lundi 18 octobre 2010

• Accepter la possibilité que notre nature réelle soit le silence - Jean Klein

La méditation n'est pas une activité mentale ou physique.
Être en méditation apporte une nouvelle façon de vivre d'instant en instant, un mode de vie qui ne peut-être divisé en compartiments : du temps pour manger, du temps pour les affaires, du temps pour méditer, et ainsi de suite.
Vous ne pouvez pas entrer ou sortir de la méditation, c'est le support de toute activité...

Au début, il est important d'accepter la possibilité que notre nature réelle soit la tranquillité, le silence.
Vous serez alors ouvert à une autre perspective.
Commencez à remarquer que, dès l'instant qu'un désir est satisfait, il y a un moment fugitif sans désir, lorsqu'il ne reste plus de pensée. Ce moment libre de désir est de même nature que le silence que vous êtes continuellement. C'est une petite fenêtre à travers laquelle, si vous regardez, la lumière inonde votre chambre pleine de pénombre.
La même tranquillité apparaît dans l'espace entre deux pensées ou lorsqu'une action a été accomplie et qu'il n'y a rien à faire tout de suite après. Cette tranquillité est accomplissement.
Dans la vie quotidienne, il y a des moments où le processus arrive tout naturellement à un arrêt.
Mais ce n'est pas une absence de production.
Vous vous sentez dans la plénitude parce que la volonté n'a pas été impliquée. Prenez note juste avant de vous endormir, lorsque le corps abandonne l'idée d'être un corps. Il est comme le soleil couchant...

Aucune position ne peut aider ou empêcher d'être dans la tranquillité, mais comme le corps et le mental ne font qu'un, un corps détendu vous amène à un mental tranquille.
Toute position qui est confortable est la bonne position.
Toute technique a pour but de stopper le mental. Mais en fait, elle engourdit le mental en le fixant sur un objet. Le mental perd sa vivacité et sa subtilité naturelles.
Ce n'est plus un mental ouvert. La méditation, ce n'est pas méditer sur quelque chose. Vous concentrer sur un objet vous maintient prisonnier du connu.
La méditation appartient à l'inconnaissable...

Tout ce qui monte à la surface est conflit, crée, par le réflexe de se prendre pour une fraction, une entité séparée. Lorsqu'il n'y a plus de centre de référence, ces conflits montent comme des bulles du fond de l'océan et, ne rencontrant aucun obstacle à la surface, ils disparaissent pour toujours dans l'espace vide de votre présence.
 
Extraits de Qui suis-je ? La quête sacrée. 
Éditions Albin Michel.