lundi 24 juin 2013

Le livre du silence : Rodolphe Massé


Page 4 de couverture : 

Il faudrait remplacer le mot spiritualité par le mot Vie  La seule question est : qu'attendons-nous de la Vie ? Comment souhaitons-nous vivre vraiment ?
Avec Le Livre du Silence, Rodolphe Massé souhaite permettre à chacun de pointer directement et sans effort vers le Royaume de l'Être qui nous fonde. L'ouvrage propose 111 accès directs vers l'Éveil, 111 portes que le lecteur a la possibilité d'oser franchir ou non, à tout moment.

Le lecteur est invité à ouvrir spontanément le livre à n'importe quelle porte... et se laisser porter. Autant de textes que l'auteur a par conséquent souhaités le plus directs et limpides possibles. Ces textes s'éclairent entre eux mutuellement par un système d'échos et rendent aussi hommage, par l'entremise de certaines citations, aux sages de toutes époques et traditions.
 Voici 111 Déclarations d'Être et d'Amour. Chacune est une clé, une porte entrebaillée. Un secret ouvert. Toutes chantent le Royaume, le Réel, la Vérité. L'Amour. Et Tout ce qui Est. Qu'elles soient d'Arnaud Desjardins ou Eckhart Tolle, de Jean Klein ou Francis Lucille, de Jodorowsky ou Ramana Maharshi, de Marianne Williamson, Douglas Harding ou Tony Parsons, de Lisa Cairns ou de Rodolphe Massé, toutes s'abreuvent à la même Source : Vous. Moi. « Je Suis. » Voici la voie directe. Expérimentez. « Voyez par vous-même. »
Ce livre dégage un parfum exaltant, ces différentes voix nous accompagnent avec force vers la vérité de l’Être non voilée par l’illusion de l’ego. Elles nous font découvrir cet espace au cœur de l’homme où vibre la lumière.
C’est ainsi une invitation à rester fermement ancré dans la conscience, dans le réel, dans ce que nous sommes vraiment.

Extrait : 

Le Chemin Du Royaume Plus Près Que Le Monde

Je t'aime pour tes seins
Je t'aime pour tes lèvres
Et tout ce qui sépare en deux
Ce qui n'est qu'UN.

Vivant, 1991


         Il faudrait remplacer le mot spiritualité par le mot Vie. Un être spirituel est avant tout un être Vivant. Et réciproquement. Un être vivant est avant tout un être spirituel. Pour paraphraser Teilhard de Chardin : « Nous ne sommes pas des êtres humains vivant une expérience spirituelle, nous sommes des êtres spirituels vivant une expérience humaine. »

         La seule question est : qu'attendons-nous de la Vie ? Comment souhaitons-nous vivre vraiment et quelles croyances limitantes nous empêchent de vivre comme nous l'entendons, nous empêchent de nous réaliser et d'être pleinement heureux ?

*

         En français, il est amusant de constater que le mot personne est le même pour qualifier ce que nous croyons être, une personne... et ce que nous désignons dans l'expression « il n'y a personne », c'est-à-dire : nul n'est présent ici, il n'y a rien, juste une absence. Or le mot personne vient du latin persona qui signifie le masque ; ce qui pourrait suffire en soi à nous mettre sur la voie... [1]

         Si on a le malheur de prétendre que Dieu existe, on fait aussitôt de Dieu au pire une personne, au mieux une puissance ou même un simple principe. Mais cela implique toujours quelque chose de séparé, de clos et suppose qu'il y a quelque chose que Dieu n'est pas. Ce qui est de toute évidence absurde : Dieu ne peut être le Père Noël, un objet chimérique coupé du Tout qu'il est censé être ! D'une certaine façon, on nie l'idée de Dieu en affirmant son existence.[2]

         Paradoxalement, affirmer que Dieu n'existe pas est une façon déjà plus juste de viser la transcendance : on pointe une absence, un néant. Or c'est bel et bien ce rien qui est plein, qui est réel, et d'où surgit le Tout.

         Seulement, on nie l'évidence : on a collé sur cette étiquette néant une impression péjorative alors que ce néant est très habité, très vivant, il est la Vie même. Ce néant nous fournit une intuition de la Vie même, ce rien à l'oeuvre, à l'origine du Tout, de l'animé comme de l'inanimé, à l'origine des êtres conscients...

         Si l'on est par conséquent bien proche de la réalité vers laquelle pointe l'idée de Dieu en affirmant que Dieu n'existe pas, et souvent plus proche qu'en affirmant que Dieu existe, il en va de même pour ce que nous sommes. De la même façon, en affirmant : « Je suis ceci cela, telle personne, Unetelle ou Untel », on croit encore au Père Noël ! On se réduit en effet à une définition limitante, on fait du sujet un simple objet, de l'être un pur ego, un faux dieu, séparé du reste du monde. Par conséquent, quelque chose de limité, de périssable, qui doit naître, s'affirmer, se défendre, chercher le bonheur, souffrir et mourir...

         Croire que la conscience que je suis est un simple ego, un objet, une entité séparée, revient à croire en un Dieu séparé : immédiatement, subrepticement et bien malgré nous, nous sommes totalement et définitivement hors-sujet.

         Mais si nous dénonçons souvent l'inanité du Père Noël divin dès l'âge de raison, nous agitons ce Père Noël de l'être que nous sommes depuis la plus tendre enfance sans jamais le remettre en question.

         La religion du Père Noël de l'ego, la croyance en une conscience séparée, est en fait la plus répandue au monde, chez les athées comme chez les croyants, tous dans la même galère ! Tous en proie à la même hallucination, la même « illusion d'optique de la conscience », pour reprendre la belle expression d'Einstein.

         Tous les enseignements authentiques, religieux ou laïques, visent pourtant cette prise de conscience, cet éveil spirituel : le Père Noël de l'ego n'existe pas ; il n'est pas de conscience séparée. Tout enseignement authentique est non duel. Voies progressives (on progresse dans le mensonge, jusqu'au moment où on est prêt à entendre la vérité) ou directes, toutes mènent à la même vérité. Toutes sont la clé du Royaume dont nous avons tout à la fois la nostalgie et l'intuition : la vérité de l'Être non voilée par l'illusion de l'ego. Celle que le nouveau-né connaît sans le savoir ; celle dans laquelle il s'agit de s'établir sciemment. 

*

         Voici 111 Déclarations d'Être et d'Amour. Chacune est une Clé, une Porte entrebaillée. Un Secret ouvert. Le Chemin Du Royaume Plus Près Que Le Monde.

         Chacune est une Fleur, chacune est une Flamme. Chacune est une caresse de l'Être, du Réel. Chacune est une Invitation. Chacune est un Appel.

         Chacune est suffisante. Aucune n'est le Royaume, le Réel, la Vérité. Mais toutes chantent le Royaume, le Réel, la Vérité. L'Amour. Et Tout ce qui Est.

         Leur auteur est Unique, en dépit des noms différents, des sources apparentes. Qu'elles soient d'Arnaud Desjardins ou Eckhart Tolle, de Jean Klein ou Francis Lucille, de Jodorowsky ou Ramana Maharshi, de Marianne Williamson, Douglas Harding ou Tony Parsons, de Lisa Cairns ou de « moi », toutes s'abreuvent à la même Source : Vous. Moi. « Je Suis. »

         Voici la voie directe, dans le langage le plus direct.

         On peut rejeter ces mots, mais pas le Réel vers lequel ils pointent.

         Mais n'en croyez rien. Pas un mot.

         Vérifiez. Expérimentez. Voyez par vous-même.


[1] A contrario, on dit aussi : « il y a quelqu'un », soit : il y a quelque UN... L'unicité est présente.

[2] Ou pour citer Jeff Foster : « La croyance en Dieu est le déni de Dieu. » D'autre part, dire qu'il n'y a que Dieu revient à dire que Dieu n'existe pas. Et invalide ainsi la question de son existence ou non-existence.

Ouvrage publié aux Éditions Accarias L'Originel
Blog de Rodolphe Massé