jeudi 20 septembre 2007

• Lettre Ouverte de Timothy Conway

- 27 Fevrier 2005 -

(extraits)


(Timothy Conway, spécialiste de la spiritualité contemporaine et disciple de Nisargadatta Maharaj explique avec de nombreux exemples le piège dans lequel un instructeur tombe si sa réalisation n'est pas stable.)

(Le traducteur a légèrement adapté sa traduction en ajoutant des notes, définitions et explications afin de faciliter la compréhension du lecteur français. Le texte n'en demeure pas moins dans sa totalité.)

Dimanche, 27 février, 2005

Je discuterai brièvement le sujet du comportement de Ramesh Balsekar, et de l'attitude de Wayne Liquorman à ce sujet, mais tout d'abord une présentation en détails :

Au sein même du rêve non-duel que la Conscience fait apparaître, qui n'est autre que Conscience, nous trouvons la "vérité relative", le monde convenu du "bien et du mal", du "juste et de l'injuste", de "l'aise/bien-être et du malaise/mal-être".

Afin de guérir les différentes formes de mal-être, de mal-heur, et d'injustices nous trouvons trois sortes de figures spirituelles authentiques :

1. Les "libérés" dont le comportement demeure conforme à la conduite traditionnelle des sages, saints ou pratiquants d'une Voie, modèles authentiques de cette libération de tout attachement et de toute aversion, c'est-à-dire des samskaras et des vasanas, notions fondamentales issues de la philosophie et la métaphysique hindou et bouddhiste. Ces Libérés sont aussi Témoins de paix, de béatitude, de compassion, de générosité, de courage, d'équanimité et de sacrifice de soi, dans l'intérêt des êtres humains sensibles apparents ; (rappelez-vous le magnifique paradoxe exposé par le Bouddha dans le Vajracchedika Sûtra : le Sûtra du Diamant : " Il faut sauver tous les êtres sensibles / il n'y a pas d'êtres sensibles ". Ces libérés exemplaires transmettent une sagesse traditionnelle en insistant sur la Transcendance et l'Immanence de l'Absolu, l'impermanence, la non-essence et le manque de fiabilité de tous les phénomènes, le réveil du rêve égocentrique, la nécessité du sérieux et de l'effort vers la Liberté ainsi que sur la Grâce Divine, les moyens d'Eveil,…

Puis nous trouvons :

2. Ces hommes et ces femmes excentriques ou saints extravagants (avadhutas, majdhubs, masts, saloi, yurodivye, idiota, yu jen, mahasiddhas, etc.) constituants le corpus de ce qui est souvent nommé " la tradition de la sagesse excentrique ". Ces êtres effectivement assez mystérieux, évoluent soit de façon spontanée, soit délibérée au-delà des conventions sociales, parfois simplement parce que la réalisation du divin leur est venue avec une force inhabituelle balayant alors les circuits des normes de fonctionnement psychologique et social. Ces excentriques qui n'affichent habituellement aucune considération pour leur propre confort, même pour les besoins élémentaires du corps (nourriture, boissons, sommeil, logement, hygiène élémentaire) sont connus pour être capables de crier, frapper, bousculer autrui, uriner en public, ne tenant absolument aucun compte des règles sociales, se permettant de "malmener" ceux qu'ils rencontrent, ayant au travers de cette "sainte insulte", un bel effet transformateur inattendu sur ces personnes. En d'autres termes, il est manifeste que tout comme avec les Libérés de la catégorie #1, un sentiment intense de bénédiction divine ou d'une transmission particulière (saktipat, kripa, baraka, wang, descente de l'Esprit saint, etc.) est expérimenté a l'instant même ou après la rencontre étrange d'un "excentrique fou" de la catégorie #2 avec pour effet une incroyable sensation de liberté, de paix, d'équanimité, de félicité, d'amour, et d'une identité non-duelle avec l'Un et tous les êtres.

J'ajouterais qu'il existe par ailleurs une troisième et authentique figure spirituelle :

3. L'Ami Noble sur la Voie, le kalyâna mitra qui tel un guide spirituel, mentor, conseiller, même s'il peut (elle ou lui) ne pas être établi à 100% dans la Liberté Spirituelle, ni être pleinement Eveillé ou constamment lucide à l'intérieur du rêve, reste cependant d'un grand secours, éclairant et donnant du pouvoir à ceux qui l'approchent. Ce Kalyâna mitra ne cherche pas à "jouer le rôle de Guru" en prétendant être pleinement éveillé, ni assume la responsabilité de guide pour le bien-être des chercheurs au cœur sincère. Elle/Il sert seulement autrui le mieux qu'il peut en partageant par le Cœur cette Sagesse, cette compassion et reconnaissance à la grâce Divine qui l'a servi jusqu'à présent sur le non-chemin sans espace vers chez lui, lieu de la présence complète et libre. Ce Kalyana mitra peut en fait, être un professeur talentueux, un guérisseur ou un catalyseur pour ses semblables et véritablement leur transmettre de merveilleuses qualités. Il peut arriver que certains chercheurs s'éveillent pleinement au contact de ce genre de guide/guérisseur qui n'est lui-même pourtant pas totalement libéré et éveillé.

En plus des figures 1 et 2, Spirituellement Pleinement Eveillées et du guide/mentor/ami spirituel pas-tout-à-fait-pleinement-réalisé, il y a une autre figure dans le rêve divin de la manifestation : le simulateur (prétendant) ou imposteur (non authentique). Ce dernier qui, « au mieux » n'est pas plus spirituellement accompli (ou libre) que l'instructeur/ami mentionné à la catégorie 3, prétend être de la catégorie 1 ou 2. En d'autres termes, s'il a eu quelques (voire de nombreux) éclairs de compréhension, de sublimation, sa lucidité défaille fréquemment pour faire place à de nombreux états égocentriques d'attachements et d'aversions envers le rêve phénoménal. Ces attachements-aversions, la contrainte du « j'aime/j'aime pas » ; ce que le Yoga-Vedanta Indien appelle : 'raga-dvesa' et le bouddhisme Theravada : 'lobha-dosa', font également partie des samskaras et des vasanas de l'individu. L'inauthentique prétendant, que son cœur soit béni, ne peut pas admettre aux autres et probablement même pas à lui-même qu'il demeure lié et sous le joug des samskaras, par conséquent qu'il ne soit pas lui-même totalement libéré. Ainsi le prétendant est obligé de rationaliser (classique mécanisme de défense freudien contre l'anxiété) son manque de liberté en justifiant son comportement comme "OK", "divinement ordonné", "appartenant à la parfaite manifestation", "comme n'étant pas vraiment un problème parce que quoiqu'il arrive, cela demeure parfait". Au lieu de chercher à faire des efforts sincères pour réaliser le manque de substance du sens de l'ego bercé d'illusions avec ses attachements-aversions, de façon à vraiment vivre à partir de la LIBERTE, le prétendant s'efforce de convaincre les autres et lui même qu'il est, en fait, libre, tout en contiuant à traîner avec lui, les chaînes des samskaras. D'une manière fallacieuse et insidieuse, les prétendants redéfinissent la liberté en lui incluant les états d'attachements (donnant par ailleurs une fausse interprétation de cette notion antique du Mahayana : nirvâna = samsara).

Ces figures sont assez nombreuses sur le marché compétitif de la "spiritualité" que ce soit en Inde, au Japon, en chine, en Europe aux USA, ect… Ces personnages ont l'habitude de se présenter comme des êtres plus évolués et plus libres qu'ils ne le sont réellement, afin de s'attirer l'attention et la reconnaissance de leurs élèves et disciples, de s'enrichir, de devenir célèbres, de s'enivrer (psychiquement gonflé) de l'exitation plus ou moins subtile que procure le pouvoir, l'influence et le confort procurés par un groupe social qui gravite autour d'eux en les flattant et se réfèrant à eux comme "autorités spirituelles".

Portons maintenant notre attention sur un phénomène très spécifique : Que se passe-t-il lorsqu'un tel prétendant, ou un tel enseignant pas-tout-à-fait-libéré (ou charlatan pas-du-tout-libéré), est démasqué en raison d'un comportement exploiteur, habituellement issu de ces bons vieux sujets que sont le "désir et l'avidité" - comportements sexuellement ou financièrement inadéquats ?

Au moment où il est exposé, le prétendant spirituel et ceux de sa cour qui s'identifient ou se réfèrent à lui ont de plus en plus de problèmes, au lieu de se référer au Dharma (spiritualité authentique). Le prétendant et ses dévoués-valets, (que la paix et la bénédiction du Divin soit avec eux !) au lieu d'agir avec un véritable courage, une vraie sincérité, et du repentir, ce qui pourrait également inclure le fait de reconnaître humblement leur propre manque de liberté ainsi que de s'excuser sincèrement du fond du cœur, et s'amender d'un geste significatif envers ceux qu'ils ont exploités, tissent encore plus leur toile samskarique de complications. Les fâcheux mécanismes de défense contre l'anxiété sont alors déployés avec empressement. Ceux-ci ne comportent pas seulement une identification passionnelle à ce qu'ils considèrent comme une juste cause (attachement samskarique majeur), mais également la rationalisation comme quoi finalement rien de très grave n'est advenu, ou encore le déni face aux blessures engendrées à autrui ou face à la gravité de la situation (cette forme de déni s'exprime le plus souvent par une attitude de défense agressive et par des types de mensonges éhontés), et bien-sur, la projection dans laquelle le prétendant et sa cour blâment les victimes et leurs sympathisants qui s'efforcent d'apporter quelques éclaircissements à la sombre situation et de remédier à l'injustice en essayant de rétablir quelques formes de justice et de tranquillisation (ceci inclut la clarification de ce que le Dharma est et de ce qui n'est pas Dharmique).

N'oublions pas que l'une des rationalisations les plus classiques que le prétendant et ses "adorateurs" exploitent constamment, tout spécialement lorsque les défauts du prétendant sont exposés au grand jour, est l'idée que "rien n'est réellement mal", et que le manque de liberté, tel qu'il se reflète dans le comportement d'exploiteur, est d'une manière ou d'une autre "parfait", "voulu par le Divin", "part du rêve Divin", et que par conséquent "il n'est pas un problème en soi". Hélas cette rationalisation est utilisée sans retenue par ces prétendants qui oeuvrent dans le champ de la mystique spirituelle non dualiste, car les traditions non duelles font fréquemment référénce de façon évidente à ce niveau absolu de la vérité : Paramartha Satya plutôt qu'au niveau phénoménal conventionnel ou relatif de la vérité : Samvritti Satya.

Il est nécessaire de souligner avec certitude qu'en fait ces prétendants sont des anarchistes, car ils essayent de détruire les bases rationnelles ou intuitives de la morale et de l'éthique. Dans ce domaine du pseudo non-dualisme, "tout est acceptable" - tout au plus pour eux-mêmes et leurs copains. Pour eux, il n'existe donc aucune normes éthiques par lesquelles il soit possible de déterminer les comportements appropriés et inappropriés.

Le lecteur doué de discernement se rappellera que le type de "saints frustes et extravagants" appartenant à cette tradition de sagesse excentrique, figure authentique de la spiritualité de la catégorie #2, ne respecte pas non plus les règles de bienséance et autres normes de l'éthique sociale. Habillés de haillons, parfois quasi ou complètement nus, pas du tout soignés, voire même crasseux, souvent anormalement silencieux ou usant de formes langagières bizarres, se maintenant dans des postures étranges ou effectuant des mouvements singuliers, ces frustes, quoique libérés, comme nous l'avons mentionné, sont connus pour maltraiter sans ambages leurs visiteurs ou ceux qui voudraient être leurs disciples (de tels saints excentriques ne laissent le plus souvent personne demeurer auprès d'eux pendant très longtemps, comme on peut le retrouver dans la relation d'apprentissage conventionnelle au sein des lignées traditionnelles entre disciples et gurus, maîtres et novices ou professeurs et étudiants). Il arrive d'entendre des histoires de gens ayant étés frappés, heurtés, injuriés, totalement ignorés, et en certaines occasions traités plutôt de manière scandaleuse par ce type de sage au caractère singulier.

Mais il y a d'énormes DIFFERENCES entre les prétendants et ces saints excentriques authentiques.

En effet, les disciples des saints "considérés comme dingues" se sentent bénis et non pas exploités après les avoir rencontrés, tout le contraire de ce que ressentent les disciples confiants et exploités par les prétendants. En bref, le disciple se retrouve "incapacité" et avec le sentiment d'avoir été exploité au profit du prétendant. Pour faire court, le prétendant fonctionne comme un vampire non comme un donateur.

Deuxièmement, les saints extravagants sont totalement détachés de tout ce qui se passe au cours du rêve de l'existence, en particulier pour tout ce qui se rapporte à leur corps, tandis que les prétendants sont généralement très soucieux d'être assurés qu'ils seront bien nourris, habillés, logés, honorés et, oui, rémunérés. Plutôt que de s'en remettre à la grâce Divine spontanée pour tout ce qui peut arriver, ces prétendants et leurs admirateurs élaborent des plans, arrangent les choses afin de s'assurer de l'obtention des résultats les plus agréables et les plus lucratifs possibles. Ils opèrent uniquement et de manière évidente au niveau mental, aucunement au niveau transcendantal/trans-personnel dans leur planification et calcul de leurs revenus et de leurs dépenses, stratégies de marketing, projets, arrangements des réunions, entrerpises d'écriture et d'édition, etc. Bien sur, certains prétendants ne sont pas si occupés par ces aspects des choses - ils ont des admirateurs bienveillants qui sont prêts à s'occuper de tout ou presque pour eux, ainsi les prétendants peuvent facilement "suivre le courant" et avoir confiance en leurs acolytes (et non en Dieu) pour s'occuper des choses, et de cette manière les prétendants paraissent sereins et "au-dessus de tout".

Par conséquent, la revendication qu'ont tels prétendants et leurs serviles adeptes à l'appartenance à la "tradition de sagesse extravagante" est une simulation. Ils ne se sont ni totalement remis à la Divine Providence et sont loin d'avoir réalisé l'abandon total. En effet, d'une manière ou une autre, ils sont toujours attachés aux résultats. Le fait est qu'ils agissent encore sous l'effet du sentiment d'être celui qui agit, étant des acteurs egocentriques.

J'ajouterais, que de telles personnes jouent sur les deux tableaux suivants : ils veulent être reconnus comme héritiers d'une lignée au sein d'une tradition &endash; ce qui évidemment ajoute à leur statut et à leur influence en tant qu' "autorité". Et cependant, ils ont l'audace d'ignorer et/ou de falsifier les enseignements de leur tradition au sujet de l'éthique, de la morale et de la nécessité de demeurer aussi libre que possible de tout attachement et de toute aversion de type samskariques. Et lorsque quiconque essaye de soulever le sujet des règles morales traditionnelles qui s'appliquent aussi bien aux disciples qu'aux gurus, ils affirment aussitôt ne pas être "limités par la tradition" et que "la leur est une tradition vivante qui se doit de secouer les gens de leur état hypnotique de transe" et autres âneries.

Ceci en convaincra certains parmi les plus assidus adorateurs des prétendants, mais quiconque doué de discernement verra que ces prétendants ne cherchent qu'a obtenir le meilleur de deux mondes antinomiques : une autorité fondée sur une tradition d'un côté et de l'autre, une permission anarchique donnée au "tout est acceptable" afin de pouvoir agir sous la domination des samskaras. Pour être encore plus précis, afin d'être reconnus et d'avoir de la renommée, ils exploitent le concept, l'institution sociale et la lignée qui constituent le Guru. Mais ils refusent toute responsabilité quant aux critères établis par les gurus de cette tradition qui les ont précédés et qui ont défini ce qui est ou n'est pas un maître spirituel authentique.

Par conséquent, nous avons ici une violation grave de "la publicité de la Vérité" : les prétendants se faisant passer pour des "gurus" appartenant à une "lignée" (sampradaya) à l'intérieur d'une "tradition" de l' "Advaita". Ainsi et à chaque fois qu'il leur plaît, ils s'écartent anarchiquement de ce que cette tradition valorise comme étant authentique et se conduisent comme des gredins.

Ces prétendants (que le Soi Divin les sauve du fardeau de leur karma) revendiquent une immunité particulière en se posant comme au-dessus des règles sociales élémentaires de décence, de même qu'en se mettant au-delà des conventions au sein même de leurs propres traditions sacrées et a partir desquelles ils essaient de s'ériger un statut élèvé.

3 commentaires:

Gabriel Baechler a dit…

Belle clarification!

A ce sujet, Annamalai Swâmî se référait souvent au verset 39 des "Suppléments aux quarantes versets" de Ramana Maharshi:

"Garde au coeur le sens de la non-dualité mais ne l'exprime jamais dans l'action. O mon fils, le sens de la non-dualité peut s'appliquer aux trois mondes, mais sache que par rapport au Maître il ne conviendra jamais."

Verset auquel il se référait en disant: "Tout est un, mais dans la vie pratique tenez compte des différences; évitez les mauvaises actions et les mauvaises compagnies."

Patrice a dit…

Merci à vous.

"Il existe un danger que l'on appelle, dans la tradition, «perdre la Vue dans l'Action». Un enseignement aussi élevé et aussi puissant que le Dzogchen comporte un risque extrême. Si vous vous imaginez libérer vos pensées et vos émotions alors qu'en réalité vous en êtes très loin, si vous croyez agir avec la spontanéité d’un vrai yogi Dzogchen, vous ne faites qu'accumuler de vastes quantités de karma négatif. Padmasambhava disait - et ce devrait être aussi notre attitude :

Bien que ma Vue soit aussi vaste que le ciel,
Mes actions et mon respect pour la loi de cause à effet sont aussi fins que des grains de farine."

Extrait de : Le livre tibétain de la vie et de la mort.

vincent a dit…

Sujet très délicat que celui-ci car a double tranchant.
J'avais lu ce sujet sur le site d'innerquest suite au retrait des livres de Ramesh........
J'avoue que cela me laissa songeur!
a l'époque j'avais trouvé cet article très intéressant. Et puis après je me suis souvenu que même si le chercheur honnête peut être trompé, lui si son sérieux est authentique ne pourra se tromper.
Par contre je reste méfiant concernant la codification qui s'appuie sur la tradition...car que de mensonge ont été enseignés (certes non volontaires, avec bonne foi) par une foule d'enseignants se réclamant de ses écritures,traditions...bouddhistes, chrétiennes, et autres.
Il y a et aura toujours un risque à prendre dans ce chemin, car la vérité n'a pas de chemin! Et a un certain moment les repères, les guides, les sécurités ne sont plus là et une période sans garde fou est un passage obligé.....certes prudence, mais prudence aussi envers cette voie de chemin de fer toute tracée et codifiée qui remplit les poches aussi de ceux qui portent de tels jugements alors que souvent ces mêmes traditions portent "ces soit disant maîtres dans ses propres murs!