lundi 22 avril 2013

• Les mystères de la transmission - Krishnamurti



Avant-propos

Le présent ouvrage n’a pas pour but une quelconque remise en question de l’enseignement de Krishnamurti, mais tente de jeter un regard sur les répercussions, dans le temps et l’espace, qui ont pu se produire chez un fervent admirateur inconditionnel, en son temps, de cette nouvelle et puissante forme de pensée, émanant du personnage.

Il s’agit donc du cheminement d’un disciple de ce maître, bien que ce dernier réfutât ce terme, qui a fait l’objet de ce livre, dont les modalités d’exploration pourront surprendre.
           
Il n’a aucune prétention d’enseigner quoi que ce soit, mais simplement de décrire ce qui s’est passé à partir de l’écoute subjuguée d’un auditeur, interpellé par ses conférences, sous la grande tente  de Saanen, ainsi que par la lecture de ses livres.

L’auteur ne revendique nullement de détenir une quelconque vérité dans un domaine où la subjectivité et les contradictions foisonnent, d’autant que toutes ces supposées vérités ne sont faites que de concepts qui, en général, ne font qu’enrichir une mémoire déjà bien chargée de connaissances.

« Le mot n’est pas la chose », disait Krishnamurti, et la grande leçon qui apparaît dans une telle exploration réside dans le fait que cela pointe vers ce qui est, au-delà des mots et des paroles, plongeant directement dans le néant du non-savoir.

La grande facétie cosmique place les humains dans le statut paradoxal où il y a épuisement à comprendre ce qui ne peut jamais l’être, aboutissement très peu satisfaisant car cela annule chercheur et cherché.

C’est un saut dans l’inconnu où l’on arrive chez soi, avec la reconnaissance que nous y avons toujours été...


Chapitre I

Si Krishnamurti a été une étape marquante dans l’univers de l’exploration de l’humain, d’autres enseignements non-dualistes braquent la projection sur le fait que la personnalité autonome, disposant d’un libre arbitre présumé, n’est qu’une croyance illusoire, qu’il est très possible de vérifier directement et sans intermédiaire.

Très souvent, ce point essentiel est noyé dans le magma des interprétations de la pensée, et le siècle actuel génère des interrogations qui n’effleuraient pas les esprits des précédents habitants de la planète Terre.

En étendant l’observation à ce qui s’est passé dans le monde, d’après ce que nous pouvons en constater, le mammifère humain a toujours manifesté une forme d’intuition où il sentait que quelque chose devait exister, comme une puissance supérieure qui dirigeait et soutenait ce gigantesque 
déploiement cosmique.

Les noms donnés à cette intuition varient en fonction des pays et des races ; des groupes d’humains, subjugués par des précurseurs qui mettaient en forme cette intuition, ont créé des organisations appelées religions.

D’autres, en nombre plus réduit, ont suivi des enseignants éclairés à divers niveaux pour entreprendre une recherche plus spécifique.
Force nous est de constater que ces entreprises n’ont changé en rien l’état précaire et malheureux de la majorité des 
habitants de la Terre.

Qu’en est-il en réalité de cet élan vers l’inconnu, le sacré, le mysticisme, les croyances, si ce n’est pour remplir un vide abyssal et exorciser nos peurs les plus profondes avec le léger inconvénient de voir se traduire ces idéologies en divergences irréconciliables et tueries sans fin, qui perdurent jusqu’au troisième millénaire.

Le concept de « Dieu » a ainsi pris forme avec les multiples interprétations qui lui ont été attribuées, selon les pays et les races, avec le point commun de l’impérieuse nécessité, pour vivre dans l’épanouissement et la vérité, de suivre des enseignements, des pratiques, et toute une gamme de comportements dans un jeu magnifique où l’on s’intitule chercheur spirituel.

Cela peut se poursuivre la vie entière, et pour ceux qui n’abandonnent pas en cours de route, la tendance majeure qui permet à la pseudo personnalité de rester aux commandes sans grande difficulté, du fait que l’avènement de l’éveil signifie la fin de son règne. 

Si la voie dualiste propose un but à atteindre, la voie directe est jalonnée de prises de conscience qui permettent de détecter que les films qui défilent dans la pensée ne sont pas autre chose que les conditionnements et les formatages enregistrés à notre insu depuis la plus tendre enfance.

Ce recul nous amène à nous poser la question : ces programmes sont-ils réellement nous-même du fait qu’ils sont vus comme des réactions automatiques qui se projettent vers l’extérieur en toute inconscience ?

Si nous ne les saisissons pas, nous constatons que les pensées viennent d’une vacuité pour y retourner comme elles sont venues ; c’est ce genre de constat qui commence à nous rendre dubitatif sur le fait qu’il se pourrait que notre identification à la pensée ne soit qu’une croyance qui ne correspond pas à une réalité, jusqu’alors totalement occultée.

Ce genre de découverte, si elle bouleverse notre vision de nous-même, est en réalité une avancée considérable car elle pose les jalons vers la connaissance de notre nature véritable par expérimentation et non par des lectures ou discours faits par d’autres, inclus ceux de Krishnamurti.

C’est là où la notion de voie directe intervient, car il ne s’agit plus d’aller à la pêche aux savoirs mais d’intimement conscientiser que nous sommes  espace et temps, que ce qui s’élance à partir des sensations, émotions, pensées, jaillit de cette vacuité silencieuse et paisible.

Ainsi s’infiltre dans le corps-esprit une forme de maturité qui remet à sa juste place toutes les croyances, idéologies, opinions qui ne peuvent plus être prises au sérieux après de telles découvertes ; nous commençons à nous éveiller du rêve.

Quand le bruit mental permanent est vu pour ce qu’il est, un simple déploiement d’énergie auquel nous nous sommes identifiés, la bonne farce mise en place par le grand architecte est déjouée ; cela peut nous amener à une joie où nous commençons à comprendre ce que le terme libération veut dire.
Le fait de commencer à prendre conscience que nous ne sommes pas propriétaire de nos pensées mais qu’il s’agit du jeu d’une totalité impersonnelle qui anime les moindres détails des milliards de formes qui s’incarnent dans l’univers d’instant en instant.

Quand il est vu que ce surgissement de pensées apparaît et disparaît, ceux qui ont pu être suffisamment attentifs ont pu réaliser qu’il y avait souvent un silence entre deux pensées.

Lorsque cette vacuité silencieuse s’élargit, « le vide que nous sommes apparaît dans le néant absolu de notre nature intemporelle ». 

Cette audacieuse affirmation se révèle porteuse d’une simplicité peu admissible par le mental. La vie est tout ce qui est et ce qui peut être, elle joue simplement le rôle d’un individu qui se croit autonome et indépendant.

En fait, la source de vie habite le corps à sa conception et le quittera à la mort.

« Cette force de vie n’est pas autre chose que notre véritable nature ».

Découverte étonnante, nous sommes force de vie mais aussi une manifestation de cette force de vie dans le temps et l’espace.

Quelques phrases-clefs définissent très bien ce mystère :
La forme est vide, le vide est forme
La conscience manifestée est la même que la conscience non manifestée

Le physicien peut dire :
De l’énergie indifférenciée émane l’atome et ses composants, base de tout ce qui existe.

En somme, l’énergie qui anime le vivant est la vie à l’état pur ; elle manifeste l’univers ainsi que ce grain de poussière qui s’intitule être humain et s’oublie dans sa manifestation.

Quand elle se retire d’un corps, celui-ci redevient poussière ; ce qui, en final, n’a pas grande importance, cette manifestation particulière n’a aucune existence propre ; la supercherie de la vie favorise la croyance d’être une entité autonome, disposant d’un libre arbitre et séparée de la totalité, ce qui dramatise le problème d’une pseudo personnalité, grugée par son apparence et ses ressentis.

Une fois déjoué le grand malentendu de se croire séparé, l’identification à une identité fictive cesse, seul subsiste le grand vide ; il est vu alors que nous sommes un flot d’énergie qui se produit dans rien.

A la fin du corps, nous retrouvons l’unité d’avant la naissance, la pseudo identité ayant fusionné avec son origine, il n’y a plus personne pour mourir.
Si le rien que nous sommes n’est pas reconnu nous partons avec la croyance  qu’il y a quelqu’un qui meurt.
D’une façon comme d’une autre, la manière dont nous allons quitter le Monde n’est pas de notre fait et ne représente pas un but à atteindre, surtout lorsque la présomption d’être quelqu’un qui possède la vie est tombée.

La compréhension est tout, quoi qu’il se passe, c’est l’affaire d’une conscience qui s’est fractionnée en deux ; la seule alternative, pour l’humain, réside dans l’intégration de cette compréhension, là où explose tous les concepts dans le grand silence de l’unité retrouvée.

Du fait que nos décisions apparentes font partie d’une programmation qui nous échappe, pour la bonne raison que le parcours de chacun est déjà joué dans le grand ordinateur central, alors que nous croyons dur comme fer que nous avons choix et libre arbitre.

Cela peut être très frustrant, mais le contraire peut se produire ; les choses sont ce qu’elles sont et il ne peut en être autrement ; tout se passe dans le silence qui connaît tout ce qui arrive dans le théâtre des apparences.

Quels sont les signaux qui peuvent nous faire réaliser que nous sommes prisonniers d’un déterminisme aussi radical ?
Certaines modalités de nos existences courantes pourront peut-être nous aider à décrypter le mystère.

Tout au long de ce parcours de vie, il nous est possible de constater que nous fréquentons trois états bien définis : l’état de veille, l’état de rêve et le sommeil profond.
Successivement, ces trois états apparaissent et disparaissent mais la conscience impersonnelle sous-tend ces états dont elle est le substrat permanent.

Qui suis-je alors ? Ces trois états permanents qui se succèdent tout au long de la vie, ou l’énergie impersonnelle d’où surgissent ces trois états ?

L’aperçu le plus significatif qu’il nous est possible de vivre réside dans le sommeil profond ; cette phase est comme une plongée dans sa propre Source ; la pseudo personnalité disparaît. Nous la retrouvons à chaque réveil, en quelque sorte, on pourrait dire : le Monde existe parce qu’il y a quelqu’un pour le voir.

Lorsque l’état de veille est recouvré, l’individu reprend ses films et scénarios à l’endroit où ils en étaient. C’est comme l’histoire d’une vie où l’humain devient l’intermittent du grand spectacle de l’univers en mouvement pour quelques fractions de secondes par rapport à l’éternité.

Les découvertes qui peuvent nous apporter une vision objective des trois états, c’est que le déroulement dans le temps et l’espace obéit à une loi subtile, très révolutionnaire pour le mental contemporain.

La source de vie et ses innombrables manifestations, inclus l’humain, sont unifiées dans l’énergie intemporelle qui anime, d’instant en instant, toutes les situations que vivent les habitants de la planète, humains, animaux, monde végétal et minéral.
Cela mérite un approfondissement réaliste.


samedi 20 avril 2013

Regarder ce qui est - Gérard


Nous ressentons tous, à de nombreux moments, un manque, un sentiment de séparation, d’incomplétude. Alors nous recherchons le bonheur : un sentiment d’unité, de paix, de joie… Nous languissons d’un bonheur durable, et même permanent. Cependant, nos efforts ne comblent pas cette aspiration.
Et si ce manque n’était pas ce que nous croyons ? Et si seul un regard innocent et direct permettait de changer de perspective, de « recentrer » cette quête et de la voir s’achever ?
Ce livre propose d’aborder ce qui est et ce qui arrive sous un nouvel angle, celui de la « perspective non duelle ». Elle est clairement expliquée ici et s’intègre facilement grâce à de nombreux exercices simples et accessibles à tous.
Au fil des pages, Nous sommes invités à découvrir par nous-même ce qui a toujours été profondément su en nous.
L’auteur nous apprend de manière très pédagogique à poser un regard neuf sur les événements de notre vie et tout ce que nous ressentons, pensons, percevons. Nous réalisons alors que les choses ne sont pas telles que nous les pensons.
En définitive, grâce à la « magie » d’un regard libre et accueillant, dépourvu de tout présupposé, elles se dévoilent à la fois plus simples, plus belles, plus tranquilles et plus joyeuses.
« C'est à une forme de médecine de l'esprit que nous invite l'auteur, en le dépouillant de ce qui l'empèse, et en révélant ainsi la beauté qu'il cache, la beauté propre à chacun et à chacune d'entre nous. »                             
Extrait de la préface du Docteur Jean-Marc Mantel
Docteur en médecine, psychothérapeute, formateur et coach, Gérard a longtemps cherché la Paix, l’Unité, l’Éveil… Après des années de recherche, il a finalement réalisé qu’il n’y a pas d’individu séparé. 
Ouvrage publié aux Éditions Accarias l'Originel
Site Internet de Gérard : Regarder Ce Qui Est

Introduction
Au fil de ces pages, nous allons aborder et approfondir ce qu’il convient d’appeler « la perspective non duelle (1) », en insistant sur la « magie » d’un regard accueillant.On retrouve cette perspective dans toutes les religions, elle traverse les siècles au sein du soufisme, du bouddhisme zen comme du dzogchen ou du chan, de l’hindouisme (advaïta vedanta), et même chez certains mystiques chrétiens tel Maître Eckhart.
Ce n’est pourtant ni une religion, ni une croyance, ni même un courant spirituel ou une philosophie.
Seulement une perspective, un regard ouvert, orienté vers nos croyances, notre vision du monde, de la vie et de nous-mêmes.Un regard aussi libre que possible de tout a priori, de toute connaissance, et même de toute opinion à propos de ce qui se passe.Un regard conscient de ce qui arrive et du fait que c’est exactement cela que nous vivons, ressentons, pensons.
Un constat de la réalité telle qu’elle est.
Mais ne nous y trompons pas, ce constat est loin d’être anodin ! Il est profondément « révélateur ».
Ainsi un synonyme de « non-dualité » pourrait-il être « réalité ». Mais une réalité qui ne se dévoile qu’au travers de ce regard, porté sur les choses et les événements et qui, par sa magie propre, totalement naturelle, révèle ce qui a toujours été présent mais est oublié à force d’être vu.
Ceci implique un point crucial. De tout ce qui est dit ici, il vous est absolument demandé de ne rien croire sur parole.Il vous est proposé de découvrir par vous-même ce qui a toujours été profondément su en vous, de le voir, de le dévoiler, de le « révéler ».
Au fil des chapitres, je vais vous exposer divers exercices. Je vous invite à prendre tout le temps nécessaire pour les faire. C’est grâce à eux que vous pourrez facilement approcher puis comprendre la perspective abordée ici.
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Avant de commencer, un constat s’impose.Depuis des millénaires nous recherchons tous le bonheur : un sentiment d’unité, d’harmonie, de tranquillité ou quelque autre nom que nous lui donnions. Un bonheur durable, et même permanent.Pour quelle raison ? Parce que nous ressentons tous, à de nombreux moments, un manque, un sentiment de séparation, de dysharmonie, etc.
Cependant, force est de constater que, quels que soient leurs avantages, ni les avancées technologiques, ni les efforts déployés en matière de « développement personnel » ou de loisir, ni le confort moderne, ni aucune acquisition matérielle ou culturelle, aucune réussite familiale ou sociale... n’ont comblé cette aspiration.
Et si ce manque n’était pas ce que nous croyons ?Et si un bonheur permanent ne pouvait pas et n’avait pas à être atteint de la manière dont nous le recherchons habituellement ?
Et si un « retournement », un changement de perspective, de point de vue, devait s’effectuer ?
Et si seuls un certain nombre de prises de conscience, « d’insights », de « réalisations », facteurs de grands changements, nous permettaient de « recentrer » notre quête et de la voir s’achever ?
C’est pourquoi ce livre vous propose d’aborder ce qui est et ce qui arrive sous un nouvel angle qui, je l’espère, vous paraîtra rapidement plus « réel » que le regard porté habituellement sur le monde.
 Nous allons ensemble, si vous le voulez bien, porter l’attention sur des faits qui ont toujours été là mais qui sont restés masqués par une sorte d’hypnose collective et, surtout, par un sentiment erroné qui nous conditionne tous depuis le plus jeune âge, et dont nous sommes le plus souvent inconscients.
La question qui se pose à vous maintenant, ami lecteur, est la suivante : êtes-vous prêt à être d’une honnêteté foncière et à remettre en question des croyances parfois très intimes, qui sont en réalité erronées et porteuses de désagréments sans fin ?
Entrons dans le vif du sujet avec quelques exercices très simples.

(1) Expression utilisée par le Dr Jean-Marc Mantel, auteur de nombreux ouvrages publiés aux Éditions de la Mésange dont par exemple Ouverture à la grâce
Chapitre 1 - Premiers pas
Je vous invite à écouter les sons, les bruits alentour (1). Remarquez-vous un intervalle de silence entre eux ? Si les bruits sont trop fréquents, allez dans un endroit plus silencieux. Et prêtez attention à l’absence de bruit entre deux sons, prêtez attention au silence, écoutez-le. Que se passe-t-il ? Remarquez-vous que le silence vous « gagne » ? Tout se passe alors comme si le silence se faisait en vous, comme si vous rejoigniez ce silence. Le mental se tait, une détente se produit, une tranquillité douce apparaît.Puis prenez le temps de remarquer que le silence n’est pas complet. Peut-être entendez-vous un son alentour, ou les battements de votre cœur… Et que ces sons apparaissent au sein même du silence : le silence ; un son en son sein ; le silence, aussi court soit-il.Autrement dit, pour pouvoir entendre tout bruit, il faut que préexiste le silence. Sans silence de fond, impossible d’entendre quoi que ce soit.Restez avec cela quelques instants.
Ensuite, percevez l’espace qui vous entoure. Remarquez qu’il préexiste à tout ce qui l’occupe. S’il n’y avait pas d’espace, rien ne pourrait y apparaître, rien ne pourrait y être contenu.
Déplacez ce livre. Vous le déplacez au sein de l’espace. L’espace en est-il affecté ? Remettez-le là où il était il y a quelques secondes. Et remarquez cette évidence : l’espace reste le même. Inchangé, intouché.L’espace, qui préexiste aux murs et au toit d’une maison, est et a toujours été là.Il préexiste à la maison et il lui survivra. Il n’est pas séparé de lui-même car il n’est pas chassé par la présence des murs. Il est là, présent au sein même du mur. Le mur occupe l’espace, mais ne le divise pas, ni ne l’altère en quoi que ce soit. Bien sûr, d’un point de vue existentiel, être chez soi est différent de se promener dans la nature. Mais l’espace en tant que tel n’est pas divisé entre « intérieur » et « extérieur ».
L’espace préexiste à tout ce qu’il contient. Sans lui, rien ne peut exister. Pas d’espace, pas d’objet.
De même, le silence préexiste à tout son et n’est pas modifié en soi par un bruit. Il reste le silence de fond sans lequel rien ne pourrait être entendu.
Et cela est SU, dès que nous y prêtons attention.
Cependant nous nous comportons le plus souvent « comme si… ». Comme si le silence de fond était interrompu par un bruit et que les bruits étaient séparés par des intervalles de silence. En réalité, le silence de fond demeure intact, il n’est pas coupé par les bruits, et tout son apparaît, s’épanouit et disparaît en lui, en son sein.
De même, nous nous comportons comme si l’espace était divisé, comme si tout était toujours séparé alors que la réalité « de fond » est qu’il n’en est rien.
S’il ne s’agissait que de l’espace occupé par une maison, ce ne serait pas très grave.Malencontreusement, cette idée de séparation s’applique à presque tout.J’insiste sur le mot « idée ». Parce qu’il ne s’agit que d’une vision déformée – ou partielle – de la réalité.
Voilà ce que ne cesse de souligner la perspective non duelle : regardons plus attentivement et constatons qu’en amont de notre réalité existentielle, il n’y a pas de séparation. Pas « deux ». Pas de dualité parce que « deux » apparaît au sein de Cela et en tant que Cela, Cela qui ne peut être nommé. Et même le mot « Un » serait mal venu car il implique l’idée de « non ‘un’ » et de « quelqu’un » pour le nommer. Tous les couples d’opposés, tels l’amour et la haine ou le jour et la nuit, apparaissent au sein d’un ensemble unique les contenant tous.
Alors, bien sûr, au niveau existentiel, la dualité ne fait aucun doute : la nuit succède au jour et, bien souvent, la haine succède à l’amour.
En fait, ni la poule ni l’œuf ne sont premiers, seulement Cela. Ni le jour ni la nuit mais Ce qui les englobe tous deux. Ni l’amour ni la haine, mais Ce au sein de quoi ils apparaissent.
J’écris Ce ou Cela avec une majuscule pour indiquer qu’il ne s’agit pas de « quelque chose » mais de Ce qui Est, avant toute chose.
En fait, peu importe le mot. Rien ne saura jamais décrire Cela, comme nous le verrons plus loin.
Et il y a plus : il est évident, lorsque vous les ressentez, que l’espace ou le silence de fond n’ont aucune intention, aucune volonté. Ils sont, simplement. Et demander quelque chose à l’un ou à l’autre ne nous viendrait pas à l’idée.
C’est l’une des raisons pour laquelle la perspective non duelle ne saurait être une religion. Précisons cependant qu’il ne s’agit en aucune manière de dire que, par exemple, prier est stupide.
Certains appellent Cela « Dieu ». Mais chacun se représente Dieu d’une manière plus ou moins précise trop souvent liée à son éducation, à ses croyances. Aussi est-il souvent préférable d’éviter ce mot. D’autres l’appellent Tao et Le représentent par un symbole bien connu qui souligne que le jour est présent en germe dans la nuit et que la nuit est présente en germe dans le jour. L’amour dans la haine et la haine dans l’amour. Au niveau existentiel, l’un ne peut exister sans l’autre. On ne peut se représenter le concept de maladie que parce que nous avons le concept de santé ; et vice-versa. Les deux sont indissociables.
En définitive, chaque pôle duel est défini par l’existence de son opposé et le contient, au moins en germe. Et le monde existentiel ne peut pas ne pas être composé de l’alternance des jours et des nuits ou de tout autre pôle de toutes les polarités possibles.
C’est pourquoi toutes les tentatives de paix sur terre ne peuvent qu’échouer à ce niveau de conscience. Et ce constat n’est pas défaitiste ! Il exprime simplement un fait et est porteur d’une paix bien plus conséquente que celle imaginée jusqu’alors.
Car ce qui est souligné ici et que le symbole du Tao indique depuis des millénaires, c’est que le jour et la nuit, tout comme l’amour et la haine ou la poule et l’œuf sont contenus et apparaissent au sein de Ce qui les englobe, au sein de Cela, de même que tout objet apparaît au sein de l’espace, et tout son au sein même du silence.
Mais qu’est-ce que Cela et quel est son rapport avec la paix dans le monde et en soi-même ? Avec l’amour sans contraire ? Avec la fraternité sans faille ou l’absence de souffrance ?
Revenons à l’espace ou au silence. Soulignons une autre évidence, dont je viens parler plus haut : ni l’un ni l’autre n’ont d’intention, de concept, d’idée à propos de… Vous occupez telle zone de l’espace ? Vous instaurez des frontières entre chez vous et au-dehors ? Vous méditez toute la journée ou faites un bruit d’enfer avec votre téléviseur high-tech ? L’espace et le silence sont toujours là et restent tranquillement tranquilles.
Rejoignez cette perception de l’espace ou du silence.
Comme je l’ai dit, je vous proposerai encore et encore, tout au long de ces pages, de suivre les préceptes qui fondent la perspective non duelle : voir par soi-même, pas de croyance, pas de maître, pas d’enseignement (2). Seulement une invitation à regarder, à retrouver ce qui a toujours été SU.
Aussi, je vous invite maintenant à prendre le temps de ressentir l’espace, le silence ou les deux simultanément. Que se passe-t-il en vous alors ? Que ressentez-vous ? Que remarquez-vous ? Dès l’instant où vous êtes en contact intime avec l’un des deux… Ne ressentez-vous pas immédiatement un certain calme ? N’êtes-vous pas immédiatement en contact avec la paix dont nous parlions plus haut ?
Vous pouvez aussi simplement regarder un objet ou une plante. Pouvez-vous ressentir sa tranquillité de fond ? Elle ne fait que refléter la vôtre.
Refaites l’expérience autant de fois que vous le désirez et constatez-le par vous-même.Cette paix, cette tranquillité ou quel que soit le mot que vous préférez lui donner, est toujours là. Une qualité de présence, une joie douce, un sourire… Notez que ce ressenti n’est pas affecté par les événements ou l’heure de la journée. Remarquez qu’il peut être plus ou moins difficile d’être conscient de l’espace ou du silence, et de maintenir cet état mais que, dès l’instant où cela se fait, la même sorte d’impression intérieure est là.
Constatez aussi que cette impression est sans objet et sans cause. Elle n’est créée par rien et n’a besoin d’aucune condition, d’aucun événement, d’aucune « apparition » existentielle tel un son, une personne, etc.
Vérifiez enfin qu’en réalité, la paix, la tranquillité, la présence… ont toujours été là, avant tous les événements de la vie qui nous « prennent », et nous font oublier cette réalité de fond.
Mais peut-être en doutez-vous ? Souvenez-vous de moments où vous avez déjà ressenti le même genre de tranquillité. Quelles circonstances l’ont suscité ? Ce sentiment vous est connu, n’est-ce pas ?
Il peut survenir lorsque nous sommes vraiment détendus, lorsque nous nous promenons en forêt, cultivons notre jardin, obtenons ce qui nous est cher… Peu importe. Il est toujours du même style.
Et puis nous partageons tous une même certitude, quel que soit notre âge, notre sexe, la couleur de notre peau, nos croyances, notre religion, notre degré de fortune, notre état de santé, etc. : nous savons sans l’ombre d’un doute que nous sommes, que nous existons. Nous éprouvons ce sentiment d’être, cette conscience d’être, le fait même d’être, « l’êtreté » pourrait-on dire.
Vous savez que vous êtes, que vous existez. Reliez-vous au fait d’être, d’exister. Que ressentez-vous alors ? N’est-ce pas très proche de ce que vous ressentez lorsque vous êtes présent au silence ou à l’espace ? Lorsque vous êtes vraiment détendu ou en contact avec la nature ?
Mais peut-être est-ce difficile pour vous d’en être conscient ? Alors, l’espace d’un instant, tentez de cesser d’exister, tentez de cesser d’être... Impossible n’est-ce pas ?
Bien sûr, il peut nous arriver de perdre de vue cette conscience d’être. Mais nous ne sommes pas inconscients pour autant. Et le simple fait d’être conscient souligne qu’il y a conscience, que nous l’oublions ou non. Et la preuve est là : lorsque nous essayons de cesser d’être, nous remarquerons immédiatement que cette conscience d’être ne peut nous quitter.
Si vous restez en lien avec le fait d’être, de quoi est-il fait ? Quelles sont ses caractéristiques ?
Par exemple, se modifie-t-il avec le temps ? Est-il différent maintenant de tout à l’heure ? Hier ou bien il y a dix ans, d’aujourd’hui ? Est-il différent lorsque vous êtes heureux ou soucieux ?
Prenez le temps de le constater par vous-même : la conscience d’être est toujours semblable.
De plus, si vous restez un instant avec elle, vous remarquez que ni la question de votre âge ni celle de votre sexe ne se posent. Vous remarquez aussi que, pour un instant, vos soucis disparaissent.
Difficile de croire que nos soucis s’envolent pendant un instant ? Voilà un point de première importance sur lequel nous reviendrons en détail plus loin. Mais d’ores et déjà, nous savons très bien que nos soucis s’effacent à d’autres moments, quelle que soit leur importance : lorsque nous dormons. Ils s’éclipsent aussi lorsque nous rions. Autrement dit, nous avons le plus souvent l’impression qu’ils sont constants jusqu’à leur résolution. Mais en fait, il n’en est rien.
Je vous propose de vous y arrêter une minute ou deux et de vous laisser intégrer cette donnée : un souci apparaît et disparaît au fil des heures.
Déconstruire des croyances, des idées, des points de vue et percevoir ce qui a toujours été présent et central. Voilà ce que « la perspective non duelle » propose dans un premier temps. Il ne s’agit aucunement d’adhérer à une nouvelle croyance ou à une théorie. Seulement de constater, de prendre pleinement conscience de ce qui a toujours été. Et c’est pourquoi cette approche n’est pas non plus une philosophie.
Comment cela nous permettra-t-il de voir disparaître toute souffrance ? Nous l’aborderons petit à petit. Mais retenons-le : sans ce « regard » ou cette « écoute », ou ce retour à « l’évidence de ce qui est SU » que nous venons d’expérimenter, nous ratons quelque chose d’essentiel.

(1) Exercice inspiré du bouddhisme et proposé par Eckhart Tollé dans Quiétude aux Éditions Ariane.
(2) On a demandé à Poonjaji (vidéo Soyez libre de toute recherche aux Éditions Inner Quest) s’il pouvait résumer son « enseignement » en une phrase. Il a répondu : « Pas d’enseignement, pas d’enseignant, pas d’étudiant ». Ceux qui partagent cette perspective non duelle et que l’on nomme souvent par facilité de langage « enseignants » ou « gurus » selon la culture d’origine, sont très nombreux à dire la même chose. « Comment pourrais-je vous apprendre à respirer ? Être est votre nature. On ne peut pas vous l’enseigner ! Qui serais-je pour prétendre pouvoir vous apprendre qui vous êtes ? Vous êtes Cela, tout comme moi » affirment-ils avec raison.
Commander le livre à l'auteur : gerard@regarder-ce-qui-est.org (frais de port offerts pour la France métropolitaine).

mardi 16 avril 2013

• Le vivant scintille comme un cristal flamboyant - Denis Marie



Nous devrions bien faire la distinction entre “comprendre” et “voir”. Communément, nous disons “tu vois ce que je veux dire”. Sur le plan spirituel, “voir” n’est pas synonyme de “comprendre”. Il désigne la clarté et la qualité cognitive inhérente à la Nature. Lorsque nous “comprenons”, c’est notre mental, notre intellect, qui est sollicité. Le Voir est spontané. Pareil au miroir, il est un éclat non discriminant, une ouverture qui embrasse tout.
“Voir” n’a pas le seul sens de regarder ou de percevoir. De façon plus essentielle cela se rapporte à une Vue directe liée à notre Être, qui s’exerce à travers tous nos sens. Instantanément, ça Voit ! Ainsi, cela ne dépend pas d’une volonté. Nous pouvons ignorer cette qualité, mais cela ne fait pas qu’elle cesse en nous. Voir est spontané et constant.
La vie se donne, se produit ici, dans l’instant, dans un renouveau permanent. Illusionnés, nous oublions ce surgissement originel. Nous ne retenons que ce que nous en faisons, les façons dont nous l’exploitons. Comme on se branche à une source d’énergie, nous l’utilisons pour nos projections et toutes nos constructions. Pourtant, en nous, le vivant scintille comme un cristal flamboyant. Malgré notre cécité, depuis toujours, il brille et nous prodigue sa force, sa chaleur et son amour.

Découvrez d'autres billets de Denie Marie dans son Journal de l'éveil ordinaire.

mardi 9 avril 2013

• Que suis-je ? - Gérard


Beaucoup croient être « moi ». Mais il est rare que l’on se demande « C’est quoi « moi » ? ».

Cependant, si nous y regardons de près, il est VU que « moi » est introuvable. Où réside-t-il ? À quoi ressemble-t-il ? De quoi est-il fait ?

Sommes-nous un corps, des pensées, des émotions, des sensations ? Sommes-nous notre histoire, nos conditionnements, nos gènes, nos connaissances, nos rôles ?
Le regard permet de réaliser que non.
Alors qu’est-ce que « moi » ?
Et s’il n’était qu’un concept ? Qu’une croyance ? Qu’une pensée… sans substance ?
Et si la croyance en « moi » était l’erreur fondamentale, source de toute souffrance ?
Mais alors, si je ne suis pas « moi », que suis-je ?
« Que suis-je ? » Si vous demeurez avec cette question, dans le cœur, sans faire intervenir ni la mémoire, ni le mental et ses réponses toutes faites, vous constatez qu’elle n’a pas de réponse.
Étrange ? Même pas.
Naturel.
Une chose est certaine : vous ne pouvez pas ne pas être.
Si vous en doutez, essayez de cesser d’être, là, maintenant.
Impossible, n'est-ce pas ?
Le sentiment d’être, la conscience d’être, « l’êtreté »… Est.
Comment se manifeste-t-elle ?
Être : aperception pure, insaisissable, indéfinissable.
Seules ses qualités sont parfois conscientes.
De même qu’un rayon de soleil apporte lumière et chaleur, qualités inséparables du rayon, les qualités de l’être sont inséparables et de l’être lui-même, et les unes des autres.
Certitude d’être
Unité
Liberté
Vérité
Amour
Joie douce
Paix profonde
Justesse
Vie
Accueil
Tranquillité
Beauté
Lumière
Etc.
Tout cela sans contraire. Pas une joie, une paix ou un amour qui s’oppose à la tristesse, à la colère ou à la haine.
Pure Joie, pure Paix, pur Amour, total, inconditionnel.
Ces qualités ne sont pas dépendantes d'un objet ni d'une situation particulière.
Joie, Paix, Amour sans objet. Quelles que soient les circonstances.
Avant que tout objet apparaisse et vis-à-vis de tout objet : dès leur apparition et jusqu’à leur disparition.
De plus, sans cesse renouvelées, elles ne sont jamais lassantes.
Un accueil qui ne peut pas ne pas accueillir, qui ne peut pas ne pas être total.
Un amour qui ne peut pas ne pas aimer, qui ne peut pas ne pas être inconditionnel.
Une unité qui ne connaît aucune séparation, qui ne peut pas la connaître, même lorsqu’apparaît le sentiment ou l’impression d’une séparation.
Tout le reste est reflet miroitant au gré des vagues de l’existence.
Apparitions chatoyantes au sein de Cela, sans réalité définitive ou absolue ; d’une réalité seulement temporaire, relative, existentielle.
Extrait du site de Gérard : Regarder ce qui est

mardi 2 avril 2013

• Qui sommes nous... vraiment ? - Gangaji


Toute pensée que vous avez eu sur vous-même, qu'elle soit sous-évaluée ou sur-évaluéen'est pas ce que vous êtes. C'est simplement une pensée. La vérité de qui vous êtes réellement ne peut être pensé, parce que c'est la source de toute pensée. La vérité de qui vous êtes ne peut être nommée ou définie. Des mots tels que âme, Lumière, Dieu, Vérité, Soi, Conscience, Intelligence Universelle, ou Divinité, bien qu'ils puissent évoquer la grâce de la Vérité, sont, de très loin, insuffisants pour décrire l'immensité de qui vous êtes réellement.Quelque soit la façon dont vous vous identifiez : en tant qu'enfant, adolescent, une mère, un père, une personne âgée, une personne en bonne santé ou malade, une personne en souffrance, ou une personne éveillée. Toujours, derrière tout cela, se trouve la vérité de votre être. Cela ne vous est pas étranger. C'est si proche que vous ne pouvez imaginer que vous êtes cela. La vérité de votre être n'est affectée par aucun concept sur qui vous êtes: ignorant ou illuminé, sans valeur ou extraordinaire. La vérité de votre être est libre de tout cela. Vous êtes déjà libre, et tout ce qui empêche la réalisation de cette liberté est votre propre attachement à une pensée de qui vous êtes. Cette pensée ne vous empêche pas d'être la vérité de votre être. Vous l'êtes déjà. Elle vous sépare de la réalisation de qui vous êtes. Je vous invite à laisser votre attention plonger dans ce qui a toujours été ici, attendant patiemment sa propre réalisation. Qui êtes vous, vraiment ? Etes vous une image apparaissant dans votre esprit ?£ Etes vous une sensation apparaissant dans votre corps ? Etes vous une émotion traversant votre âme et votre corps ? Etes-vous ce que quelqu'un d'autre a dit de vous ? Ou êtes-vous la révolte contre quelque chose que quelqu'un a dit de vous ? Ce sont quelques unes des nombreuses identifications eronnées. Toutes ces définitions vont et viennent. Elles naissent, puis meurent. La vérité de ce que vous êtes est immuable. Elle existe avant la naissance, tout le long de la vie et après la mort. Découvrir la réalité de qui vous êtes vraiment est non seulement possible, c'est votre droit de naissance. Toute pensée qui dit que cette découverte n'est pas pour vous, que ce n'est pas le bon moment, que vous n'êtes pas à la hauteur, que vous n'êtes pas prêt, que vous savez déjà qui vous êtes, sont simplement des astuces du mental. Il est temps d'enquêter sur cette pensée "Je" et de regarder si elle a une quelconque valeur. Dans ce travail d'introspection, s'ouvre une porte pour que l'intelligence consciente que vous êtes se reconnaisse enfin elle-même. La question la plus importante que vous pourrez jamais vous poser est: Qui suis-je? D'une certaine manière, cette question a été implicitement posée à chaque étape de votre vie. Chaque activité, qu'elle soit individuelle ou collective est motivée à la base par une quête de définition de soi. En général, vous cherchez une réponse positive à cette question et vous fuyez devant une réponse négative. Une fois cette question devenue centrale, l'énergie et la puissance de la question dirigent la quête de la véritable réponse, qui est illimitée, vivante, et dont la profondeur n'a de cesse de se creuser d'avantage. Vous avez connu des succès et des échecs. Au bout d'un certain moment, tôt ou tard, vous réalisez que ce que vous êtes, quelle que soit la façon dont cela est défini, n'est pas satisfaisant. Tant que cette question n'aura pas reçu de véritable réponse, au delà des réponses conventionnelles, vous aurez toujours soif de savoir. Parceque, quel que soit la façon dont vous avez été défini par les autres, de manière bien intentionnée ou non, et quel que soit la façon dont vous vous êtes définis vous-même, aucune définition ne peut apporter de certitude durable. Cette prise de conscience qu'aucune réponse n'a jamais été satisfaisante pour répondre a cette question est cruciale. On l'appelle souvent l'instant du mûrissement spirituel, l'instant de la maturité spirituelle. A cet instant, vous pouvez consciemment examiner qui vous êtes vraiment. Dans sa puissance et sa simplicité, la question "Qui suis-je ?" renvoie le mental à la racine même de l'identification individuelle, à l'hypothèse de base : Je suis quelqu'un. Au lieu de prendre machinalement cette hypothèse comme la vérité, vous pouvez aller chercher plus profondément en vous. Il n'est pas difficile de voir que cette pensée initiale, "je suis quelqu'un" conduit a tout une variété de stratégies: être quelqu'un de meilleur, quelqu'un qui soit plus en sécurité, quelqu'un qui ait plus de plaisir, plus de confort, plus de réalisations. Mais quand cette pensée de base est remise en question, le mental rencontre le JE, qui est considéré comme séparé de ce qu'il était en train de chercher. On appelle cela l'investigation du Soi. Cette question fondamentale : Qui je suis ? est LA question la plus négligée. Nous passons le plus clair de notre temps a nous dire et à dire aux autres que nous sommes quelqu'un d'important, quelqu'un d'insignifiant, quelqu'un de grand, quelqu'un de petit, quelqu'un de jeune, quelqu'un de vieux, sans jamais vraiment remettre en question l'hypothèse la plus fondamentale: Qui êtes-vous, vraiment ? Comment savez-vous que c'est ce que vous êtes ? Est ce que c'est vrai ? Vraiment ? Quand vous portez votre attention sur la question : Qui je suis ? Peut-être verrez-vous une entité qui a votre visage et votre corps. Mais qui est conscient de cette entité ? Etes-vous l'objet, ou, êtes vous la conscience de cet objet ? L'objet apparaît et disparaît. Le parent, l'enfant, l'amant, le délaissé, l'éclairé, le victorieux, le battu. Ces identifications apparaissent et disparaissent. La conscience de ces identifications est toujours présente. L'identification erronée de vous-même en tant qu'objet dans la conscienceconduit au plaisir extrême ou à la souffrance extrême et aux cycles sans fin de la souffrance.Quand vous êtes prêt à mettre fin à cette identification erronée pour découvrir directement et entièrement que vous êtes la Conscience elle-même et non pas ces définitions impermanentes, la recherche de votre être par la pensée se termine. Quand la question "Qui?"est poursuivie de manière innocente et pure, jusqu'à sa source même, une gigantesque et stupéfiante prise de conscience se produit: Il n'y a là aucune entité ! Il n'y a qu'une reconnaissance indéfinissable et sans limites de votre être comme étant uni au tout. Vous êtes libre. Vous êtes entier. Vous êtes illimité. Il n'y a ni fond, ni frontière à votre être. Toute idée sur vous-même apparaît en vous et disparaîtra de nouveau en vous. Vous êtes la conscience de tout ce qui est, et la conscience de tout ce qui est est la Conscience. En cet instant, laissez s'éteindre toutes les définitions de vous-même. Laissez-les aller, et regardez ce qui reste.Observez ce qui n'est jamais né et ce qui ne meurt jamais. Sentez le soulagement de lâcher le fardeau d'avoir à vous définir. Faites l’expérience de la non-réalité de ce fardeau. Faites l'expérience de la joie présente ici. Reposez dans la paix sans fin de votre véritable natureavant que naisse toute pensée du "Je".