vendredi 13 février 2009

• La conscience de Mon absoluité - Ladislav Klíma

Ladislav Klima

Un après-midi fatal de ma quinzième année, mon essence jusque-là rêveusement assoupie, se réveilla, de façon aussi brusque qu’effrayante, sous un de ses aspects : devoir de force penser aux impensables. Le reste de la journée et toute la nuit je me tordis dans des réflexions convulsives à dix-millièmes de millimètre — conséquence obligatoire de mon « instinct » fondamental : je suis tout-puissant — impossible d’arrêter la volonté tant que mon corps béni n’y mit pas le holà. Depuis, cela ne m’a jamais lâché entièrement ; ne serait-ce qu’une minute ; un nombre incalculable de fois je me suis cru sur le point de succomber — le plus terrible des tâcherons divins — à dix-huit heures par jour de la plus rude des corvées, en apparence à propos de rien. Dix-neuf ans après seulement, j’ai célébré une grande victoire ; mes crampes mentales, que j’avais longtemps tenues pour une maladie, comme l’aurait fait toute l’humanité — européenne du moins — ont été, à la suite de machinations invraisemblables, terrassées et piétinées au point de perdre tout semblant de menace… Il a fallu dix-neuf ans de ma vie, des années de convulsions permanentes, d’étouffement et de terreurs, pour que mûrissent les doux fruits… Ce n’est que de cette façon que l’humanité, que tout dans notre petit univers, va de l’avant.

.../...

« Je suis celui qui suis ». Il est bien évident que j’ignore ce que le Christ a voulu dire par là. Moi, j’entends que mon essence consiste en la conscience de Mon absoluité, soit : en l’Etre-étant ; ou bien, bref : je suis Dieu… En un sens plus restreint : ce par quoi peut bien se caractériser mon moi animal (ce que je suis) est parfaitement insignifiant pour la définition de moi ; le moi est en réalité Moi = Être-étant = absoluité ; moi, je suis Moi, l’homme, comme tout, n’est en vérité que Dieu, Allah il Allah, — tout le reste n’est que fumée et vapeur…

.../...

Mon état, soit l’état du monde ou de Dieu, est, en tant qu’absolu, — Eclat Divin —, lumière, c’est-à-dire symbole du Plus-Haut et, parlant, de l’absolument invariable ; son « écroulement » essentiel et permanent, — son instabilité douloureuse et qui se tord — sont une « convulsion ». C’est délibérément que j’ai choisi l’image grotesque : « convulsion de la lumière ».

Ladislav Klima, Je suis la Volonté Absolue, Café Clima Editeur.

==> Découvrir aussi ce témoignage (et tant d'autres) : La gratitude du Silence, de Christine Townend, publiè sur la page "Témoins d'éveil", du site de la revue Troisième Millénaire.

24 commentaires:

Anonyme a dit…

Des expériences,encore des expériences qui vont et viennent ...pendant ce temps là j'irai me prendre une autre tasse de café!:-)

Patrice a dit…

Si, à la longue, je vous ennuie, dites-le-moi… Désolé si je n'ai pas de café à proposer !

Anonyme a dit…

Merci j'en ai sous la main!
et il m'aide à faire passer l'ennui!:-)

vincent a dit…

Dommage Patrice, il faudrait installer un percolateur à l'entrée du blog cela fera patienter les voyageurs de nulle part!
Merci pour ce témoignage, je ne le connaissais pas Ladislav Klima:
j'aime assez "mes crampes mentales, que j’avais longtemps tenues pour une maladie, comme l’aurait fait toute l’humanité —européenne du moins"
Ce qu'il dit là est assez juste. Le corps est ses symptômes prennent une telle importance dans notre socièté occidentale qu'elles montrent bien notre vision de l'esprit "uniquement une vision de notre corps comme seul moyen de trouver le sens de toute chose"!

Patrice a dit…

Bon, j'ai trouvé en attendant :

http://www.youtube.com/watch?v=IVmZGD4T4BE&feature=PlayList&p=79BF5689897A7DE7&playnext=1&index=27

(si quelqu'un peut me dire comment activer un lien dans un message, je suis preneur).

Anonyme a dit…

Un bon percolateur avec en en tête:"Il n'y a que sirotage"!:-)

vincent a dit…

pas mal le café sur le clip....quoique l'éveil impersonnel c'est un peu le café du matin pour les endormis...non?
Moi, je, dans le corps...dans le monde...et hop un café et retour à la case départ!

Anonyme a dit…

http://i98.photobucket.com/albums/l273/ninjagonzo/NoLifeBeforeCoffeeCat.jpg

(si quelqu'un peut me dire comment activer un lien dans un message, je suis preneur).


salut patrice voici l'explication pour inserer un lien dans un message

Patrice a dit…

Ah ! merci Lol, c'est génial.

L'histoire de Ladislav Klima me rappelle, dans un style un peu différent, celle de Suzanne Segal

Anonyme a dit…

Les mots sont des maux
Les maux sont des mots

Bla, bla, bla ...
Paroles, paroles, paroles ...

Les mots sont des culs de sac
Des images figées
Des arrêts sur image

"Rien", "Vide" ,"Tout", "Cela est", "Au-delà" , "Eveil", "Illusion" .... sont des mots

Voir l'Invisible
Ecouter l'Inaudible
Sentir l'Inodore
Vivre simplement pour simplement vivre


Rien à quoi ce raccrocher
Pas même au café
Total laisser-aller, laisser-faire
Mots, idées, concepts, catégories, méthodes, représentations, images, le connu, l'appris ... ne sont que des théorisations, des "délires mentaux" d'hallucinés.
Tenir au mental, être tenu par le mental


Néanmoins:
Passage obligé par le "compliqué" pour réaliser le Simple
Passage obligé par "l'erreur" pour réaliser la Vérité
Passage obligé par "le multiple" pour réaliser l'Unique
Passage obligé par "la mort" pour réaliser la Vie
Passage obligé par "le langage" pour réaliser l'Inexprimable
Passage obligé par "la prison des liens" pour réaliser la Liberté
Passage obligé par "le plein" pour réaliser le Vide
Passage obligé par "la souffrance" pour réaliser le Bonheur
Passage obligé par "le temps" pour réaliser l'Intemporel
Passage obligé par "le spatial" pour réaliser le Sans-limites
...
... Illusion de passage

1000 fois merci Patrice pour ces merveilleux témoignages, lueurs d'espoir dans ce monde d'insensés.
L'Humain commence à se réveiller.
Témoignages de princes charmants venus pour réveiller la Belle au Bois dormant en proie à ses cauchemars.
Après la nuit, l'aurore apparaît.


Tout ce discours n'est que bla, bla, bla ...
Après le délire, le rire
Ainsi va la Vie

Michael Ringer

vincent a dit…

et pourtant tout ça pourquoi? il faut toujours les mots pour le dire....les mots sont la manifestation......du silence....sans silence, pas de mots, ha! que le bla bla est silencieux.

Anonyme a dit…

Avant l'éveil,siroter un café,après l'éveil siroter un café...quelle histoire et beaucoup de bruit pour pas grand chose!:-)

Anonyme a dit…

"Avant l'éveil,siroter un café,après l'éveil"

Pas "d'éveil", pas "d'avant", pas "d'après"
Parler de temps n'a pas de sens
Mirage ... Rêve de temps, rêve d'espace, rêve d'objets, rêve de concepts
Pure création mentale
Limites illusoires
A t-on vu le temps pousser sur un arbre, comme des pommes sur un pommier
Si les chats avaient des cornes alors on pourrait en parler
C'est psychologiser la Vie, la Réalité
Mon coeur bat Maintenant,
Je respire Maintenant,
La Vie s'écoule Maintenant, ......


"...les mots sont la manifestation......du silence....sans silence, pas de mots ..."

Ecouter le silence du Silence sans écouter
Ecouter le son du Silence sans écouter
Ecouter le silence du Son sans écouter
Etre, sans Etre
Et oublier ...

Les mots sont bien-sûr très utiles pour échanger.
Mais aussi ils ne transmettent que la pensée des autres, perçue alors comme concept, car non-réalisée par soi-même. L'accord entre un emetteur et un récepteur ne peut-être que dans le silence. Les mot ne sont que des produits dérivés ou des sous-produits de la machine à penser. Mots, pensées, mental, concepts, c'est plus ou moins la même chose.
Tout cela pour souligner que les mots ne sont utiles qu'en apparence, dans une apparence de communication.
Essayez de décrire la lumière, les couleurs à un aveugle.

Chut ... un Ange trépasse.

Anonyme a dit…

Ah les mots! ils ne donneront jamais le goût du sirotage!:-)

Anonyme a dit…

Nobody knows Nobody
Nobody doesn't know Nobody

Sirotage et Bavardage sont les deux mamelles du blogueur blagueur

Anonyme a dit…

"Ris,homme,ris,avant qu'il ne soit trop tard"!:-)

Anonyme a dit…

Faut rigoler
Faut rigoler
Avant qu'le ciel nous tomb' sur la tête
Faut rigoler
Faut rigoler
Pour empêcher le ciel de tomber

Anonyme a dit…

Il y a certaines paroles de sagesse dans les chansons de midinettes!
Annie Cordie en a eu de belles aussi mais n'a pas été relayée au rang d'un Nizargadatta ou d'un Marashi!:-)

Anonyme a dit…

C'est cela, détronons les idoles
Un Lin-tsi se cache dans Nobody
Nobody se dévoile

vincent a dit…

que de mots! que de maux! .......bof!

Anonyme a dit…

Les mots guérissent des maux
Aimer la Vie qui Aime

Anonyme a dit…

Tout homme est illuminé par l'esprit originel. Certains le voient et d'autres l'ignore. C'est là seulement toute la différence entre eux.

Etre dans l'évidence de l'esprit originel, c'est là, la seule affaire de votre existence. Vous en écarter du trait le plus infime, et vous retombez aussitôt dans l'égarement et le tourbillon sans fin des causes et des effets.


Moi le vieux Tcheng, je n'interviens pas pour maintenir, modifier ou changer le cours des choses en suivant les désirs de l'esprit singulier. Point de garde ni de révolte, mais seulement l'acte nécessaire. Si je me comporte d'une manière différente avec vous, crânes tondus, c'est pour qu'enfin vous osiez voir l'esprit originel directement par vous-mêmes au lieu de toujours le chercher par l'intermédiaire de gaillards morts ou la fréquentation d'étourdis tels que moi.

Ma façon à moi, c'est de vous secouer comme l'arbrisseau au vent de la montagne. Ce faisant je romps tous vos étais et vous voilà tout désemparés, n'ayant plus rien à quoi vous raccrocher. Mais parce que je sape toutes vos petites sécurités et qu'ainsi vous voilà remplis de peur, vous dites pour vous rassurer de nouveau que je pêche contre la Loi et les convenances et ne suis qu'un vil blasphémateur. Vous continuez ainsi à vous agripper désespérément à l'apparence et à l'accessoire au lieu de les laisser vous quitter d'eux-mêmes sans chercher à les retenir.

Mes paroles ne trouvant pas d'écho en vous, alors je vous joue un tour et vous dis qu'elles viennent d'un gaillard célèbre, mort depuis des siècles. Mais vous ne comprenez pas davantage qu'elles vous concernent directement dans l'immédiat. Au contraire vous vous en saisissez comme d'une chose précieuse, bonne à conserver et à cultiver. Crânes tondus, à vous accrocher à des futilités, vous gaspillez votre vie pour rien et l'évidence de l'esprit originel vous échappe. Quel naufrage pour vous !

KT a dit…

Le vieux Tcheng a o siddhi :

"Quand vous regardez les pensees des autres comme un bien precieux et sacre et que vous les apprenez, recitez et transcrivez avec recueillement et veneration pour les transmettre comme un grand secret, voila ce que j'appelle etre enchaine au-dessous des pensees.

Quand vous cultivez les pensees de votre petit esprit, les regardant comme une chose rare, digne d'etre conservee et manifestant une susceptibilite de catin si on ne les respecte pas ou si on commet en les rapportant l'erreur la plus infime, voila ce que j'appelle etre enchaine par les pensees.

Quand les pensees des autres et les votres vous apparaissent comme des vagues de la mer qui vont et viennent, sans qu'aucune soit superieure ni inferieure aux autres, et sans qu'aucune vous affecte, mais en gardant toutefois celle d'avoir atteint un etat de parfaite quietude, voila ce que j'appelle errer au-dessus des pensees.

Quand nulle pensee ne retient plus l'attention parce que l'evidence est nee qu'en ce qui concerne l'esprit originel il n'y a rien a conserver et rien qui puisse etre obtenu par la pensee, voila ce que j'appelle etre au seuil de l'esprit originel.

Etre dans le non-temps, le non-lieu, la non-forme, le non-mouvement et la non-pensee et connaitre ce qui est percu en l'absence de toute perception, voila ce que j'appelle voir l'esprit originel."

Patrice a dit…

Vieux Tcheng