe, ces croyances, cela n'était que des histoires.
Mon monde n'était pas le monde, ma vie n'était pas la vie.
Cet individu n'existait pas, il ne surgissait et disparaissait que par l'attachement à des pensées.
Je prenais conscience, que l'impermanence était vue, et que j'étais celui qui voit, et que ce témoin, je ne pouvais le supprimer.

J'étais immuable avant tout cela, je n'avais plus besoin de ce moi pour exister, plus besoin d'être quelqu'un pour ressentir l'amour, plus besoin de m'identifier à une compagne, un travail, un nom, car je me sentais pleinement vivant, sans que je n'ai rien besoin d'avoir de plus, ni de faire, j'étais libre et heureux de constater que vivre ne demande rien, aucun effort, car nous sommes toutes et tous la vie.

La partager en cet était de paix et de liberté était merveilleux, je m'oserais même à dire, Divin !
Je suis heureux aujourd'hui de pouvoir témoigner que la souffrance peut disparaître totalement et de le partager avec ceux et celles qui croisent mon chemin, dans l'ouverture.

Je terminerais par ceci :

«  lorsque vous acceptez totalement tout ce qui est, sans condition, lorsque vous ne
résistez plus, que vous êtes cet immédiat, que vous avez jeté toutes les histoires, que
vous n'agrippez rien, alors le miracle se fait, cela arrive sans vous, cela est l'amour, la
confiance. Trouvez cela, restez-y. »

Retrouvez Patrice Bailly sur sa page web.

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Du nouveau sur la toile !

Sortir de l'aliénation - et (re)trouver la vie normale : Le blog de Laure qui nous parle de son expérience d'éveil et des hypothèses qu'elle a pu en tirer.

"L’ « éveil spirituel », une série de sensations physiques qui mènent à une nouvelle perception du monde, une nouvelle gestion de ses émotions, une nouvelle « conscience ».
Ce blog s’adresse à ceux qui l’ont vécu et cherchent à se l’expliquer, cherchent des voies pour y accéder, ou à ceux qui en cherchent un point de vue rationnel. Il s’agit d’un témoignage, mais c'est aussi une étude sur les émotions, les comportements vus sous l'angle des réactions aux injustices.

Un blog pour tenter de comprendre ce qu’est le phénomène appelé « éveil spirituel », « illumination », ou encore « intelligence émotionnelle ». Le point de vue n’est ici pas religieux ; je tente juste, à partir de mon vécu, de comprendre de qui se passe dans le cerveau humain lors de cette expérience unique dans une vie."


Très intéressés par la non-dualité depuis quelques temps, nous avons monté une petite association non lucrative (loi 1901) avec quelques amis. L'idée est d'organiser des rencontres avec des "non-dualistes" (Laurent, Gérard, Armelle, Dayana, etc.) comme le fait Être-Présence, mais un peu partout en province. Et surtout, nous privilégions les retraites, car il y a une douceur d'être en résidentiel qui nous rapproche.
Il y a un calendrier des retraites en Europe à la disposition de tous, mais aussi nos propres retraites. Notre première retraite aura lieu fin avril avec Laurent Levy ! 
Un coup d'oeil sur les évènements à venir. 
Depuis quelques semaines nous sommes sur Facebook.

samedi 3 janvier 2015

• La quête est finie ! - Michel Anvers

Sans exagérer, je crois pouvoir dire que je suis un "chercheur intérieur" depuis ma plus tendre enfance.

Très tôt, j'ai dû admettre que la déchirante mélancolie qui me rongeait ne m'accorderait aucun répit durable. Il a donc fallu me mettre en chemin vers un ailleurs plus supportable.

N'étant né ni beau, ni fort, ni riche ni particulièrement intelligent, je me suis vite résigné à ne pouvoir attendre aucune consolation de l'extérieur. C'est donc contraint et forcé par les circonstances que je suis devenu successivement un enfant introverti, un adolescent solitaire, un adulte tourmenté.

J'en plaisante aujourd'hui mais, comme tous les chercheurs de ce type-là (je parle de ceux qui, comme moi, ont eu le malheur d'être mis en mouvement par la souffrance plus que par la curiosité), je n'ai pas eu tous les jours l'occasion de me réjouir, durant les trois ou quatre décennies, entrecoupées d'interminables stagnations, d'un cheminement entremêlant psychologie et spiritualité.

Résumer une telle aventure en quelques lignes est évidemment impossible. L'idée d'en faire un roman s'est imposée à moi, je pourrais dire "malgré moi", il y a quelques années – vous pouvez découvrir celui-ci sur un autre blog : epousailles.over-blog.com.

Mais alors que j'écrivais les dernières pages de ce roman, quelque chose d'inédit dans mon histoire s'est produit : une rupture subite et radicale, comme un sentier suivi des années durant dans l'obscurité et qui, tout-à-coup, se perd.

Je ne le savais pas encore à ce moment-là, mais ma quête était terminée, alors que j'étais apparemment loin d'avoir obtenu ce que j'en espérais !

Il m'a fallu près de deux années pour l'admettre, pour m'avouer vaincu. Deux années que j'ai qualifiées d'impasse. Pas de ces impasses passagères auxquelles j'avais si souvent été confronté auparavant et qui cèdent un beau jour, lorsqu'un point de vue nouveau se fait jour, non, pas de ces impasses-là, mais une impasse cette fois totale et parfaitement irréductible, tels ces sables mouvants qui vous engloutissent un peu plus au moindre geste pour tenter de leur échapper.

Au terme de ces deux années et lorsque enfin mes forces et ma résistance furent épuisées, la paradoxale Compréhension est advenue un jour, très simplement, sans tambours ni trompettes.

Publié le 23 décembre 2014

Michel Anvers est l'auteur du blog la-quete-est-finie.
Il dit à ce propos : 

Pourquoi ce blog ?

L'envie de témoigner de cette période d'impasse et de son issue est là, je ne saurais la nier. Alors, un témoignage de plus sur le net ? Oui, effectivement. Un témoignage différent – chaque témoignage est différent de tous les autres – qui parlera à certains d'entre vous, pas à d'autres.

J'avais tenu un journal, pendant ces deux années d'impasse, comme on s'accroche à une bouée, comme pour tenter, naïvement, de retrouver des repères dans ce désert. Après quelque temps d'un repos bien mérité, je me suis penché sur ces pages écrites dans l'obscurité, je m'en suis imprégné et j'ai rédigé un certain nombre de chapitres qui reprennent, autant que faire se peut, la chronologie de l'impasse, telle que je l'ai vécue. À chacun de ces chapitres j'ai adjoint un commentaire pour tenter de mettre en lumière les éléments qui, justement, constituaient l'impasse. Le texte intégral sera probablement édité prochainement en format numérique.

Dans l'attente, j'ai souhaité en proposer ici quelques extraits (qui paraîtront progressivement), pour susciter la discussion. Des rencontres sur le sujet, en petit comité, ont lieu chez moi, en Auvergne (80 km au sud-ouest de Clermont-Ferrand). Ceux d'entre vous qui, après lecture de ces pages, le souhaiteraient, y seront les bienvenus.

Par ailleurs, un certain "U" ("comme Ulysse, qui tente de revenir chez lui", ainsi qu'il le dit lui-même) m'a contacté individuellement et nous avons échangé à plusieurs reprises. Il m'a semblé judicieux de retranscrire ici nos discussions : vous les trouverez à la suite des extraits proposés.

En résumé :

des extraits choisis de mon témoignage (journal et commentaire) ;
la transcription de mes échanges avec "U" ;
la possibilité de participer à des rencontres en Auvergne ;
et, bien sûr, celle de me contacter par mail ;
enfin, la possibilité d'organiser des rencontres dans d'autres lieux, à votre demande.

Je vous laisse donc découvrir tout cela et j'attends vos réactions avec, je l'avoue, une certaine gourmandise.

Voir aussi cette page sur Éveil Impersonnel


INFO DERNIÈRE MINUTE :

Michel Anvers sera à Clermont-Ferrand pour une série de rencontres sur le thème de la non-dualité. La première est prévue le 31 mars. 
Pour plus d'infos : ICI.