lundi 6 juillet 2015

• Respirons, simplement, au coeur de l'apparent paradoxe - Suyin Lamour


Il n'y a rien à faire... ou pas ?

Cette question revient souvent chez les chercheurs spirituels:


S’il n’y a pas d’individu aux commandes de l’organisme, si « personne ne fait rien », à quoi cela sert-il de faire des demandes ou des prières, et à quoi bon pratiquer pour s'éveiller ?


Observons ce qui est à l’origine de cette question. 


Y-a-il quelqu’un qui pose la question ? Y a-t-il une personne qui a compris qu’il n’y a personne et qui se demande si elle doit continuer ou pas à tendre vers un but, un idéal ? Cette phrase, par son absurdité, contient la réponse. 
Evidemment non.
Personne ne se pose cette question. 
Cette question est une pensée qui apparaît dans la conscience, produite par une croyance, un mécanisme neuronal. 
La croyance que puisqu’il n’y a personne aux commandes, alors il ne faut rien faire car on ne peut rien faire.
C’est une récupération subtile du mental.
Remontons un peu plus loin.
La pensée de faire une demande ou de pratiquer apparaît.
A sa source, un mouvement d’énergie, une vibration, la saveur de la liberté et de la connaissance qui répand son parfum depuis l’absolu et que l’organisme perçoit.
La pensée, miroir du système de croyance, la transforme en quête si cette vibration est filtrée par la croyance « je suis un individu séparé ».
Et s’il s’y rajoute la croyance « il n’y a personne aux commandes de l’organisme », cela donne : « je veux me libérer, ou améliorer ma vie, mais je ne peux rien faire ». Avec pour conséquence un sentiment d'absurdité ou de désespoir.
Pourtant, il est fréquent qu’une demande soit entendue, qu’une question posée à l’univers reçoive une réponse, qu’une guidance soit offerte au cœur qui prie sincèrement, qu’une pratique permette de franchir des caps ou ouvre des portes.
Alors qu’en est-il de l’utilité de la demande ou de la pratique ?
Qui pose la question de cette utilité ? Personne.
S’il est bien compris qu’il n’y a personne à l’origine de cette question, alors toute demande ou désir de réalisation peuvent être accueillis, s’exprimer librement, et attirer ainsi l’attention vers leur source. La conscience répond à la conscience.
Cela se fait naturellement dès qu’il n’y a aucune résistance à ce qui se manifeste.
Il n’y aucun problème avec les demandes ou avec les pratiques, ce ne sont pas des pensées ou des élans volontaires, personnels.
Il n’y a jamais rien de personnel.
L’idée de lâcher toute pratique ou demande ne l’est pas davantage.
Ce sont seulement des mécanismes à l’œuvre.
A l’origine de tout cela, la croyance « je suis un individu séparé ».
Du point de vue impersonnel, aucun problème avec cette croyance non plus. Personne n’en est responsable. Il n'y a personne en réalité qui croit à cette notion, à ce concept de séparation. C’est juste un programme qui a été installé dans le système neuronal de l’organisme.
Il n’y a rien à faire. C’est profondément vrai.
Mais si cela devient une croyance, cela a pour conséquence un blocage de l’énergie créatrice, et du processus d’éveil. 
Cela n’a pas à être cru. Cela ne peut être qu'une évidence qui découle de la vision impersonnelle. Et dans cette vision, tout ce qui doit se faire se fait sans volonté, et sans résistance à l’action.
En conséquence, tant que cette évidence n'est pas vécue, inutile de rajouter une souffrance à la quête en se croyant piégé dans un paradoxe. Personne n'est piégé. Il n'y a que des mouvements de vie qui s'expriment, des croyances qui créent des pensées et des états de perception. Respirons, simplement, au coeur de l'apparent paradoxe, et suivons le courant de la vie telle qu'elle s'exprime, sans chercher à comprendre ni à savoir ce qu'il faut faire ou pas...
Bienvenue sur le site de Suyin Lamour.
À lire : La joie d'être (Éditions AccariasL'Originel).